Articles de cpt-tibo
-
04/05 - 05/05 - Autour du Lac Yamanaka : l'éblouissant Mont Fuji
- Par cpt-tibo
- Le 25/06/2018
- Dans Mont Fuji
- 0 commentaire
MATSUMOTO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
04/05
Le long du Lac YamanakaFujisan, "lieu sacré et source d'inspiration artistique" (UNESCO), est probablement la plus belle chose que nous ayons vue au Japon. Il faut le voir pour comprendre l'importance de sa symbolique artistique et religieuse. Son profil symétrique exceptionnel a inspiré grand nombre d'artiste, le plus connu étant La Grande Vague de Kanagawa, planche n°1 des "Trente-six vues du mont Fuji". Point culminant du Japon à 3776 mètres d'altitude, le Mt Fuji est un volcan considéré comme actif qu'il est possible de gravir quelques mois dans l'année. A environ trente kilomètres de ce dernier, nous nous rendons à Yamanakako. On ne va pas le gravir mais profiter tranquillement des vues et des activités du scénique Lac Yamanaka.
This is FujisanMais avant, retour au Mcdo de Matsumoto où nous avions dormi la semaine dernière. Mégane a écrit notre destination en katakana (un caractère correspond à une syllabe), l’un des trois alphabets japonais, sur une feuille double. J'ai complété en recopiant les kanji (autre alphabet) de la ville. Nous avons marché 2km jusqu'à la Nagano Expressway. Les filles se sont arrêtées devant un conveniance store tandis que Khalid et moi avons continué jusqu'à un péage. Il leur a fallu un quart d'heure pour se faire transporter. Petit coucou et rendez-vous à Tokyo au passage. Pleins d'espoir, on se disait qu'il nous faudrait, comme elles, peu de temps...
Grand sourire pour compenser l'inquiétude provoquée par le masque anti-pollutionNous avons plus de chances qu'une voiture s'arrête, nous disait Terumi san, en attirant l'attention sur nous. Après une heure à lever le pouce et à brandir une pancarte à tour de rôle, nous n'hésitions plus à danser ou à taper des poses "Kawai" (mignonnes en japonais). Khalid a même fait des pompes. Sans succès, mais voir les sourires amusés de certains était déjà une satisfaction. Beaucoup de japonais s'excusaient en passant, on pouvait le lire sur leurs lèvres ou ils faisaient un signe de la main.
On garde le moralAu bout de deux heures, deux voitures s'étaient arrêtées : un vieux qui n'avait pas trop l'air de savoir où il allait et une voiture pleine avec deux voyageuses qui faisaient aussi du stop. On se demande toujours pourquoi ils se sont arrêtés ceux là... Alors que nous avions choisi de franchir le péage, un agent nous a recommandés un endroit où il disait avoir vu des gens faire du stop. C'était celui où Mégane et Angélina avaient été prises en quinze minutes. Retour à la case départ. Nous avons mis des chansons françaises et perdu le peu d'inhibition qu'il nous restait.
On l'a fait !Quand soudain, après trois heures de stop, une voiture s'arrête et son chauffeur nous invite à monter. Kensho et son pote, tous les deux 23 ans, allaient à Yamanakako et nous ont déposés en face de notre guesthouse. Le trajet a duré trois heures de plus. C'était notre première sur les routes japonaises (prends ça le Shinkansen !). Le Mont Fuji, grandiose, est apparu comme un mirage à 5O km de notre destination. Au dernier jour de la Golden Week, prendre un bus aurait sans doute été compliqué. A la fin dans les bouchons, nous nous sommes tous les deux endormis, preuve qu'on se sentait vraiment en confiance.
YAMANAKAKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
YamanakakoNous voilà à Yamanakako, village de plaisance qui s'étend le long du Lac Yamanaka, le plus grand des "Fujigoko", les cinq lacs bordant le Mont Fuji. C'est aussi l'un des plus grands lacs de Japon à une altitude de presque 1000m. On y vient pour faire des activités autour du lac, (l’onsen est réputé) tout en profitant de la vue Mont Fuji, à une trentaine de kilomètres, et ses paysages environnants.
Guesthouse MurabitoHôtels et "situation géographique de luxe" oblige, le train de vie est plus élevé que dans le reste du pays. Nos lits en dortoirs à la Guesthouse Murabito n'étaient pas donnés. Keisuke, le propriétaire, nous a présenté chaque détail, recoin, aspect de la guesthouse, pour un interminable check-in. L'accueil était exceptionnel mais un peu long. S'il s'agit de l'un des hébergements les plus chers de mon voyage, il se classe aussi parmi les meilleurs. On se sentait comme à la maison dans ce cocon confortable et coloré à l'atmosphère de voyage. Marino, la femme de Keisuke, a fait un tour du monde en 2015 et affiche fièrement ses photos. Les toilettes sont presque un peu trop sophistiquées. C'est sa maison familiale qu'ils ont retapée l'année dernière. Leur anglais est excellent et ils débordaient de conseils pour les "photos spots" et les trucs à faires autour de Fujisan.
Nous avons assisté à une rare scène de reproduction des chaussons au soleil sur la terrasseLe soir, nous privilégions enfin le restaurant au lieu du 7 Eleven. L'austérité était toujours en vigueur, mais il faut savoir vivre de temps en temps. Des ramens pour moi, un fried rice pour Khalid.
05/05
Le grand et scénique lac Yamanaka attendait avec impatience qu'on l'explore. Nous nous sommes renseignés sur les pédalos puis les bateaux à moteur, tous les deux au prix exorbitant. Nous avons opté, comme je le voulais, Khalid était un peu déçu, pour des vélos.
Le Mt Fuji est clairement à la hauteur de sa réputationIrréaliste, il est là : magistral, fier, éternel... ("Dur, ferme, franc, fier, fort, hardcore, Jusqu'à la mort"). Sous un temps magnifique, nous avons pris notre temps pour faire le tour du lac.
La première partie, le long des hôtels et des restaurants, n'est pas la plus intéressante car on est sur une route avec beaucoup de circulation où le Mont est masquéOn n'a pas le droit de rouler côte à côte, ce que nous ne savions pas encore.
Arbres en fleurs, pavillon, lac, Mont Fuji, ciel bleu... tout est là !
A partir de ce point, la ballade était juste renversanteOn attrape la piste cyclable et on avance le regard braqué sur Fujisan, le souffle coupé. Nous avons essayé de louer des jet ski mais il fallait une licence.
Grâce à la réaction cutanée provoquée par ses piqures de guêpes, Khalid a dû porter des bandages qui lui ont permis de développer son chakra et de franchir des cours d'eau tel un ninja
Flyboard sur le lac
Trop de "photos spot"Avant la fin, nous avons laissé les vélos au pied d'un escalier pour une colline qui aurait pu nous donner un autre point de vue. Malheureusement nous étions en plein milieu d'un bois, donc pas de panorama.
Petit temple shinto près de la guesthouse
Fujisan au coucher du soleilAu coucher du soleil, je suis revenu au "sunset point". Photographiquement parlant, ce n'est pas l'endroit optimal pour se coucher, mais les couleurs sont sympas.
Good night FujisanJ'ai demandé des conseils de réglage à un japonais qui avait le même Pentax que moi. Il paraît que le lever de soleil est encore plus majestueux, mais il fallait être debout à 5h du matin pour le vérifier.
-
29/04 - 04/05 - Satisfying people : Repas chaleureux et pas trop épicés - Ogurayama farm [4]
- Par cpt-tibo
- Le 15/06/2018
- Dans Azumino
- 0 commentaire
AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Des français et des MatsumuraLes repas étaient loin d'être formels. Nous n'avons pas souvent mangé tous ensemble, à cause des activités extra scolaires des enfants, du shopping de Terumi san ou du travail laborieux d'Akio san. Un soir, on chantait à tue-tête "I Will Always Love You" à cause de la vidéo "vine" du mec faisant du play-bac sur Youtube. Même Terumi san, cinquante ans, s'amusait comme une gamine. J'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi chaleureux. Certains moments où nous parlions entre nous, Terumi san était là pour faire la transition. Elle s'intéressait beaucoup à nos vies et, contrairement à son mari, répondait avec plaisir à nos questions. Telle mère telle fille, Wara était curieuse mais ne parlait pas anglais ou presque. L'aîné que nous croyions réservé était, vidéo à l'appui, celui qui a chanté Joyeux anniversaire en français avec le plus d'entrain, pour une ami d'Angélina. Ils rentraient tard, mangeaient puis faisaient leurs devoirs pendant plus d'une heure sans se plaindre. Towa nous a appris quelques mots en langage des signes. Certains dîners étaient vraiment délectables.
Vidéo du séjour d'un ancien volontaire à Ogurayama
Un soir, nous discutions de notre passion pour la culture japonaise, des mangas et de l’animation japonaise en particulier : les Studio Ghibli, One Piece, Naruto, Dragon Ball, l'Attaque des Titans, Pokémon, Conan, Olive & Tom... Oui, nous leur avons parlé d'Olive et Tom, traduction française de Captain Tsubasa, en version originale. Honte à nous. Toute le monde était mort de rire, surtout lorsqu'Akio san a pris sa tête dans ses mains en répétant "OLIVE ! WHYYYYY ???".
Towa, Angélina et MéganeDeux jours plus tard, Terumi san voulait garder de nous un souvenir vidéo. Nous avons choisi de rebondir sur cet épisode hilarant en chantant le générique d'Olive & Tom en version française (que je ne connaissais pas du tout pour ma part). Le fils aîné a sorti un montage vidéo instantané. Aujourd'hui, nous prions pour que la vidéo n'atterrisse pas sur la chaîne de Towa et ses 200 abonnés, étoile montante de Youtube.
Dans le salonExcepté les okonomiyakis, ce ne sont pas les meilleurs repas que nous ayons magné au Japon. Cependant, les quantités étaient une fois de plus au rendez-vous. C'est ainsi que j'ai rapidement été fiché comme le dalleux de service, surtout après mes sept okonomiyakis. Mon palais, paraît-il, n'inspirait pas la confiance de Mégane après une information soi-disant fausse sur la teneur en épices d'un plat. Le piquant, parait-il bis, donne du goût.
Cette explication scientifique de Food Wars, un manga à la pointe de la gastronomie, prouve bien que le piment n'apporte pas un goût, mais une sensation de brûlure. Comme le dit Soma : "Ca fait mal, c'est ça ?". Ceux qui veulent aller plus loin apprendront que bien maîtrisée, le piment est une arme redoutable car elle sécrète de l'adrénaline et de la bêta endorphine, ce qui rend accro. Voici simplement ma petite vengeance personnelle d'un débat pimenté. Les japonais ne mangent pas trop épicé, car je pense qu'ils mangent bien...
Matsumoto depuis l’onsen
Temps pas topAprès manger, nous discutions dehors assis sur des cageots de pomme, avec des bières, avant de faire une partie de Kem's ou de regarder l'Attaque des Titans les derniers soirs, grâce au disque dur des filles. Les bières, nous sommes allés les chercher au 7 Eleven avec Khalid, à deux kilomètres en vélo. Ce simple aller-retour descente montée a suffi à nous courbaturer.
Fin du désherbage le premier jour
Quelque part à AzuminoMalheureusement, on ne pouvait pas rester plus de cinq jours à la ferme. Nous sommes un peu restés sur notre faim. Ce fut un séjour court mais cool, surtout grâce à nos potes françaises et à cette belle famille unie. Si je devais le résumer en un mot, je dirais satisfying. Terumi san nous a fait un câlin d'adieu, tandis qu'Akio san nous a balancé vite fait un Goodbye après nous avoir déposés à la gare.
Angélina et Mégane sont parties à Fujinomiya. Autour du Mont Fuji, nous avions réservé deux nuits à Yamanakako, en face l'un des cinq grands lacs. Par équipe de deux, nous ferons du stop pour s'y rendre.
-
29/04 - 04/05 - Satisfying life - L'essentiel : Cuisine française et Onsen - Ogurayama farm [3]
- Par cpt-tibo
- Le 15/06/2018
- Dans Azumino
- 0 commentaire
AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nos hôtes espéraient de l'aide pour le dîner, mais nos temps libres étaient trop courts, tout comme nos nuits. En plus du travail dans les champs, les serres ou sur les arbres, nous faisions la vaisselle après les repas et chacun avait une tâche de nettoyage de la maison après le petit déjeuner. En raison d'un réveil à 6h45 et de journées de parfois plus de 6h de travail, nous préférions sortir au onsen, au 7 Eleven, sortir le chien, ou tout simplement se reposer, sans culpabiliser.
Leur chien, Rio, nous faisait de la peine avec son air abattuIls le laissaient attaché toute la journée autour de sa niche, à la disposition de qui voulait bien le promener. Nous avions à peine une demi-heure de repos après le déjeuner, ce qui était un peu frustrant.
Nous avons quand même cuisiné un plat, comme le souhaitaient nos hôtes. Au menu : aubergines farcies, purée de pommes de terre et de carottes, patates sautées et crumble. Les tomates trop chères en cette saison nous ont rabattu sur cet ingrédient jusque là quasiment inconnu pour nous. Le temps que tout le monde se lave, nous avons commencé à cuisiner un peu tard.
Purée et cuisson des légumesLa préparation des deux farces au porc et au poulet et le temps de cuisson des aubergines nous ont fait dépasser les délais imposés. Pendant ce temps, la volontaire japonaise s'en allait rendre visite à ses parents à Fukushima. Elle était triste de ne pas pouvoir goûter notre sublime cuisine. A un Akio san à l'appétit et l'impatience grandissante, nous lui avons subtilement répondu que le repas serait prêt dans quinze minutes, en sachant pertinemment qu'il nous faudrait le double.
On n’a pas fait semblantNous étions sceptiques quant au résultat. Les aubergines étaient cramées à l'extérieur, à peine cuites à l'intérieur et imbibées d'huile, mais étrangement très bonnes. La farce de poulet et le crumble était excellents.
CrumbleTowa, le garçon de huit ans, qui avait l'une des plus grosses portions, a fini son assiette. Ils n'ont pas apprécié la purée, peut-être un peu fade pour des palais japonais. De toute façon, quel que soit le résultat, nous étions certains d'être complimentés.
Hello onsenCe furent quatre jours de travail sans congé, ce qui était sans importance grâce au onsen (==> bain public dont l'eau vient d'une source thermale) à deux pas de la ferme. Pas de congé donc, mais un repos de guerrier. A mon sens l'expérience japonaise la plus authentique, dans un lieu essentiel pour comprendre la culture et les relations sociales particulières du pays. Le Japon dans toute sa splendeur.
Ojiisan (grand-père) indique le chemin de l’onsen MuroyamaNous y sommes allés deux fois, la première sans Khalid. L’onsen, Muroyama, domine une colline à quelques centaines de mètres de la ferme. C'est aussi un hôtel. Il est extrêmement bien entretenu, presque luxueux.
On commence par se laver sur des tabourets dans des espaces séparés par des cloisons (Il n'est pas d'usage de frotter le dos de ses voisins) - Onsen Yunomori à SingapourLa nudité est de rigueur. On peut porter sa serviette entre les bassins mais pas dans ceux-ci. Les japonais ont une petite serviette qui leur sert parfois de cache-sexe en sortant du bassin. Mais, on s'en rend vite compte, ils n'ont aucun problème avec la nudité. Au contraire, ils considèrent qu'elle permet la "socialisation nue" : mieux se connaître notamment grâce à l'ambiance détendue. Si nous pouvions difficilement rester plus de quelques minutes dans un bassin, elles suffisaient à se décontracter. Il y a deux bassins intérieurs et extérieurs, un jacuzzi et un sauna à côté d'un bassin d'eau froide.
Le bassin à l'extérieur offre une vue magnifique de la ville de Matsumoto - Fine View Muroyama, KayakOn le préfère aussi pour la fraîcheur qu'il offre au haut du corps. Le reste est dans une eau à 42°C, ce qui n'est rien par rapport au sauna. Après seulement cinq minutes dedans, je ne pensais pas que l'eau froide serait si satisfaisante.
Pour les occidentaux que nous sommes, l'expérience était un peu stressante au départ. J'étais seul la première fois. L’onsen était presque vide à 21h, donc silencieux. La deuxième fois vers 17h, il y avait peut-être cinquante personnes. Pour un lieu destiné à la détente, sensé s'écarter de l'agitation de la vie quotidienne, il y avait un certain bruit (auquel nous participions). Dans le sauna, nous nous sommes rendu compte que parler gênait les gens. Malgré tout ça, nous avons trouvé ce passage à nu totalement immersif et relaxant. Et pour ceux qui se posent la question : non, l’onsen n'était pas mixte.
Vue sur Matsumoto en fin de journée
Clou du spectacle après la vue, on descend la colline en toboggan !A l'arrivée, on n'est plus qu'à cinq minutes de ma ferme à pieds. Il y avait un parc de jeux que nous aurions rêvé avoir près de chez nous quinze ans plus tôt.
Azumino au coucher du soleil -
29/04 - 04/05 - Satisfying work : Tranchées, poiriers, palettes - Ogurayama farm [2]
- Par cpt-tibo
- Le 14/06/2018
- Dans Azumino
- 0 commentaire
AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nous étions à Ogurayama pendant la Golden Week, une série de jours fériés (jour de la constitution, de la nature puis des enfants) constituant une semaine de vacances nationales. Autrement dit, du 28 avril au 6 mai, pas la meilleure période pour voyager au Japon. Pour ceux qui vivent chez l'habitant, cela peut présenter des avantages.
Au lieu d'aller à l'école, les enfants ont donné un coup de main pour désherber avec nous le champ d'un ami indonésien (ou rentrant d'un voyage en Indonésie)
Trois heures durant, nous l'avons ratissé de long en large
"Tea time" habituel vers 10h pour se détendre un peuEn échange de notre aide, leurs amis leur ont donné des plants d'oignons.
Retour à la fermeL'après-midi, après une pause déjeuner beaucoup trop courte, nous avons creusé des tranchées pour les planter. Akio san labourait des allées au tracteur qu'il fallait creuser avant de planter les oignons. Nos tranchées n'étaient pas très droites. Nous le savions tous, mais Akio san a mis du temps avant de nous dire de recommencer : "C'est bien mais... non en fait"... Il nous a regardés en souriant et a pris son meilleur élan avant d'éclater d'un rire de façade. C'est un homme dynamique qui dégage une certaine chaleur, mais pas à toute épreuve. Nous l'avons parfois trouvé impatient dans la communication. D'un autre côté, c'est un bosseur qui ne ménage pas son temps de travail et ses efforts.
Pas trop mal je trouveDe mon côté, j'ai inventé une nouvelle technique agricole en voulant tracer une ligne avec mon pied, justement afin de rester droit. La terre était si meuble que je pouvais creuser la tranchée avec, pas sans forcer sur ma jambe. Ce creusage au pied était épuisant mais trois fois plus rapide qu'à la bêche. Akio san m'a regardé pendant longtemps sans rien dire... avant d'approuver la technique. Youhou ! En y repensant, j'étais comme le héros d'un shonen (manga pour les jeunes) apprenant de ses erreurs. Grâce à mon sens du détail, j'ai inventé une technique novatrice qui m'a permis de mener à bien ma mission. Gambate !
Auprès de mon arbre...Le travail avait beau être répétitif, il restait satisfying. Je me sentais utile, même pendant les deux jours passés dans le champ de poiriers. Akio san nous a expliqué qu'une branche de poirier ne peut supporter qu'une seule poire. En période de fin de fleuraison, le travail consistait donc, par équipe de deux, un arbre et une branche après l'autre, équipé d'une échelle, plein de bonne volonté mais au bout de trois heures c'est vite relou, à éliminer les bourgeons pour n'en laisser qu'un par branche. Une heure et demie par arbre peut-être. Nous étions avec deux travailleuses qui étaient un peu plus productives que nous. La tâche, psychologique, était de plus en plus rude. Elle demandait beaucoup de patience pour ne pas arracher toute la branche. Mon échelle n'était pas toujours stable. Nos ongles sont restés noirs pendant des jours. La musique aidait beaucoup à la fin.
Le soir, c'est ce que je voyais quand je fermais les yeux
Intérim volontaireLe dernier jour, nous étions soulagés de pouvoir travailler autour de la ferme. Le matin, il s'agissait de désherber puis d'aplatir un terrain avant de déposer des palettes puis des cageots de bois de chauffage. Khalid s'est fait piquer par une guêpe dont la piqure s'est transformée quelques jours plus tard en une plaque rouge sur son bras.
Les filles travaillaient dans la serre à côté
Ensuite, Akio san m'a embarqué dans son petit camion (le même que Festivland) pour transporter des cageots vides puis ramener des sacs de fertilisant, pendant que Khalid nettoyait les cageots sales au Karcher.
Sur un terrain à dix minutes, vaste champs d'engrais à base de riz, nous avons chargé des sacs de riz.La terre grouillait de Kabuto : les gros vers blancs de Koh Lanta. Les poules en raffolent et ce sont de bons fertilsants pour la terre.
On comprend mieux d'où vient le Pokémon -
29/04 - 04/05 - Satisfying arrival : Les Matsumura, les volontaires, la ferme - Ogurayama Farm [1]
- Par cpt-tibo
- Le 14/06/2018
- Dans Azumino
- 0 commentaire
AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Située au cœur des montagnes japonaises, Matsumoto, proche de Nagano, est connue pour héberger le "château noir du corbeau", trésor national du pays et de l'UNESCO, le château japonais le plus représenté. Attirant n'est-ce pas ?... On ne s'y arrêtera pas.
Matsumoto StationNous y sommes arrivés à 6h du matin. Il faisait froid et nous étions épuisés. Nous nous sommes écroulés sur les bancs du premier Macdo de la gare centrale. Une serveuse s'est excusée pour me dire de ne pas dormir ici... à deux reprises. "Sumimasen", mais ça n'a pas suffit. Vers midi, nous nous sommes tranquillement mis en route vers Azumino. Nous avions rendez-vous à 17h à la gare de Hitoichiba, en périphérie de Matsumoto. J'ai appelé Akio san depuis l'unique cabine téléphonique de cette petite gare. Il m'a dit qu'il arrivait tout de suite avant de rectifier qu'on ne changerait rien au plan de base.
Nous avons donc pris une bière dans l'échoppe du village...
Puis fais une sieste dans le parc près des stades de tennisLe village était calme, ses montagnes des Alpes du Nord, au loin, imposantes. A notre retour à la gare, deux françaises, Mégane et Angélina, attendaient. Parisiennes et aides-soignantes, elles avaient travaillé trois mois dans une usine de légumes à Osaka grâce à un visa vacances travail leur permettant de rester un an au Japon. Pour nous, c'était une rencontre providentielle : deux compatriotes sympathiques, drôles, charmantes et parlant un peu japonais. Dans ce village complètement à l'écart du tourisme, nous avons tous immédiatement compris ce que nous faisions là.
Khalid, moi, Angélina, Mégane et une volontaire japonaiseQuelques minutes plus tard, Akio Matsumura, un petit bonhomme à lunettes, est arrivé à bord de sa grande voiture familiale. Nous l'avons trouvé dynamique et aimable au premier abord, bien qu'un peu distant. Il faut dire que son anglais n'est pas excellent. A la ferme d'Ogurayama, il nous a fait visiter les lieux : la maison familiale et la maison d'invités, toutes deux sur le bord d'une petite route privée, entre serres et exploitations agricoles. Nous dormions dans des chambres spacieuses, au-dessus des cageots de pomme. Les Matsumura se couchant assez tôt, c'était agréable d'avoir sa maison personnelle.
Maison d'invités - Champ d'oignons, onsen sur la collineUne autre volontaire est revenue tard de l’onsen ce soir-là. C'est une japonaise d'une quarantaine d'années qui parle français grâce à un séjour de huit ans en Normandie. Déjà là depuis trois mois, on avait le sentiment qu'elle faisait partie de leur famille. Elle se couchait plus tard que nous et se levait avant.
Dans la maison d'invitésNous avons donné les contrats Wwoof à Akio san, qui nous a présenté le programme puis demandé de répondre à trois questions : Pourquoi faire du volontariat ? Pourquoi spécialement ici ? Pourquoi au Japon ?
L'exercice, très formel, n’était pas sans tension. Il nous a transportés dans une salle de classe, où nous attendions avec impatience la fin de l'interrogation d'Akio sensei. Khalid a gagné des points grâce à un subtil exercice de style, en comparant tout simplement le Japon au paradis (j'exagère à peine). Angélina et Mégane ont gagné plus de points encore. Leur certaine maîtrise du japonais était très appréciée par l'examinateur. Il y a tellement d'hôtes sur Wwoof Japan que nous sommes tous restés honnêtes quant à notre venue à Ogurayama. Autant l'avouer, nous cherchions un hôte dans les montagnes entre Kyoto et Tokyo, et ce fut un des premiers remplissant ces critères. Premier test passé avec succès. Akio san nous a lâchés comme des gamins dans la cour de récré.
Les Matsumura et leurs volontaires après dînerLa famille Matsumura est d'une spontanéité et d'une hospitalité sans pareille. Nous sommes tombés sous le charme de la bienveillance de Terumi san, au sourire apaisant ; de la légèreté de Wara, collégienne de 14 ans, au naturel rayonnant ; de l'énergie de Towa, sans conditions, un garçon de huit ans prit de passion pour les origamis, le langage des signes et les compilations Youtube ; et du calme de l'aîné, 16 ans, future star du foot.
Ils possèdent huit exploitations, toutes accessibles à moins de quinze minutes en voiture
Champ d'oignons
Verger de poiriersCe sont principalement des arbres fruitiers : pommiers, poiriers et pêchers. Il y a aussi des carottes, des tomates et des oignons en serre et à l'extérieur, et tout le matériel qu'on peut trouver dans une ferme moderne. Leur business n'est pas entièrement biologique et ils emploient des saisonniers notamment pour le tri des pommes et le "déflorage" des poires. Ce n'est pas ma première ferme, mais la première où mes hôtes y travaillent à plein temps et dont les produits représentent leur unique activité.