lake

  • 04/05 - 05/05 - Autour du Lac Yamanaka : l'éblouissant Mont Fuji

    MATSUMOTO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
    04/05


    Yamanaka lake
    Le long du Lac Yamanaka

    Fujisan, "lieu sacré et source d'inspiration artistique" (UNESCO), est probablement la plus belle chose que nous ayons vue au Japon. Il faut le voir pour comprendre l'importance de sa symbolique artistique et religieuse. Son profil symétrique exceptionnel a inspiré grand nombre d'artiste, le plus connu étant La Grande Vague de Kanagawa, planche n°1 des "Trente-six vues du mont Fuji". Point culminant du Japon à 3776 mètres d'altitude, le Mt Fuji est un volcan considéré comme actif qu'il est possible de gravir quelques mois dans l'année. A environ trente kilomètres de ce dernier, nous nous rendons à Yamanakako. On ne va pas le gravir mais profiter tranquillement des vues et des activités du scénique Lac Yamanaka.

     

    Yamanaka lake mt Fuji
    This is Fujisan

    Mais avant, retour au Mcdo de Matsumoto où nous avions dormi la semaine dernière. Mégane a écrit notre destination en katakana (un caractère correspond à une syllabe), l’un des trois alphabets japonais, sur une feuille double. J'ai complété en recopiant les kanji (autre alphabet) de la ville. Nous avons marché 2km jusqu'à la Nagano Expressway. Les filles se sont arrêtées devant un conveniance store tandis que Khalid et moi avons continué jusqu'à un péage. Il leur a fallu un quart d'heure pour se faire transporter. Petit coucou et rendez-vous à Tokyo au passage. Pleins d'espoir, on se disait qu'il nous faudrait, comme elles, peu de temps...

     

    Hitchiking Matsumoto
    Grand sourire pour compenser l'inquiétude provoquée par le masque anti-pollution

    Nous avons plus de chances qu'une voiture s'arrête, nous disait Terumi san, en attirant l'attention sur nous. Après une heure à lever le pouce et à brandir une pancarte à tour de rôle, nous n'hésitions plus à danser ou à taper des poses "Kawai" (mignonnes en japonais). Khalid a même fait des pompes. Sans succès, mais voir les sourires amusés de certains était déjà une satisfaction. Beaucoup de japonais s'excusaient en passant, on pouvait le lire sur leurs lèvres ou ils faisaient un signe de la main.

     

    Hitchiking Matsumoto
    On garde le moral

    Au bout de deux heures, deux voitures s'étaient arrêtées : un vieux qui n'avait pas trop l'air de savoir où il allait et une voiture pleine avec deux voyageuses qui faisaient aussi du stop. On se demande toujours pourquoi ils se sont arrêtés ceux là... Alors que nous avions choisi de franchir le péage, un agent nous a recommandés un endroit où il disait avoir vu des gens faire du stop. C'était celui où Mégane et Angélina avaient été prises en quinze minutes. Retour à la case départ. Nous avons mis des chansons françaises et perdu le peu d'inhibition qu'il nous restait. 

     

    Hitchiking Matsumoto
    On l'a fait !

    Quand soudain, après trois heures de stop, une voiture s'arrête et son chauffeur nous invite à monter. Kensho et son pote, tous les deux 23 ans, allaient à Yamanakako et nous ont déposés en face de notre guesthouse. Le trajet a duré trois heures de plus. C'était notre première sur les routes japonaises (prends ça le Shinkansen !). Le Mont Fuji, grandiose, est apparu comme un mirage à 5O km de notre destination. Au dernier jour de la Golden Week, prendre un bus aurait sans doute été compliqué. A la fin dans les bouchons, nous nous sommes tous les deux endormis, preuve qu'on se sentait vraiment en confiance.


    YAMANAKAKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON


    Yamanakako
    Yamanakako

    Nous voilà à Yamanakako, village de plaisance qui s'étend le long du Lac Yamanaka, le plus grand des "Fujigoko", les cinq lacs bordant le Mont Fuji. C'est aussi l'un des plus grands lacs de Japon à une altitude de presque 1000m. On y vient pour faire des activités autour du lac, (l’onsen est réputé) tout en profitant de la vue Mont Fuji, à une trentaine de kilomètres, et ses paysages environnants.

     

    Murabito guesthouse yamanakako   Murabito guesthouse yamanakako
    Guesthouse Murabito

    Hôtels et "situation géographique de luxe" oblige, le train de vie est plus élevé que dans le reste du pays. Nos lits en dortoirs à la Guesthouse Murabito n'étaient pas donnés. Keisuke, le propriétaire, nous a présenté chaque détail, recoin, aspect de la guesthouse, pour un interminable check-in. L'accueil était exceptionnel mais un peu long. S'il s'agit de l'un des hébergements les plus chers de mon voyage, il se classe aussi parmi les meilleurs. On se sentait comme à la maison dans ce cocon confortable et coloré à l'atmosphère de voyage. Marino, la femme de Keisuke, a fait un tour du monde en 2015 et affiche fièrement ses photos. Les toilettes sont presque un peu trop sophistiquées. C'est sa maison familiale qu'ils ont retapée l'année dernière. Leur anglais est excellent et ils débordaient de conseils pour les "photos spots" et les trucs à faires autour de Fujisan.

     

    Murabito guesthouse yamanakako
    Nous avons assisté à une rare scène de reproduction des chaussons au soleil sur la terrasse

    Le soir, nous privilégions enfin le restaurant au lieu du 7 Eleven. L'austérité était toujours en vigueur, mais il faut savoir vivre de temps en temps. Des ramens pour moi, un fried rice pour Khalid. 


    05/05


    Yamanaka lake

    Le grand et scénique lac Yamanaka attendait avec impatience qu'on l'explore. Nous nous sommes renseignés sur les pédalos puis les bateaux à moteur, tous les deux au prix exorbitant. Nous avons opté, comme je le voulais, Khalid était un peu déçu, pour des vélos.

     

    Yamanaka lake

    Yamanaka lake mt Fuji
    Le Mt Fuji est clairement à la hauteur de sa réputation

    Irréaliste, il est là : magistral, fier, éternel... ("Dur, ferme, franc, fier, fort, hardcore, Jusqu'à la mort"). Sous un temps magnifique, nous avons pris notre temps pour faire le tour du lac. 

     

    Yamanaka lake   Yamanaka lake
    La première partie, le long des hôtels et des restaurants, n'est pas la plus intéressante car on est sur une route avec beaucoup de circulation où le Mont est masqué

    On n'a pas le droit de rouler côte à côte, ce que nous ne savions pas encore.

     

    Mt Fuji

    Mt Fuji
    Arbres en fleurs, pavillon, lac, Mont Fuji, ciel bleu... tout est là ! 

     

    Yamanaka lake mt Fuji

    Yamanaka lake mt Fuji
    A partir de ce point, la ballade était juste renversante

    On attrape la piste cyclable et on avance le regard braqué sur Fujisan, le souffle coupé. Nous avons essayé de louer des jet ski mais il fallait une licence.

     

    Ninja
    Grâce à la réaction cutanée provoquée par ses piqures de guêpes, Khalid a dû porter des bandages qui lui ont permis de développer son chakra et de franchir des cours d'eau tel un ninja

     

    Yamanaka lake flyboard
    Flyboard sur le lac

     

    Yamanaka lake mt Fuji

    Yamanaka lake mt Fuji
    Trop de "photos spot"

    Avant la fin, nous avons laissé les vélos au pied d'un escalier pour une colline qui aurait pu nous donner un autre point de vue. Malheureusement nous étions en plein milieu d'un bois, donc pas de panorama.

     

    Shinto temple yamanaka
    Petit temple shinto près de la guesthouse

     

    Yamanaka lake mt Fuji sunset

    Yamanaka lake mt Fuji sunset   Yamanaka lake mt Fuji sunset
    Fujisan au coucher du soleil

    Au coucher du soleil, je suis revenu au "sunset point". Photographiquement parlant, ce n'est pas l'endroit optimal pour se coucher, mais les couleurs sont sympas.

     

    Yamanaka lake mt Fuji sunset

    Yamanaka lake mt Fuji sunset
    Good night Fujisan

    J'ai demandé des conseils de réglage à un japonais qui avait le même Pentax que moi. Il paraît que le lever de soleil est encore plus majestueux, mais il fallait être debout à 5h du matin pour le vérifier.

  • 12/03 - 14/03 - Kunming - Analyse culturelle en vrac, coup de mou ou coup de gueule ?

    KUNMIG, YUNNAN, CHINE
    12/03

    Yuantan Kunming
    Entrée du Temple Yuantan

    Je dis au revoir et un enième merci à la gérante de Lily Pad Guesthouse pour la chambre offerte avant de commencer le périple habituel de la recherche du bus. Retour à Kunming : la "cité du printemps éternel". Comme c'est le printemps ici, je n'ai pas pu vérifier la véracité de cette appelation. En revanche, comme le disait le routard, c'était bel et bien ma porte d'entrée et de sortie du Yunnan.

    Kunming
    Printemps à Kunming

    Dans le bus, je suis devenu prof d'anglais par correspondance. J'avais beau expliquer à la jeune chinoise qui était asise à côté de moi que mon anglais n'était pas parfait, elle me disait trop modeste, ce qui me rendait moins modeste. A défaut, une fois de plus, de réussir à créer un WeChat (malgré son aide et sa Wi-Fi), on a gardé contact sur Skype. Arrivée à 19h, après 6h de bus, j'ai retrouvé le soleil et la chaleur que j'avais quitté une semaine plus tôt. En journée, on approche les 30°. Je n'étais pas vraiment préparé pour tous ces changements de température.

    Kunming pedestrian street
    Rue Zhengyi et commémoration de la guerre sino-japponaise

    Dans le quartier de Wuha, Cloud Land International Youth Hostel est une chaîne d'auberges de jeunesse appartenant à Hostelling International, un label certifiant la "décence" de l'établissement. J'ai retrouvé l'ambiance "bagpacker" que j'avais quitté depuis un moment, avec toutes ses qualités et ses défauts : des rencontres intéressantes et éphémères, mais des nuits pas toujours faciles. Les auberges en Chine (et partout ailleurs) ne sont pas pour les couche-tôt. Il y a toujours au moins un ronfleur, et certains n'hésitent pas à allumer la lumière en pleine nuit, alors que chaque lit a une lampe. Quand il y a des rideaux (ce qui est rare), ce n'est pas vraiment un problème.

    Kunming cherry
    "Changer les âmes, changer les coeurs"

    Ici, un chinois était particulièrement énervé. Il a passé les deux nuits sur son téléphone, la lumière allumée, à péter et tousser jusqu'à 4h du matin. Il empêchait les autres de ronfler en tapant sur le mur, puis finissait par ronfler à son tour. Comme si ça ne suffisait pas, il parlait au téléphone à voix haute dès 10h du matin. J'en ai vu des cas mais celui-là, c'était un aigrefin de première catégorie. A cause de ce galapiat, j'ai fait deux nuits très courtes. Inutile d'essayer de se coucher tôt, vous l'aurez compris. Je m'emporte, mais il y a toujours au moins un ronfleur de toute façon.

    Kunming cherry
    "Changer le monde, changer les choses"

    Le respect est une notion très relative. D'une manière générale, j'ai l'impression que les habitants étaient de plus en plus décomplexés, surtout niveau hygiène. J'échangerais volontiers mon lit contre une chambre, si elles n'étaient pas si chères. Quelques rencontres intéressantes. Rien de très local. Le gérant est un allemand qui avisait avec joie. Un bar/restaurant classe et hyper confortable est intégré à l'auberge. J'y ai passé beaucoup de temps.

     

    13/03


    Kunming yunnan university   Kunming yunnan university
    L'Université du Yunnan

    Un endroit calme, avec des jardins et des bâtiments qui ressemblent plus à des musées qu'à des amphithéatres. 

    Yuantan Kunming   Yuantan Kunming
    Le Temple de Yuantong

    En plein centre de Kunming, pour seulement 6 yuans. Pas très grand par rapport aux ensembles de temples que j'ai fais auparavant. Des estropies et deformés mendiaient devant ses portes. Petit mais rafraîchissant

    Zhengyi road kunming   Memorial jap chinois kunming
    Zhengyi Road et Memorial Sino-Japonnais

    Très fade avec ses grands magasins internationaux, excepté son arche autour de cerisiers.

    Kunming cui hu   Kunming cui hu
    Lac Cui Hu, ou Green Lake Park

    J'ai acheté ce que je pensais être un sandwich. C'était en fait du pain sec pour les canards. Maisons de thé, ballades en bateaux, et canards entre les cerisiers en fleur sont au thème du parc. Je suis resté un peu devant un concert de musique classique en plein air.

    Kunming cherry
    "Je m'souviens on avait des projets pour la Terre, pour les Hommes comme la Nature, faire tomber les barrières, les murs"

    Retour en métro, pendant lequel un phénomène a été la goutte d'eau qui a fait débordé le vase, ou plutôt l'ampère qui a fait survolter la batterie. Après les auberges, il faut que je passe un autre coup de gueule, un "coup de grelot" comme on dit. Je n'en peux plus des chinois immergés dans leurs téléphones. Partout, de la rue au métro en passant par les magasins, même sur leurs scooters, le nombre de gens qui marchent en regardant leur écran et qu'il faut éviter, est inimaginable. Je mange chinois dans les restaurants, puis je me mange des chinois dans la rue. J'envisage d'acheter un sifflet, voire une corne pour alerter les plus distraits. Sérieusement, j'avais été un peu choqué en Thailande, mais là on est à un tout autre niveau. En France, on est carrément à des années lumières. Du coup, j'ai un peu peur pour la Corée du Sud

     

    14/03 

    Dragon Gate Kunming
    Dragon Gate trail

    Aujourd'hui, je m'attaque à la Porte du Dragon, à 20km à l'ouest de la ville, de l'autre côté du Lac Dian. Depuis West Hills Station commence une route ou un chemin au choix, d'environ 6km jusqu'au sommet de la colline.

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    J'ai tout fait à pieds, en un temps record

    A pieds ou en bus jusqu'au péage, puis à pieds ou en télésiège jusqu'à la Porte du Dragon (Longmen), et encore à pieds ou en télésiège jusqu'au lac.

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    Des gravures racontent que le Lac Dian vient des pleurs d'une veuve, dont l'âme est devenue les sommets des collines

    Un escalier abrupt débouche sur un chemin de pierre à flanc de falaise, puis passe dans grotte pour enfin arriver à la Porte du Dragon. 

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    Un dicton dit : "Si vous n'avez pas visité les collines de l'Ouest, vous n'avez pas visité Kunming et si vous n'êtes pas allé à la porte du Dragon vous n'avez pas vu les collines de l'Ouest."

    Dragon Gate Kunming   Dragon Gate Kunming
    Kunming et le Lac Dian

    En fin de journée, il n'y avait pas trop de monde et la vue sur le lac était assez propre. Kunming a, de loin, tout d'une grande ville mondiale.

    A partir de là, une réflexion s'imposait : je ne paye qu'une misère en transports et en logements, alors comment je fais pour dépenser autant ? La réponse tient en ces deux mots : bouffe et attractions. L'argent ici fond plus vite que la neige au soleil. A chaque fois que je tombe sur une boulangerie par exemple, je ne peux pas m'empêcher d'acheter quelque chose. Les chinois sont des champions en la matière (pas autant que nous certes). Leurs pâtisseries sont excellentes. Des grandes chaînes de boulangerie proposent une vraie qualité et un choix large. La plupart de leurs clients payent par QR code.

    Kunming cherry
    Des cerisiers pour les gouverner tous

    Dernière réflexion, dans la catégorie fumeurs tout-terrains, les chinois sont des bêtes de compétition. Malgré l'interdiction de fumer dans les lieux publics, j'en vois toujours au moins un dans les bars, restaurants, centre commerciaux, et même sur les quais du métro (les agents de sécurité ne disent rien !). Pour certains, la clope est un kit mains libres : elle reste collée à leur bouche comme un prolongement de leur corps. Ceux-là ne doivent même plus remarquer qu'ils fument (et enfument). Par contre, ils doivent réaliser après la dernière taffe que ah bah tiens elle est passée où la nicotine ? Les femmes quant à elles fument beaucoup moins. Dans un subway à Kunming, une serveuse bataillait contre un vieil homme borné qui refusait de comprendre l'interdiction. Autrement, dans la plupart des restaurants, la cigarette bien qu'officiellement inerdite est plus qu'admise. L'autoriser est aussi importante que d'avoir des baguettes pour manger. Comme disait Yang, le gouvernement fait beaucoup de lois qu'il n'essaye même pas de faire respecter. 

    Dragon Gate Kunming
    Temple des Collines de l'Est

    Je ne suis pas vraiment sorti des sentiers battus pendant cette dizaine de jours dans le Yunnan. J'ai bien aimé Lijiang, adoré Dali, un peu moins Chengdu et encore moins Kunming. La veille de mon vol, j'ai réalisé que je ne voulais pas spécialement aller à Pékin. A la place, j'aurais préféré retourner à la campagne, ou trouver un autre Workaway. Le vol depuis Kunming m'avait coûté pas moins de 200€ et était réservé depuis des mois. Je pense que lorsqu'on s'habitue à ne rien comprendre, et qu'être un étranger se normalise, cela veut dire qu'on a fait son temps. Essayons de repartir sur de bonnes bases. Beijing est colossale, je sais que six nuits passeront vite dans tous les cas... ce qui n'est pas le cas de la nuit qui s'annonce. L'avion décolle à 7h30. Je vais encore passer une nuit à l'aéroport.

  • 10/03 - 12/03 - A Dali, tout me réussit ! - Ballade en scooter le long du lac Erhai

    DALI, YUNNAN, CHINE
    10/03 - 12/03

    Dali fields
    Au nord de Dali en fin de journée

    Hmmmm, Dali ! J'ai su que j'allais aimer cette ville avant même d'y poser le pied. Chef lieu de la préfecture autonome Bai, le gigantesque Lac Erhai (250 km2) à l'est et les Monts Cangshan à l'ouest en font une contrée sublime. Dans la ville, de vieux remparts médiévaux et quatre arches aux quatre points cardinaux, grandioses surtout la nuit, délimitent un périmètre autour duquel des maisons basses et élégantes regorgent de mystère. Les décors rappellent des films tels Tigre et Dragon, sauf que contrairement à Li Mu Bai, lasse des combats, je ne me lasse pas d'affronter ce genre de ville.


    Dali Old Town   Dali Old Town
    Dali Old Town

    C'est quoi les Bai ? Tout simplement l'ethnie majoritaire de Dali, littéralement "ethnie blanche"... en raison de la couleur de ses vêtements (j'adore cette mentalité simple et sincère). Ils sont réputés pour être de fervents chanteurs et danseurs et d'excellents sculpteurs. La municipalité, pour conserver l'authenticité de son quartier mythique, interdit à ses habitants de construire au dessus de deux étages. Dali est encore plus mystérieuse que Lijiang, et plus reposante.


    Dali Old Town
    Arrivée à Dali

    Tout au long de mon voyage, quel que soit le pays, je me dis que les bus longue distance en font vraiment le moins possible. Ils nous lâchent toujours loin des quartiers les plus prisés, souvent aux portes de la ville, parfois à des kilomètres, si ce n'est dans une ville intermédiaire. Comme s'ils évitaient volontairement le centre-ville. Eh oui c'est bien sûr... Les bus partent au départ de stations généralement situées dans le centre, ce qui veut dire qu'après avoir lâché leurs passagers, ils finissent par y retourner. La raison, je pense, est que tout les transporteurs en profitent. D'une part, les bus évitent la perte de temps liée à l'encombrement du centre. De l'autre, on soutient les taxis, qui possèdent les horaires d'arrivée du bus. Pour moi, cela voulait dire trois kilomètres à pieds de l'est à l'ouest de la vieille ville. 


    Dali Old Town
    A 5min de l'auberge

    J'étais donc parti sur une auberge. A l'enregistrement, la réceptionniste m'a expliqué qu'en raison de ma taille - je devais bien mesurer "deux mètres" - je ne pouvais pas dormir dans un des petits lits du dortoir, car elle s'en voudrait que je ne sois pas à mon aise. En plus, un vieux japonnais qui est là depuis longtemps aime bien être au calme. Donc "si ça ne me dérange pas" - pour le même prix bien entendu - je peux occuper une chambre pour ces deux nuits... C'est une proposition intéressante, je vais y réfléchir... Euphémisme extrême de ma réaction qui fut aussi immédiate que ma décision. Qui aurait dit non ? C'était juste formidable ! La période post nouvel an est définitivement une bénédiction. Ou peut-être ai-je un bon karma avec les hôtels et les auberges.


    Lily Pad inn Dali
    Lily Pad Inn

    Deux nuits dans une chambre double avec salle de bains m'ont coûté seulement six euros. Je m'efforçais de la garder propre, et de n'utiliser que les couvertures et oreillers d'un seul lit, pour ne pas culpabiliser. L'auberge se trouve dans une rue à une centaine de mètre de la porte ouest, à côté d'autres auberges, cafés et petits restaurants. Sa cour, avec sa fontaine, ses fauteuils et sa table de ping-pong est l'endroit rêvé pour un séjour paisible. Tout cela, je le répète, pour seulement six euros les deux nuits. 
    Ma chance (ou mon bon sens), ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. J'ai fini par faire fonctionner mon VPN pour de bon, retrouvant ainsi la magie du contact instantanné. Pour info, les serveurs canadiens et américains sont beaucoup plus performants que ceux de Hong-Kong. A ce moment avec Khalid, nous devions (et devons toujours), trouver un hôte au Japon. Une ouverture s'était présentée quand le gérant d'un centre de vacances, pas loin de Fukuoka, nous avait mis sur sa file d'attente (SPOILER : ça n'a rien donné, après avoir épuisé Workaway, on va passer par WWOOFING)(SPOILER 2 : la période d'essai de mon VPN s'est terminée quatre jours avant mon départ en Mongolie).


    Dali Old Town
    Festival d'odeurs et de couleurs

    Je suis ensuite sorti dans les larges rues piétonnes de la "Old Town". La nuit tombée, il y a foule, mais c'est viable. A seulement cent kilomètres de Lijiang, les spécialités ne sont pas si différentes. L'artisanat domine la ville. On trouve beaucoup de boutiques de tambours et autres instruments à percussion manuelle, qu'on entend régulièrement. Le Djembé, venant d'Afrique, est l'instrument symbolique du Yunnan. Beaucoup de magasins sont spécialisés dans le marbre. L'ambiance est plus détendue, moins pressée, plus appréciable. J'étais particulièrement content de retrouver les flower cake. 


    Dali Erhai Autour du lac en scooter

    En ce 11 mars 2018, je m'attaque aux routes chinoises. J'ai décidé de louer un scooter électrique, pour une expédition le long du Lac Erhai. Cela me paraissait être le meilleur plan pour visiter le coin en une après-midi, mais surtout pour être totalement libre. Les sensations sont limitées, même si l'accélération est assez importante pour le type de véhicule. On passe de 0 à 43 km/h (vitesse maximale) en trois secondes. L'anti-vol est parfois un peu trop efficace. Comme les klaxons, on les entend régulièrement (sans raison), ce qui me laisse croire que la différence sonore avec les essences est parfois mince.


    Dali fields
    Des champs à perte de vue, à peine quitté la vieille ville

    Avec leur tendance à se faufiler partout, la pratique du scooter électrique est plus dangereuse pour les piétons que pour ses conducteurs. Le véhicule est assez maniable, le frein particulièrement bien travaillé et il y a beaucoup de voies spéciales pour les deux roues.


    Dali fields   Dali fields
    Du jaune et des paysans

    Le code de la chinois a la particularité d'intégrer des amendements comme par exemple "faire preuve de politesse et laisser le passage à ceux qui enfreignent les règles". Il y a tellement de voitures en Chine (malgré la difficulté de s'en procurer une dans les grandes villes), que je comprends cette volonté d'éviter les aglutinements et les bouchons. Concrètement, ça force, ça dépasse de tous les côtés, mais les vitesses ne sont pas si élevées, car les radars réguliers. C'était franchement tranquille après la jungle indienne. En plus ici, on roule à droite.


    Dali villages
    Village Bai au nord de Dali

    La location d'un scooter m'a coûtée moins cher que celle d'un vélo, sans aucune garantie : 7€, un nom et un numéro de téléphone, c'est tout ce qui est demandé. Il n'y a besoin d'aucune autorisation particulière pour les conduire. Juste avant de prendre la route, je suis tombé sur un marseillais que j'avais rencontré à Chongqing. Son train pour Fenghuang était complet, donc il a prit la direction opposée (ou peut-être me suivait-il). Je vais finir par croire au karma. Quoi qu'il en soit, ce fut bref, car il était déjà midi.


    Three Pagodas Dali
    Les Trois Pagodes (Chongsheng)

    Avant le lac, le site des trois Pagodes (10km au nord). J'étais "littéralement" mort de rire en voyant les traductions françaises, d'un niveau Ducobuesque. Tout est littéralement traduit, il manque des mots et il y a des espaces partout. J'obtiendrais de meilleurs résultats avec un simple copier coller sur Google Traduction. Franchement, là on ne peut même pas parler d'effort de traduction. Respectez-nous ! C'est ainsi que le "centre des affaires de billet" m'a extorqué 120 yuans, en faisant l'attraction touristique la plus chère de mon histoire (plus chère que ce qu'aurait dû me coûter le Taj Mahal). Traduit correctement ça donne 15€.

     

    Three Pagodas Dali   Three Pagodas Dali

    Les pagodes sont organisées en triangle symétrique. La principale au centre mesure soixante mètres de haut

    Three Pagodas Dali   Three Pagodas Dali
    Les temples, impeccablement conservées, ont presque tous résisté aux guerres et intempéries

    Three Pagodas Dali   Three Pagodas Dali
    Ce qui en font les plus anciens édifices du Yunnan

    Three Pagodas Dali   Three Pagodas Dali
    Le site est immense

    Three Pagodas Dali   Three Pagodas Dali
    Ca ne s'arrêtait plus

    Three Pagodas Dali   Three Pagodas Dali

    Ils sont organisés en ligne le long de l'allée principale, qui monte au final assez haut. Je restais tout de même plus surpris par les traductions déroutantes qui accompagnaient chaque temple. Je les ai notés. Ca donne : "Salle du fondateur de la secte" pour Founder Hall, "Salle de haut bonze" pour Eminent Monk Hall, "Tube de tournée de la psalmodie des prières" pour Prayer Wheel, "Pilon de diamant" pour Vajra, "Bassin pour relâcher des animaux vivants" pour Free Captive Pond (comment peut-on être libre et captif ?), "Etang de se rassembler des images" pour Shadow Agglomeration Pond, "Grande porte de la zone touristique", "Station de la voiture de tourisme", ou encore mon favori : "Salle du Maître du médicament" pour Medicine Buddha Hall, selon les rudiments du couteau de salle à manger... J'ai éclaté de rire en voyant ce dernier !


    Dali Erhai
    Terre

    Direction le lac, qui me faisait penser à un mélange d'Udaipur et de Pokhara, en plus grand et scénique. Il s'étend à perte de vue du nord et au sud sur 40km. Les couples fraîchement mariés y viennent accompagnés de leurs photographes pour la pose. On en croise des nuées autour du vieux quartier. Leur spot préféré est une jetée sur laquelle ils se placent sur des rochers avec les Monts Cangshan en arrière plan.


    Dali Erhai
    Sérénité acalmique de cette petite mer

    Tout autour du lac se découpent des bandes de terre. Elles se déclinent en berges. Certaines ont une allure de marécages, d'autres avec leurs hautes herbes vertes sont plus chaleureuses. Toutes ont leur charme et une certaine quiétude.


    Dali food
    Mieum

    Dans un restaurant, je me suis fait inviter par l'amie d'un couple qui venait de se marier. Son anglais était très bon. Elle avait commandé mon plat, pour finalement m'inviter à rejoindre leur table. Des assiettes de boeuf et de porc marinés aux poivrons, oignons, champignons, du riz et une casserole de poisson avec son bouillon de légumes tournaient sur la plaque au centre de la table, pendant que mes bienfaiteurs étaient admiratifs quant aux rudiments de mon voyage. Personnellement, j'étais admiratif de cette chinoise qui s'exprimait parfaitement bien, traduisait les réactions de ses amis et essayait de m'intégrer tout au long du repas. Avant que j'ai eu le temps de proposer qu'on sépare l'addition en trois, ils l'avaient déjà réglée dans mon dos : "Chichié !" Je m'en doutais à vrai dire. Quelle chance de tomber sur la seule chinoise de la région capable de parler anglais (je ne suis sûrement pas loin).
    Un peu plus tard dans la journée, on m'a offert un deuxième café et une pomme, dans un café où j'étais le seul client. C'était un peu culpabilisant cette fois-ci.


    Dali villages
    C'est ça les Bai !

    La route du lac passe la moitié du temps à travers les grands villages de la banlieue de Dali.. Une odeur du poisson accompagnait des habitants du troisième âge prenant leur temps. Un temps agréable. 


    Dali Erhai
    Tant de "photo spots" que je m'arrêtais toutes les cinq minutes

    Dali Erhai
    Il pleuviotait tout les quart d'heure, mais ça ne durait jamais plus de quelques minutes

    Dali Erhai
    A l'extrême nord... je n'ai fait qu'à peine un quart du lac

    Quitté l'agglomération, il n'y avait pas beaucoup de monde, et la vue était différente à chaque fois. J'ai subi les photos de quelques motards électriques. 


    Dali fields
    Jouons à "qu'est-ce qu'ils cultivent ?"

    Le retour, après Xizhou, un petit village à l'ancienne très touristique, était différent. De l'autre côté du lac, on prend une claque sur l'autre joue. S'étendent sans interruption des champs jaunes, que leurs fermiers chapeaux triangle cultivent tranquillement sous un temps agréable, quoi qu'un peu frais. Les collines se dressent superbement derrière leurs maisons noires et blanches au second plan.


    Dali fields   Dali fields
    Retour pépère entre les champs et le lac

    En fin de journée, l'ensemble était magnifiquement mit en valeur par les derniers rayons du soleil. Malgré une circulation relativement importante et ma vitesse de croisière, j'ai préféré le retour sur cette route. On ne dirait vraiment pas qu'on est dans une des villes les plus touristiques de Chine.


    Dali fields
    Good Bai Dali

    Avec du recul, j'aurais mieux fait de doubler mon séjour ici. Ces deux jours sont passés si vite...  En plus, peut-être aurais-je pu rester encore plus longtemps dans cette chambre ? Pas la peine de se torturer, il ne me reste que trois jours dans le Yunnan. Et maintenant, retour à Kunming, où m'attend mon vol pour Pékin le 15 mars.