22/04 - Le poids de l'histoire à Hiroshima : Parc du Mémorial de la Paix
- Par cpt-tibo
- Le 07/06/2018
- Dans Hiroshima & Kyoto
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HIROSHIMA, JAPON
22/04
Quartier d'Honkawacho, Hiroshima
Tristement célèbre pour avoir été en 1945 la cible d'un bombardement nucléaire avec Nagasaki, la ville d'Hiroshima est aujourd'hui un symbole de la paix. Elle est blanche, verte et traversée par de larges avenues tranquilles. Malgré son million d'habitants, la circulation semblait toujours excellente. Il y fait vraiment bon vivre. On peinait à s'imaginer l'horreur d'il y a un peu plus de 70 ans, mais le musée nous a mis une claque. C'est notre grande ville japonaise préférée, pour sa beauté, sa tranquillité et le poids de son histoire.
Le long du Parc du Mémorial de la Paix, devant le planétarium
Si voyager au Japon coûte cher, c'est avant tout à cause du prix démentiel des transports, et particulièrement du train à grande vitesse. A Fukuoka, nous pouvions soit attendre le prochain bus quatre heures, et payer environ 30€, soit prendre le Shinkansen, le "train avion" comme on l'appelle, pour environ 60€. Nous n'avions prévu que deux jours à Hiroshima, donc nous avons opté pour la deuxième solution. Il y a des Shinkansen reliant les grandes villes japonaises toutes les dix minutes environ. Il est cher, mais c'est le prix à payer pour un service de cette qualité. Ici, oubliez les retards. Vous pouvez compter sur sa fiabilité, son confort, sa propreté et sa sécurité. Il y a une smoking room et un employé circulant avec un chariot de snacks comme dans le Poudlard Express. Imaginez un RER tout confort (coutant vingt fois plus cher) reliant Paris à Le Mans en une heure...
A la sortie de la gare centrale
Nous avons marché trois kilomètres jusqu'à notre auberge. Bordée de pistes cyclables, la route longeait la grande rivière Ota et le Parc du Mémorial de la Paix, sous un temps radieux.
Restaurant d'okonomiyakis
Les délicieux sushis de Minako san enroulés dans des feuilles de bananier ne nous ont pas suffis comme déjeuner. Nous sommes donc partis pour un restaurant d'okonomiyaki, les omelettes japonaises, Hiroshima style. Contrairement à celles d'Osaka (ou de Minako san) où tous les ingrédients sont mélangés ensemble, celles d'Hiroshima sont disposées en couches d'ingrédients que le client peut choisir, avec pour base des nouilles udon ou soba. Elles étaient bonnes, mais n'arrivaient pas à a cheville de Minako san. Minako san. Minako san.
Direction le Parc du Mémorial de la Paix, situé à l'épicentre de l'explosion de la bombe atomique.
Hiroshima-jo
Au nord du parc, nous avons commencé par voir le "château de la carpe". Il est entouré d'un parc et de douves avec des tortues. Entièrement rasé par la bombe atomique, il a été reconstruit en 1958.
Il y a quelques temples et des boutiques de souvenir autour
Dôme de Genbaku
Le Dôme de Genbaku est le symbole selon l'UNESCO de "l’espoir d’une paix perpétuelle et l’abolition définitive de toutes les armes nucléaires sur la Terre ». A seulement 160m de l'épicentre, cette ancienne préfecture est le bâtiment ayant le mieux résisté à la bombe. Il s'agit, raconte la plaque, de l'édifice qui a fait échouer la dévastation atomique. La municipalité a donc fait le choix de le laisser en l'état pour "laisser une empreinte éternelle".
Tour Commémorative des Etudiants Mobilisés
Red Bird
En face du Dôme de Genbaku, Red Bird vient du nom de la revue : Akai Tori (l'oiseau rouge) pour enfant de Miekichi Suzuki. Il est connu comme étant le "père de la littérature pour enfants". Bien qu'il n'ait pas de lien direct avec bombe atomique, la plaque indique que le monument, érigé à sa mémoire en 1964, est un symbole de la reconstruction d'Hiroshima et un espoir pour la paix mondiale.
Monument de la Paix des Enfants
Il commémore Sadako Sasaki et les milliers d'enfants victimes du bombardement. Chaque jour, des milliers de grues en papier sont déposées autour. Sadako Sasaki était une fillette âgée de 2 ans lors du bombardement. Elle développa une leucémie qui la tua à l'âge de douze ans. Elle avait entreprit de plier 1000 grues en papier, ce qui, selon une légende, permet de voir son souhait exaucé.
Cloche de la Paix. On peut la faire sonner.
Flamme de la Paix
Elle symbolise la lutte contre le nucléaire militaire. Elle brûlera "jusqu'à ce que toute forme d'arme nucléaire soit éradiquée".
Cénotaphe du parc de la Paix
Il constitue un axe avec la Flamme de la Paix et le dôme de Genbaku.
Nous avons fini par une visite rapide du Musée du Mémorial de la Paix, un peu avant sa fermeture. L'ambiance était pesante. Nous avons ressenti tout le poids de l'horreur de la bombe atomique.
Une reproduction en 3D de l'explosion de la bombe donne une idée des dégâts occasionnés
Les premières salles sont dédiées à l'histoire, celle de la ville, avant et pendant la guerre, le développement de la bombe A par les Etats-Unis et leur décision de l'utiliser sur Hiroshima, la reconstruction et les conditions de vie des personnes ayant survécu à l’explosion : les "hibakusha" ou irradiés. On trouve ensuite beaucoup d'explications techniques sur les radiations, leurs effets sur les hommes et l'environnement. Enfin, le musée parle du développement des arsenaux nucléaires à travers le monde, appelle régulièrement à leur abolition, insistant sur leur menace pour la planète.
Dans la dernière salle dédiée aux enfants victimes, une femme avait les larmes aux yeux et sanglotait. Une autre soupirait, les mains derrière sa tête. Les messages d'adieu des enfants ayant réussi à rentrer chez eux juste après la catastrophe sont affichés près de leurs affaires personnelles : uniformes, vélos, jouets... Des photos de certaines victimes brûlées ou irradiées sont exposées sans filtre.
Montre qui s'est arrêtée à l'heure de l'explosion : 8h15
Ciel "irradieux" pour confirmer l'ambiance
Le soir, j'ai bousculé un mec et fait tomber son téléphone, il s'est excusé et incliné au moins cinq fois. J'ai l'impression que j'aurais dû en faire plus.
Faites l'amour pas la guerre
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