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lijiang

  • 06/03 - 08-03 - Lijiang et le folklore de sa vieille ville, prenante et prisée

    Dragon Black Pool Lijiang
    Black Dragon Pool à Lijiang

    Yunnan. Le Far West chinois, frontalier du Vietnam et du Laos au sud, du Mynamar à l'ouest, sous les montagnes du Tibet au nord, je l'attendais avec impatience. Entre montagnes, fleuves, gorges, rizières et architecture traditionnelle, m'y voila enfin ! Dans cette immense région aux cultures et paysages infinies, tempérée toute l'année en raison de son altitude. Littéralement : au "Sud des Nuages", la province est globalement paysanne et assez pauvre, ce qui ne l'empêche pas d'être TRES touristique grâce à ses atouts cités plus tôt. Y voyager hors saison m'a sans doute permit de profiter davantage de ses villes et de ses merveilles naturelles, à commencer par Lijiang, tout à l'ouest du plateau du Yunnan : sa vieille ville et les Gorges du Saut du Tigre.


    LIJIANG, YUNNAN, CHINE
    06/03 - 08-03


    Elephant Hill Lijiang
    Lijiang depuis Elephant Hill

    A la gare de Lijiang, je ne savais plus où ni quand la journée avait commencée. Le coup de froid à la sortie du train m'a fait réaliser que la ville, à 2400m, est assez haute en altitude. Il était six heures et le premier bus passait dans une heure et demie, à quinze kilomètres de vieux quartier où était mon auberge. Comme d'habitude, je ne savais pas exactement où allait me déposer le bus. Lorsque j'arrive à plus de trois kilomètres de mon hôtel, je prend généralement un bus local allant dans la bonne direction, puis lorsque mon gps m'indique que je suis assez proche de mon hôtel (ou si je vois qu'il s'éloigne), je descends et fais le reste à pieds. Ensuite, ce que j'économise en transport, je le dépense largement en bouffe.

    Lijiang market
    Marché dans le sud de la vieille ville

    Mon auberge étant au nord, j'ai eu un aperçu de ce quartier si populaire et complètement vide de monde au lever du soleil. Sur des ruelles pavées, j'ai traversé un marché de viande où les commerçants découpaient des porcs entiers. Tandis que les réceptionnistes dormaient encore, certains cafés et restaurants ouvraient tout juste leurs grilles et commençaient à faire cuire des petites galettes (frangipane) et toutes sortes de pâtes sucrées pour le petit déjeuner, attirant de leur odeur les rares touristes matinaux. Je n'étais plus qu'à quelques minutes de mon auberge, mais une galette s'imposait.

    Lijiang Old Town
    Lijiang "à l'aube" pour ses habitants

    En hiver et au printemps, les commerces ouvrent vers 9-10h. Les habitants, qui se couchent tôt, semblent se caler sur le rythme du soleil. Je les soupçonne de faire des nuits très complètes. Lijiang est le foyer des naxis, un groupe ethnique issu du Dongba, une culture et une religion millénaire entre le bouddhisme et le taoïsme. Cette minorité ethnique est très particulière, notamment pour ses traditions anciennes, matriarcales et libertines. La ville est surnommée la "Venise orientale" pour ses 354 ponts qui traversent la vieille ville, d'ailleurs classée toute entière au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Lijiang Old Town
    Rue populaire de la vieille ville

    Oui, les visiteurs, très majoritairement chinois, ont envahi le quartier. J'étais prévenu, donc je profitais tant bien que mal de cette ouverture inespérée, malgré mon état de fatigue. En 1996, l'année précédant le classement à l'UNESCO, un tremblement de terre a détruit une partie de la ville. Tout a été rapidement restauré. Aujourd'hui, l'architecture traditionnelle est présente ici plus que jamais, unique et entourée de montagnes comme le Mont Enneigé du Dragon de Jade, atteignable en téléphérique à 5000m, bouteilles d'oxygène disponibles.

    Garden Inn Lijiang
    Garden Inn

    Je suis resté trois nuits dans cette petite auberge située dans une rue calme pas loin de la porte nord de la vieille ville. Il s'agit, sans conteste, de la meilleure auberge dans laquelle il m'ait été donné de dormir (égalité avec Adventure Hostel de Bangkok). Des rideaux sur les côtés d'un grand lit molletonné, sous lequel un casier assez grand pour faire rentrer mon sac, des toilettes et salle de bain propres avec eau chaude instantanée, une cour belle et relaxante et des réceptionnistes qui m'ont traité comme un roi. Il faut dire que j'étais le seul à occuper le dortoir pendant ces trois jours. Mieux qu'une chambre, j'avais un dortoir. Royal je vous dis.

    Lijiang Old Town
    Depuis l'auberge

    La première chose que j'ai faite en arrivant, qui aurait dû être faite depuis longtemps (dormir mais ça pouvait attendre encore un peu) : laver mon pantalon. Ca faisait un moment qu'il puait, mais depuis Caijiagou... Il sentait carrément le purin. Tant pis s'il délave, me disais-je, parce que là c'est une question de vie ou de mort de honte. Il était 10h et je pensais que j'allais dormir toute la journée.

    Lijiang Old Town
    Place des roues la nuit

    Mais non ! C'est donc en short que je sors dans la vieille ville une fois la nuit tombée. Un peu assommé, mais requinqué et particulièrement content de poser mes affaires pour plus d'une nuit. Il caillait assez, mais sans les montagnes bloquant le grand froid du nord, ça pourrait être pire. J'ai profité des merveilles de la vieille ville brillante de milles feux rouges et dorés, avec des commerces ouverts et des visiteurs réveillés. Entre les canaux, les nombreux commerces et stands de souvenir vendent plus ou moins la même chose, dans un style local : pierres, portes clefs, cartes, bijoux, sacs, portefeuilles... Authentique ou pas, l'effet est là. Les boutiques de vêtements traditionnels ont néanmoins l'air plus authentiques. L'ambiance est également au rendez-vous grâce aux bars et cafés avec leurs chanteurs.

    Lijiang Old Town
    Dongda Street

    Concernant la bouffe, entre fromage de de Yak, gâteaux de durian (pas après ma remise à propre) et les habituels street food de brochettes, bouchées vapeurs, nouilles, etc... le choix s'offrait. Les fast-food américains, qui se sont implantées dans des bâtisses traditionnelles naxies, se fondent parfaitement dans le décor. L'une des spécialités très demandée (et encore plus offerte) est le "flower pastry cake" (gâteau aux fleurs) et toutes ses déclinaisons possibles. C'est juste délicieux. On trouve énormément de boutiques qui ne vendent que de ça, en gros dans des packs, ou en frais à l'unité dans les vitrines : du moins chère et plus courant à la rose jusqu'au potiron, le plus cher et au design le plus travaillé. L'odeur si attirante est largement à la hauteur du goût. J'ai croisé la réceptionniste de mon auberge qui m'a conseillé sur les meilleurs choix possibles.

    Lijiang Old Town
    Vielle ville côté nord

    Ma première (et dernière) folie fut l'achat de 17€ de mangousteen... comme si elles s'étaient jetaient d'elles-même dans le sac plastique. Pour seulement deux ou trois kilos, la balance m'a balancé un 140 yuans agressif. Tout est allé si vite, j'ai à peine hésité, et je ne vous parle même pas de la vitesse à laquelle je les ai saignées.

    Dragon Black Pool Lijiang  Dragon Black Pool Lijiang  Dragon Black Pool Lijiang
    Dragon Black Pool

    Je m'étais organisé un tour des principaux "tourist spot", à des distances à pied raisonnables. Lijiang a - comme beaucoup de grandes villes asiatiques - une colline depuis laquelle on peut profiter d'un panorama de la ville. A l'ouest de la vieille ville, le Parc de l'Etang du Dragon Noir regroupe un lac, des jardins, des temples et le clou du spectacle : la fameuse colline et le chemin Elephant Hill avec sa vue sur la ville. Petit choc à l'entrée : 8O yuans le ticket. 

    Dragon Black Pool Lijiang
    Cette photo, c'est le Yunnan

    Nouveau choc quand en arrivant au départ du chemin de la colline : il faut être au moins quatre pour pouvoir passer. J'ai attendu en vain qu'un groupe se présente. A l'arrivée d'un couple chinois qui est passé sans embrouilles, j'ai compris que la restriction est limitée aux étrangers. Comme si l'entrée du site, gratuite pour eux, ne suffisait pas, ils peuvent également monter quel que soit leur nombre... C'était trop. Désespéré, je lançais un "pleeeeeaaaaase" à la gardienne, mais rien à faire. Elle n'a qu'un seul job, c'était évident qu'elle n'allait pas me laisser passer. Ce n'est pas ça qui va m'arrêter. J'ai mis dix euros principalement pour la colline, donc comment faire pour la voir ?

    Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang
    Depuis la forêt, une partie moins ancienne de Lijiang

    Leur système est un véritable appel à la gruge. Il y a - je m'en suis rendu compte tout de suite après - une forêt entre le lac et la colline. Elle n'est ni bloquée, ni surveillée, ni vraiment difficile, si on suit les traces et qu'on a des bonnes chaussures, mais parfois quand même assez glissante ou pentue. Si le GPS m'indiquait la direction, les derniers cinquante mètres pour rejoindre le chemin étaient complètement improvisés. Je me suis organisé une petite esacalade forestière entre passage de troncs et de rochers ou esquivage de ronces.

    Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang
    A mi chemin

    Le chemin et ses marches sont beaucoup plus simples. La vue est sympatoche tout le long jusqu'au sommet. Un point sur ma carte, qui indiquait une "tour facile à escalader", était en réalité une tour de télécommunication. Sûrement le coup d'un grimpeur de l'extrême.

    Elephant Hill Lijiang
    Fin d'Elephant Hill

    J'ai continué jusqu'au bout de la colline et sa vue sur les montagnes du nord, notamment l'imposante Yulong. En descendant, je me suis accordé une revanche personnelle en passant un petit coucou à la gardienne. Elle s'en est battue les baguettes.

    Naxis Lijiang
    Naxis

    Lijiang est très chère. Le parcours que je m'étais organisé a été anéanti par l'indécence du prix des sites. Je l'ai quand même fait, mais n'ai vu que les portes qui me faisaient fuir à l'annonce de leurs prix. C'est en fin d'après-midi que Lijiang est la plus animée. Sur une place majeure, des femmes naxis effectuaient ce qui était peut-être une danse traditionnelle. J'ai fait deux cafés puis je suis rentré, avant d'y revenir pour un resto naxi.

    Lijiang Old Town
    Lijiang Old Town

    Dans la categorie bouche a oreille, Workaway est un exemple, je suis bien placé pour en parler. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fais l'éloge du site. Le jour de mon départ pour Dali, après le retour des Gorges du Saut du Tigre (prochain épisode) c'était le tour d'un californien qui traînait dans l'auberge depuis un moment. Celui-là était plus marquant que les autres car le concept sonnait comme une révélation pour cet homme d'une cinquantaine d'années qui voyageait avec son fils. Il était notamment "jaloux" de mon trip en Mongolie. C'est si simple et pourtant si méconnu. En plus, il n'y a pas d'âge pour être volontaire. Je le répète, j'attends toujours mon sponsoring Workaway !

  • 03/03 - 06-03 - L'épreuve des trains chinois : A travers le Yunnan

    REGION DE CHONGQING, CHINE
    03/03
     


    Après un dernier déjeuner à Caijiagou et des adieux chaleureux, l'ex de la soeur de Yang m'a déposé sur le bord de la route. Pour rejoindre Nanchuan, j'avais le choix entre faire du stop ou arrêter un bus. A ma grande surprise - Yang m'avait prévenu que les gens s'arrêtent facilement, mais je restais sur deux mauvaises expériences, notamment en Thaïlande - la troisième voiture s'est arrêtée et me confirmait qu'elle allait bien à Nanchuan. Finalement, je me dis, c'est vachement pratique l'auto-stop. J'ai rechangé d'avis en même pas une heure, lorsque le chauffeur m'a demandé 20 yuans pour la course. Cette voiture familiale rouge était en réalité un taxi/uber déguisé, qui m'a coûté presque deux fois plus cher que le bus. Il faut vraiment que j'arrête de me faire avoir.
    Puis, serré et secoué dans tous les sens, je devais comparer les caractères chinois de mon téléphone à ceux du bus de Nanchuan afin de descendre à la bonne station.

    Nanchuan bus station
    Station de bus longue distance de Nanchuan


    La grande majorité des tickets sont pour Chongqing. On ne paye pas pour un bus partant à une heure précise, mais pour le premier disponible. Ce système vient du fait qu'il y a beaucoup plus de monde que de sièges disponibles. Dès qu'un bus arrivait, les gens se pressaient, allant jusqu'à se bousculer, voire doubler ceux qui tenaient mal la file. Il m'aura fallu une petite heure pour monter dans un de ces bus, qui arrivent toutes les dix minutes environ. Ils passaient un film de Mr Bean (heureusement pas doublé en chinois). Chongqing est fidèle à sa réputation de ville constamment embouteillée. Le retour a duré deux fois plus de temps que l'aller. J'ai retrouvé mon auberge de la semaine dernière, un récital de ronfleurs en plus.


    CHONGQING à KUNMING, YUNNAN
    04/03


    A 9h, la salle de réception était vide de réceptionnistes. Mon train pour Kunming partait à 11h. Il fallait que je rende les clef et récupère ma caution. J'avais beau sonner, personne ne répondait. Au bout d'un moment, j'ai crié "HELOOOOOO" (aux grands maux les grands hello). La veille, mon aubergiste m'avait briefé sur la manière de me rendre à la gare, mais ni lui ni moi n'étions sûrs qu'il s'agissait de la bonne. Yang avait réservé mes deux billets, pour une quinzaine d'euros en tout. Cependant, la réservation écrite en chinoise indiquait seulement "gare de Chongqing". Sachant qu'on est dans une des plus grandes villes de Chine, avec quatre gares... ils sont mignons. J'ai donc pris un taxi au cas-où. Arrivé à 10h à Chongqing West, vous n'imaginez pas à quel point j'étais soulagé que la guichetière accepte mes numéros de réservation et m'indique la porte de mon train.

    Chongqing West
    Gare de Chongqing Ouest


    Quelle gigantesque gare ! Pour info, c'est la deuxième plus grande de Chine, après Xi'an Nord. Elle est toute neuve, car ouverte il y a seulement plus d'un mois, le 25 janvier 2018. Avec ses nombreux halls, elle accueille environ 15 000 personnes à la fois, et dessert (presque) tout le pays.
    Moi, je n'ai pas cette ambition. Ma destination, Lijiang, n'a pas de correspondance directe, m'obligeant à prendre deux trains différents. Le premier a duré 12 heures pour 850 km dans un "train normal" (pas direct ni à grande vitesse), mais - c'est là que ça devient intéressant - sans siège ! Il ne restait plus de places au départ de Chongqing. Sur les quatre catégories de billets : "soft sleep", "hard sleep", "hard seet" et "standing", les deux dernières sont au même prix, car le train n'est pas rempli du début jusqu'à la fin.

    Selon Yang, pas grave, car je trouverais toujours un siège ou un endroit pour m'asseoir, et en plus, la période post nouvel an est l'une des plus creuses de l'année. Il a eu tort pendant les trois premières heures. Certes, je n'étais pas debout, mais grossièrement entassé entre les toilettes, la poubelle et les robinets, avec les autres malchanceux qui, comme moi, avaient réservé leur billet trop tard. Je me suis immédiatement installé dans le seul coin du compartiment, utilisant mon sac de couchage comme dossier de fortune. Malgré les interdictions, fumer à côté des toilettes est toléré. Certains ne se privent même pas de fumer sur leur siège, à côté de familles avec des enfants. Progressivement, le coin de fortune s'est transformé en un dépôt d'ordures.

    Les places disponibles dépendaient de la popularité des arrêts. Le compartiment s'est assez bien vidé en milieu de trajet, pour se remplir de nouveau à la fin. Occuper une place vacante, c'est comme jouer au loto. On ne sait jamais si on a misé sur un numéro gagnant. Disons que, sur une quinzaine d'arrêts, je suis resté assis durant presque dix d'entre eux. Pas si mal, je pense. Lorsque j'étais sur un siège, j'appréhendais chaque arrêt, et quand je me faisais gentiment expulser, le retour à cette "consigne" pestilentielle était brutal. Je préférais rester debout ou m'asseoir dans l'allée, malgré le passage des gens.
    12h, c'est long. Mes snacks, livres et films m'ont bien assisté dans cette épreuve.


    KUNMING à LIJIANG, YUNNAN
    05/05 - 06/05


    Mon auberge à Kunming était introuvable, car située au 18e étage d'un bloc d'immeubles. J'avais seulement sa position GPS sur Maps.Me, assez incorrecte, et aucune indication. Arriver vers minuit n'aidait pas. Je me suis fait accompagner par deux agents de sécurité. L'un d'eux, complètement beurré, s'est déclaré porteur de mon sac de couchage, pour me demander 10 yuans à l'arrivée. Moi aussi, dans un sens, j'étais beurré. Je ne savais plus où j'étais et marchait comme un robot derrière les agents, qui utilisaient leur badge pour entrer où ils voulaient. C'est à peine si je savais qui j'étais.

    Kunming bloc
    Bloc d'immeubles à Kunming


    L'auberge est un appartement à deux pas de la gare que la propriétaire a aménagé en dortoir. A mon réveil, il était désert. Mon deuxième train pour Lijiang était à 21h, donc j'ai pris mon temps pour partir. Je suis retourné à la gare pour faire garder mon sac de voyage, mais ne savais pas exactement quoi faire ensuite.
    Contrairement à l'Inde, je ne m'étais pas vraiment renseigné sur la Chine, sauf les principaux lieux a voir. Quant au reste, je trouve passionnant de découvrir par moi même les spécificités culturelles et psycho-sociologiques de ses habitants. Je note par exemple, à cet instant (13 janvier, 17h, Kunming (le retour)), que parler anglais ne sert définitivement à rien. Pourtant, c'est juste automatique quand on voyage depuis un moment. Je pourrais aussi bien parler moldave. Vraiment. Je viens de parler français à un serveur après avoir essayé l'anglais. je suis certain qu'il n'a pas remarqué la différence.

    Ce jour là, je n'avais pas envie de faire de "tourist spot", sachant que j'y reviendrais de toute façon, par bus, en m'arrêtant à Dali au passage. Je suis resté dans un café situé dans une grande avenue commerciale. Un français apparemment en étude à l'année expliquait les rudiments de la vie à Kunming à sa mère venue lui rendre visite. Pour moi, ce n'est qu'une très grande ville très ensoleillée pleine de cerisiers en fleurs.
    Retour à la gare. S'y repérer était assez compliqué, car même le nom des villes n'est pas traduit. En réalité, j'appréhendais particulièrement le train. Tout d'abord pour la difficulté et le doute persistant de descendre au mauvais arrêt ou pire, de monter dans le mauvais train. Si c'était sûrement possible en Inde, ici trois contrôles de billets sont effectués. Aussi, voyager seul implique de devoir garder un œil sur ses bagages. Encore une fois, les casiers de rangement sont suffisamment hauts et larges pour dormir sur ses deux oreilles.

    Le train de nuit était moins fatiguant que le premier. Tout le monde avait son siège pour ces 9 heures de route et quelques 500 km de distance jusqu'à Lijiang, à l'ouest du Yunnan.

    Train to Lijiang
    Train Kunming - Lijiang


    Les gens prennent leur aises. Ils déballent leurs provisions et s'allongent de manière insolente sur chaque surface carré de siège disponible. J'étais avec des bons vivants qui ont essayé de me saouler avec de la liqueur. J'avais bien besoin d'un remontant. Si je les écoutait, c'était toute la bouteille. L'eau bouillante à volonté des robinets est très pratique pour les nouilles instantanées. Mes compagnons de voyage semblaient un peu déçus que je ne puisse pas communiquer, ce qui ne les empêchaient pas de continuer à me parler. Entre eux, je ne savais jamais s'ils riaient ou se disputaient, mais ils mettaient l'ambiance. On m'a offert moulte viande séchée et de la précieuse batterie. J'ai donné du confort en offrant mon sac de couchage en échange. Ronfleurs invétérés qu'ils étaient, je savais bien que je ne dormirais pas.

    Bilan : deux bouquins et deux films pour deux trains. C'était une expérience éprouvante, mais qui passait beaucoup mieux que je l'imaginais.