16/01 - 17/01 - Road trip au Rajasthan [Jour 0] - JAIPUR - Préparation pychologique - "S'attendre à tout"
Affronter, malade, l'Inde et son trafic apocalyptique, dans ce pays qui dénombre pas moins de 100 000 morts par an sur les routes. Si on retire le "malade" (au sens maladif), voici le challenge que je m'étais fixé. Je bouillais d'impatience à cette idée... Jusqu'à ce que j'arrive à Jaipur.
Si vous voulez un peu mieux comprendre l'état du trafic en Inde, je vous invite à lire cet article. Tout est absolument vrai.
Jaipur
Avant de rentrer dans les détails (miam), une visite de Jaipur s'impose. C'est loin d'être la ville qui m'a le plus séduit. Pour commencer, les cinq heures d'escale entre mes deux vols Cochin-Bangalore-Jaipur m'avaient légèrement mis dans le mal. J'ai quitté ma guesthouse de Cochin à 6h30 pour arriver à mon auberge de Jaipur à 19h30. Depui l'aéroport, la conduite du chauffeur de taxi a fini de m'achever. Juste en face d'un pseudo centre commercial, le seul restaurant du coin était un pseudo resto de luxe. Le genre où les serveurs, constamment sur ton dos, te regardent manger un curry réchauffé de médiocre qualité, en insistant pour te servir dans l'assiette... Insupportable. Du haut de ce restaurant au cinquième étage du mall, je poursuivais mon observation des comportements des usagers de la route. Y a-t-il un schéma logique à ces trois voitures et deux scooters alignés sur deux voies en face de moi ? La voiture qui vient d'en frôler trois autres en les dépassant dans un trou de souris par la voie du milieu était-elle prévisible ? Faut-il simplement s'attendre à tout ? Cette étude s'attachera à montrer l'existence d'une concordance entre les évènements routiers et un schéma prédéfini. Nah je déconne, rien n'a de sens. Néanmoins, pour chaque jour de mon road trip, un objectif titré plus ou moins atteint, ou plutôt une thèmatique entre guillemets ayant rythmé la journée.
Heureusement, le personnel et les voyageurs de l'auberge étaient beaucoup moins hautains que le petit personnel du resto à deux balles. L'ambiance backpacker était rafraîchissante. Les lits confortables. Le petit dèj à volonté. Le lendemain, il fallait que je déménage car l'auberge était complète. Mon nouvel hôtel est plus proche de la vieille ville. Ayant laissé quelques affaires dans un casier de l'auberge en préparation du road trip, je peux me délecter de marcher avec un sac de six, sept kilos max.
La cité rose, vieille ville de Jaipur
Capitale du Rajasthan, il s'agit de la seule grande ville d'Inde conçue par un urbaniste
Ce surnom vient de la couleur dominante des maisons de la vieille ville, organisées en petites ruelles étroites et perpendiculaires. Depuis mon hôtel, je marchais au hasard en direction du Palais du vent et de la Citadelle d'Amber, ancienne captitale forteresse ==> Habituel trafic assourdissant, pollution, pauvreté et encombrement des grandes avenues sans charme, avant d'arriver dans ces petites rues charmantes (et beaucoup plus encombrées) du "quartier rose". Tout en repérant les concessionaires deux roues, j'admirais les couleurs éclatantes de ce bazar interminable. Des quartiers spécialisées dans les pierres précieuses aux textiles en passant par les objets artisanaux (bois, metal, cuivre).
Rue principale du bazar
Les démarchages étaient assez fréquent. Il y a ceux qui vont droit au but : "Salut mon ami, viens voir ma cam, c'est de la bonne". Il y a ceux qui jouent aux échecs : "Salut mon ami, tu viens d'où ? Première fois en Inde ? T'es photographe pro ? T'as vu, beau quartier hein ? Regarde les murs de cette maison, on peut voir les détails de gravures d'une centaine d'années, elle est tellement bien conservée... Viens voir à l'intérieur c'est encore plus joli !". Et là ils t'attrapent ! Enfin il y a ceux pour qui on est jamais sûr. Mais dans un quartier aussi populaire, je me méfie.
Vieille ville
Je ne suis pas monté sur la citadelle, qui domine la vieille ville, mais j'ai pu l'admirer depuis le toit d'un restaurant. Le Tatoo Cafe, sur lequel j'ai assisté à une baston de type shlaguarde entre deux indiens bedonnants.
Le Palais des Vents, aux innombrables fenêtres, depuis le café
Apparement, le maharaja de l'époque a donné un village entier à l'architecte responsable de ce chef-d'oeuvre. Aujourd'hui, c'est une carte postale qu'on ne peut plus visiter.
Quand on marche plusieurs kilomètres dans une ville si assomante, il est impératif de se poser pour prendre un "shake" ou un "lassi" (jus de fruits à base de yaourt). En y repensant c'est probablement ce dernier qui m'a rendu malade. Environ 5,34/10 sur l'echelle de la tourista : maux de ventre accompagnés d'une petite migraine et d'un "affaiblissement corporel". Viable mais très gênant. Parfait pour apprendre à conduire dans la jungle routière rajpoute.
Fin d'après-midi
Sur le retour, je me suis mis en quête de trouver une mob pour un départ fixé le 18, en commençant par plusieurs adresses que m'avait conseillé le mec de l'auberge. Après plusieurs échecs chez des concessionaires qui ne voulaient me céder que des scooters, je trouve finalement moto à mon aine. "Semi gears 125cc maximum", je demandais pour la enième fois. Ce sont, en plus d'être le maximum autorisé pour ma catégorie de permis, les seules que j'avais appris à conduire en Thaïlande et aux Phillipines. "Only 150cc", me répond finalement un concessionaire à la dégaine douteuse. C'est un début ! Avec sa voix rauque et ses cicatrices de guerre (la moto), je me disais qu'elle s'accorderait parfaitement à un bleu comme moi. Il était clair qu'elle n'attendait qu'une chose : sortir de son garage poussiéreux pour partager son expérience du front routier indien. Je sais que c'est illégal mais c'est pas de ma faute. C'est la moto qui choisit son motard et pas l'inverse...
Quand je lui ai dit que je ne comptais pas rester en ville, le prix est passé de 500 à 700 roupies par jour. On m'avait conseillé de ne pas mentir là dessus. En vrai, je ne lui ai indiqué qu'un quart de mon parcours. Dire que j'avais prévu de faire plus de 1000km aurait surêment fait doublé le prix. Tranquille, environ 60€ la semaine, ça reste correct. Même si, vu l'état de la moto, j'aurais bien dû fermer ma gueule.
Bajaj Pulsar 150cc
Indienne, 2001, est une quatre-temps, monocylindre moteur DTS-i refroidi par air avec une valve, couplé avec un taux de compression de 9,5: 1, et un alésage et une course de 57 et 56,4 mm respectivement, produisant un déplacement de 149.01 cc, une puissance maximale de 14,09 chevaux à 8500 rpm et un couple maximal de 12,76 Nm à 6.500 tours par minute. A mes souhaits !
De retour à l'hôtel, j'ai réalisé que je n'avais plus aucune idée, de comment démarrer ou changer les vitesses. Tout ce que que j'avais appris de mon très court road trip de l'année dernière s'était envolé. Internet ? INTERNEEEEEETTT ??? Non ? Tant pis. J'ai dormi serainement, jusqu'à ce que mon ventre ne m'envoie des signaux de détresse. Ma tête pensait "Je vais jamais y arriver" mais mon attention était plus concentrée sur mon ventre.
Le parcours
Une moyenne de 150km par jour.
Commentaires
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- 1. Mom Le 03/02/2018
Ooooh! Tu nous laisses sur notre faim! Vivement la suite, je suis secouée de frissons rétrospectifs. .. .
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