18/01 - Road trip au Rajasthan [Jour 1] - PUSHKAR - Début difficile mais pas insurmontable - "Suivre le courant"
Malgré les 1000 roupies de caution (environ 13€), j'avais songé à mettre un plan au concessionnaire. De toutes mes affaires de toilette, je n'avais pris avec moi que ma brosse à dents, dentifrice et crème solaire. Tout le bordel médicamenteux dont j'avais tant besoin était resté dans le casier de l'auberge. Je voulais commater toute la journée... Allez hop ! Un coup d'eau sur le visage, et c'est parti.
La magie de l'intrusion de Google Map, qui enregistre et archive tout les déplacements, dès lors que l'application est lancée (même en arrière-plan). Dans le détail plus bas, j'ai carrément le temps d'arrêt au Mcdo. Enlever quelques kilomètres, car il prend également en compte ma visite à pieds de la ville. Avec mes plans hors connexion (sur deux applications différentes), le GPS capable de me localiser absolument partout et mon téléphone de rechange, j'étais pénard.
9h30. On me laisse poser mon sac dans le magasin, le temps que je maîtrise l'engin. Débutance oblige, 70% de mon attention était concentrée sur la pédale de frein. Je cale trois bonne fois. "C'est pour ça que je voulais te louer un scooter", me dit le concessionaire. Au lieu de raconter des conneries, explique moi comment ça marche. "Pouvez-vous s'il-vous-plaît m'expliquer comment le véhicule fonctionne ?" Ahhhhh d'accord, c'est le frein gauche qui sert d'embrayage (WTF au début). Par chance, il n'y avait pas besoin de démarrer au kick, ce qui m'inquiétait le plus. Petit à petit, je retrouve quelques sensations. Tout compte fait c'est très simple quand on est déjà habitué à l'embrayage et aux rapports de vitesse. Le concessionnaire m'a accompagné jusqu'à la station d'essence, pour un plein du réservoir à sec. Un peu plus d'un euro le litre ! Bah comme chez nous en fait. Bien évidemment, l'addition était pour moi.
Lac de Pushkar
Après quelques centaines de mètre, je me suis rendu compte que je tournais beaucoup trop la tête. Quelque chose clochait. Vous n'allez pas le croire... Je n'avais même pas remarqué l'absence de rétroviseurs sur ma moto. Oups. Vieux motard que jamais. C'est assez gênant pour ne pas vous mentir. Il faut d'autant plus anticiper chaque rupture de route, obstacle, vache, dromadaire... En ville, tourner la tête toutes les cinq secondes si l'on est pas assez rapide. Le bordel tant redouté était moins difficile que prévu. Il faut simplement l'affronter en trouvant sa vitesse idéale et en s'imposant à coups de klaxon. Suivre le courant, et s'attendre à tout. Prudence rime avec entreprenance. Ce qu'on appelle "prendre des risques" en France, c'est de l'amateurisme ici. A l'inverse, être trop prudent en cédant sans arrêt le passage revient à réellement prendre des risques. S'arrêter pour laisser passer un piéton est juste suicidaire. A chacun d'anticiper pour esquiver convenablement (mais surtout au piéton de nous éviter). De toute façon, vu la vitesse à laquelle ça roule en ville, chacun à le temps de réagir dans les temps.
L'autoroute entre Jaipur et Pushkar est relativement bien tenue. Trois voies et une large bande d'arrêt d'urgence à gauche. Le problème c'est qu'elle incite certains flemmards, surtout des deux-roues mais parfois des voitures, des tracteurs ou encore des camions, à rouler en sens inverse. La circulation était bonne, voire même excellente à la seconde où j'ai quitté Jaipur. Pas dense du tout. Plus de poids lourds que de voitures. Comme ils restent sur la voie de droite, on peut les doubler sans craindre d'avoir une voiture au cul. La visibilité est bonne. On peut tracer, mais pas à plus de 8Okm/h (en théorie).
Un premier arrêt dans un mcdo sur le bord de la route. Juste le temps d'un coca. La route n'était franchement pas passionante. J'étais (beaucoup) plus rapide que la moyenne des deux-roues et des poids lourds, limités à 60km/h hors aglomération. Sachant que les deux roues ont en moyenne trois personnes sans casques, ou transportent une centaine de kilos de sacs... tant mieux pour eux. Seuls quelques rares chars à dromadaire ou des gigantesques "camions mongolfières" rendaient le trajet un peu intéressant.
Trop de lecture sans images n'est jamais bon
Environ quatre heures de route, en comptant les pauses très nombreuses. Le sac n'était pas trop lourd mais finissait par peser. D'abord sur les fesses et le dos. Après quelques minutes un peu en arrière, c'était surtout les fesses, puis, en avant, le dos. Il faut choisir ce qu'on veut sacrifier en premier.
A cinq minutes de Pushkar, les dos d'âne (jamais signalisés) étaient présent en masse. L'un deux m'a surpris au dernier moment et contraint à un dérapage improvisé. Résultat, en l'absence de visière sur mon casque : du sable dans les yeux, un arrêt en urgence sur le bord de la route et un renversement de la moto à l'arrêt. J'arrivais tout juste à la soulever sous le regard médusé des locaux. L'accroche, aussi bien de la moto que de mon entrée en ville, n'était pas très réussie. Je suis prévenu.
La visière... Je ne pensais pas qu'elle était si importante. Je peux difficilement rester derrière un camion sans être aveuglé. Un moment, chose assez désagréable, je me suis mangé une abeille en pleine face.
La "cité blanche", vieille ville de Pushkar
Plus j'approchais de Pushkar, plus je voyais des véhicules dans ce genre, remplis de pelerins en turban
Cette petite ville toute blanche dont le nom signifie "étang aux lotus" est sacrée pour les hindous. Selon le routard, y venir une fois dans sa vie vaut 100 pèlerinages n'importe où ailleurs. J'ai quelques petites rues très commerçantes et touristiques, le bazar principal en somme, pour arriver dans ma guesthouse à l'ambiance traditionnelle et au patron amical.
Prix : 200 roupies, autant que la taxe pour un retrait d'argent
Nouveaux record pour une chambre. Sur son balcon à la vue panoramique, j'ai dégusté un riz blanc fade à souhait, accompagné de son coca-cola, avant un repos forcé de quelques heures.
Au coucher du soleil, je me dirige vers le lac sacré du centre ville
Autour, entre des escaliers et de nombreux temple, il y a une route piétonne très calme, à l'abri des klaxons de la vieille ville. Il faut se déchausser, et les photos sont interdites dans la majeure partie du quartier. Tout autour de ce lac, des chants, tambours et bains rituels censés purifier le corps et l'âme, voire guérir des maladies. Ces derniers sont égalemement interdits de photo. Généralement, c'est le cas de tout ce qui touche à la religion. Les temples sont photographiables, mais pas les idoles ni les rituels. Au temple de Brahma, (un des seuls au monde au nom de cette divinité), on trouve des gens qui veulent te mettre des pétales de fleur dans les mains. "C'est gratuit tkt". Leur plan : te les faire jeter puis t'imposer une donation pouvant aller jusqu'à 1000 roupies (environ 26000€). Sans doute l'arnaque la plus connue de la ville. En plus d'avoir été prévenu, je l'avais déjà lu plusieurs fois. Ils s'imaginaient vraiment que j'allais tomber dedans ?
Par contre, je me suis laissé tatoué le bras au henné (askon m'a dit) par deux mademoiselles, l'une plus charmante que l'autre.
Sunset point
Pushkar, c'est le repère des hippies de toute l'Inde. La plupart yogatent en face du lac ou sur des marches menant à un temple. Les autres tambourinent ou discutent.
La vache bouffe-tout tapant la pose
Il y a des vaches qui mangent tout ce qu'elles trouvent, mais surtout ce qu'on leur donne. Même les emballages en alu. Ca fait un peu mal au coeur à voir. La nuit tombée, ambiance feu de camp et encens. Je suis tombé sur un groupe d'enfants tout sale qui voulait que je leur achète du lait... Ca fait un peu mal au coeur aussi. Des chiots plus petits que mon avant-bras qui jouaient avec le lacet de ma chaussure. La mère est arrivée pour les faire têter, tous sauf l'avorton du groupe, noir et sale... Vous avez compris.
Photo de groupe
Le lendemain, j'avais prévu de me lever tôt afin de voir le lever du soleil depuis un temple sur la montagne à quelques kilomètres de la ville, accessible en téléphérique. Gros suspense...
Commentaires
-
- 1. Pap Le 06/02/2018
Je n avais encore jamais vu un coucher de soleil comme le violet. Chapoto mon yo
Ajouter un commentaire