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  • 24/04 - 25/04 - KYOTO - Des singes et des bambous : Arashiyama

    KYOTO, JAPON
    24/04


    Soren Inn Kyoto
    Shoren In

    L'ancienne capitale impériale nipponne. Un nom qui attire notre imaginaire sur le Japon traditionnel par excellence : les milles temples, sanctuaires et jardins. Bordée de collines en périphérie, c'est là que se trouvent les principaux points d'intérêts, ainsi que la foule. Sans doute l'endroit où nous avons le plus entendu parler la langue de Ribéry. C'est amusant quand on sait que Kyoto a signé un pacte d'amitié avec Paris en 1958. Nous avons apprécié ses attractions, mais pas forcément son centre-ville. Le temps n'était pas au rendez-vous les premiers jours, tout comme notre budget. Je pense que nous avions trop d'attente quant à l'aspect général de la ville, qui s'est avérée très classique. 

     

    Shinkansen   Shinkansen
    Depuis le Shinkansen entre Hiroshima et Kyoto

    A Hiroshima, quelques minutes avant le check-out, nous réalisons qu'il serait intéressant de se renseigner sur les bus avant de se mettre en route pour la gare. Les bus étant tous complets, le Shinkansen a été ravi de nous déposer une fois de plus jusqu'à notre destination. Nous avons entrepris la marche retour de trois kilomètres sous la pluie, jusqu'à la gare. Je n'étais pas rassuré quant aux tableaux dans mon sac, mais la protection a bien fait son travail.

     

    350   Wasabi hostel kyoto
    Wasabi Hostel, salle commune

    Les transports japonais ont troué notre budget. Ce Shinkansen nous a coûté près de 75€. A Kyoto, il pleuvait toujours. Le bus nous a déposés juste en face de notre guesthouse : Wasabi Hostel, une toute petite maison d'hôtes traditionnelle à l'intérieur très typique et joli, mais un peu réchauffée. Il s'agit d'une chaîne d’hôtels, ici à l'unique dortoir très étroit, où tous les équipements, sauf les boissons, sont payants. Un établissement assez représentatif de la ville : tape à l'œil mais peu pratique, "tourist made" en somme. En plus, il y avait un couvre-feu à 1h du matin. A la question "Que se passe-t-il si nous rentrons après une heure du matin", le réceptionniste nous a répondu de rentrer après six heures, s'il-vous-plaît.

     

    Wasabi hostel kyoto   Wasabi hostel kyoto
    Wasabi Hostel, dortoir

    Malgré tout, le gars était sûr. Traumatisés par le déficit budgétaire du double Shinkansen, nous avons immédiatement préparé notre départ vers Matsumoto. Dans cinq jours, notre prochain et dernier volontariat sera dans une ferme. Les bus directs pour s'y rendre étant complets, il nous a organisé un itinéraire en réservant nos places directement auprès du chauffeur de bus, qui devait nous déposer à Nagano, après quoi un JR (train régional) relie Matsumoto en moins d'une heure. Le bus roulait de nuit ce qui nous évitait en plus de réserver un établissement à 50€.

     

    kyoto

     

    kyoto
    Kyoto

    En vrai, nous avons fait une petite dépression financière, qui a peut-être biaisé la perception de notre séjour à Kyoto. Pour survivre, Khalid attendait un virement sur son compte. De mon côté, je me suis rendu compte que je ne tiendrais pas deux semaines de plus en continuant à vivre comme ça. Les restaurants se sont transformés en "Conveniance store", autrement dit en 7 Eleven, Family Mart ou Lawson, ces chaînes d'épicerie à grand succès où l'on trouve repas instantanés, chips, boissons, magazines, distributeur d'argent... Il y en a au moins un dans chaque village et à chaque coin de rue dans les grandes villes. Nous avons priorisé la marche (c'était déjà le cas avant) et les destinations touristiques gratuites.


    25/04


    Arashiyama kyoto
    En route pour Arashiyama

    L'auberge était au milieu de tout, mais proche de rien. Ainsi, nous avons marché des kilomètres jusqu'au quartier d'Arashiyama, autrefois lieu de promenade de la cour impériale.

     

    togetsukyo bridge kyoto   togetsukyo bridge kyoto
    Pont Togetsukyo

    Autour du célèbre pont Togetsukyo que semble traverse une rivière amazonienne, on trouve le Japon touristique comme on l'aime : des rues commerçantes et des boutiques de souvenir.

     

    monkey park kyoto

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    Parc des singes d'Iwatayama

     

    monkey park kyoto   monkey park kyoto

    Après une courte randonnée, nous arrivons sur une plateforme au sommet d'une colline où se trouvent une centaine de macaques en liberté. On ne peut ni les toucher, ni s'en approcher, ni les viser avec un appareil photo, ni même les regarder dans les yeux, pour ne pas les provoquer. C'est vrai qu'un macaque a voulu m'agresser. 

     

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    Nous avons été sortis d'un espace dans lequel des jeunes japonais dessinaient les macaques pour "la recherche".

     

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    Comme au zoo, on peut les nourrir en allant dans une cage qu'ils grimpent à l'affut des pommes et des cacahuètes... Attraction très prisée mais très peu pour nous.

     

    monkey park kyoto

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    La vue sur Kyoto est intéressante

     

    togetsukyo bridge kyoto   monkey park kyoto
    Autour du pont Togetsukyo

    Retour au pont qui "traverse la lune" pour rejoindre la Bambouseraie d'Arashiyama.

     

    Arashiyama kyoto bamboo

    Arashiyama kyoto bamboo   Arashiyama kyoto bamboo
    Bambouseraie d'Arashiyama

    Sur 500m, un chemin, étroit au vu des visiteurs, traverse cette forêt de bambous géants. Elle reste belle et impressionnante, bien plus que sur les photos. A ce propos, ma grande taille était un atout majeur pour prendre des photos à bras levés afin d'éviter la foule. Car foule il y avait.

     

    Arashiyama kyoto bamboo   Arashiyama kyoto bamboo
    Bambouseraie d'Arashiyama

    Selon une croyance japonaise, le bambou est un symbole de force car il permet de repousser les mauvais esprits. C'est dommage qu'il y ait autant de noms gravés dessus. 

     

    festival kyoto   festival kyoto
    Fin d'un festival

    Nous avons pris un premier bus qui nous a emmenés à l'opposé de notre guesthouse. A environ 8km de celle-ci, nous n'avions plus la motivation de rentrer à pieds. Le deuxième bus nous a bien rapprochés. Ce jour-là, nous avions vu l'affiche d'un festival pas loin. J'ai convaincu Khalid de m'accompagner. Sous un temps pluvieux, nous y sommes passés pour voir les derniers exposants remballer. 

     

    katana kyoto   katana kyoto
    "Magasin d'armes et d'équipements traditionnels"

    Au pays des samouraïs, les katanas sous fascinaient. Ils sont d'une élégance remarquable, en particulier dans ce magasin, en face de notre guesthouse. Ici, les prix grimpaient jusqu'à plusieurs centaines de milliers de yens (milliers d'euros). Khalid a longtemps hésité à en ramener un. Quand on sait ce qui est arrivé à notre troisième valise, pas de regrets.

    Puis Khalid a pété ses lunettes. Il a passé les dernières semaines à moitié aveugle, mais pas trop.

  • 22/04 - Le poids de l'histoire à Hiroshima : Parc du Mémorial de la Paix

    HIROSHIMA, JAPON
    22/04

     

    Hiroshima
    Quartier d'Honkawacho, Hiroshima

    Tristement célèbre pour avoir été en 1945 la cible d'un bombardement nucléaire avec Nagasaki, la ville d'Hiroshima est aujourd'hui un symbole de la paix. Elle est blanche, verte et traversée par de larges avenues tranquilles. Malgré son million d'habitants, la circulation semblait toujours excellente. Il y fait vraiment bon vivre. On peinait à s'imaginer l'horreur d'il y a un peu plus de 70 ans, mais le musée nous a mis une claque. C'est notre grande ville japonaise préférée, pour sa beauté, sa tranquillité et le poids de son histoire. 

     

    Peace Memorial Hiroshima

    Peace Memorial Hiroshima
    Le long du Parc du Mémorial de la Paix, devant le planétarium

    Si voyager au Japon coûte cher, c'est avant tout à cause du prix démentiel des transports, et particulièrement du train à grande vitesse. A Fukuoka, nous pouvions soit attendre le prochain bus quatre heures, et payer environ 30€, soit prendre le Shinkansen, le "train avion" comme on l'appelle, pour environ 60€. Nous n'avions prévu que deux jours à Hiroshima, donc nous avons opté pour la deuxième solution. Il y a des Shinkansen reliant les grandes villes japonaises toutes les dix minutes environ. Il est cher, mais c'est le prix à payer pour un service de cette qualité. Ici, oubliez les retards. Vous pouvez compter sur sa fiabilité, son confort, sa propreté et sa sécurité. Il y a une smoking room et un employé circulant avec un chariot de snacks comme dans le Poudlard Express. Imaginez un RER tout confort (coutant vingt fois plus cher) reliant Paris à Le Mans en une heure...

     

    Hiroshima
    A la sortie de la gare centrale

    Nous avons marché trois kilomètres jusqu'à notre auberge. Bordée de pistes cyclables, la route longeait la grande rivière Ota et le Parc du Mémorial de la Paix, sous un temps radieux.

     

    Okonomiyaki hiroshima
    Restaurant d'okonomiyakis

    Les délicieux sushis de Minako san enroulés dans des feuilles de bananier ne nous ont pas suffis comme déjeuner. Nous sommes donc partis pour un restaurant d'okonomiyaki, les omelettes japonaises, Hiroshima style. Contrairement à celles d'Osaka (ou de Minako san) où tous les ingrédients sont mélangés ensemble, celles d'Hiroshima sont disposées en couches d'ingrédients que le client peut choisir, avec pour base des nouilles udon ou soba. Elles étaient bonnes, mais n'arrivaient pas à a cheville de Minako san. Minako san. Minako san.

     

    Football field hiroshima

    Red bird hiroshima

    Direction le Parc du Mémorial de la Paix, situé à l'épicentre de l'explosion de la bombe atomique.

     

    Hiroshima jo castle

    Hiroshima jo castle   Hiroshima jo castle
    Hiroshima-jo

    Au nord du parc, nous avons commencé par voir le "château de la carpe". Il est entouré d'un parc et de douves avec des tortues. Entièrement rasé par la bombe atomique, il a été reconstruit en 1958.

     

    Peace Memorial Hiroshima
    Il y a quelques temples et des boutiques de souvenir autour

     

    Genbaku Dome

    Genbaku Dome
    Dôme de Genbaku

    Le Dôme de Genbaku est le symbole selon l'UNESCO de "l’espoir d’une paix perpétuelle et l’abolition définitive de toutes les armes nucléaires sur la Terre ». A seulement 160m de l'épicentre, cette ancienne préfecture est le bâtiment ayant le mieux résisté à la bombe. Il s'agit, raconte la plaque, de l'édifice qui a fait échouer la dévastation atomique. La municipalité a donc fait le choix de le laisser en l'état pour "laisser une empreinte éternelle".

     

    Mobilized students hiroshima
    Tour Commémorative des Etudiants Mobilisés

     

    Red bird hiroshima
    Red Bird

    En face du Dôme de Genbaku, Red Bird vient du nom de la revue : Akai Tori (l'oiseau rouge) pour enfant de Miekichi Suzuki. Il est connu comme étant le "père de la littérature pour enfants". Bien qu'il n'ait pas de lien direct avec bombe atomique, la plaque indique que le monument, érigé à sa mémoire en 1964, est un symbole de la reconstruction d'Hiroshima et un espoir pour la paix mondiale.


    Peace children hiroshima   children peace hiroshima
    Monument de la Paix des Enfants

    Il commémore Sadako Sasaki et les milliers d'enfants victimes du bombardement. Chaque jour, des milliers de grues en papier sont déposées autour. Sadako Sasaki était une fillette âgée de 2 ans lors du bombardement. Elle développa une leucémie qui la tua à l'âge de douze ans. Elle avait entreprit de plier 1000 grues en papier, ce qui, selon une légende, permet de voir son souhait exaucé.

     

    bell peace hiroshima
    Cloche de la Paix. On peut la faire sonner.

     

    Fire peace hiroshima
    Flamme de la Paix

    Elle symbolise la lutte contre le nucléaire militaire. Elle brûlera "jusqu'à ce que toute forme d'arme nucléaire soit éradiquée".

     

    Cenotaph peace hiroshima

    Cenotaph peace hiroshima   Cenotaph peace hiroshima
    Cénotaphe du parc de la Paix

    Il constitue un axe avec la Flamme de la Paix et le dôme de Genbaku.

     

    Peace museum hiroshim

    Nous avons fini par une visite rapide du Musée du Mémorial de la Paix, un peu avant sa fermeture. L'ambiance était pesante. Nous avons ressenti tout le poids de l'horreur de la bombe atomique.

     

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Une reproduction en 3D de l'explosion de la bombe donne une idée des dégâts occasionnés

     

    Peace museum hiroshima

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Les premières salles sont dédiées à l'histoire, celle de la ville, avant et pendant la guerre, le développement de la bombe A par les Etats-Unis et leur décision de l'utiliser sur Hiroshima, la reconstruction et les conditions de vie des personnes ayant survécu à l’explosion : les "hibakusha" ou irradiés.  On trouve ensuite beaucoup d'explications techniques sur les radiations, leurs effets sur les hommes et l'environnement. Enfin, le musée parle du développement des arsenaux nucléaires à travers le monde, appelle régulièrement à leur abolition, insistant sur leur menace pour la planète.

     

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Dans la dernière salle dédiée aux enfants victimes, une femme avait les larmes aux yeux et sanglotait. Une autre soupirait, les mains derrière sa tête. Les messages d'adieu des enfants ayant réussi à rentrer chez eux juste après la catastrophe sont affichés près de leurs affaires personnelles : uniformes, vélos, jouets... Des photos de certaines victimes brûlées ou irradiées sont exposées sans filtre.

     

    Peace museum hiroshima
    Montre qui s'est arrêtée à l'heure de l'explosion : 8h15

     

    Hiroshima
    Ciel "irradieux" pour confirmer l'ambiance

    Le soir, j'ai bousculé un mec et fait tomber son téléphone, il s'est excusé et incliné au moins cinq fois. J'ai l'impression que j'aurais dû en faire plus.

     

    Hiroshima
    Faites l'amour pas la guerre

  • 19/03 - 20/03 - Filouterie autour de la Place Tian'anmen

    19/03


    Jinbao street
    Jinbao Street

    De nombreux choix de palais, temples et parcs (l'un va toujours avec l'autre) s'offraient encore à moi, comme le Palais d'Eté ou le Temple des Lamas (rien à voir avec l'animal). J'aurais bien fait le palais d'Eté, mais... eh, c'est l'hiver. J'improvisais chaque jour en me basant sur les points d'intérêt et leurs descriptions affichées dans l'auberge. Les conseils du staff étaient utiles, mais je n'avais vraiment pas préparé grand chose. Ce jour là, je considérais avoir eu ma dose de temples et de palais au moins pour la vie.


    Jingshan pavillon
    Pavillon de Jingshan Park

    Un parc au nord de la Cité Interdite, à deux stations de métro, offrait un point de vue digne d'intérêt. Il ne coûte que 2 yuans et permet d'accéder à un pavillon sur une petite colline.

     
    Jingshan park forbidden city    350

    Jingshan park    Jingshan park
    La Cité est beaucoup plus impressionnante vue d'en haut


    Jingshan park forbidden city
    Forbidden picture


    Jingshan park forbidden city    Jingshan park forbidden city
    Brouillard ou pollution, la couche n'est pas si importante dans tous les cas. On y respire beaucoup mieux qu'il y a quelques années

    En quittant le parc, je me suis fait avoir par un... je ne sais même pas comment appeler ça... un chariot éléctrique ?? J'étais de bonne humeur, les entourloupages que j'avais pu subir auparavant me semblaient loin. Je ne disais pas non à une réconciliation avec ce genre de transporteur. Par sécurité, j'avais fait répété trois fois au chauffeur "3 yuans" comme prix de la course jusqu'à la Place Tiananmen. Tout devait bien se passer.


    scroc
    Charette de l'enfer

    Il m'a lâché après cinq minutes de conduite dangereuse dans des petites rues. Je lui ai donné les trois yuans comme convenu, mais son air condescendant m'a fait immédiatement comprendre mon erreur. J'ai fait celui qui n'a pas compris, lui rappellant qu'on s'était mis d'accord. C'est alors qu'il a commencé à taper sa crise. Avec sa voix qui déviait, on aurait dit un gamin qui faisait un caprice. Excédé mais résigné, je lui ai accordé (J'ai bien dû l'insulter au passage) ses 30 yuans. Comme je n'avais pas le change, je lui ai donné un billet de 100 yuans, et ce carambouilleur m'a donné des billets russes en échange... La simple évoquation de "police" l'a fait réaliser qu'il s'était évidemment trompé de devise... Mais tout cela n'était qu'une partie d'une plus grande diversion. Je pensais qu'il prenait un raccourci en serpentant dans ces petites ruelles, mais il m'a déposé à deux rues de l'endroit où il m'avait prit. On a fait le tour du pâté de maisons. Lui était à l'écart des nombreux policiers des avenues. Et moi, j'étais toujours à 15 minutes de la Place Tianamen. Ainsi me suis fais-je escamoter comme un amateur.


    Tian'anmen
    Place Tiananmen, Monument aux Héros

    La Place Tiananmen semble être bloquée de manière permanente. On peut accéder à ses avenues parallèles, voir de loin de Monument aux Héros, mais pas se tenir dessus. La concentration des forces de l'ordre, d'agents de sécurité en tout genre, de motos, voitures et fourgons militaires est impressionnante. 


    Tian'anmen
    Véhicule coiffé du toit de la Cité Interdite

    On dirait presque qu'ils ont installé un camp militaire sur la place. Pour circuler autour, il fallait repasser par les contrôles de sécurité de la Cité Interdite, beaucoup plus rapides qu'en fin de matinée, peut-être car cette dernière est fermée le lundi.


    Tian'anmen flag
    Descente du drapeau

    Je suis arrivé autour de la place au coucher du soleil, pendant que tout le monde était rassemblé devant la Cité Interdite et filmait la descente du drapeau du Monument aux Héros.


    Tian'anmen flag    Tian'anmen flag
    Marée de smartphones

    Puis, on ne change pas les bonnes habitudes, direction la Rue Qianmen pour un dîner et un café presque aussi cher que le repas.


    Qianmen Street
    Qianmen Street


    20/03

     

    Le périple du jour - il en faut pour toutes les sensibilités - consistait à récupérer mon billet du Transibérien pour la Mongolie. L'adresse n'était pas évidente à trouver car il s'agissait du contact à Pékin de l'agence des trains russes, dans un bureau d'une agence mongolienne au 10e étage d'un immeuble. A l'est de la capitale, cette quête m'a conduit dans un quartier de hautes tours, centres commerciaux, grands magasins et hôtels prestigieux. 


    Ritan Avenue
    Ritan Avenue

    Pour mon dernier jour en Chine, j'ai traîné autour de Ritan avenue et du quartier russe. Je n'ai pas réussi à conserver les 150 yuans que je mettais de côté pour le "roasted duck" du dîner. Manger, boire, debout, assis, tel fut le programme de l'après-midi, autour d'un parc, de cafés et de restaurants russes. J'ai fini par un bol de rice noodles au boeuf gargantuesque dans un petit resto devant l'auberge.


    Jinbao street
    Jinbao Street

    La veille du train, j'avais croisé Sarkozy dans la rue, puis l'avais suivi discrètement pour le prendre en photo. J'étais sûr, en voyant son air suspect, qu'il s'était échappé de sa garde à vue. Peut-être était-ce un rêve prémonitoire. C'est un canadien qui m'a apprit la nouvelle. Le mec a 25 ans et enseigne à Pékin depuis déjà trois ans. Selon lui, prof d'anglais ici est le job le plus facile du monde. On les embauche à la pelle pour être assistants, mais la plupart d'entre eux ne foutent rien, si ce n'est faire le ménage de temps en temps. Les élèves sont sur leur téléphone à longueur de journée. Trois profs d'anglais se sont succédés dans ma chambre. Beaucoup d'anglais, d'américains, d'allemands, des français à ne plus savoir quoi en faire, des russes, italiens, espagnols...


    Qianmen Street
    Qianmen Street

    C'est la fin de mon séjour en Chine. Un mois bien chargé de l'ouest au nord est, des vieilles villes à la gigantesque capitale, en passant par un séjour au calme à la campagne, d'autres moins reposants dans des métropoles colossales, un trekking, une ballade en scooter, un spectacle grandiose... Je considère le pays bien en avance par rapport à nous sur certains points : transports, infrastructurs, organisation, bien que je n'ai vu qu'un seul visage de Pékin et des villes du Sichuan et du Yunnan. Je ne suis pas mécontent de quitter d'autres aspects moins attrayants relatifs aux habitants. Un mois m'a suffit. Maintenant, il me tarde de retrouver le calme et la sincérité des endroits plus reculés.


    Place à la Mongolie. Khalid et moi nous rejoignons le 22 mars chez notre hôte à Oulan Bator, la capitale. Mais avant, je prends le transibérien pour un voyage de 28h à travers les espaces infinis mongols.


    Chinese food
    Ce qui va le plus me manquer en Chine

  • 06/03 - 08-03 - Lijiang et le folklore de sa vieille ville, prenante et prisée

    Dragon Black Pool Lijiang
    Black Dragon Pool à Lijiang

    Yunnan. Le Far West chinois, frontalier du Vietnam et du Laos au sud, du Mynamar à l'ouest, sous les montagnes du Tibet au nord, je l'attendais avec impatience. Entre montagnes, fleuves, gorges, rizières et architecture traditionnelle, m'y voila enfin ! Dans cette immense région aux cultures et paysages infinies, tempérée toute l'année en raison de son altitude. Littéralement : au "Sud des Nuages", la province est globalement paysanne et assez pauvre, ce qui ne l'empêche pas d'être TRES touristique grâce à ses atouts cités plus tôt. Y voyager hors saison m'a sans doute permit de profiter davantage de ses villes et de ses merveilles naturelles, à commencer par Lijiang, tout à l'ouest du plateau du Yunnan : sa vieille ville et les Gorges du Saut du Tigre.


    LIJIANG, YUNNAN, CHINE
    06/03 - 08-03


    Elephant Hill Lijiang
    Lijiang depuis Elephant Hill

    A la gare de Lijiang, je ne savais plus où ni quand la journée avait commencée. Le coup de froid à la sortie du train m'a fait réaliser que la ville, à 2400m, est assez haute en altitude. Il était six heures et le premier bus passait dans une heure et demie, à quinze kilomètres de vieux quartier où était mon auberge. Comme d'habitude, je ne savais pas exactement où allait me déposer le bus. Lorsque j'arrive à plus de trois kilomètres de mon hôtel, je prend généralement un bus local allant dans la bonne direction, puis lorsque mon gps m'indique que je suis assez proche de mon hôtel (ou si je vois qu'il s'éloigne), je descends et fais le reste à pieds. Ensuite, ce que j'économise en transport, je le dépense largement en bouffe.

    Lijiang market
    Marché dans le sud de la vieille ville

    Mon auberge étant au nord, j'ai eu un aperçu de ce quartier si populaire et complètement vide de monde au lever du soleil. Sur des ruelles pavées, j'ai traversé un marché de viande où les commerçants découpaient des porcs entiers. Tandis que les réceptionnistes dormaient encore, certains cafés et restaurants ouvraient tout juste leurs grilles et commençaient à faire cuire des petites galettes (frangipane) et toutes sortes de pâtes sucrées pour le petit déjeuner, attirant de leur odeur les rares touristes matinaux. Je n'étais plus qu'à quelques minutes de mon auberge, mais une galette s'imposait.

    Lijiang Old Town
    Lijiang "à l'aube" pour ses habitants

    En hiver et au printemps, les commerces ouvrent vers 9-10h. Les habitants, qui se couchent tôt, semblent se caler sur le rythme du soleil. Je les soupçonne de faire des nuits très complètes. Lijiang est le foyer des naxis, un groupe ethnique issu du Dongba, une culture et une religion millénaire entre le bouddhisme et le taoïsme. Cette minorité ethnique est très particulière, notamment pour ses traditions anciennes, matriarcales et libertines. La ville est surnommée la "Venise orientale" pour ses 354 ponts qui traversent la vieille ville, d'ailleurs classée toute entière au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Lijiang Old Town
    Rue populaire de la vieille ville

    Oui, les visiteurs, très majoritairement chinois, ont envahi le quartier. J'étais prévenu, donc je profitais tant bien que mal de cette ouverture inespérée, malgré mon état de fatigue. En 1996, l'année précédant le classement à l'UNESCO, un tremblement de terre a détruit une partie de la ville. Tout a été rapidement restauré. Aujourd'hui, l'architecture traditionnelle est présente ici plus que jamais, unique et entourée de montagnes comme le Mont Enneigé du Dragon de Jade, atteignable en téléphérique à 5000m, bouteilles d'oxygène disponibles.

    Garden Inn Lijiang
    Garden Inn

    Je suis resté trois nuits dans cette petite auberge située dans une rue calme pas loin de la porte nord de la vieille ville. Il s'agit, sans conteste, de la meilleure auberge dans laquelle il m'ait été donné de dormir (égalité avec Adventure Hostel de Bangkok). Des rideaux sur les côtés d'un grand lit molletonné, sous lequel un casier assez grand pour faire rentrer mon sac, des toilettes et salle de bain propres avec eau chaude instantanée, une cour belle et relaxante et des réceptionnistes qui m'ont traité comme un roi. Il faut dire que j'étais le seul à occuper le dortoir pendant ces trois jours. Mieux qu'une chambre, j'avais un dortoir. Royal je vous dis.

    Lijiang Old Town
    Depuis l'auberge

    La première chose que j'ai faite en arrivant, qui aurait dû être faite depuis longtemps (dormir mais ça pouvait attendre encore un peu) : laver mon pantalon. Ca faisait un moment qu'il puait, mais depuis Caijiagou... Il sentait carrément le purin. Tant pis s'il délave, me disais-je, parce que là c'est une question de vie ou de mort de honte. Il était 10h et je pensais que j'allais dormir toute la journée.

    Lijiang Old Town
    Place des roues la nuit

    Mais non ! C'est donc en short que je sors dans la vieille ville une fois la nuit tombée. Un peu assommé, mais requinqué et particulièrement content de poser mes affaires pour plus d'une nuit. Il caillait assez, mais sans les montagnes bloquant le grand froid du nord, ça pourrait être pire. J'ai profité des merveilles de la vieille ville brillante de milles feux rouges et dorés, avec des commerces ouverts et des visiteurs réveillés. Entre les canaux, les nombreux commerces et stands de souvenir vendent plus ou moins la même chose, dans un style local : pierres, portes clefs, cartes, bijoux, sacs, portefeuilles... Authentique ou pas, l'effet est là. Les boutiques de vêtements traditionnels ont néanmoins l'air plus authentiques. L'ambiance est également au rendez-vous grâce aux bars et cafés avec leurs chanteurs.

    Lijiang Old Town
    Dongda Street

    Concernant la bouffe, entre fromage de de Yak, gâteaux de durian (pas après ma remise à propre) et les habituels street food de brochettes, bouchées vapeurs, nouilles, etc... le choix s'offrait. Les fast-food américains, qui se sont implantées dans des bâtisses traditionnelles naxies, se fondent parfaitement dans le décor. L'une des spécialités très demandée (et encore plus offerte) est le "flower pastry cake" (gâteau aux fleurs) et toutes ses déclinaisons possibles. C'est juste délicieux. On trouve énormément de boutiques qui ne vendent que de ça, en gros dans des packs, ou en frais à l'unité dans les vitrines : du moins chère et plus courant à la rose jusqu'au potiron, le plus cher et au design le plus travaillé. L'odeur si attirante est largement à la hauteur du goût. J'ai croisé la réceptionniste de mon auberge qui m'a conseillé sur les meilleurs choix possibles.

    Lijiang Old Town
    Vielle ville côté nord

    Ma première (et dernière) folie fut l'achat de 17€ de mangousteen... comme si elles s'étaient jetaient d'elles-même dans le sac plastique. Pour seulement deux ou trois kilos, la balance m'a balancé un 140 yuans agressif. Tout est allé si vite, j'ai à peine hésité, et je ne vous parle même pas de la vitesse à laquelle je les ai saignées.

    Dragon Black Pool Lijiang  Dragon Black Pool Lijiang  Dragon Black Pool Lijiang
    Dragon Black Pool

    Je m'étais organisé un tour des principaux "tourist spot", à des distances à pied raisonnables. Lijiang a - comme beaucoup de grandes villes asiatiques - une colline depuis laquelle on peut profiter d'un panorama de la ville. A l'ouest de la vieille ville, le Parc de l'Etang du Dragon Noir regroupe un lac, des jardins, des temples et le clou du spectacle : la fameuse colline et le chemin Elephant Hill avec sa vue sur la ville. Petit choc à l'entrée : 8O yuans le ticket. 

    Dragon Black Pool Lijiang
    Cette photo, c'est le Yunnan

    Nouveau choc quand en arrivant au départ du chemin de la colline : il faut être au moins quatre pour pouvoir passer. J'ai attendu en vain qu'un groupe se présente. A l'arrivée d'un couple chinois qui est passé sans embrouilles, j'ai compris que la restriction est limitée aux étrangers. Comme si l'entrée du site, gratuite pour eux, ne suffisait pas, ils peuvent également monter quel que soit leur nombre... C'était trop. Désespéré, je lançais un "pleeeeeaaaaase" à la gardienne, mais rien à faire. Elle n'a qu'un seul job, c'était évident qu'elle n'allait pas me laisser passer. Ce n'est pas ça qui va m'arrêter. J'ai mis dix euros principalement pour la colline, donc comment faire pour la voir ?

    Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang
    Depuis la forêt, une partie moins ancienne de Lijiang

    Leur système est un véritable appel à la gruge. Il y a - je m'en suis rendu compte tout de suite après - une forêt entre le lac et la colline. Elle n'est ni bloquée, ni surveillée, ni vraiment difficile, si on suit les traces et qu'on a des bonnes chaussures, mais parfois quand même assez glissante ou pentue. Si le GPS m'indiquait la direction, les derniers cinquante mètres pour rejoindre le chemin étaient complètement improvisés. Je me suis organisé une petite esacalade forestière entre passage de troncs et de rochers ou esquivage de ronces.

    Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang  Elephant Hill Lijiang
    A mi chemin

    Le chemin et ses marches sont beaucoup plus simples. La vue est sympatoche tout le long jusqu'au sommet. Un point sur ma carte, qui indiquait une "tour facile à escalader", était en réalité une tour de télécommunication. Sûrement le coup d'un grimpeur de l'extrême.

    Elephant Hill Lijiang
    Fin d'Elephant Hill

    J'ai continué jusqu'au bout de la colline et sa vue sur les montagnes du nord, notamment l'imposante Yulong. En descendant, je me suis accordé une revanche personnelle en passant un petit coucou à la gardienne. Elle s'en est battue les baguettes.

    Naxis Lijiang
    Naxis

    Lijiang est très chère. Le parcours que je m'étais organisé a été anéanti par l'indécence du prix des sites. Je l'ai quand même fait, mais n'ai vu que les portes qui me faisaient fuir à l'annonce de leurs prix. C'est en fin d'après-midi que Lijiang est la plus animée. Sur une place majeure, des femmes naxis effectuaient ce qui était peut-être une danse traditionnelle. J'ai fait deux cafés puis je suis rentré, avant d'y revenir pour un resto naxi.

    Lijiang Old Town
    Lijiang Old Town

    Dans la categorie bouche a oreille, Workaway est un exemple, je suis bien placé pour en parler. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fais l'éloge du site. Le jour de mon départ pour Dali, après le retour des Gorges du Saut du Tigre (prochain épisode) c'était le tour d'un californien qui traînait dans l'auberge depuis un moment. Celui-là était plus marquant que les autres car le concept sonnait comme une révélation pour cet homme d'une cinquantaine d'années qui voyageait avec son fils. Il était notamment "jaloux" de mon trip en Mongolie. C'est si simple et pourtant si méconnu. En plus, il n'y a pas d'âge pour être volontaire. Je le répète, j'attends toujours mon sponsoring Workaway !