Articles de cpt-tibo

  • 11/05 - 12/05 - Tokyo Tower, Karaoké, Sumo et Shibuya : Quelques expériences locales

    TOKYO, JAPON
    11/05


    En début d'après-midi, nous avons retrouvé Mégane et Angélina.

     

    Tokyo Tower   Tokyo Tower   
    Au pied de la Tokyo Tower

    Objectif prise de vue avec pour destination la Tour Eiffel japonaise. Légèrement plus haute que la nôtre, elle se situe dans l'arrondissement de Minato. Ce n'est plus l'édifice dominant au Japon depuis la construction de la SkyTree Tower en 2012, deux fois plus grande que la Tokyo Tower.

     

    Tokyo Tower view

    Tokyo Tower view   Tokyo Tower view

    Tokyo Tower view
    A 145m, l'observatoire principal propose une vue panoramique de la ville

     

    Tokyo Tower view   Tokyo Tower skywalk
    Un plancher vitré sert d'attraction

    A l'occasion de l'anniversaire des 20 ans de One Piece, la tour a abrité en 2015 un Parc d'attraction dédié à cette œuvre. Au premier étage, on y trouve le One Piece Mugiwara Store : une boutique de produits dérivés avec des pièces uniques.

     

    Tokyo one piece
    Du coup, nous avons attendu trois heures Angélina

     

    tokyo metro
    Métro de Tokyo

    Les filles étaient ensuite invitées à dîner par leurs hôtes d'auto stop dans un quartier au sud est de Tokyo. Elles ont essayé de nous y inviter mais leurs amis ne répondaient pas. Au lieu de nous incruster à ce dîner, ce que nous avons hésité à faire, et ce que nous aurions pu faire, nous avons bougé à quelques rues de leur restaurant pour nous rejoindre juste après. En plus de la gentillesse de leurs hôtes, lorsque nous avons vu ce qu'elles avaient mangé, nous avons un peu regretté nos escalopes de porc de bien médiocre qualité. 

    Nous sommes tous allés dans un karaoké près de Bakurocho. Le choix s'est porté sur une chaîne de karaoké proche de nos guesthouses. Angélina et Mégane ont fait le taff pour les réservations dans la langue de Miyazaki. On ne pouvait pas quitter le Japon sans s'essayer à cette expérience typique.

     

    Karaoke tokyo
    Installation compliquée

    On paye à l'avance pour une certaine durée. Le prix n'est pas donné si on veut rester plus d'une heure. Au bout de quelques minutes, un serveur arrive pour le rafraîchissement. Chaque groupe a sa pièce insonorisée, ce qui est rassurant quand on chante faux. Ainsi, on peut s'égosiller sans crainte. A une heure pourtant tardive, il y avait beaucoup de monde. D'ailleurs, c'était le seul où il restait des places sur les trois que nous avons essayé. A chaque fois, ils étaient remplis de japonais en costume, probablement des collègues rentrant du travail. C'est leur premier lieu de détente avec l’onsen. En général, ils n'ont pas peur de chanter faux, à gorge déployé, et souvent, l'alcool coule à flot.

     

    Karaoke tokyo
    "Shème bouayete laikeu daymonde"

    Une tablette tactile fait office de catalogue et de télécommande. Elle est absolument ininstinctive. Combien de fois avons-nous fait répéter la même chanson sans faire exprès...  S'il n'y a pas de chansons françaises, le choix des titres est juste énorme. Eyes of the Tiger, Bohemian Rhapsody, The Lazy Song, Diamond, Stan... Ce fut un massacre aussi bien pour nos oreilles que pour nos cordes vocales. Malgré des versions étranges des génériques Disney et animés, les filles ont persévéré ce qui est tout à leur honneur.

     

    Karaoke tokyo
    Déjà plus de voix

    Même quand on chante super mal, on ne va pas se mentir, c'est super cool de chanter fort, en groupe et sans se préoccuper du bruit qu'on peut faire. Expérience réussie.

     

    12/05


    Le 13 août débutait l'un des quatre tournois annuels majeur de Sumo. Un jour avant, c'était notre jour du Sumo. Nous nous rendons autour de Ryogoku Kokugikan Sumo Stadium, le principal temple de Sumo de la capitale. 

     

    Tokyo
    Entre Bakurocho et Ryogoku

    Un peu dommage de ne pas avoir pu assister à un combat de ce légendaire sport. Pour une quarantaine d'euros sans réservation, nous aurions pu admirer les sumotoris à une cinquantaine de mètres du ring. Les filles s'en allaient le lendemain. Tant pis, on se contentera du Musée du Sumo. 

     

    Ryogoku Tokyo

    edo tokyo museum   Ryogoku Tokyo
    Autour du Musée

    A deux pas du particulier musée d'Edo Tokyo, ce petit musée très rapide fait le portrait des principaux champions, qui à partir d'une certaine époque ne sont plus du tout japonais. Il expose également certaines reliques et croquis représentant l'histoire de ce sport.

    Il paraît que l'ambiance lors des combats principaux est telle qu'elle fait voler en éclat le stéréotype du japonais toujours calme.

     

    Yamanote line Tokyo   Yamanote line Tokyo
    Ligne Yamanote

    Puis nous avons pris le JR en direction de Shibuya, l'un des quartiers les plus appréciés de la capitale. Il faut changer pour prendre la célèbre Yamanote Line, la ligne circulaire desservant les quartiers les plus incontournables.

     

    Shibuya Crossing Tokyo

    Shibuya Station
    Sortie de la gare de Shibuya

    Globalement, Shibuya est un quartier de mode et de shopping, archi fréquenté. A la sortie de la gare, il y a la statue du légendaire chien Hachiko. Au début du XXè, ce chien de race Akita accompagnait son maître tous les jours à la gare de Shibuya et allait l'attendre le soir à sa descente du train. A sa mort, le chien continua de l'attendre pendant les dix ans qui suivirent jusqu'à son décès.

     

    Shibuya Crossing Tokyo   Shibuya Crossing Tokyo
    Carrefour de Shibuya, le plus grand carrefour du monde

     

    Shibuya Crossing Tokyo

    Shibuya Crossing Tokyo
    Plus de cent mille personnes le traversent par jour

    Depuis le Starbuck derrière le carrefour, on se rend un peu mieux compte de la démesure du trafic humain.

     

    Shibuya

    Shibuya   Shibuya
    Shibuya

    Sinon, ce sont des centaines de magasins de mode dans des immeubles de huit étages. C'est le quartier le plus cher de la capitale et l'un des plus chers du monde. Nous avons fait un rapide tour du quartier, attendu les filles près d'une demi-heure devant le H&M avant de revenir à la guesthouse.

    Mégane et Angélina ont rejoint notre guesthouse pour leur dernière nuit à Tokyo. Elles ont prit un lit pour deux. Une petite astuce économique facilement réalisable dans un établissement aussi fréquenté avec des lits aussi larges. Il faut seulement espacer l'arrivée des deux personnes. Après plusieurs lessives interminables (laver ses vêtements dans le sèche-linge n'est pas très efficace), nous sommes partis pour l'un des meilleurs burgers de Tokyo (le meilleur selon moi).

     

    Japanese Guesthouse Tokyo
    Dans le bar de la guesthouse

    Nous sommes arrivés quelques minutes après la fermeture du restaurant. A ce stade, Khalid et moi n'avions plus peur de faire un gentil caprice pour convaincre les tenanciers de faire un dernier service. Des crèmes. Leur buger au chili, un miracle. Seul le cuisinier nous regardait d'un mauvais œil, lui qui avait déjà rangé ses affaires avant qu'on arrive. On se disait qu'il valait mieux avoir des regrets que des remords. 

    Nous avons remis ça sur le toit de l'immeuble. Angélina nous a fait deviner nombre de Dark Story, des histoires où le but est de deviner la situation d'une mort en posant des questions. Nous avons fait un échange de biens. J'ai prêté des bouquins à Mégane qui nous a confiés un sac de souvenirs. On a bien cru qu’ils n’arriveraient jamais à la maison.

  • 09/05 - 10/05 - Asakusa et Shinjuku : Milieu de semaine tranquille

    TOKYO, JAPON
    09/05


    En ce jour béni, nous avons découvert le Coco Curry "Ichibanya". Dans cette chaîne de restaurant basée sur le curry, on peut choisir la base (jusqu'à crevettes et nato = haricots fermentés), la quantité de riz et le niveau d'épices allant jusqu'à 10. Regular pour moi, niveau 2 ou 3 pour Khalid. Si pour les japonais la présentation de l'assiette compte presque autant que le goût, je n'avais pas honte de mélanger la sauce curry et le wasabi avec le riz et les délicieuses escalopes de porc.

     

    Mario kart tokyo
    Groupe de karting en ville

    Après avoir croisé un groupe de kart avec les cosplays du jeu en pleine avenue de Tokyo, nous avons retrouvé Angélina et Mégane, direction Asakusa.


    Tokyo skytree tower
    SkyTree Tower et Flamme d'Or

    Pendant deux kilomètres de marche le long de la rivière Sumida, nous avons aperçu la SkyTree Tower et ses 634m de hauteur. De cette distance, elle ne les fait vraiment pas. Nous sommes passés près de la Flamme d'Or, construite par le français Philippe Starck pour le siège du groupe Asahi Beer. Ou plutôt, comme aiment l'appeler les japonais, la "Crotte d'Or" ou "Crotte de Godzilla".

     

    Asakusa tokyo
    Asakusa Main Street

    Asakusa est un quartier archi populaire, particulièrement pour le temple Senso-ji et ses rues piétonnes commerçantes. A la recherche des délices culinaires du dernier voyage au Japon de Mégane et Angélina, nous avons goûté à des décevants Magicarpe fourrés au chocolat. Pour le reste, j'ai oublié le nom des trois quarts des plats et des snacks locaux que nous avons mangé au Japon.

     

    Asakusa tokyo
    Rire dévastateur

    Le parapluie d'assaut de Khalid a malencontreusement déclenché la cinquième vitesse du rire délirant de Mégane. Nous sommes devenus le point d'attraction d'une partie de la rue, pour environ deux minutes de popularité interloquante. Ce n'est pas la dernière fois que ça arrivera à Tokyo. 

     

    Senso ji asakusa
    Senso-ji, le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo

     

       Akihabara Tokyo Sega   Akihabara Tokyo Sega   Akihabara Tokyo Sega
    Salle de jeu de la veille

    Nous sommes revenus à pieds à Akihabara pour prendre des photos Kawaii (= mignonnes) dans les fameux purikura de la salle de jeu Sega où nous étions la veille. Après une défaite à Mario Kart et une légère progression au jeu de zombies, Khalid a fini par un simulateur du train régional JR.

    Nous sommes ensuite revenus du côté de Bakurocho pour un nouveau curry coco. La soirée sur le toit de la guesthouse était sympa et alcoolisée à base de bières au kiwi et au citron. 


    10/05


    Une journée qui s'annonce beaucoup plus tranquille que la veille puisqu'elle est partie sur une vraie grasse matinée. Je me suis lancé à l'assaut de l'ouest tokyoïte, avec Shinjuku pour commencer.

     

    Shinjuku tokyo

    Shinjuku tokyo
    A la sortie de la gare de Shinjuku

    Avec 3,64 millions de passagers par jour, il s'agit de la gare la plus fréquentée au monde, et de la deuxième plus grande en termes de superficie après Nagoya. Une fois arrivé à la gare en métro, un choix de près de 200 sorties s'offrait à moi.

     

    Harajuku Tokyo

    Harajuku Tokyo
    Harajuku

    Je suis descendu vers Harajuku "fashion street". Sa rue piétonne commerçante est un temple de la mode pour la jeunesse. On ne trouve que des boutiques de vêtements.

     

    Yoyogi park Tokyo   Yoyogi park Tokyo
    Par Yoyogi

    Elle se tient en face du gigantesque Parc Yoyogi. Je suis retourné vers une autre partie de Shinjuku à travers ces arches.

     

    Shinjuku tokyo

    Shinjuku tokyo
    Rues principales de Shinjuku

    Quartier du gouvernement et poumon économique, Shinjuku concentre beaucoup de gratte-ciels et de grands commerces. Godzilla géant, grands magasins internationaux de mode et de luxe, grands restaurants et carrefours archi pleins, voici Shinjuku.

  • 08/05 - Le quartier des Otaku : Akihabara

    TOKYO, JAPON
    08/05


    Shuju nous avait conseillés d'aller à Akihabara, le "quartier des geeks et otakus" (Un otaku = un super fan de la culture populaire japonaise : films, animés, manga, jeux...)

     

    Akihabara Tokyo
    Akihabara Main Street

    Seulement, les produits dérivés de mangas, que ce soient figurines, peluches, puzzles, art-book, posters, étaient limités à ce qui se vend le mieux au Japon. On pouvait observer une présence massive de nos chers compatriotes. On trouvait essentiellement du One Piece et un peu de Naruto, Dragon Ball et l'Attaque des Titans. En tant qu'otakus amateurs, le reste nous était inconnu. Au pays du manga, la plupart de mes œuvres favorites avaient dépassé leur date de consommation, ou plutôt fini leur âge d'or. Concernant Nintendo, même histoire : on trouve quelques Pokémons et des personnages phares de l'univers de Mario, mais rien de bien conséquent ou de très original.

     

    Akihabara Tokyo   Akihabara Tokyo
    Figurines du magasin Hobby

    Pas de stress, nous n'étions qu'en repérage, avec encore beaucoup de temps devant nous. Et pour les figurines, Akihabara offrait exactement ce que nous demandions.

     

    Akihabara Tokyo
    Un sex shop parmi tant d'autres

    Les sex-shops ont sorti le grand jeu à Akihabara. Ils sont long, étroits et profonds... Comme beaucoup d'édifices à Tokyo, ils sont organisés sur la hauteur par souci d'espace. Certains étages sont carrément interdits aux femmes. Un seul sex-shop nous a suffi, les salles étant vraiment étroites et exposant parfois des goûts locaux un peu particuliers, vite écœurants... D'une manière générale, faire du shopping dans les quartiers animés de Tokyo est très sportif car on peut être amenés à monter plus de huit étages.

     

    Akihabara Tokyo Sega   Akihabara Tokyo Sega
    Salle de jeu Sega d'Akihabara

    Les salles de jeux, comme à Séoul, proposent des jeux de hasard aux premiers étages, puis des purikura (photomatons créatifs), pour finir par les classiques jeux d'arcade, musicaux, de tir et de simulation.

     

    Akihabara Tokyo Sega VR   Akihabara Tokyo Sega VR

    Akihabara Tokyo Sega VR
    VR Sega

    Au dernier étage du grand immeuble Sega, nous sommes tombés sur Mortal Blitz, un jeu de VR (Réalité virtuelle). Khalid a enfilé les capteurs de mouvement, le plastron puis le casque et a armé son fusil mitrailleur. Dix minutes durant, dans un petit espace, je pouvais l'admirer tirer dans le vide, pendant que lui se voyait descendre des aliens à bord d'un vaisseau spatial. Personnellement, en plus du temps et du prix, j'avais des doutes en voyant les images de ce jeu développé par Sega. Pour Khalid, VR approuvée. Il paraît que le meilleur moment consiste à traverser un pont sans tomber. Dans le casque, la sensation de vide et de vertige fonctionne admirablement bien.

    Le soir au bar de la guesthouse, nous avons fait des rencontres (pour le moins) intéressantes. Tout d'abord, Nam, français d'origine vietnamienne de notre âge. On s'est rendu compte qu'on connaissait tous les trois Mégane et Angélina. Il les avait rencontrées pendant une soirée d'échange linguistique à Osaka. Preuve de plus que le monde est définitivement minuscule. Nam était en compagnie de deux autres françaises de Saint Etienne qu'il avait rencontré dans la salle de jeu Sega où nous nous trouvions à la même heure. Elles dormaient dans la guesthouse, contrairement à Nam qui a pris son lit à la dernière minute, car la flemme de rentrer chez lui après. Les stéphanoises, environ 25 ans, faisaient elles aussi du volontariat au Japon avec Wwoof, et comme nous Tokyo signifiait la fin du voyage.

     

    187 2
    Nam, les stéphanoises et moi

    Un pauvre petit texan, visiblement plus habitué aux substances psychotropes hallucinogènes psychédéliques qu'au whisky (c'était sa bouteille) a lâché une galette devant la porte du dortoir, alors que je finissais de l'accompagner aux toilettes. Pendant ce temps, comme tous les soirs, Shuju essayait tant bien que mal de vider le bar de ses derniers parasites, direction la salle commune. Mais comme tous les soirs, le bar fermait à une heure du matin au lieu de minuit. Dans tous les cas, même après la fermeture, le staff continuait de faire la fête jusqu'à pas d'heures.

     

    Harajuku Tokyo
    Près d'Harajuku

    D'autres français nous ont rejoints. Nous avons fait, comme diraient certains, "nos français", avec néanmoins quelques efforts d'intégration. Il faut reconnaître que le niveau d'anglais de l'assemblée était très limité. A ce propos, il ne faut pas croire que les français ont une si mauvaise réputation à l'étranger. Certes, on parle mal anglais, mais on n'est pas plus irrespectueux, impatient ou impoli qu'un polonais, un indien ou un chinois (ne cherchez pas de sous-entendu). On a surtout tendance à le croire chez nous, et on pense que c'est valable partout. Personnellement, tous les gens à qui j'ai demandé ce qu'ils pensaient des français se sont montrés ultra positifs : "Bonne expérience", "pas de problèmes". Je pense que d'une manière générale, nous avons une image de nous bien plus médiocre que les étrangers en ont. "It's bullshit", dirait le texan...

    Le lendemain, on sait pourquoi, Nam s'était fait la malle. On ne l'a plus jamais revu, tout comme le texan, masseur de profession.

  • 07/05 - Japanize Guesthouse : un repaire de français à Tokyo

    TOKYO, JAPON
    07/05

     

    Tokyo Tower
    Tokyo depuis la Tokyo Tower

    Après plus de quatre mois de voyage depuis Bangalore, presque deux pour Khalid depuis Ulanbaataar, notre arrivée dans la capitale japonaise représentait l'ultime étape d'un peu plus d'une semaine. Dans le bus allant à Tokyo, l'ambiance était spéciale. Je me sentais particulièrement nostalgique quant à ce "dernier voyage". Ici plus que n'importe où ailleurs, je réalisais malgré moi l'imminence du retour. Des souvenirs faisaient surface d'eux même. Je n'étais pas déprimé pour autant, pas encore... La satisfaction des rencontres inoubliables, des paysages magnifiques et des repas excellents (l'essentiel : lien ???) l'emportait largement sur la perspective du retour imminent.

     

    Bus Tokyo
    Dans le bus quittant Yamanakako

    Sous une trombe d'eau en fin de journée, nous avons eu un aperçu de la Tokyo Tower illuminée en violet. L'Inde me paraissait si lointaine à ce moment. Le bus nous a déposés à Shinjuku, le quartier des gratte-ciels le plus dynamique de la capitale. Nous voici arrivés dans la "capitale de l'est", aussi bien politique, économique, que culturelle. Avec plus de 42 millions d'habitants dans l'agglomération en 2016, Tokyo possède l'aire urbaine la plus peuplée au monde. Il fera moche une bonne partie de la semaine.

     

    Shinjuku station
    Gare de Shinjuku

    Difficile de s'organiser un planning tant les choses à faire sont nombreuses. De toute façon, ce n'était pas maintenant que nous allions changer notre organisation : prévoir au mieux la veille pour le lendemain, et encore... Il s'agira de visiter tranquillement Tokyo - ses quartiers principaux, une de ses deux tours d'observation, une rue (un peu plus) traditionnelle, un musée peut-être - et de faire du shopping, c'était le meilleur moment et le meilleur endroit pour ça. Nous passerons une bonne partie de la semaine en compagnie de Mégane et Angélina, les deux françaises rencontrées à Ogurayama. Elles étaient déjà allées à Tokyo, donc connaissaient quelques bons plans.

     

    Japanese Guesthouse
    Japanize Guesthouse

    Nous étions heureux d'apprendre l'existence d'une correspondance directe entre Shinjuku et notre hôtel : "Japanize Guesthouse", dans le centre à Bakurocho, à mi-chemin entre Akihabara, Asakusa et Ryogoku, le temple du Sumo. Il est situé dans une avenue assez animée avec des guesthouses, des restaurants et des "conveniance store" ouverts 24h/24 .

     

    Japanese Guesthouse Tokyo   Japanese Guesthouse Tokyo
    Une guest factory

    C'était l'un des établissements les moins chers qu'il est possible de réserver une semaine avant. Il nous évoquait une "guest factory" (usine dortoir). L'espace est organisé de manière à pouvoir installer un maximum de lits. Dans l'un des quatre dortoirs de vingt lits chacun, je dormais sous un énorme tuyau de canalisation dans un lit assez large et confortable. L'avantage d'être entassé, c'est que les clients ne vont dans le dortoir que pour dormir ou se poser sur leur lit. Du coup, seul un opulent ronfleur est venu déranger le calme de nos premières nuits. Mais en réalité, je pense qu'on a plus dérangé que l'inverse. L'immeuble, relativement étroit, est opérationnel sur sept étages. On pouvait monter sur le toit dont la vue se limitait à l'avenue. Il y a un bar au rez-de-chaussée qu'on a pas mal fréquenté.

    Ils auraient dû l'appeler "Frencheze Guesthouse" tant il regorge de compatriotes.

    Nous l'avons découvert à nos dépends dès notre arrivée. Pendant le check-in, un vieux relou beurré nous a "pris le chou" justement car nous étions français. Il ne laissait même pas Shuju, le manager, en placer une. "Zai are frainech, its ok" disait-il, "zai are compatriotes" - "Yes I know..." répondait inlassablement Shuju. Bref, après avoir posé les affaires dans le dortoir, nous sommes descendus pour prendre notre verre de bienvenue. Rejeté par tous les clients du bar, il est revenu à la charge et ne voulait plus partir. Il accusait Khalid de l'avoir mal regardé pendant le check-in. En plus, à cause de ses origines, c'était inacceptable qu’ils ne soient pas comme des frères.

     

    Japanese Guesthouse Tokyo
    Bar de la guesthouse

    Il nous a fait croire cinq bonnes fois qu'il allait nous laisser tranquille. En vrai, il n'était pas méchant du tout. Au contraire, il se montrait débordant de bienveillance et de "bons conseils", mais extrêmement accablant et stupide, plus instigateur qu'inspirateur. Un épisode que je tenais à détailler, car ses énormités sont devenues pour nous des références. "Te prends pas le chou", "Je m'abaisse si tu veux, tu veux que je m'abaisse ?". "Ma femme m'a quitté, (le chien est parti avec la niche, le poisson rouge a essayé de se suicider), tu vas pas me rajouter ça", en parlant du regard de Khalid... Heureusement, il partait le lendemain.

     

    Shinjuku station
    Shinjuku

    La guesthouse a un staff très nombreux parmi lesquels deux français d'une vingtaine d'années qui travaillaient dans le cadre de leur visa vacances travail. Les innombrables paires de crocs à disposition des clients étaient appréciées en raison de la surface métallique des marches semblables à des lames de rasoir. Les gérants : Shuju et le cuisinier en train d'apprendre l'anglais étaient sympas et ouverts.

  • 06/05 - 07/05 - Le Japon hara-kiri : la "forêt des suicidés"

    FUJIKAWAGUCHIKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
    06/05


    Kawaguchiko Mt Fuji
    Trente-septième vue du Mont Fuji ?

    Au programme : Aokigahara, plus connue sous le nom de "forêt des suicidés". A 25km de notre guesthouse, elle s'étend sur 35km2 à la base du Mont Fuji. En 1993 dans "Mode d'emploi complet du suicide", l'écrivain Wataru Tsurumi l'a décrit comme "l'endroit parfait pour se suicider". On y recense environ un mort par jour, généralement par pendaison, depuis le début des années 2000. La culture japonaise était autrefois favorable au suicide, qui était considérée comme un moyen de retrouver son honneur perdu. En plus, dans la religion, elle ne souffre d'aucun tabou.

     

    Aokigahara
    Aokigahara

    Aokigahara a beaucoup fait parler d'elle depuis que le Youtuber Logan Paul s'est affiché devant un cadavre. Ne pensant qu'à sa notoriété, il s'est fait lyncher pour avoir montré sa découverte avec enthousiasme. Nous n'avions pas ce plan en tête. Au pays du "hara-kiri" qui enregistre le taux de suicide le plus important au monde, ce lieu nous intriguait davantage pour son ambiance particulière.

     

    Sky Kawaguchiko   Sky Kawaguchiko
    « Dépression céleste » à la station de bus de Kawaguchiko

    Keisuke nous avait conseillé de prendre deux bus. A Kawaguchiko, un autre des cinq grands lacs, il fallait attendre le prochain bus près de deux heures. Nous avons donc loué des vélos pour environ 13 km de montée jusqu'à la grotte de glace, où commence le chemin balisé de la forêt. Mon vélo était un nul, nous étions un peu éreintés à l'entrée de la forêt.

     

    Kawaguchiko Mt Fuji
    A l'orée de la forêt

     

    Aokigahara
    Elle n'est absolument pas touristique

    En fait, nous n'avons croisé personne. Les gens semblent s'arrêter à la grotte de glace.

     

    Aokigahara
    Aokigahara est également connue sous le nom de Jukai : "mer d'arbres"

     

    Aokigahara   Aokigahara
    Les gens y viennent pour mourir car elle est dense et irrégulière, et le dénivelé est parfois important

    En dehors des sentiers battus, il y est donc très facile de s'y cacher. Si des gardes forestiers la sillonnent régulièrement pour empêcher certains passages à l'acte, encore faut-il les trouver.

     

    Aokigahara
    Fausse corde à 50m

    J'étais un peu sceptique à la base, mais y aller à deux en faisant du bruit, ce n'est sûrement pas le meilleur moyen de ressentir l'atmosphère du lieu. Comme nous l'avons expliqué le soir à une française qui nous demandait notre avis, je le trouve digne d'intérêt pour les amateurs de belles forêts, mais un peu moins pour le côté spirituel.

     

    Aokigahara
    Que fait cet homme ?

    Pour s'immerger un peu plus, nous avons quitté le chemin en direction d'un autre. Arrivés devant une montée abrupte, nous l'avons longé jusqu'à la fin pour finalement s'apercevoir que nous étions revenus tous seuls sur le chemin. Sa réputation de "Triangle des Bermudes" dans laquelle les GPS ne fonctionnent pas est tout simplement surfaite.

     

    Aokigahara graveyard
    Cimetière au nord d'Aokihagara

     

    Aokigahara Fuji

    Aokigahara Fuji
    Couleurs vives, nuage yin yang et Mont Fuji

    Le temps était devenu menaçant donc nous sommes rentrés en vitesse. Nous n'avons presque pas eu besoin de pédaler sur les 13km.

     

    Yamanaka lake   Yamanaka lake
    A Yamanakako, le temps était plus menaçant encore


    YAMANAKAKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
    07/05


    Fiers et confiants de notre premier succès d'auto-stoppeurs, nous avons remis ça à notre départ de Yamanakako, direction Tokyo. Cette fois-ci, on se disait que ce serait plus simple encore, car tout le monde va à Tokyo... Nous avions une grande pancarte en carton faite par Keisuke, avec kanji et dessin. La route en face de la guesthouse est une route nationale qui va vers Tokyo.

     

    Hitchiking Yamanakako
    "Sumimasen"

    Suivant les conseils de Kei, nous nous sommes postés avant l'échangeur de la E68. Nous sommes devenus fous beaucoup plus rapidement que la première fois. Une heure et demie plus tard, il pleuvait. Nous avons fini par laisser les affaires sous un pont entre le 7 Eleven et le lac. Dix mètres plus loin, nous démarchions les voitures arrêtées au feu rouge. A la fin, je disais « Sumimasen » en m'inclinant pour chaque voiture.

     

    Hitchiking Yamanakako
    La voiture dessinée par Keisuke était pourtant magnifique

    Cette fois n'était pas la bonne. Les gens, cela se voyait à leurs têtes et à leurs voitures, étaient plus vieux et plus aisés qu'à Matsumoto, ce qui n'aidait pas. 

     

    Mario kart 64   Mario kart 64
    Mario 64 à Murabito avec Keisuke

    Nous sommes donc rentrés bredouilles et trempés à Murabito trois heures après la fin du check out. Il nous a de nouveau chaleureusement accueillis, et, compatissant, a réservé nos billets de bus pour Toky, puis nous a invités à une partie de Mario Kart sur Nintendo 64 sur rétroprojecteur. C'était cool de rejouer à cette console antique, qui plus est dans le pays de Nintendo. Les traductions des personnages, notamment Bowser, qui s'appelle Koopa en version japonaise, l’amusaient.

    Quarante minutes plus tard, nous avons dit adieu à Keisuke et à Fujisan avant de monter dans le bus en route pour la dernière étape du périple : Tokyo.