Créer un site internet

suicide

  • 06/05 - 07/05 - Le Japon hara-kiri : la "forêt des suicidés"

    FUJIKAWAGUCHIKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
    06/05


    Kawaguchiko Mt Fuji
    Trente-septième vue du Mont Fuji ?

    Au programme : Aokigahara, plus connue sous le nom de "forêt des suicidés". A 25km de notre guesthouse, elle s'étend sur 35km2 à la base du Mont Fuji. En 1993 dans "Mode d'emploi complet du suicide", l'écrivain Wataru Tsurumi l'a décrit comme "l'endroit parfait pour se suicider". On y recense environ un mort par jour, généralement par pendaison, depuis le début des années 2000. La culture japonaise était autrefois favorable au suicide, qui était considérée comme un moyen de retrouver son honneur perdu. En plus, dans la religion, elle ne souffre d'aucun tabou.

     

    Aokigahara
    Aokigahara

    Aokigahara a beaucoup fait parler d'elle depuis que le Youtuber Logan Paul s'est affiché devant un cadavre. Ne pensant qu'à sa notoriété, il s'est fait lyncher pour avoir montré sa découverte avec enthousiasme. Nous n'avions pas ce plan en tête. Au pays du "hara-kiri" qui enregistre le taux de suicide le plus important au monde, ce lieu nous intriguait davantage pour son ambiance particulière.

     

    Sky Kawaguchiko   Sky Kawaguchiko
    « Dépression céleste » à la station de bus de Kawaguchiko

    Keisuke nous avait conseillé de prendre deux bus. A Kawaguchiko, un autre des cinq grands lacs, il fallait attendre le prochain bus près de deux heures. Nous avons donc loué des vélos pour environ 13 km de montée jusqu'à la grotte de glace, où commence le chemin balisé de la forêt. Mon vélo était un nul, nous étions un peu éreintés à l'entrée de la forêt.

     

    Kawaguchiko Mt Fuji
    A l'orée de la forêt

     

    Aokigahara
    Elle n'est absolument pas touristique

    En fait, nous n'avons croisé personne. Les gens semblent s'arrêter à la grotte de glace.

     

    Aokigahara
    Aokigahara est également connue sous le nom de Jukai : "mer d'arbres"

     

    Aokigahara   Aokigahara
    Les gens y viennent pour mourir car elle est dense et irrégulière, et le dénivelé est parfois important

    En dehors des sentiers battus, il y est donc très facile de s'y cacher. Si des gardes forestiers la sillonnent régulièrement pour empêcher certains passages à l'acte, encore faut-il les trouver.

     

    Aokigahara
    Fausse corde à 50m

    J'étais un peu sceptique à la base, mais y aller à deux en faisant du bruit, ce n'est sûrement pas le meilleur moyen de ressentir l'atmosphère du lieu. Comme nous l'avons expliqué le soir à une française qui nous demandait notre avis, je le trouve digne d'intérêt pour les amateurs de belles forêts, mais un peu moins pour le côté spirituel.

     

    Aokigahara
    Que fait cet homme ?

    Pour s'immerger un peu plus, nous avons quitté le chemin en direction d'un autre. Arrivés devant une montée abrupte, nous l'avons longé jusqu'à la fin pour finalement s'apercevoir que nous étions revenus tous seuls sur le chemin. Sa réputation de "Triangle des Bermudes" dans laquelle les GPS ne fonctionnent pas est tout simplement surfaite.

     

    Aokigahara graveyard
    Cimetière au nord d'Aokihagara

     

    Aokigahara Fuji

    Aokigahara Fuji
    Couleurs vives, nuage yin yang et Mont Fuji

    Le temps était devenu menaçant donc nous sommes rentrés en vitesse. Nous n'avons presque pas eu besoin de pédaler sur les 13km.

     

    Yamanaka lake   Yamanaka lake
    A Yamanakako, le temps était plus menaçant encore


    YAMANAKAKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
    07/05


    Fiers et confiants de notre premier succès d'auto-stoppeurs, nous avons remis ça à notre départ de Yamanakako, direction Tokyo. Cette fois-ci, on se disait que ce serait plus simple encore, car tout le monde va à Tokyo... Nous avions une grande pancarte en carton faite par Keisuke, avec kanji et dessin. La route en face de la guesthouse est une route nationale qui va vers Tokyo.

     

    Hitchiking Yamanakako
    "Sumimasen"

    Suivant les conseils de Kei, nous nous sommes postés avant l'échangeur de la E68. Nous sommes devenus fous beaucoup plus rapidement que la première fois. Une heure et demie plus tard, il pleuvait. Nous avons fini par laisser les affaires sous un pont entre le 7 Eleven et le lac. Dix mètres plus loin, nous démarchions les voitures arrêtées au feu rouge. A la fin, je disais « Sumimasen » en m'inclinant pour chaque voiture.

     

    Hitchiking Yamanakako
    La voiture dessinée par Keisuke était pourtant magnifique

    Cette fois n'était pas la bonne. Les gens, cela se voyait à leurs têtes et à leurs voitures, étaient plus vieux et plus aisés qu'à Matsumoto, ce qui n'aidait pas. 

     

    Mario kart 64   Mario kart 64
    Mario 64 à Murabito avec Keisuke

    Nous sommes donc rentrés bredouilles et trempés à Murabito trois heures après la fin du check out. Il nous a de nouveau chaleureusement accueillis, et, compatissant, a réservé nos billets de bus pour Toky, puis nous a invités à une partie de Mario Kart sur Nintendo 64 sur rétroprojecteur. C'était cool de rejouer à cette console antique, qui plus est dans le pays de Nintendo. Les traductions des personnages, notamment Bowser, qui s'appelle Koopa en version japonaise, l’amusaient.

    Quarante minutes plus tard, nous avons dit adieu à Keisuke et à Fujisan avant de monter dans le bus en route pour la dernière étape du périple : Tokyo.