22/02 - Nouvel an à Chengdu - Les trésors culturels du Sichuan
- Par cpt-tibo
- Le 10/03/2018
- Dans Sichuan & Chongqing
- 2 commentaires
CHENGDU, SICHUAN, CHINE
22/02
Opera Street
En ce matin du 22 février, je me suis posé une question existentielle. Pourquoi est-ce que Huawei, le géant chinois de la téléphonie, fourni ses smartphone avec l'attirail Android au complet, alors que tous les services Google sont bloqués en Chine ? Fini Google Map, Youtube ou Facebook. C'était bien la peine d'avoir un téléphone local. Je l'avais pourtant prévu, avec mes deux VPN différents, mais le serveur le plus proche, basé à Hong-Kong, est incapable de passer à travers le célèbre "great firewall" bloquant la majorité de mes sites favoris.
Je suis complètement bloqué sur mon téléphone, car je n'ai que Chrome, et le Play Store ne fonctionne évidemment pas. J'en profite donc pour signaler à tous ceux qui essayeraient de me joindre ce mois ci que je ne suis disponible que par mail pour l'instant (thibaut@festinmail.fr). Même créer un Wechat, avec l'aide de ma maman, était un vrai casse-tête chinois. On refera une tentative de VPN dans le Yunnan et à Pékin, plus à l'est (J'ai réussi une fois depuis). Il paraît que Google va bientôt revenir en Chine, mais pas pour internet.
Aujourd'hui, excursion à l'ouest du centre ville. Un fried rice au poulet en guise de petit déjeuner, puis métro jusqu'à Tonghuimen, et son quartier "traditionnel".
Dragon Town Old Street
Un canular d'architecture historique qui regorge de surprises. Deux rues parallèles aux maisons traditionnelles toutes neuves, pour un nouveau bain de foule. Des mimes, danseurs, artistes et mannequins (et même curreurs d'oreilles) faisaient la joie des visiteurs. Je me suis arrêté manger dans un self, m'épargnant une fois de plus le "risque" et la difficulté de commander à l'aveugle.
Qingyang
Ensemble de temple et siège de l'association taoiste du Sichuan. J'adore le style de ses moines et idoles, cheveux et moustaches longues, à l'image des samouraïs. Ils inspirent le calme et la sagesse.
Stand de tanyuan
En la quittant, je suis tombé sur un stand de "tanyuan", délicieuses boulettes enrobées d'une sauce onctueuse, qu'un artisan faisait jongler avant de les faire rebondir avec précision jusqu'à un grand bac rempli de chapelure sucrée.
J'en ai repris trois fois, plus pour le goût que la prestation.
Musée du Sichuan
Une salle entière est dédiée aux travaux et à l'histoire du célèbre peintre local Zhang Daqian. Il copia plus de 250 fresques au cours de sa vie, qu'il préféra donner malgré les fortes sommes proposées. Suivent des salles de reliques de bronze, porcelaine, textiles, textiles, bijoux que j'ai un peu survolées pour me concentrer sur les tableaux et les calligraphies.
Chaumière de Du Fu
Espace vert aménagé en nombreux jardins zens, pavillons traditionnels renfermant des musées, boutiques pagodes et temples. Du Fu est l'un des poètes les plus célèbres de Chine, amoureux des choses simples et pauvres. Notre bon vieux Jacques Chirac leur a fait l'honneur d'une visite, qu'ils ont immortalisé dans le musée principal.
Une journée bien chargée, qui n'est toujours pas terminée, puisque je vais assister à une représentation au théâtre de Kinjiang, monument de la culture sichuanaise. Avant cela, j'avais presque dû harceler mes trois réceptionnistes pour la réservation des places, qui s'est faite au dernier moment. La veille, elles avaient oublié, ne me laissant que le dernier spectacle du jour à 22h. Et moi, je me suis finalement décidé à tester le fameux hot pot seulement trente minutes avant mon rendez-vous.
Quand j'ai enfin trouvé un restaurant (ils ne manquaient pas) qui ne "parlait pas chinois", il me restait à peine quinze minutes. Quatre m'avaient, pour des raisons qui m'échappent encore, recalé ou du moins fait comprendre que c'était mort. Leur timidité de parler anglais est surprenante. Parfois, je sentais que certains se débrouillaient, mais, par peur de perdre la face peut-être, ils faisaient tous un blocage à la seconde où je leur demandais de répéter ou de m'en dire plus.
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Hot pot
Mon resto de "fondue sichuanaise" était particulièrement luxueux. Par chance, des images accompagnaient le menu et je pouvais copier mes voisins. On commande une marmite (yuanyang), qui se divise en deux compartiments, avec le bouillon blanc au centre, non épicé, et le rouge autour, très épicé. Ne reste plus qu'à faire bouillir la viande et les légumes grâce aux baguettes. Pour ma part, tout faire tomber et récupérer tant bien que mal dans la marmite. Résultat : quinze euros pour m'arracher la bouche en quelques minutes. La facture était la plus pimentée, et j'ai dû courir pour arriver, au lieu du rendez-vous à l'heure du début du spectacle.
Cet "opéra chinois" mélange les genres, pendant que des serveurs s'assurent que les tasses de thé sur les petites tables rondes ne sont jamais vides. On est passé d'un concert de musique traditionnelle, avec des danseurs habillés et maquillés à l'excès, à un spectacle comique et acrobatique basé sur la dispute d'un couple de vieux. Un humour populaire exagéré qui avait l'air de fonctionner. Personnellement, j'ai largement préféré les ombres chinoises, plus adapté à mon niveau de compréhension. Deux mains dont la dextérité offre un répertoire inépuisable d'animaux et de situations contemplatives, comiques, romantiques et même tragiques.
Mention spéciale au joueur de "huanmian" et à son souffle prodigieux. Il a rapidement laissé tombé ses trompettes pour nous offrir une démonstration de la puissance et du répertoire de ses cordes vocales. L'un des plus grands spécialistes du pays paraît-il. Des numéros d'acrobaties, de marionnettes et de contorsion s'enchaînent pour finir sur des illusionnistes effectuant des changements de masques aussi rapides que l'éclair. En plus, l'annonceuse des numéros s'adressait en anglais pour ma seule personne, même si j'avais l'impression d'avoir à peine le quart des explications.
Wuhouci Street
Ce furent trois jours sans rencontrer, croiser, ni même apercevoir un seul non asiatique. J'avoue, je me suis parfois senti un peu seul, mais c'était plus à cause du sentiment d'écrasement des marées humaines et des buildings (et de l'absence d'internet). J'ai beaucoup trop dépensé. Heureusement qu'une diète financière est à venir.
A la base, je devais travailler dans une ferme à l'ouest de Chengdu. L'hôte m'avait bien prévenu que mon arrivée risquait d'être décalée de quelques jours, à cause des fêtes. Cependant, après une semaine sans réponse, j'ai décidé de prendre mon destin en main en faisant des demandes de dernière minute. Succès immédiat. Visiblement, ce n'est pas la saison idéale pour les étrangers, en raison des transports et des hébergements pris d'assaut par ses habitants, qui voyagent énormément à cette période de l'année. Du coup, les hôtes qui se foutent pas mal du nouvel an ont moultes places à revendre, et j'ai trouvé la mienne, chez Yang, qui m'attend dans deux jours.
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Commentaires
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- 1. Pap Le 12/03/2018
Un vrai talent de futur grand reporter. Si tu reprends des études, tu sais lesquelles ... -
- 2. Quentin Le 10/03/2018
Intéressant, t'arrive vraiment à capturer l'image aux moments clés et c'est toujours sympa de voir comment tu interprète les phénomènes sociaux-culturels des pays que tu visite
Article sur l'exode urbain chinois pendant le nouvel an
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