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Khan

  • 21/03 - 23-03 - Transibérien : Arrivée à Oulan-Bator et fin du voyage en solitaire

    Après les géants indiens et chinois de plus d'un milliard d'habitants chacun, me voici - ou plutôt nous voici - en Mongolie, le pays qui a la plus faible densité de population au monde avec 1,94 hab/km2. Sur ce territoire immensément vide, nous partons à la rencontre de ses légendaires steppes, de ses nomades et de leurs troupeaux de yaks et de chèvres.

     

    Transiberian

    Transiberian room    Transiberian hall
    Transibérien

    Le Transibérien est parti le jour de l'expiration de mon visa chinois. Pour éviter l'amende, il me fallait atteindre Erlian, la frontière, avant minuit. Le train était quasi vide jusqu'en Mongolie. Je pouvais profiter d'un compartiment pour moi tout seul. Les quelques voyageurs du wagon-restaurant ressemblaient plus à des mongols retournant au pays que des pékinois.

     

    Transiberian sunset Beijing
    Dernier coucher de soleil chinois

    J'ai dormi d'un sommeil de ferraille jusqu'à l'arrivée à Erlian à 22h. C'était ma première sortie de territoire terrestre. Le passage de la frontière chinoise a duré environ deux heures. Un agent chinois est rentré dans mon compartiment, a prit mon passeport puis est parti avec sans rien dire, me laissant stresser alors que le train avançait de manière saccadée. L'agent du train n'était pas très coopératif et l'attente fut longue. Deux heures plus tard, quelques kilomètres plus loin et quelques mongols en plus : la Mongolie, silencieuce et invisible à 1h du matin. Les douanières mongoles sont moins regardantes. Ce sont des grandes et robustes "strong independant wowan".

    Dodo pendant la traversée du Désert de Gobi. Durant la nuit, le wagon restaurant s'estt transformé pour revêtir un style mongol au matin : un arc, une tête d'élan et des sculptures en bois représentant des animaux et le ciel. Je pouvais encore payer en yuans, parfait pour dépenser ce qu'il me restait.

     

    Ulanbaataar suburbs    Ulanbaataar suburbs

    Ulanbaataar suburbs    Ulanbaataar suburbs
    Banlieue D'Oulan-Bator

    Je n'ai pas vu passer le voyage. Les quelques paysages que j'ai pu voir avant l'arrivée à Oulan-Bator sont des terres arides limitées au renfoncement de la voie de chemin de fer. La ville concentre toute la richesse du pays et les infrastructures en son centre. Les mongols, au delà du côté pratique, bâtissent leurs tours, dépôts et usines dans la seule grande ville pour ne pas dénaturer le reste du pays. Résultat : Oulan-Bator est la seconde ville la plus polluée au monde, ce qui ne ne ressent pas forcément. Un tiers de la population vit désormais ici, depuis un exode rural massif dans les années 30. La périphérie accueille plutôt l'alcoolisme, la misère et le désespoir, dans des yourtes ou des maisonnettes en bois et en tôle entourées de palissades. 

     

    Ulanbaataar train station
    Gare d'Oulan-Bator

    Khalid avait bien commencé son voyage en tombant malade dans l'avion. Des dommages collatéraux ont été évités de justesse par une hôtesse de l'air puis par des malheureux épiciers à UB. Remarquable entrée en scène. On s'était donné rendez-vous dans l'appartement de notre contact sur Workaway : Bayardalai, de la famille des fermiers chez qui nous nous rendons. La petite fille de notre hôte nous avait conduit chez eux depuis le bas d'un bloc d'immeubles. Je m'attendais à trouver une auberge, comme me l'avait indiqué la file aînée de Bayardalai. Je suis tombé sur l'appartement de la petite famille, et sur un Khalid endormi. Je l'ai secoué, on s'est dit bonjour et on s'est mit à jour. Puis nous sommes sortis dans le centre-ville pour faire les courses pour la semaine. Nous ne savions pas encore quand partait le bus car Bayardalai n'était pas encore réveillé.

     

    UB Bayar Khalid
    Chez Bayardalai

    Abstraction faite des grandes enseignes internationales et des nombreux centres commerciaux, la capitale mongole ressemble à une grande ville soviétique des années 90. On y trouve des grands ensembles d'habitation très sobres datant de l'époque soviétique. Ses avenues sont constamment embouteillées.

    Conformément aux instructions de françaises très avisées, nous avons fait le plein de provisions et de vodka. Trois bouteilles différentes à prix très saillants. Petite panique lorsque la caissière nous a demandé 100 000 tugriks, le temps de se rappeler de la valeur de la monnaie, de sortir nos épaisses liasses de billets de 20 0000 et de 10 000 et de compter le tout. Nous n'avions jamais tenu autant de billets qu'au Monopoly. 1€ = 3000 tugriks. Le pouvoir d'achat est considérable, mais c'est toujours la même histoire : on se sent riche donc on se permet, on finit par perdre la valeur de l'argent et la liasse se délie à une vitesse effrayante.

     

    Chinggis Khan Square
    Place Genghis Khan

    A la Place Genghis Khan, j'ai craqué pour une toile et une peinture de Gengis Khan. Autour, il y a des bars Gengis Khan dans lesquels des mongols pleins comme des huîtres boivent de la Gengis Khan, avant de demander un crédit à la banque Gengis Khan. En bref, le mec est une légende archi respectée par ses habitants qui le considèrent comme le fondateur de leur nation. Marco Polo, le célèbre explorateur italien qui a servi à la cour de Kubilai Khan, a sa statue sculptée à l'image des habitants.

    Je suis arrivé une demi-journée après Khalid, pourtant nous avons rencontré Bayardalai, notre hôte, en même temps. Il s'est réveillé quand nous sommes rentrés à l'appartement une fois la nuit tombée. Cet ancien prof de judo au physique large mais solide va nous diriger vers sa famille a côté de Khatgal, à environ 800km. Il restait dans la capitale le temps des vacances de ses enfants mais il passera à la ferme quand nous partirons. D'emblée, il nous a annoncé la couleur (qui était déjà très explicite par message) : la vie mongole est difficile. En gros, personne ne parle anglais, les ressources sont limitées et on travaille dur. Petit briefing sur la "famille d'accueil" et la manière de se rendre à la ferme. Nous restions un peu perplexes quand au prix exorbitant du taxi arrangé jusqu'à la dernière ville étape. Nous partons pour le bus de nuit du lendemain à 18h.

     

    UB city center
    Centre-ville

    Cela nous laissait une bonne journée pour visiter Oulan Bator, selon les plans. La réalité sera plutôt de profiter une dernière fois du confort de l'appartement de notre hôte avant la dure vie de la ferme. On aura le temps de bien la voir par la suite (même si on aurait préféré éviter).

    Selon les conseils de Bayardalai, nous sommes arrivés deux heures en avance à la Dragon Bus Station, un endroit réputé pour ses pickpockets. Le taxi pour s'y rendre était, comme la plupart des transporteurs, une voiture qui passait par là et qui s'est improvisée taxi. Comme prévu à la station, personne ne parlait anglais. Cependant, même indiquer le nom de notre destination ne semblait pas suffire. Nous nous sommes fait donner des indications contraires plusieurs fois de suite puis rediriger par trois fois pour enfin trouver le guichet vendant des tickets pour Moron.

     

    Dragon Bus Station

    Direction nulle part !