Japon
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07/05 - Japanize Guesthouse : un repaire de français à Tokyo
- Par cpt-tibo
- Le 19/07/2018
- Dans Tokyo
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TOKYO, JAPON
07/05
Tokyo depuis la Tokyo TowerAprès plus de quatre mois de voyage depuis Bangalore, presque deux pour Khalid depuis Ulanbaataar, notre arrivée dans la capitale japonaise représentait l'ultime étape d'un peu plus d'une semaine. Dans le bus allant à Tokyo, l'ambiance était spéciale. Je me sentais particulièrement nostalgique quant à ce "dernier voyage". Ici plus que n'importe où ailleurs, je réalisais malgré moi l'imminence du retour. Des souvenirs faisaient surface d'eux même. Je n'étais pas déprimé pour autant, pas encore... La satisfaction des rencontres inoubliables, des paysages magnifiques et des repas excellents (l'essentiel : lien ???) l'emportait largement sur la perspective du retour imminent.
Dans le bus quittant YamanakakoSous une trombe d'eau en fin de journée, nous avons eu un aperçu de la Tokyo Tower illuminée en violet. L'Inde me paraissait si lointaine à ce moment. Le bus nous a déposés à Shinjuku, le quartier des gratte-ciels le plus dynamique de la capitale. Nous voici arrivés dans la "capitale de l'est", aussi bien politique, économique, que culturelle. Avec plus de 42 millions d'habitants dans l'agglomération en 2016, Tokyo possède l'aire urbaine la plus peuplée au monde. Il fera moche une bonne partie de la semaine.
Gare de ShinjukuDifficile de s'organiser un planning tant les choses à faire sont nombreuses. De toute façon, ce n'était pas maintenant que nous allions changer notre organisation : prévoir au mieux la veille pour le lendemain, et encore... Il s'agira de visiter tranquillement Tokyo - ses quartiers principaux, une de ses deux tours d'observation, une rue (un peu plus) traditionnelle, un musée peut-être - et de faire du shopping, c'était le meilleur moment et le meilleur endroit pour ça. Nous passerons une bonne partie de la semaine en compagnie de Mégane et Angélina, les deux françaises rencontrées à Ogurayama. Elles étaient déjà allées à Tokyo, donc connaissaient quelques bons plans.
Japanize GuesthouseNous étions heureux d'apprendre l'existence d'une correspondance directe entre Shinjuku et notre hôtel : "Japanize Guesthouse", dans le centre à Bakurocho, à mi-chemin entre Akihabara, Asakusa et Ryogoku, le temple du Sumo. Il est situé dans une avenue assez animée avec des guesthouses, des restaurants et des "conveniance store" ouverts 24h/24 .
Une guest factoryC'était l'un des établissements les moins chers qu'il est possible de réserver une semaine avant. Il nous évoquait une "guest factory" (usine dortoir). L'espace est organisé de manière à pouvoir installer un maximum de lits. Dans l'un des quatre dortoirs de vingt lits chacun, je dormais sous un énorme tuyau de canalisation dans un lit assez large et confortable. L'avantage d'être entassé, c'est que les clients ne vont dans le dortoir que pour dormir ou se poser sur leur lit. Du coup, seul un opulent ronfleur est venu déranger le calme de nos premières nuits. Mais en réalité, je pense qu'on a plus dérangé que l'inverse. L'immeuble, relativement étroit, est opérationnel sur sept étages. On pouvait monter sur le toit dont la vue se limitait à l'avenue. Il y a un bar au rez-de-chaussée qu'on a pas mal fréquenté.
Ils auraient dû l'appeler "Frencheze Guesthouse" tant il regorge de compatriotes.
Nous l'avons découvert à nos dépends dès notre arrivée. Pendant le check-in, un vieux relou beurré nous a "pris le chou" justement car nous étions français. Il ne laissait même pas Shuju, le manager, en placer une. "Zai are frainech, its ok" disait-il, "zai are compatriotes" - "Yes I know..." répondait inlassablement Shuju. Bref, après avoir posé les affaires dans le dortoir, nous sommes descendus pour prendre notre verre de bienvenue. Rejeté par tous les clients du bar, il est revenu à la charge et ne voulait plus partir. Il accusait Khalid de l'avoir mal regardé pendant le check-in. En plus, à cause de ses origines, c'était inacceptable qu’ils ne soient pas comme des frères.
Bar de la guesthouseIl nous a fait croire cinq bonnes fois qu'il allait nous laisser tranquille. En vrai, il n'était pas méchant du tout. Au contraire, il se montrait débordant de bienveillance et de "bons conseils", mais extrêmement accablant et stupide, plus instigateur qu'inspirateur. Un épisode que je tenais à détailler, car ses énormités sont devenues pour nous des références. "Te prends pas le chou", "Je m'abaisse si tu veux, tu veux que je m'abaisse ?". "Ma femme m'a quitté, (le chien est parti avec la niche, le poisson rouge a essayé de se suicider), tu vas pas me rajouter ça", en parlant du regard de Khalid... Heureusement, il partait le lendemain.
ShinjukuLa guesthouse a un staff très nombreux parmi lesquels deux français d'une vingtaine d'années qui travaillaient dans le cadre de leur visa vacances travail. Les innombrables paires de crocs à disposition des clients étaient appréciées en raison de la surface métallique des marches semblables à des lames de rasoir. Les gérants : Shuju et le cuisinier en train d'apprendre l'anglais étaient sympas et ouverts.