29/04 - 04/05 - Satisfying life - L'essentiel : Cuisine française et Onsen - Ogurayama farm [3]
AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nos hôtes espéraient de l'aide pour le dîner, mais nos temps libres étaient trop courts, tout comme nos nuits. En plus du travail dans les champs, les serres ou sur les arbres, nous faisions la vaisselle après les repas et chacun avait une tâche de nettoyage de la maison après le petit déjeuner. En raison d'un réveil à 6h45 et de journées de parfois plus de 6h de travail, nous préférions sortir au onsen, au 7 Eleven, sortir le chien, ou tout simplement se reposer, sans culpabiliser.
Leur chien, Rio, nous faisait de la peine avec son air abattu
Ils le laissaient attaché toute la journée autour de sa niche, à la disposition de qui voulait bien le promener. Nous avions à peine une demi-heure de repos après le déjeuner, ce qui était un peu frustrant.
Nous avons quand même cuisiné un plat, comme le souhaitaient nos hôtes. Au menu : aubergines farcies, purée de pommes de terre et de carottes, patates sautées et crumble. Les tomates trop chères en cette saison nous ont rabattu sur cet ingrédient jusque là quasiment inconnu pour nous. Le temps que tout le monde se lave, nous avons commencé à cuisiner un peu tard.
Purée et cuisson des légumes
La préparation des deux farces au porc et au poulet et le temps de cuisson des aubergines nous ont fait dépasser les délais imposés. Pendant ce temps, la volontaire japonaise s'en allait rendre visite à ses parents à Fukushima. Elle était triste de ne pas pouvoir goûter notre sublime cuisine. A un Akio san à l'appétit et l'impatience grandissante, nous lui avons subtilement répondu que le repas serait prêt dans quinze minutes, en sachant pertinemment qu'il nous faudrait le double.
On n’a pas fait semblant
Nous étions sceptiques quant au résultat. Les aubergines étaient cramées à l'extérieur, à peine cuites à l'intérieur et imbibées d'huile, mais étrangement très bonnes. La farce de poulet et le crumble était excellents.
Crumble
Towa, le garçon de huit ans, qui avait l'une des plus grosses portions, a fini son assiette. Ils n'ont pas apprécié la purée, peut-être un peu fade pour des palais japonais. De toute façon, quel que soit le résultat, nous étions certains d'être complimentés.
Hello onsen
Ce furent quatre jours de travail sans congé, ce qui était sans importance grâce au onsen (==> bain public dont l'eau vient d'une source thermale) à deux pas de la ferme. Pas de congé donc, mais un repos de guerrier. A mon sens l'expérience japonaise la plus authentique, dans un lieu essentiel pour comprendre la culture et les relations sociales particulières du pays. Le Japon dans toute sa splendeur.
Ojiisan (grand-père) indique le chemin de l’onsen Muroyama
Nous y sommes allés deux fois, la première sans Khalid. L’onsen, Muroyama, domine une colline à quelques centaines de mètres de la ferme. C'est aussi un hôtel. Il est extrêmement bien entretenu, presque luxueux.
On commence par se laver sur des tabourets dans des espaces séparés par des cloisons (Il n'est pas d'usage de frotter le dos de ses voisins) - Onsen Yunomori à Singapour
La nudité est de rigueur. On peut porter sa serviette entre les bassins mais pas dans ceux-ci. Les japonais ont une petite serviette qui leur sert parfois de cache-sexe en sortant du bassin. Mais, on s'en rend vite compte, ils n'ont aucun problème avec la nudité. Au contraire, ils considèrent qu'elle permet la "socialisation nue" : mieux se connaître notamment grâce à l'ambiance détendue. Si nous pouvions difficilement rester plus de quelques minutes dans un bassin, elles suffisaient à se décontracter. Il y a deux bassins intérieurs et extérieurs, un jacuzzi et un sauna à côté d'un bassin d'eau froide.
Le bassin à l'extérieur offre une vue magnifique de la ville de Matsumoto - Fine View Muroyama, Kayak
On le préfère aussi pour la fraîcheur qu'il offre au haut du corps. Le reste est dans une eau à 42°C, ce qui n'est rien par rapport au sauna. Après seulement cinq minutes dedans, je ne pensais pas que l'eau froide serait si satisfaisante.
Pour les occidentaux que nous sommes, l'expérience était un peu stressante au départ. J'étais seul la première fois. L’onsen était presque vide à 21h, donc silencieux. La deuxième fois vers 17h, il y avait peut-être cinquante personnes. Pour un lieu destiné à la détente, sensé s'écarter de l'agitation de la vie quotidienne, il y avait un certain bruit (auquel nous participions). Dans le sauna, nous nous sommes rendu compte que parler gênait les gens. Malgré tout ça, nous avons trouvé ce passage à nu totalement immersif et relaxant. Et pour ceux qui se posent la question : non, l’onsen n'était pas mixte.
Vue sur Matsumoto en fin de journée
Clou du spectacle après la vue, on descend la colline en toboggan !
A l'arrivée, on n'est plus qu'à cinq minutes de ma ferme à pieds. Il y avait un parc de jeux que nous aurions rêvé avoir près de chez nous quinze ans plus tôt.
Azumino au coucher du soleil
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