dragon

  • 21/03 - 23-03 - Transibérien : Arrivée à Oulan-Bator et fin du voyage en solitaire

    Après les géants indiens et chinois de plus d'un milliard d'habitants chacun, me voici - ou plutôt nous voici - en Mongolie, le pays qui a la plus faible densité de population au monde avec 1,94 hab/km2. Sur ce territoire immensément vide, nous partons à la rencontre de ses légendaires steppes, de ses nomades et de leurs troupeaux de yaks et de chèvres.

     

    Transiberian

    Transiberian room    Transiberian hall
    Transibérien

    Le Transibérien est parti le jour de l'expiration de mon visa chinois. Pour éviter l'amende, il me fallait atteindre Erlian, la frontière, avant minuit. Le train était quasi vide jusqu'en Mongolie. Je pouvais profiter d'un compartiment pour moi tout seul. Les quelques voyageurs du wagon-restaurant ressemblaient plus à des mongols retournant au pays que des pékinois.

     

    Transiberian sunset Beijing
    Dernier coucher de soleil chinois

    J'ai dormi d'un sommeil de ferraille jusqu'à l'arrivée à Erlian à 22h. C'était ma première sortie de territoire terrestre. Le passage de la frontière chinoise a duré environ deux heures. Un agent chinois est rentré dans mon compartiment, a prit mon passeport puis est parti avec sans rien dire, me laissant stresser alors que le train avançait de manière saccadée. L'agent du train n'était pas très coopératif et l'attente fut longue. Deux heures plus tard, quelques kilomètres plus loin et quelques mongols en plus : la Mongolie, silencieuce et invisible à 1h du matin. Les douanières mongoles sont moins regardantes. Ce sont des grandes et robustes "strong independant wowan".

    Dodo pendant la traversée du Désert de Gobi. Durant la nuit, le wagon restaurant s'estt transformé pour revêtir un style mongol au matin : un arc, une tête d'élan et des sculptures en bois représentant des animaux et le ciel. Je pouvais encore payer en yuans, parfait pour dépenser ce qu'il me restait.

     

    Ulanbaataar suburbs    Ulanbaataar suburbs

    Ulanbaataar suburbs    Ulanbaataar suburbs
    Banlieue D'Oulan-Bator

    Je n'ai pas vu passer le voyage. Les quelques paysages que j'ai pu voir avant l'arrivée à Oulan-Bator sont des terres arides limitées au renfoncement de la voie de chemin de fer. La ville concentre toute la richesse du pays et les infrastructures en son centre. Les mongols, au delà du côté pratique, bâtissent leurs tours, dépôts et usines dans la seule grande ville pour ne pas dénaturer le reste du pays. Résultat : Oulan-Bator est la seconde ville la plus polluée au monde, ce qui ne ne ressent pas forcément. Un tiers de la population vit désormais ici, depuis un exode rural massif dans les années 30. La périphérie accueille plutôt l'alcoolisme, la misère et le désespoir, dans des yourtes ou des maisonnettes en bois et en tôle entourées de palissades. 

     

    Ulanbaataar train station
    Gare d'Oulan-Bator

    Khalid avait bien commencé son voyage en tombant malade dans l'avion. Des dommages collatéraux ont été évités de justesse par une hôtesse de l'air puis par des malheureux épiciers à UB. Remarquable entrée en scène. On s'était donné rendez-vous dans l'appartement de notre contact sur Workaway : Bayardalai, de la famille des fermiers chez qui nous nous rendons. La petite fille de notre hôte nous avait conduit chez eux depuis le bas d'un bloc d'immeubles. Je m'attendais à trouver une auberge, comme me l'avait indiqué la file aînée de Bayardalai. Je suis tombé sur l'appartement de la petite famille, et sur un Khalid endormi. Je l'ai secoué, on s'est dit bonjour et on s'est mit à jour. Puis nous sommes sortis dans le centre-ville pour faire les courses pour la semaine. Nous ne savions pas encore quand partait le bus car Bayardalai n'était pas encore réveillé.

     

    UB Bayar Khalid
    Chez Bayardalai

    Abstraction faite des grandes enseignes internationales et des nombreux centres commerciaux, la capitale mongole ressemble à une grande ville soviétique des années 90. On y trouve des grands ensembles d'habitation très sobres datant de l'époque soviétique. Ses avenues sont constamment embouteillées.

    Conformément aux instructions de françaises très avisées, nous avons fait le plein de provisions et de vodka. Trois bouteilles différentes à prix très saillants. Petite panique lorsque la caissière nous a demandé 100 000 tugriks, le temps de se rappeler de la valeur de la monnaie, de sortir nos épaisses liasses de billets de 20 0000 et de 10 000 et de compter le tout. Nous n'avions jamais tenu autant de billets qu'au Monopoly. 1€ = 3000 tugriks. Le pouvoir d'achat est considérable, mais c'est toujours la même histoire : on se sent riche donc on se permet, on finit par perdre la valeur de l'argent et la liasse se délie à une vitesse effrayante.

     

    Chinggis Khan Square
    Place Genghis Khan

    A la Place Genghis Khan, j'ai craqué pour une toile et une peinture de Gengis Khan. Autour, il y a des bars Gengis Khan dans lesquels des mongols pleins comme des huîtres boivent de la Gengis Khan, avant de demander un crédit à la banque Gengis Khan. En bref, le mec est une légende archi respectée par ses habitants qui le considèrent comme le fondateur de leur nation. Marco Polo, le célèbre explorateur italien qui a servi à la cour de Kubilai Khan, a sa statue sculptée à l'image des habitants.

    Je suis arrivé une demi-journée après Khalid, pourtant nous avons rencontré Bayardalai, notre hôte, en même temps. Il s'est réveillé quand nous sommes rentrés à l'appartement une fois la nuit tombée. Cet ancien prof de judo au physique large mais solide va nous diriger vers sa famille a côté de Khatgal, à environ 800km. Il restait dans la capitale le temps des vacances de ses enfants mais il passera à la ferme quand nous partirons. D'emblée, il nous a annoncé la couleur (qui était déjà très explicite par message) : la vie mongole est difficile. En gros, personne ne parle anglais, les ressources sont limitées et on travaille dur. Petit briefing sur la "famille d'accueil" et la manière de se rendre à la ferme. Nous restions un peu perplexes quand au prix exorbitant du taxi arrangé jusqu'à la dernière ville étape. Nous partons pour le bus de nuit du lendemain à 18h.

     

    UB city center
    Centre-ville

    Cela nous laissait une bonne journée pour visiter Oulan Bator, selon les plans. La réalité sera plutôt de profiter une dernière fois du confort de l'appartement de notre hôte avant la dure vie de la ferme. On aura le temps de bien la voir par la suite (même si on aurait préféré éviter).

    Selon les conseils de Bayardalai, nous sommes arrivés deux heures en avance à la Dragon Bus Station, un endroit réputé pour ses pickpockets. Le taxi pour s'y rendre était, comme la plupart des transporteurs, une voiture qui passait par là et qui s'est improvisée taxi. Comme prévu à la station, personne ne parlait anglais. Cependant, même indiquer le nom de notre destination ne semblait pas suffire. Nous nous sommes fait donner des indications contraires plusieurs fois de suite puis rediriger par trois fois pour enfin trouver le guichet vendant des tickets pour Moron.

     

    Dragon Bus Station

    Direction nulle part !

  • 17/03 - Le Temple du Ciel sous la neige

    PEKIN, HUNAN, CHINE
    17/03


    Hallelujah, il neige ! Soit quelqu'un a mal prié dans le "Temple de Prière pour les Bonnes Récoltes" du Temple du Ciel, soit Chioné la déesse du froid a entendu mes prières. C'est un miracle ! Quelle bonheur d'enfiler sa parka, marcher face au vent frais, enlever la neige accumulée sur mon bonnet. Elle n'accrochait pas bien, mais son important débit suffisait au moins à garantir une ambiance hivernale comme je l'aime.


    Heaven temple
    Allée du Temple du Ciel

    L'atmosphère du Temple du Ciel était glaciale. C'était magnifique. La neige n'a pas vraiment dissuadé les visiteurs, tous munis de leurs parapluies.


    temple of heaven coridor   temple of heaven coridor
    Sous un corridor

    Le site est un parc carré dans lequel s'organisent des temples, des pagodes, des pavillons et des aires de jeu. Le temple du Ciel ne coûte que 10 yuans, mais on préfère prendre le ticket à 30 yuans, qui donne accès à l'ensemble du site. Il est quatre fois plus large que la Cité Interdite.


    Temple of Heavan great harvest
    Temple des Prières pour les Bonnes Récoltes

    Sa location a été déterminée par le maître Fengshui a "l'endroit où le ciel rejoint la terre". Il est entouré de 360 colonnes représentant les 360 jours de l’année, le toit est soutenu par 28 colonnes et les 4 piliers centraux qui symbolisent les 4 saisons, et les tuiles bleues émaillées symbolisent le ciel. Sublime.

    Temple of Heavan great harvest  Temple of Heavan great harvest  Temple of Heavan great harvest
    En passant d’un bâtiment carré à un édifice de forme ronde, l’Empereur "illustrait son ascension de la Terre vers le Ciel".

    Salle de l'abstinence   Salle de l'abstinence
    Salle de l'Abstinence

    La batterie de mon appareil photo m'a lâchée après ce temple. Au départ, j'avas cru à une noyade à cause de la neige. Sans ses joints d'étanchéité (qui m'ont en partie convaincu pour l'achat) ni sa sacoche waterproof, je n'aurais jamais envisagé de l'emmener.

    Demeure du seigneur du ciel
    Demeure du Seigneur du Ciel
    Le Mur de l'Echo au nord peut transporter un chuchotement jusqu'au temple.

    Autel du Ciel   Autel du Ciel
    Grande allée conduisant à l'Autel du Ciel
    l’Empereur l'utilisait pour les sacrifices rituels destinés à obtenir les bonnes faveurs du Ciel. Cet autel circulaire avait un usage astronomique. Il était aussi l'endroit pour la cérémonie annuelle du solstice d'hiver. 3 niveaux représentant la Terre, le monde des mortels et le ciel.

    La douche au retour à l'auberge était divine. J'ai réservé un tour de la Grande Muraille pour le lendemain. En me basant sur les meilleurs marchés de Pékin, je suis sorti pour un périple d'achat d'oeuvres d'art.


    Rongbaozhai
    Rongbaozhai

    Il ne neigeait plus. La rue des arts Liulichang n'est pas du tout un marché, mais un ensemble de boutiques d'art de toutes sortes. La boutique Rongbaozhai abrite de nombreuses galeries d'art au sous-sol, plus ou moins bon marché. Chaque artiste a son coin et expose ses oeuvres. Les prix que me donnaient les artistes étaient si exorbitants qu'ils me faisait faisaient faire demi-tour sans même essayer de négocier. Astucieux, ils m'invitaient alors à écrire mon prix, et j'étais surpris de voir qu'ils ne refusaient pas de le diviser par plus de dix. Lorsque l'on fixe un prix et que le vendeur accepte, le marché est conclu. Deux fois donc, les négociations se sont terminées par un prix supérieur à ce que j'aurais été amené à payer, si je n'avais pas eu l'impression de faire une affaire.


    Liulichang Street   Liulichang Street
    Antiquaire de la rue Liulichang

    Plus loin dans la rue, un petit magasin avec des vieilleries rétro dans tous les recoins proposait des reproductions d'affiches de propagande communiste sur du papier d'époque. Pas chères et mises en valeur autour de vieilles BD comme Tintin et le Lotus Bleu traduites en chinois.


    Chaoyangmen Alley
    Chaoyangmen Alley

    Celui qui m'avait dit que la nourriture à Pékin ne vaut pas les restaurants chinois français n'avait clairement pas mangé aux bonnes adresses (#clin d'oeil). Rue Qianmen, j'ai trouvé un restaurant très imagé et pas si cher. Chaque soir, jusqu'à un certain budget, j'essayais un nouveau plat. Pendant un poulet à la sauce aigre douce et riz cantonnais - quelle nouveauté ! - je me suis fait interviewer par deux étudiants. Ils m'ont filmé en me posant des questions sur mes connaissances gastronomiques locales. Je pense m'en être bien sorti, sous le regard amusé et curieux des passants.


    Qianmen Street
    Qianmen Street

  • 15/03 - 16/03 - La Cité Interdite porte bien son nom

    PEKIN, HUNAN, CHINE
    15/03

    Plus besoin de présenter Pékin : 21 millions d'habitants, la principale métropole de l'Empire du Milieu, son coeur politique, économique et culturel. Dans l'avion, je me disais que cette semaine ne pourrait jamais être perdue quoi qu'il advienne. Mon séjour en plein centre de Pékin sera très touristique, tranquille et apréciable.


    Air China Beijing Kunming
    Kunming - Pékin, Air China

    Peu avant mon arrivée, la capitale était en proie à un coup de théâtre politique sans précédant : sans limite de mandats dans le temps, le président Xi Jinping peut désormais rester chef d'état à vie. Dans le même temps, les négociations reprennent entre la Corée du Nord et le reste du monde, ce qui accroît l'inquiétude de Pékin concernant ses relations commerciales, tandis que la rafle des Ouïgours, une minorité musulmane, se poursuit dans les confins de l'ouest jusque dans les camps et les prisons. Un air bien plus respirable qu'il y a quelques années grâce aux engagements tenus de la COP 21, mais un hiver qui s'annonce plus froid que jamais. Et c'est gelé de la tête aux pieds que j'ai posé les pieds à Pékin. Je me suis perdu une bonne demi-heure dans l'immense aéroport international excentré au nord est, avant de prendre un bus pour le centre ville où était mon auberge. Suite à quoi ma nuit blanche m'a fait dormir de tout mon saoul. 


    16/03 : la Cité Interdite porte bien son nom


    Happy Dragon Saga Youth Hostel Beijing
    "Rue de l'auberge"

    Six jours à Happy Dragon Saga Youth Hostel, entre la Cité Interdite et la gare principale, à dix minutes d'une station de métro. Je n'ai pas vu le dragon joyeux, mais le staff de femmes rattrapait amplement cette légère déception. En bonnes oratrices, elles répondaient droit au but et sans formalité à mes questions avant même que je les pose. L'ambiance était particulièrement détendue grâce à elles et ses visiteurs éphémères. En six jours, j'étais déjà un client de longue date. Et comme un petit vieux, j'ai rapidement pris mes habitudes. Je finissais mes soirées dans le bar de l'hôtel jusqu'à pas d'heures, accompagné de nationalités variées et chaque jour différentes, et de barmans locaux qui se la mettent autant que leurs clients. Résultat : je me réveillais autour de 11h pour un porridge aux fruits ou du pain perdu (French toast yeaaah) avant de tourister dans la capitale. En fin de journée, je traînait ensuite sur Qianmen Street, dans le même restaurant puis le même café. Puis retour à l'auberge et au bar.


    Happy Dragon Saga Youth Hostel Beijing
    Happy Dragon Saga

    La veille, alors qu'un anglais, enseignant à Pékin, expliquait que des réunions importantes ont lieu au parlement en ce moment même, d'où le renforcement de la sécurité, dans les rues mais aussi sur internet, une brésilienne débarquait en découvrant les restrictions et n'était pas sur d'avoir son visa américain pour son vol à Miami le lendemain (elle semble l'avoir eu).
    Je confirme la présence massive des forces de l'ordre : militaires, policiers, agents de sécurité, en poste partout dans la rue, le métro et les lieux publics. Cité Interdite au programme, au plus près du pouvoir. 


    Beijing metro
    Metro de Pékin

    La Cité n'est qu'à trois stations de métro de mon auberge. C'est mon quatrième métro en Chine, et définitivement le plus sûr, le plus propre, le plus beau et le mieux organisé. Il est si propre que je glisse sur un carrelage brillant nettoyé en permanence par les agents d'entretien. Les vitres de sécurité aux bords du quai sont brillantes. Il est si bien organisé que je m'y repère bien mieux que dans le métro parisien. Les correspondances et les directions sont toujours évidentes (Ca me change des treks). Les tickets des bornes donnent le droit à toutes les stations qui coûtent le même prix. Ce sont des cartes en plastique que les machines avalent et récupèrent à la sortie. Il est si sûr que les agents ne savent plus quoi faire. Chaque bouche de métro a ses deux militaires sur un piédestal, qui passent stoïquement leurs journées dans la même position. Ceux du contrôle à l'entrée s'ennuient et passent le temps comme ils peuvent. Ils font semblant de contrôler en levant les bras de temps à autre. Ceux de la station de mon auberge était amusés à tous les coups. Contrôleurs de la galère, ils ne se sont jamais faits à moi. Difficile de faire plus pragmatique que le métro pékinois


    Forbbiden City entrance   350
    Entrée de la Cité interdite

    L'entrée autour du site est gratuite, mais les contrôles s'étendent sur des centaines de mètre, au point qu'on préférerait payer pour rentrer. Il faut dire qu'arriver en fin de matinée n'est peut-être pas la meilleure idée. J'ai été un peu déçu par le "manque de grandeur". Après les contrôles, je m'attendais à une place immense et sobre depuis laquelle des portes de la Cité Interdite et le portrait de Mao me frapperaient de leur intensité, sous un ciel pollué mais typique de la capitale.


    Forbidden City entrance   Forbidden City entrance
    Depuis la Place Tian'anmen quelques jours plus tard

    Elle n'est pas si grande que cela, et le temps était clair. En revanche, la sécurité renforcée : agents, barrières et fourgons, est un spectacle en soi. Certes, ils gênent beaucoup la vue, mais il faut se dire que c'est dans l'ordre des choses. De tous temps, la Cité Interdite et la Place Tiananmen ont sans doute été l'endroit le plus protégé du pays. Etant au milieu de la Place et de la Cité, je choisis cette dernière et me garde la place pour un autre jour.

    Porte du Midi Cité Interdite   Porte du Midi Cité Interdite
    Agent devant la Porte du Midi

    Il y a des agents tous les deux mètres le long de la Porte du Midi Ils sont là - je me suis fait reprendre - pour empêcher les gens de s'arrêter prendre des photos.

    Forbidden City   Forbidden City
    Porte de l'Harmonie Suprême

    Le passeport fait office de ticket, mais il faut tout de même payer 40 yuans pour accéder au Musée du Palais, l'ensemble des temples et musées de la Cité Interdite, par le Porte de l'Harmonie Suprême. Les contrôleurs rentrent le numéro de passeport pour vérifier que la taxe a bien été payée.

    Forbidden City   Forbidden City
    Pavillon de l'Harmonie Suprême 
    Le site est TRES grand. Il faut bien une journée entière pour tout voir. 14 millions de visiteurs annuels en font l'attraction touristique a plus populaire de Chine.

    Forbidden City   Forbidden City
    La Cité Interdite fut la demeure de 24 empereurs chinois. Kubilai Khan, empereur mongol plaça sa cité impériale à l'emplacement actuel de la Cité interdite avant même sa construction au XVe siècle.

    Forbidden City
    Les pavillons ont tous des noms poétiques : harmonie, tranquillité, fertilité... À l'époque impériale, des eunuques et des concubines habitaient la Cité. On dit que c'était un lieu où il valait mieux ne pas se promener seul la nuit.

    Forbidden City   Forbidden City
    Avec sa superficie de 1 km de long par 750 m de large, elle est deux fois plus grande que le Vatican. Elle est entourée d'une douve et de murs de 7 à 10 m de haut. 

    Forbidden City   Forbidden City
    9999 pièces remplies de constructions en bois qui en font la plus grande collection au monde

    Voilà, je peux rayer la Cité Interdite de la liste... s'il y en a une... J'ai pris le métro à Tienanmen à l'heure de pointe... Je vous laisse imaginer le monde.


    Qianmen Street Qianmen Street

    Encore trois stations plus loin, Qianmen Street : les Champs Elysées de Pékin. Derrière la Tour d'Archer circule un vieux tram carré fashion qui fait tinter ses cloches. Des grands magasins de mode et des restaurants de luxe bordent la rue principale. On y trouve un musée de cire Madame Tussaud avec très peu de personnalités outre chinoises. 


    Qianmen Street
    Tour d'Archer depuis Qianmen Street

    Malgré le côté réchauffé des commerces, les couleurs et l'ambiance sont très divertissantes la nuit. Un café, au début de la rue, est devenu mon point de chute. Il était un peu cher, mais si confortable avec ses poufs. J'y ait découvert le café tiramisu.


    Langfang Alley   Langfang Alley
    Langfang Alley

    Les rues piétonnes perpendiculaires sont plus authentiques et animées. Les nombreux restaurants proposent tous du "roasted duck", une sorte de poulet braisé, LA spécialité de la capitale. Le prix, également très spécial, m'a dissuadé d'essayer cette attraction, que tous disent être une des deux choses à faire avec la Grande Muraille. La street food habituelle - qu'à moitié dans la rue cela dit - fait fondre le porte monnaie plus vite que la neige au soleil. Une galerie marchande recouverte de souvenirs, avec notamment des sculpteurs de figurines personalisables à l'effigie de leurs clients était particulièrement intéressante.

  • 12/03 - 14/03 - Kunming - Analyse culturelle en vrac, coup de mou ou coup de gueule ?

    KUNMIG, YUNNAN, CHINE
    12/03

    Yuantan Kunming
    Entrée du Temple Yuantan

    Je dis au revoir et un enième merci à la gérante de Lily Pad Guesthouse pour la chambre offerte avant de commencer le périple habituel de la recherche du bus. Retour à Kunming : la "cité du printemps éternel". Comme c'est le printemps ici, je n'ai pas pu vérifier la véracité de cette appelation. En revanche, comme le disait le routard, c'était bel et bien ma porte d'entrée et de sortie du Yunnan.

    Kunming
    Printemps à Kunming

    Dans le bus, je suis devenu prof d'anglais par correspondance. J'avais beau expliquer à la jeune chinoise qui était asise à côté de moi que mon anglais n'était pas parfait, elle me disait trop modeste, ce qui me rendait moins modeste. A défaut, une fois de plus, de réussir à créer un WeChat (malgré son aide et sa Wi-Fi), on a gardé contact sur Skype. Arrivée à 19h, après 6h de bus, j'ai retrouvé le soleil et la chaleur que j'avais quitté une semaine plus tôt. En journée, on approche les 30°. Je n'étais pas vraiment préparé pour tous ces changements de température.

    Kunming pedestrian street
    Rue Zhengyi et commémoration de la guerre sino-japponaise

    Dans le quartier de Wuha, Cloud Land International Youth Hostel est une chaîne d'auberges de jeunesse appartenant à Hostelling International, un label certifiant la "décence" de l'établissement. J'ai retrouvé l'ambiance "bagpacker" que j'avais quitté depuis un moment, avec toutes ses qualités et ses défauts : des rencontres intéressantes et éphémères, mais des nuits pas toujours faciles. Les auberges en Chine (et partout ailleurs) ne sont pas pour les couche-tôt. Il y a toujours au moins un ronfleur, et certains n'hésitent pas à allumer la lumière en pleine nuit, alors que chaque lit a une lampe. Quand il y a des rideaux (ce qui est rare), ce n'est pas vraiment un problème.

    Kunming cherry
    "Changer les âmes, changer les coeurs"

    Ici, un chinois était particulièrement énervé. Il a passé les deux nuits sur son téléphone, la lumière allumée, à péter et tousser jusqu'à 4h du matin. Il empêchait les autres de ronfler en tapant sur le mur, puis finissait par ronfler à son tour. Comme si ça ne suffisait pas, il parlait au téléphone à voix haute dès 10h du matin. J'en ai vu des cas mais celui-là, c'était un aigrefin de première catégorie. A cause de ce galapiat, j'ai fait deux nuits très courtes. Inutile d'essayer de se coucher tôt, vous l'aurez compris. Je m'emporte, mais il y a toujours au moins un ronfleur de toute façon.

    Kunming cherry
    "Changer le monde, changer les choses"

    Le respect est une notion très relative. D'une manière générale, j'ai l'impression que les habitants étaient de plus en plus décomplexés, surtout niveau hygiène. J'échangerais volontiers mon lit contre une chambre, si elles n'étaient pas si chères. Quelques rencontres intéressantes. Rien de très local. Le gérant est un allemand qui avisait avec joie. Un bar/restaurant classe et hyper confortable est intégré à l'auberge. J'y ai passé beaucoup de temps.

     

    13/03


    Kunming yunnan university   Kunming yunnan university
    L'Université du Yunnan

    Un endroit calme, avec des jardins et des bâtiments qui ressemblent plus à des musées qu'à des amphithéatres. 

    Yuantan Kunming   Yuantan Kunming
    Le Temple de Yuantong

    En plein centre de Kunming, pour seulement 6 yuans. Pas très grand par rapport aux ensembles de temples que j'ai fais auparavant. Des estropies et deformés mendiaient devant ses portes. Petit mais rafraîchissant

    Zhengyi road kunming   Memorial jap chinois kunming
    Zhengyi Road et Memorial Sino-Japonnais

    Très fade avec ses grands magasins internationaux, excepté son arche autour de cerisiers.

    Kunming cui hu   Kunming cui hu
    Lac Cui Hu, ou Green Lake Park

    J'ai acheté ce que je pensais être un sandwich. C'était en fait du pain sec pour les canards. Maisons de thé, ballades en bateaux, et canards entre les cerisiers en fleur sont au thème du parc. Je suis resté un peu devant un concert de musique classique en plein air.

    Kunming cherry
    "Je m'souviens on avait des projets pour la Terre, pour les Hommes comme la Nature, faire tomber les barrières, les murs"

    Retour en métro, pendant lequel un phénomène a été la goutte d'eau qui a fait débordé le vase, ou plutôt l'ampère qui a fait survolter la batterie. Après les auberges, il faut que je passe un autre coup de gueule, un "coup de grelot" comme on dit. Je n'en peux plus des chinois immergés dans leurs téléphones. Partout, de la rue au métro en passant par les magasins, même sur leurs scooters, le nombre de gens qui marchent en regardant leur écran et qu'il faut éviter, est inimaginable. Je mange chinois dans les restaurants, puis je me mange des chinois dans la rue. J'envisage d'acheter un sifflet, voire une corne pour alerter les plus distraits. Sérieusement, j'avais été un peu choqué en Thailande, mais là on est à un tout autre niveau. En France, on est carrément à des années lumières. Du coup, j'ai un peu peur pour la Corée du Sud

     

    14/03 

    Dragon Gate Kunming
    Dragon Gate trail

    Aujourd'hui, je m'attaque à la Porte du Dragon, à 20km à l'ouest de la ville, de l'autre côté du Lac Dian. Depuis West Hills Station commence une route ou un chemin au choix, d'environ 6km jusqu'au sommet de la colline.

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    J'ai tout fait à pieds, en un temps record

    A pieds ou en bus jusqu'au péage, puis à pieds ou en télésiège jusqu'à la Porte du Dragon (Longmen), et encore à pieds ou en télésiège jusqu'au lac.

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    Des gravures racontent que le Lac Dian vient des pleurs d'une veuve, dont l'âme est devenue les sommets des collines

    Un escalier abrupt débouche sur un chemin de pierre à flanc de falaise, puis passe dans grotte pour enfin arriver à la Porte du Dragon. 

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    Un dicton dit : "Si vous n'avez pas visité les collines de l'Ouest, vous n'avez pas visité Kunming et si vous n'êtes pas allé à la porte du Dragon vous n'avez pas vu les collines de l'Ouest."

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    Kunming et le Lac Dian

    En fin de journée, il n'y avait pas trop de monde et la vue sur le lac était assez propre. Kunming a, de loin, tout d'une grande ville mondiale.

    A partir de là, une réflexion s'imposait : je ne paye qu'une misère en transports et en logements, alors comment je fais pour dépenser autant ? La réponse tient en ces deux mots : bouffe et attractions. L'argent ici fond plus vite que la neige au soleil. A chaque fois que je tombe sur une boulangerie par exemple, je ne peux pas m'empêcher d'acheter quelque chose. Les chinois sont des champions en la matière (pas autant que nous certes). Leurs pâtisseries sont excellentes. Des grandes chaînes de boulangerie proposent une vraie qualité et un choix large. La plupart de leurs clients payent par QR code.

    Kunming cherry
    Des cerisiers pour les gouverner tous

    Dernière réflexion, dans la catégorie fumeurs tout-terrains, les chinois sont des bêtes de compétition. Malgré l'interdiction de fumer dans les lieux publics, j'en vois toujours au moins un dans les bars, restaurants, centre commerciaux, et même sur les quais du métro (les agents de sécurité ne disent rien !). Pour certains, la clope est un kit mains libres : elle reste collée à leur bouche comme un prolongement de leur corps. Ceux-là ne doivent même plus remarquer qu'ils fument (et enfument). Par contre, ils doivent réaliser après la dernière taffe que ah bah tiens elle est passée où la nicotine ? Les femmes quant à elles fument beaucoup moins. Dans un subway à Kunming, une serveuse bataillait contre un vieil homme borné qui refusait de comprendre l'interdiction. Autrement, dans la plupart des restaurants, la cigarette bien qu'officiellement inerdite est plus qu'admise. L'autoriser est aussi importante que d'avoir des baguettes pour manger. Comme disait Yang, le gouvernement fait beaucoup de lois qu'il n'essaye même pas de faire respecter. 

    Dragon Gate Kunming
    Temple des Collines de l'Est

    Je ne suis pas vraiment sorti des sentiers battus pendant cette dizaine de jours dans le Yunnan. J'ai bien aimé Lijiang, adoré Dali, un peu moins Chengdu et encore moins Kunming. La veille de mon vol, j'ai réalisé que je ne voulais pas spécialement aller à Pékin. A la place, j'aurais préféré retourner à la campagne, ou trouver un autre Workaway. Le vol depuis Kunming m'avait coûté pas moins de 200€ et était réservé depuis des mois. Je pense que lorsqu'on s'habitue à ne rien comprendre, et qu'être un étranger se normalise, cela veut dire qu'on a fait son temps. Essayons de repartir sur de bonnes bases. Beijing est colossale, je sais que six nuits passeront vite dans tous les cas... ce qui n'est pas le cas de la nuit qui s'annonce. L'avion décolle à 7h30. Je vais encore passer une nuit à l'aéroport.

  • 06/03 - 08-03 - Lijiang et le folklore de sa vieille ville, prenante et prisée

    Dragon Black Pool Lijiang
    Black Dragon Pool à Lijiang

    Yunnan. Le Far West chinois, frontalier du Vietnam et du Laos au sud, du Mynamar à l'ouest, sous les montagnes du Tibet au nord, je l'attendais avec impatience. Entre montagnes, fleuves, gorges, rizières et architecture traditionnelle, m'y voila enfin ! Dans cette immense région aux cultures et paysages infinies, tempérée toute l'année en raison de son altitude. Littéralement : au "Sud des Nuages", la province est globalement paysanne et assez pauvre, ce qui ne l'empêche pas d'être TRES touristique grâce à ses atouts cités plus tôt. Y voyager hors saison m'a sans doute permit de profiter davantage de ses villes et de ses merveilles naturelles, à commencer par Lijiang, tout à l'ouest du plateau du Yunnan : sa vieille ville et les Gorges du Saut du Tigre.


    LIJIANG, YUNNAN, CHINE
    06/03 - 08-03


    Elephant Hill Lijiang
    Lijiang depuis Elephant Hill

    A la gare de Lijiang, je ne savais plus où ni quand la journée avait commencée. Le coup de froid à la sortie du train m'a fait réaliser que la ville, à 2400m, est assez haute en altitude. Il était six heures et le premier bus passait dans une heure et demie, à quinze kilomètres de vieux quartier où était mon auberge. Comme d'habitude, je ne savais pas exactement où allait me déposer le bus. Lorsque j'arrive à plus de trois kilomètres de mon hôtel, je prend généralement un bus local allant dans la bonne direction, puis lorsque mon gps m'indique que je suis assez proche de mon hôtel (ou si je vois qu'il s'éloigne), je descends et fais le reste à pieds. Ensuite, ce que j'économise en transport, je le dépense largement en bouffe.

    Lijiang market
    Marché dans le sud de la vieille ville

    Mon auberge étant au nord, j'ai eu un aperçu de ce quartier si populaire et complètement vide de monde au lever du soleil. Sur des ruelles pavées, j'ai traversé un marché de viande où les commerçants découpaient des porcs entiers. Tandis que les réceptionnistes dormaient encore, certains cafés et restaurants ouvraient tout juste leurs grilles et commençaient à faire cuire des petites galettes (frangipane) et toutes sortes de pâtes sucrées pour le petit déjeuner, attirant de leur odeur les rares touristes matinaux. Je n'étais plus qu'à quelques minutes de mon auberge, mais une galette s'imposait.

    Lijiang Old Town
    Lijiang "à l'aube" pour ses habitants

    En hiver et au printemps, les commerces ouvrent vers 9-10h. Les habitants, qui se couchent tôt, semblent se caler sur le rythme du soleil. Je les soupçonne de faire des nuits très complètes. Lijiang est le foyer des naxis, un groupe ethnique issu du Dongba, une culture et une religion millénaire entre le bouddhisme et le taoïsme. Cette minorité ethnique est très particulière, notamment pour ses traditions anciennes, matriarcales et libertines. La ville est surnommée la "Venise orientale" pour ses 354 ponts qui traversent la vieille ville, d'ailleurs classée toute entière au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Lijiang Old Town
    Rue populaire de la vieille ville

    Oui, les visiteurs, très majoritairement chinois, ont envahi le quartier. J'étais prévenu, donc je profitais tant bien que mal de cette ouverture inespérée, malgré mon état de fatigue. En 1996, l'année précédant le classement à l'UNESCO, un tremblement de terre a détruit une partie de la ville. Tout a été rapidement restauré. Aujourd'hui, l'architecture traditionnelle est présente ici plus que jamais, unique et entourée de montagnes comme le Mont Enneigé du Dragon de Jade, atteignable en téléphérique à 5000m, bouteilles d'oxygène disponibles.

    Garden Inn Lijiang
    Garden Inn

    Je suis resté trois nuits dans cette petite auberge située dans une rue calme pas loin de la porte nord de la vieille ville. Il s'agit, sans conteste, de la meilleure auberge dans laquelle il m'ait été donné de dormir (égalité avec Adventure Hostel de Bangkok). Des rideaux sur les côtés d'un grand lit molletonné, sous lequel un casier assez grand pour faire rentrer mon sac, des toilettes et salle de bain propres avec eau chaude instantanée, une cour belle et relaxante et des réceptionnistes qui m'ont traité comme un roi. Il faut dire que j'étais le seul à occuper le dortoir pendant ces trois jours. Mieux qu'une chambre, j'avais un dortoir. Royal je vous dis.

    Lijiang Old Town
    Depuis l'auberge

    La première chose que j'ai faite en arrivant, qui aurait dû être faite depuis longtemps (dormir mais ça pouvait attendre encore un peu) : laver mon pantalon. Ca faisait un moment qu'il puait, mais depuis Caijiagou... Il sentait carrément le purin. Tant pis s'il délave, me disais-je, parce que là c'est une question de vie ou de mort de honte. Il était 10h et je pensais que j'allais dormir toute la journée.

    Lijiang Old Town
    Place des roues la nuit

    Mais non ! C'est donc en short que je sors dans la vieille ville une fois la nuit tombée. Un peu assommé, mais requinqué et particulièrement content de poser mes affaires pour plus d'une nuit. Il caillait assez, mais sans les montagnes bloquant le grand froid du nord, ça pourrait être pire. J'ai profité des merveilles de la vieille ville brillante de milles feux rouges et dorés, avec des commerces ouverts et des visiteurs réveillés. Entre les canaux, les nombreux commerces et stands de souvenir vendent plus ou moins la même chose, dans un style local : pierres, portes clefs, cartes, bijoux, sacs, portefeuilles... Authentique ou pas, l'effet est là. Les boutiques de vêtements traditionnels ont néanmoins l'air plus authentiques. L'ambiance est également au rendez-vous grâce aux bars et cafés avec leurs chanteurs.

    Lijiang Old Town
    Dongda Street

    Concernant la bouffe, entre fromage de de Yak, gâteaux de durian (pas après ma remise à propre) et les habituels street food de brochettes, bouchées vapeurs, nouilles, etc... le choix s'offrait. Les fast-food américains, qui se sont implantées dans des bâtisses traditionnelles naxies, se fondent parfaitement dans le décor. L'une des spécialités très demandée (et encore plus offerte) est le "flower pastry cake" (gâteau aux fleurs) et toutes ses déclinaisons possibles. C'est juste délicieux. On trouve énormément de boutiques qui ne vendent que de ça, en gros dans des packs, ou en frais à l'unité dans les vitrines : du moins chère et plus courant à la rose jusqu'au potiron, le plus cher et au design le plus travaillé. L'odeur si attirante est largement à la hauteur du goût. J'ai croisé la réceptionniste de mon auberge qui m'a conseillé sur les meilleurs choix possibles.

    Lijiang Old Town
    Vielle ville côté nord

    Ma première (et dernière) folie fut l'achat de 17€ de mangousteen... comme si elles s'étaient jetaient d'elles-même dans le sac plastique. Pour seulement deux ou trois kilos, la balance m'a balancé un 140 yuans agressif. Tout est allé si vite, j'ai à peine hésité, et je ne vous parle même pas de la vitesse à laquelle je les ai saignées.

    Dragon Black Pool Lijiang  Dragon Black Pool Lijiang  Dragon Black Pool Lijiang
    Dragon Black Pool

    Je m'étais organisé un tour des principaux "tourist spot", à des distances à pied raisonnables. Lijiang a - comme beaucoup de grandes villes asiatiques - une colline depuis laquelle on peut profiter d'un panorama de la ville. A l'ouest de la vieille ville, le Parc de l'Etang du Dragon Noir regroupe un lac, des jardins, des temples et le clou du spectacle : la fameuse colline et le chemin Elephant Hill avec sa vue sur la ville. Petit choc à l'entrée : 8O yuans le ticket. 

    Dragon Black Pool Lijiang
    Cette photo, c'est le Yunnan

    Nouveau choc quand en arrivant au départ du chemin de la colline : il faut être au moins quatre pour pouvoir passer. J'ai attendu en vain qu'un groupe se présente. A l'arrivée d'un couple chinois qui est passé sans embrouilles, j'ai compris que la restriction est limitée aux étrangers. Comme si l'entrée du site, gratuite pour eux, ne suffisait pas, ils peuvent également monter quel que soit leur nombre... C'était trop. Désespéré, je lançais un "pleeeeeaaaaase" à la gardienne, mais rien à faire. Elle n'a qu'un seul job, c'était évident qu'elle n'allait pas me laisser passer. Ce n'est pas ça qui va m'arrêter. J'ai mis dix euros principalement pour la colline, donc comment faire pour la voir ?

    Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang
    Depuis la forêt, une partie moins ancienne de Lijiang

    Leur système est un véritable appel à la gruge. Il y a - je m'en suis rendu compte tout de suite après - une forêt entre le lac et la colline. Elle n'est ni bloquée, ni surveillée, ni vraiment difficile, si on suit les traces et qu'on a des bonnes chaussures, mais parfois quand même assez glissante ou pentue. Si le GPS m'indiquait la direction, les derniers cinquante mètres pour rejoindre le chemin étaient complètement improvisés. Je me suis organisé une petite esacalade forestière entre passage de troncs et de rochers ou esquivage de ronces.

    Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang
    A mi chemin

    Le chemin et ses marches sont beaucoup plus simples. La vue est sympatoche tout le long jusqu'au sommet. Un point sur ma carte, qui indiquait une "tour facile à escalader", était en réalité une tour de télécommunication. Sûrement le coup d'un grimpeur de l'extrême.

    Elephant Hill Lijiang
    Fin d'Elephant Hill

    J'ai continué jusqu'au bout de la colline et sa vue sur les montagnes du nord, notamment l'imposante Yulong. En descendant, je me suis accordé une revanche personnelle en passant un petit coucou à la gardienne. Elle s'en est battue les baguettes.

    Naxis Lijiang
    Naxis

    Lijiang est très chère. Le parcours que je m'étais organisé a été anéanti par l'indécence du prix des sites. Je l'ai quand même fait, mais n'ai vu que les portes qui me faisaient fuir à l'annonce de leurs prix. C'est en fin d'après-midi que Lijiang est la plus animée. Sur une place majeure, des femmes naxis effectuaient ce qui était peut-être une danse traditionnelle. J'ai fait deux cafés puis je suis rentré, avant d'y revenir pour un resto naxi.

    Lijiang Old Town
    Lijiang Old Town

    Dans la categorie bouche a oreille, Workaway est un exemple, je suis bien placé pour en parler. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fais l'éloge du site. Le jour de mon départ pour Dali, après le retour des Gorges du Saut du Tigre (prochain épisode) c'était le tour d'un californien qui traînait dans l'auberge depuis un moment. Celui-là était plus marquant que les autres car le concept sonnait comme une révélation pour cet homme d'une cinquantaine d'années qui voyageait avec son fils. Il était notamment "jaloux" de mon trip en Mongolie. C'est si simple et pourtant si méconnu. En plus, il n'y a pas d'âge pour être volontaire. Je le répète, j'attends toujours mon sponsoring Workaway !