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21/03 - 23-03 - Transibérien : Arrivée à Oulan-Bator et fin du voyage en solitaire
- Par cpt-tibo
- Le 12/04/2018
- Dans Oulan-Bator
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Après les géants indiens et chinois de plus d'un milliard d'habitants chacun, me voici - ou plutôt nous voici - en Mongolie, le pays qui a la plus faible densité de population au monde avec 1,94 hab/km2. Sur ce territoire immensément vide, nous partons à la rencontre de ses légendaires steppes, de ses nomades et de leurs troupeaux de yaks et de chèvres.
TransibérienLe Transibérien est parti le jour de l'expiration de mon visa chinois. Pour éviter l'amende, il me fallait atteindre Erlian, la frontière, avant minuit. Le train était quasi vide jusqu'en Mongolie. Je pouvais profiter d'un compartiment pour moi tout seul. Les quelques voyageurs du wagon-restaurant ressemblaient plus à des mongols retournant au pays que des pékinois.
Dernier coucher de soleil chinoisJ'ai dormi d'un sommeil de ferraille jusqu'à l'arrivée à Erlian à 22h. C'était ma première sortie de territoire terrestre. Le passage de la frontière chinoise a duré environ deux heures. Un agent chinois est rentré dans mon compartiment, a prit mon passeport puis est parti avec sans rien dire, me laissant stresser alors que le train avançait de manière saccadée. L'agent du train n'était pas très coopératif et l'attente fut longue. Deux heures plus tard, quelques kilomètres plus loin et quelques mongols en plus : la Mongolie, silencieuce et invisible à 1h du matin. Les douanières mongoles sont moins regardantes. Ce sont des grandes et robustes "strong independant wowan".
Dodo pendant la traversée du Désert de Gobi. Durant la nuit, le wagon restaurant s'estt transformé pour revêtir un style mongol au matin : un arc, une tête d'élan et des sculptures en bois représentant des animaux et le ciel. Je pouvais encore payer en yuans, parfait pour dépenser ce qu'il me restait.
Banlieue D'Oulan-BatorJe n'ai pas vu passer le voyage. Les quelques paysages que j'ai pu voir avant l'arrivée à Oulan-Bator sont des terres arides limitées au renfoncement de la voie de chemin de fer. La ville concentre toute la richesse du pays et les infrastructures en son centre. Les mongols, au delà du côté pratique, bâtissent leurs tours, dépôts et usines dans la seule grande ville pour ne pas dénaturer le reste du pays. Résultat : Oulan-Bator est la seconde ville la plus polluée au monde, ce qui ne ne ressent pas forcément. Un tiers de la population vit désormais ici, depuis un exode rural massif dans les années 30. La périphérie accueille plutôt l'alcoolisme, la misère et le désespoir, dans des yourtes ou des maisonnettes en bois et en tôle entourées de palissades.
Gare d'Oulan-BatorKhalid avait bien commencé son voyage en tombant malade dans l'avion. Des dommages collatéraux ont été évités de justesse par une hôtesse de l'air puis par des malheureux épiciers à UB. Remarquable entrée en scène. On s'était donné rendez-vous dans l'appartement de notre contact sur Workaway : Bayardalai, de la famille des fermiers chez qui nous nous rendons. La petite fille de notre hôte nous avait conduit chez eux depuis le bas d'un bloc d'immeubles. Je m'attendais à trouver une auberge, comme me l'avait indiqué la file aînée de Bayardalai. Je suis tombé sur l'appartement de la petite famille, et sur un Khalid endormi. Je l'ai secoué, on s'est dit bonjour et on s'est mit à jour. Puis nous sommes sortis dans le centre-ville pour faire les courses pour la semaine. Nous ne savions pas encore quand partait le bus car Bayardalai n'était pas encore réveillé.
Chez BayardalaiAbstraction faite des grandes enseignes internationales et des nombreux centres commerciaux, la capitale mongole ressemble à une grande ville soviétique des années 90. On y trouve des grands ensembles d'habitation très sobres datant de l'époque soviétique. Ses avenues sont constamment embouteillées.
Conformément aux instructions de françaises très avisées, nous avons fait le plein de provisions et de vodka. Trois bouteilles différentes à prix très saillants. Petite panique lorsque la caissière nous a demandé 100 000 tugriks, le temps de se rappeler de la valeur de la monnaie, de sortir nos épaisses liasses de billets de 20 0000 et de 10 000 et de compter le tout. Nous n'avions jamais tenu autant de billets qu'au Monopoly. 1€ = 3000 tugriks. Le pouvoir d'achat est considérable, mais c'est toujours la même histoire : on se sent riche donc on se permet, on finit par perdre la valeur de l'argent et la liasse se délie à une vitesse effrayante.
Place Genghis KhanA la Place Genghis Khan, j'ai craqué pour une toile et une peinture de Gengis Khan. Autour, il y a des bars Gengis Khan dans lesquels des mongols pleins comme des huîtres boivent de la Gengis Khan, avant de demander un crédit à la banque Gengis Khan. En bref, le mec est une légende archi respectée par ses habitants qui le considèrent comme le fondateur de leur nation. Marco Polo, le célèbre explorateur italien qui a servi à la cour de Kubilai Khan, a sa statue sculptée à l'image des habitants.
Je suis arrivé une demi-journée après Khalid, pourtant nous avons rencontré Bayardalai, notre hôte, en même temps. Il s'est réveillé quand nous sommes rentrés à l'appartement une fois la nuit tombée. Cet ancien prof de judo au physique large mais solide va nous diriger vers sa famille a côté de Khatgal, à environ 800km. Il restait dans la capitale le temps des vacances de ses enfants mais il passera à la ferme quand nous partirons. D'emblée, il nous a annoncé la couleur (qui était déjà très explicite par message) : la vie mongole est difficile. En gros, personne ne parle anglais, les ressources sont limitées et on travaille dur. Petit briefing sur la "famille d'accueil" et la manière de se rendre à la ferme. Nous restions un peu perplexes quand au prix exorbitant du taxi arrangé jusqu'à la dernière ville étape. Nous partons pour le bus de nuit du lendemain à 18h.
Centre-villeCela nous laissait une bonne journée pour visiter Oulan Bator, selon les plans. La réalité sera plutôt de profiter une dernière fois du confort de l'appartement de notre hôte avant la dure vie de la ferme. On aura le temps de bien la voir par la suite (même si on aurait préféré éviter).
Selon les conseils de Bayardalai, nous sommes arrivés deux heures en avance à la Dragon Bus Station, un endroit réputé pour ses pickpockets. Le taxi pour s'y rendre était, comme la plupart des transporteurs, une voiture qui passait par là et qui s'est improvisée taxi. Comme prévu à la station, personne ne parlait anglais. Cependant, même indiquer le nom de notre destination ne semblait pas suffire. Nous nous sommes fait donner des indications contraires plusieurs fois de suite puis rediriger par trois fois pour enfin trouver le guichet vendant des tickets pour Moron.
Direction nulle part !
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19/03 - 20/03 - Filouterie autour de la Place Tian'anmen
- Par cpt-tibo
- Le 09/04/2018
- Dans Pékin
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19/03
Jinbao StreetDe nombreux choix de palais, temples et parcs (l'un va toujours avec l'autre) s'offraient encore à moi, comme le Palais d'Eté ou le Temple des Lamas (rien à voir avec l'animal). J'aurais bien fait le palais d'Eté, mais... eh, c'est l'hiver. J'improvisais chaque jour en me basant sur les points d'intérêt et leurs descriptions affichées dans l'auberge. Les conseils du staff étaient utiles, mais je n'avais vraiment pas préparé grand chose. Ce jour là, je considérais avoir eu ma dose de temples et de palais au moins pour la vie.
Pavillon de Jingshan ParkUn parc au nord de la Cité Interdite, à deux stations de métro, offrait un point de vue digne d'intérêt. Il ne coûte que 2 yuans et permet d'accéder à un pavillon sur une petite colline.
La Cité est beaucoup plus impressionnante vue d'en haut
Forbidden picture
Brouillard ou pollution, la couche n'est pas si importante dans tous les cas. On y respire beaucoup mieux qu'il y a quelques annéesEn quittant le parc, je me suis fait avoir par un... je ne sais même pas comment appeler ça... un chariot éléctrique ?? J'étais de bonne humeur, les entourloupages que j'avais pu subir auparavant me semblaient loin. Je ne disais pas non à une réconciliation avec ce genre de transporteur. Par sécurité, j'avais fait répété trois fois au chauffeur "3 yuans" comme prix de la course jusqu'à la Place Tiananmen. Tout devait bien se passer.
Charette de l'enferIl m'a lâché après cinq minutes de conduite dangereuse dans des petites rues. Je lui ai donné les trois yuans comme convenu, mais son air condescendant m'a fait immédiatement comprendre mon erreur. J'ai fait celui qui n'a pas compris, lui rappellant qu'on s'était mis d'accord. C'est alors qu'il a commencé à taper sa crise. Avec sa voix qui déviait, on aurait dit un gamin qui faisait un caprice. Excédé mais résigné, je lui ai accordé (J'ai bien dû l'insulter au passage) ses 30 yuans. Comme je n'avais pas le change, je lui ai donné un billet de 100 yuans, et ce carambouilleur m'a donné des billets russes en échange... La simple évoquation de "police" l'a fait réaliser qu'il s'était évidemment trompé de devise... Mais tout cela n'était qu'une partie d'une plus grande diversion. Je pensais qu'il prenait un raccourci en serpentant dans ces petites ruelles, mais il m'a déposé à deux rues de l'endroit où il m'avait prit. On a fait le tour du pâté de maisons. Lui était à l'écart des nombreux policiers des avenues. Et moi, j'étais toujours à 15 minutes de la Place Tianamen. Ainsi me suis fais-je escamoter comme un amateur.
Place Tiananmen, Monument aux HérosLa Place Tiananmen semble être bloquée de manière permanente. On peut accéder à ses avenues parallèles, voir de loin de Monument aux Héros, mais pas se tenir dessus. La concentration des forces de l'ordre, d'agents de sécurité en tout genre, de motos, voitures et fourgons militaires est impressionnante.
Véhicule coiffé du toit de la Cité InterditeOn dirait presque qu'ils ont installé un camp militaire sur la place. Pour circuler autour, il fallait repasser par les contrôles de sécurité de la Cité Interdite, beaucoup plus rapides qu'en fin de matinée, peut-être car cette dernière est fermée le lundi.
Descente du drapeauJe suis arrivé autour de la place au coucher du soleil, pendant que tout le monde était rassemblé devant la Cité Interdite et filmait la descente du drapeau du Monument aux Héros.
Marée de smartphonesPuis, on ne change pas les bonnes habitudes, direction la Rue Qianmen pour un dîner et un café presque aussi cher que le repas.
Qianmen Street
20/03Le périple du jour - il en faut pour toutes les sensibilités - consistait à récupérer mon billet du Transibérien pour la Mongolie. L'adresse n'était pas évidente à trouver car il s'agissait du contact à Pékin de l'agence des trains russes, dans un bureau d'une agence mongolienne au 10e étage d'un immeuble. A l'est de la capitale, cette quête m'a conduit dans un quartier de hautes tours, centres commerciaux, grands magasins et hôtels prestigieux.
Ritan AvenuePour mon dernier jour en Chine, j'ai traîné autour de Ritan avenue et du quartier russe. Je n'ai pas réussi à conserver les 150 yuans que je mettais de côté pour le "roasted duck" du dîner. Manger, boire, debout, assis, tel fut le programme de l'après-midi, autour d'un parc, de cafés et de restaurants russes. J'ai fini par un bol de rice noodles au boeuf gargantuesque dans un petit resto devant l'auberge.
Jinbao StreetLa veille du train, j'avais croisé Sarkozy dans la rue, puis l'avais suivi discrètement pour le prendre en photo. J'étais sûr, en voyant son air suspect, qu'il s'était échappé de sa garde à vue. Peut-être était-ce un rêve prémonitoire. C'est un canadien qui m'a apprit la nouvelle. Le mec a 25 ans et enseigne à Pékin depuis déjà trois ans. Selon lui, prof d'anglais ici est le job le plus facile du monde. On les embauche à la pelle pour être assistants, mais la plupart d'entre eux ne foutent rien, si ce n'est faire le ménage de temps en temps. Les élèves sont sur leur téléphone à longueur de journée. Trois profs d'anglais se sont succédés dans ma chambre. Beaucoup d'anglais, d'américains, d'allemands, des français à ne plus savoir quoi en faire, des russes, italiens, espagnols...
Qianmen StreetC'est la fin de mon séjour en Chine. Un mois bien chargé de l'ouest au nord est, des vieilles villes à la gigantesque capitale, en passant par un séjour au calme à la campagne, d'autres moins reposants dans des métropoles colossales, un trekking, une ballade en scooter, un spectacle grandiose... Je considère le pays bien en avance par rapport à nous sur certains points : transports, infrastructurs, organisation, bien que je n'ai vu qu'un seul visage de Pékin et des villes du Sichuan et du Yunnan. Je ne suis pas mécontent de quitter d'autres aspects moins attrayants relatifs aux habitants. Un mois m'a suffit. Maintenant, il me tarde de retrouver le calme et la sincérité des endroits plus reculés.
Place à la Mongolie. Khalid et moi nous rejoignons le 22 mars chez notre hôte à Oulan Bator, la capitale. Mais avant, je prends le transibérien pour un voyage de 28h à travers les espaces infinis mongols.
Ce qui va le plus me manquer en Chine -
18/03 - Une médaille pour la Grande Muraille
- Par cpt-tibo
- Le 08/04/2018
- Dans Pékin
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MUTIANYU, HUNAN, CHINE
18/03
J'avais consenti à la facilité du tour organisé par mon auberge, sur le site le plus populaire de la Grande Muraille : Mutinanyu. Pour 280 yuans, le tour incluait un aller-retour en bus, un petit-déjeuner, un déjeuner, et un guide. Je me suis retrouvé avec une quinzaine d'italiens d'un voyage organisé, un français, un danois, une brésilienne, un roumain, deux polonais, trois américains et d'autres encore, pour pas moins de... 32 PERSONNES DANS LE GROUPE ! Moi qui ne supporte pas les meutes de touristes, voilà que j'en fait partie... HEUREUSEMENT, nous étions libres sur la Muraille. Etant donné qu'il n'y a qu'un seul chemin - la Muraille - et que nous étions massivement nombreux, j'étais soulagé de l'apprendre. Notre "guide", Tony, est en réalité l'homme qui donne des conseils et explique l'histoire de la muraille dans le bus. Ce qu'il fallait retenir : 6700km, 700 ans depuis les Ming, prendre à gauche une fois sur la muraille.
Le tour n'incluait pas le téléphérique pour se rendre sur le mur. L'aller-retour coûte 15€ mais fait gagner une heure. Nous n'avions que trois heures pour aller le plus loin possible et revenir, donc tout le monde a prit son ticket. Selon Tony, les plus lents arriveraient à la Tour 20, les marcheurs "normaux" à la Tour 28, à partir de laquelle on arrive sur l'ancienne partie de la muraille, que les plus rapides auront le temps d'explorer un peu.
Je suis allé encore plus loin, en prenant mon temps pour immortaliser chaque perspective qu'offrait les tours, les virages et les promontoires. Dans le bus au retour, le guide n'en revenait pas quand je lui ai montré une photo de la Tour Zhengbeilou. Je lui ai demandé jusqu'où j'étais allé. Il m'a répondu trop loin, et qu'il n'en revenait pas que j'ai atteint cette tour en si peu de temps. Je sais qu'il exagérait un peu, mais il sait complimenter.
J'étais parti en premier pour éviter les embouteillages au téléphérique. Dès la Tour 14, le tableau était là, largement à la hauteur de sa réputation : merveilleux. Le soleil est arrivé à peine cinq minutes après le début de la randonnée.
On passe de tours en tours, sur une muraille alternant les pentes douces et les escaliers abrupts. La neige qui était tombée la veille était encore présente sur les montagnes avoisinantes, mais aussi sous nos pieds, rendant certains passages vraiment sensibles. Les visiteurs qui n'avaient pas prévu des chaussures adaptées s'étalaient admirablement.
Après la Tour 28, on arrive sur l'ancienne partie, qui n'a pas été rénovée depuis des siècles. Depuis le temps, la nature a commencé à reprendre ses droits. Le délabrement est passablement important, mais la structure tient bon.
m
Il faut parfois se coller à la muraille pour franchir des passages étroits, se hisser grâce à des briques empilées de manière hasardeuses ou encore passer entre les arbustres au milieu du passage.
La neige rendait les montées particulièrement difficiles. Il n'y a pas de marches, ce qui m'obligeait à m'accrocher aux surfaces creuses des parois. Contrairement au tronçon précédant, il y a une multitude de chemins possibles autour du mur. Chaque tour ou presque, au niveau du sol, offre une alternative à la randonnée sur le mur. On peut passer des jours à découvrir l'intégralité de ces chemins passant autour cette seule portion de la muraille.
L'ancienne muraille est définitivement la meilleure partie de Mutianyu.
Dans le sens de la montée, il n'y avait personne à l'aller. Je n'ai croisé que quelques groupes de randonneurs chinois qui portaient leurs tentes pour des treks de plusieurs jours (comme moi la prochaine fois). La vue depuis la Tour Zhengbeilou était tellement sublime que ma volonté de revenir à temps pour le déjeuner (voire de revenir tout court) a vacillé.
Contemplation. Hésitation. Résigation.
Il était midi et la fringale était en vigueur. Je devais redescendre en une heure ce que j'avais parcouru en deux heures, sans oublier les photos de moi et du mur. Cela aurait été presque décevant de ne pas s'immortaliser sur la première des Sept Merveilles du Monde (moderne). Ma deuxième en trois mois. Si si, j'ai vu le Taj Mahal. A au moins un kilomètre mais je l'ai vu !
Je descendais les marches trois par trois, m'arrêtant régulièrement pour demander des photos. J'étais le "chinois" de la Grande Muraille. Et je dois dire que je suis plus satisfait du résultat de leurs photos que de celles des étrangers.
Le déjeuner était excellent. Une dizaine de plats circulaient autour de tables de dix. Si j'ai mangé de tout mon saoul, je suis quand même resté sur ma faim concernant mon temps sur la Muraille. Car elle a dépassé toutes mes attentes. A Mutinayu, c'est loin, très loin d'être du réchauffé. En mars, l'endroit n'est pas du tout envahi de monde. L'austérité de la muraille et de ses montagnes sous la neige en font un spectacle extraordinaire, magique, inexprimable.
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17/03 - Le Temple du Ciel sous la neige
- Par cpt-tibo
- Le 07/04/2018
- Dans Pékin
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PEKIN, HUNAN, CHINE
17/03
Hallelujah, il neige ! Soit quelqu'un a mal prié dans le "Temple de Prière pour les Bonnes Récoltes" du Temple du Ciel, soit Chioné la déesse du froid a entendu mes prières. C'est un miracle ! Quelle bonheur d'enfiler sa parka, marcher face au vent frais, enlever la neige accumulée sur mon bonnet. Elle n'accrochait pas bien, mais son important débit suffisait au moins à garantir une ambiance hivernale comme je l'aime.
Allée du Temple du CielL'atmosphère du Temple du Ciel était glaciale. C'était magnifique. La neige n'a pas vraiment dissuadé les visiteurs, tous munis de leurs parapluies.
Sous un corridorLe site est un parc carré dans lequel s'organisent des temples, des pagodes, des pavillons et des aires de jeu. Le temple du Ciel ne coûte que 10 yuans, mais on préfère prendre le ticket à 30 yuans, qui donne accès à l'ensemble du site. Il est quatre fois plus large que la Cité Interdite.
Temple des Prières pour les Bonnes RécoltesSa location a été déterminée par le maître Fengshui a "l'endroit où le ciel rejoint la terre". Il est entouré de 360 colonnes représentant les 360 jours de l’année, le toit est soutenu par 28 colonnes et les 4 piliers centraux qui symbolisent les 4 saisons, et les tuiles bleues émaillées symbolisent le ciel. Sublime.
En passant d’un bâtiment carré à un édifice de forme ronde, l’Empereur "illustrait son ascension de la Terre vers le Ciel".
Salle de l'AbstinenceLa batterie de mon appareil photo m'a lâchée après ce temple. Au départ, j'avas cru à une noyade à cause de la neige. Sans ses joints d'étanchéité (qui m'ont en partie convaincu pour l'achat) ni sa sacoche waterproof, je n'aurais jamais envisagé de l'emmener.
Demeure du Seigneur du Ciel
Le Mur de l'Echo au nord peut transporter un chuchotement jusqu'au temple.
Grande allée conduisant à l'Autel du Ciel
l’Empereur l'utilisait pour les sacrifices rituels destinés à obtenir les bonnes faveurs du Ciel. Cet autel circulaire avait un usage astronomique. Il était aussi l'endroit pour la cérémonie annuelle du solstice d'hiver. 3 niveaux représentant la Terre, le monde des mortels et le ciel.La douche au retour à l'auberge était divine. J'ai réservé un tour de la Grande Muraille pour le lendemain. En me basant sur les meilleurs marchés de Pékin, je suis sorti pour un périple d'achat d'oeuvres d'art.
RongbaozhaiIl ne neigeait plus. La rue des arts Liulichang n'est pas du tout un marché, mais un ensemble de boutiques d'art de toutes sortes. La boutique Rongbaozhai abrite de nombreuses galeries d'art au sous-sol, plus ou moins bon marché. Chaque artiste a son coin et expose ses oeuvres. Les prix que me donnaient les artistes étaient si exorbitants qu'ils me faisait faisaient faire demi-tour sans même essayer de négocier. Astucieux, ils m'invitaient alors à écrire mon prix, et j'étais surpris de voir qu'ils ne refusaient pas de le diviser par plus de dix. Lorsque l'on fixe un prix et que le vendeur accepte, le marché est conclu. Deux fois donc, les négociations se sont terminées par un prix supérieur à ce que j'aurais été amené à payer, si je n'avais pas eu l'impression de faire une affaire.
Antiquaire de la rue LiulichangPlus loin dans la rue, un petit magasin avec des vieilleries rétro dans tous les recoins proposait des reproductions d'affiches de propagande communiste sur du papier d'époque. Pas chères et mises en valeur autour de vieilles BD comme Tintin et le Lotus Bleu traduites en chinois.
Chaoyangmen AlleyCelui qui m'avait dit que la nourriture à Pékin ne vaut pas les restaurants chinois français n'avait clairement pas mangé aux bonnes adresses (#clin d'oeil). Rue Qianmen, j'ai trouvé un restaurant très imagé et pas si cher. Chaque soir, jusqu'à un certain budget, j'essayais un nouveau plat. Pendant un poulet à la sauce aigre douce et riz cantonnais - quelle nouveauté ! - je me suis fait interviewer par deux étudiants. Ils m'ont filmé en me posant des questions sur mes connaissances gastronomiques locales. Je pense m'en être bien sorti, sous le regard amusé et curieux des passants.
Qianmen Street -
15/03 - 16/03 - La Cité Interdite porte bien son nom
- Par cpt-tibo
- Le 06/04/2018
- Dans Pékin
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PEKIN, HUNAN, CHINE
15/03Plus besoin de présenter Pékin : 21 millions d'habitants, la principale métropole de l'Empire du Milieu, son coeur politique, économique et culturel. Dans l'avion, je me disais que cette semaine ne pourrait jamais être perdue quoi qu'il advienne. Mon séjour en plein centre de Pékin sera très touristique, tranquille et apréciable.
Kunming - Pékin, Air ChinaPeu avant mon arrivée, la capitale était en proie à un coup de théâtre politique sans précédant : sans limite de mandats dans le temps, le président Xi Jinping peut désormais rester chef d'état à vie. Dans le même temps, les négociations reprennent entre la Corée du Nord et le reste du monde, ce qui accroît l'inquiétude de Pékin concernant ses relations commerciales, tandis que la rafle des Ouïgours, une minorité musulmane, se poursuit dans les confins de l'ouest jusque dans les camps et les prisons. Un air bien plus respirable qu'il y a quelques années grâce aux engagements tenus de la COP 21, mais un hiver qui s'annonce plus froid que jamais. Et c'est gelé de la tête aux pieds que j'ai posé les pieds à Pékin. Je me suis perdu une bonne demi-heure dans l'immense aéroport international excentré au nord est, avant de prendre un bus pour le centre ville où était mon auberge. Suite à quoi ma nuit blanche m'a fait dormir de tout mon saoul.
16/03 : la Cité Interdite porte bien son nom
"Rue de l'auberge"Six jours à Happy Dragon Saga Youth Hostel, entre la Cité Interdite et la gare principale, à dix minutes d'une station de métro. Je n'ai pas vu le dragon joyeux, mais le staff de femmes rattrapait amplement cette légère déception. En bonnes oratrices, elles répondaient droit au but et sans formalité à mes questions avant même que je les pose. L'ambiance était particulièrement détendue grâce à elles et ses visiteurs éphémères. En six jours, j'étais déjà un client de longue date. Et comme un petit vieux, j'ai rapidement pris mes habitudes. Je finissais mes soirées dans le bar de l'hôtel jusqu'à pas d'heures, accompagné de nationalités variées et chaque jour différentes, et de barmans locaux qui se la mettent autant que leurs clients. Résultat : je me réveillais autour de 11h pour un porridge aux fruits ou du pain perdu (French toast yeaaah) avant de tourister dans la capitale. En fin de journée, je traînait ensuite sur Qianmen Street, dans le même restaurant puis le même café. Puis retour à l'auberge et au bar.
Happy Dragon SagaLa veille, alors qu'un anglais, enseignant à Pékin, expliquait que des réunions importantes ont lieu au parlement en ce moment même, d'où le renforcement de la sécurité, dans les rues mais aussi sur internet, une brésilienne débarquait en découvrant les restrictions et n'était pas sur d'avoir son visa américain pour son vol à Miami le lendemain (elle semble l'avoir eu).
Je confirme la présence massive des forces de l'ordre : militaires, policiers, agents de sécurité, en poste partout dans la rue, le métro et les lieux publics. Cité Interdite au programme, au plus près du pouvoir.
Metro de PékinLa Cité n'est qu'à trois stations de métro de mon auberge. C'est mon quatrième métro en Chine, et définitivement le plus sûr, le plus propre, le plus beau et le mieux organisé. Il est si propre que je glisse sur un carrelage brillant nettoyé en permanence par les agents d'entretien. Les vitres de sécurité aux bords du quai sont brillantes. Il est si bien organisé que je m'y repère bien mieux que dans le métro parisien. Les correspondances et les directions sont toujours évidentes (Ca me change des treks). Les tickets des bornes donnent le droit à toutes les stations qui coûtent le même prix. Ce sont des cartes en plastique que les machines avalent et récupèrent à la sortie. Il est si sûr que les agents ne savent plus quoi faire. Chaque bouche de métro a ses deux militaires sur un piédestal, qui passent stoïquement leurs journées dans la même position. Ceux du contrôle à l'entrée s'ennuient et passent le temps comme ils peuvent. Ils font semblant de contrôler en levant les bras de temps à autre. Ceux de la station de mon auberge était amusés à tous les coups. Contrôleurs de la galère, ils ne se sont jamais faits à moi. Difficile de faire plus pragmatique que le métro pékinois
Entrée de la Cité interditeL'entrée autour du site est gratuite, mais les contrôles s'étendent sur des centaines de mètre, au point qu'on préférerait payer pour rentrer. Il faut dire qu'arriver en fin de matinée n'est peut-être pas la meilleure idée. J'ai été un peu déçu par le "manque de grandeur". Après les contrôles, je m'attendais à une place immense et sobre depuis laquelle des portes de la Cité Interdite et le portrait de Mao me frapperaient de leur intensité, sous un ciel pollué mais typique de la capitale.
Depuis la Place Tian'anmen quelques jours plus tardElle n'est pas si grande que cela, et le temps était clair. En revanche, la sécurité renforcée : agents, barrières et fourgons, est un spectacle en soi. Certes, ils gênent beaucoup la vue, mais il faut se dire que c'est dans l'ordre des choses. De tous temps, la Cité Interdite et la Place Tiananmen ont sans doute été l'endroit le plus protégé du pays. Etant au milieu de la Place et de la Cité, je choisis cette dernière et me garde la place pour un autre jour.
Agent devant la Porte du MidiIl y a des agents tous les deux mètres le long de la Porte du Midi Ils sont là - je me suis fait reprendre - pour empêcher les gens de s'arrêter prendre des photos.
Porte de l'Harmonie SuprêmeLe passeport fait office de ticket, mais il faut tout de même payer 40 yuans pour accéder au Musée du Palais, l'ensemble des temples et musées de la Cité Interdite, par le Porte de l'Harmonie Suprême. Les contrôleurs rentrent le numéro de passeport pour vérifier que la taxe a bien été payée.
Pavillon de l'Harmonie Suprême
Le site est TRES grand. Il faut bien une journée entière pour tout voir. 14 millions de visiteurs annuels en font l'attraction touristique a plus populaire de Chine.
La Cité Interdite fut la demeure de 24 empereurs chinois. Kubilai Khan, empereur mongol plaça sa cité impériale à l'emplacement actuel de la Cité interdite avant même sa construction au XVe siècle.
Les pavillons ont tous des noms poétiques : harmonie, tranquillité, fertilité... À l'époque impériale, des eunuques et des concubines habitaient la Cité. On dit que c'était un lieu où il valait mieux ne pas se promener seul la nuit.
Avec sa superficie de 1 km de long par 750 m de large, elle est deux fois plus grande que le Vatican. Elle est entourée d'une douve et de murs de 7 à 10 m de haut.
9999 pièces remplies de constructions en bois qui en font la plus grande collection au mondeVoilà, je peux rayer la Cité Interdite de la liste... s'il y en a une... J'ai pris le métro à Tienanmen à l'heure de pointe... Je vous laisse imaginer le monde.
Qianmen Street
Encore trois stations plus loin, Qianmen Street : les Champs Elysées de Pékin. Derrière la Tour d'Archer circule un vieux tram carré fashion qui fait tinter ses cloches. Des grands magasins de mode et des restaurants de luxe bordent la rue principale. On y trouve un musée de cire Madame Tussaud avec très peu de personnalités outre chinoises.
Tour d'Archer depuis Qianmen StreetMalgré le côté réchauffé des commerces, les couleurs et l'ambiance sont très divertissantes la nuit. Un café, au début de la rue, est devenu mon point de chute. Il était un peu cher, mais si confortable avec ses poufs. J'y ait découvert le café tiramisu.
Langfang AlleyLes rues piétonnes perpendiculaires sont plus authentiques et animées. Les nombreux restaurants proposent tous du "roasted duck", une sorte de poulet braisé, LA spécialité de la capitale. Le prix, également très spécial, m'a dissuadé d'essayer cette attraction, que tous disent être une des deux choses à faire avec la Grande Muraille. La street food habituelle - qu'à moitié dans la rue cela dit - fait fondre le porte monnaie plus vite que la neige au soleil. Une galerie marchande recouverte de souvenirs, avec notamment des sculpteurs de figurines personalisables à l'effigie de leurs clients était particulièrement intéressante.