shinkansen

  • 24/04 - 25/04 - KYOTO - Des singes et des bambous : Arashiyama

    KYOTO, JAPON
    24/04


    Soren Inn Kyoto
    Shoren In

    L'ancienne capitale impériale nipponne. Un nom qui attire notre imaginaire sur le Japon traditionnel par excellence : les milles temples, sanctuaires et jardins. Bordée de collines en périphérie, c'est là que se trouvent les principaux points d'intérêts, ainsi que la foule. Sans doute l'endroit où nous avons le plus entendu parler la langue de Ribéry. C'est amusant quand on sait que Kyoto a signé un pacte d'amitié avec Paris en 1958. Nous avons apprécié ses attractions, mais pas forcément son centre-ville. Le temps n'était pas au rendez-vous les premiers jours, tout comme notre budget. Je pense que nous avions trop d'attente quant à l'aspect général de la ville, qui s'est avérée très classique. 

     

    Shinkansen   Shinkansen
    Depuis le Shinkansen entre Hiroshima et Kyoto

    A Hiroshima, quelques minutes avant le check-out, nous réalisons qu'il serait intéressant de se renseigner sur les bus avant de se mettre en route pour la gare. Les bus étant tous complets, le Shinkansen a été ravi de nous déposer une fois de plus jusqu'à notre destination. Nous avons entrepris la marche retour de trois kilomètres sous la pluie, jusqu'à la gare. Je n'étais pas rassuré quant aux tableaux dans mon sac, mais la protection a bien fait son travail.

     

    350   Wasabi hostel kyoto
    Wasabi Hostel, salle commune

    Les transports japonais ont troué notre budget. Ce Shinkansen nous a coûté près de 75€. A Kyoto, il pleuvait toujours. Le bus nous a déposés juste en face de notre guesthouse : Wasabi Hostel, une toute petite maison d'hôtes traditionnelle à l'intérieur très typique et joli, mais un peu réchauffée. Il s'agit d'une chaîne d’hôtels, ici à l'unique dortoir très étroit, où tous les équipements, sauf les boissons, sont payants. Un établissement assez représentatif de la ville : tape à l'œil mais peu pratique, "tourist made" en somme. En plus, il y avait un couvre-feu à 1h du matin. A la question "Que se passe-t-il si nous rentrons après une heure du matin", le réceptionniste nous a répondu de rentrer après six heures, s'il-vous-plaît.

     

    Wasabi hostel kyoto   Wasabi hostel kyoto
    Wasabi Hostel, dortoir

    Malgré tout, le gars était sûr. Traumatisés par le déficit budgétaire du double Shinkansen, nous avons immédiatement préparé notre départ vers Matsumoto. Dans cinq jours, notre prochain et dernier volontariat sera dans une ferme. Les bus directs pour s'y rendre étant complets, il nous a organisé un itinéraire en réservant nos places directement auprès du chauffeur de bus, qui devait nous déposer à Nagano, après quoi un JR (train régional) relie Matsumoto en moins d'une heure. Le bus roulait de nuit ce qui nous évitait en plus de réserver un établissement à 50€.

     

    kyoto

     

    kyoto
    Kyoto

    En vrai, nous avons fait une petite dépression financière, qui a peut-être biaisé la perception de notre séjour à Kyoto. Pour survivre, Khalid attendait un virement sur son compte. De mon côté, je me suis rendu compte que je ne tiendrais pas deux semaines de plus en continuant à vivre comme ça. Les restaurants se sont transformés en "Conveniance store", autrement dit en 7 Eleven, Family Mart ou Lawson, ces chaînes d'épicerie à grand succès où l'on trouve repas instantanés, chips, boissons, magazines, distributeur d'argent... Il y en a au moins un dans chaque village et à chaque coin de rue dans les grandes villes. Nous avons priorisé la marche (c'était déjà le cas avant) et les destinations touristiques gratuites.


    25/04


    Arashiyama kyoto
    En route pour Arashiyama

    L'auberge était au milieu de tout, mais proche de rien. Ainsi, nous avons marché des kilomètres jusqu'au quartier d'Arashiyama, autrefois lieu de promenade de la cour impériale.

     

    togetsukyo bridge kyoto   togetsukyo bridge kyoto
    Pont Togetsukyo

    Autour du célèbre pont Togetsukyo que semble traverse une rivière amazonienne, on trouve le Japon touristique comme on l'aime : des rues commerçantes et des boutiques de souvenir.

     

    monkey park kyoto

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    Parc des singes d'Iwatayama

     

    monkey park kyoto   monkey park kyoto

    Après une courte randonnée, nous arrivons sur une plateforme au sommet d'une colline où se trouvent une centaine de macaques en liberté. On ne peut ni les toucher, ni s'en approcher, ni les viser avec un appareil photo, ni même les regarder dans les yeux, pour ne pas les provoquer. C'est vrai qu'un macaque a voulu m'agresser. 

     

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    Nous avons été sortis d'un espace dans lequel des jeunes japonais dessinaient les macaques pour "la recherche".

     

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    Comme au zoo, on peut les nourrir en allant dans une cage qu'ils grimpent à l'affut des pommes et des cacahuètes... Attraction très prisée mais très peu pour nous.

     

    monkey park kyoto

    monkey park kyoto   monkey park kyoto
    La vue sur Kyoto est intéressante

     

    togetsukyo bridge kyoto   monkey park kyoto
    Autour du pont Togetsukyo

    Retour au pont qui "traverse la lune" pour rejoindre la Bambouseraie d'Arashiyama.

     

    Arashiyama kyoto bamboo

    Arashiyama kyoto bamboo   Arashiyama kyoto bamboo
    Bambouseraie d'Arashiyama

    Sur 500m, un chemin, étroit au vu des visiteurs, traverse cette forêt de bambous géants. Elle reste belle et impressionnante, bien plus que sur les photos. A ce propos, ma grande taille était un atout majeur pour prendre des photos à bras levés afin d'éviter la foule. Car foule il y avait.

     

    Arashiyama kyoto bamboo   Arashiyama kyoto bamboo
    Bambouseraie d'Arashiyama

    Selon une croyance japonaise, le bambou est un symbole de force car il permet de repousser les mauvais esprits. C'est dommage qu'il y ait autant de noms gravés dessus. 

     

    festival kyoto   festival kyoto
    Fin d'un festival

    Nous avons pris un premier bus qui nous a emmenés à l'opposé de notre guesthouse. A environ 8km de celle-ci, nous n'avions plus la motivation de rentrer à pieds. Le deuxième bus nous a bien rapprochés. Ce jour-là, nous avions vu l'affiche d'un festival pas loin. J'ai convaincu Khalid de m'accompagner. Sous un temps pluvieux, nous y sommes passés pour voir les derniers exposants remballer. 

     

    katana kyoto   katana kyoto
    "Magasin d'armes et d'équipements traditionnels"

    Au pays des samouraïs, les katanas sous fascinaient. Ils sont d'une élégance remarquable, en particulier dans ce magasin, en face de notre guesthouse. Ici, les prix grimpaient jusqu'à plusieurs centaines de milliers de yens (milliers d'euros). Khalid a longtemps hésité à en ramener un. Quand on sait ce qui est arrivé à notre troisième valise, pas de regrets.

    Puis Khalid a pété ses lunettes. Il a passé les dernières semaines à moitié aveugle, mais pas trop.

  • 22/04 - Le poids de l'histoire à Hiroshima : Parc du Mémorial de la Paix

    HIROSHIMA, JAPON
    22/04

     

    Hiroshima
    Quartier d'Honkawacho, Hiroshima

    Tristement célèbre pour avoir été en 1945 la cible d'un bombardement nucléaire avec Nagasaki, la ville d'Hiroshima est aujourd'hui un symbole de la paix. Elle est blanche, verte et traversée par de larges avenues tranquilles. Malgré son million d'habitants, la circulation semblait toujours excellente. Il y fait vraiment bon vivre. On peinait à s'imaginer l'horreur d'il y a un peu plus de 70 ans, mais le musée nous a mis une claque. C'est notre grande ville japonaise préférée, pour sa beauté, sa tranquillité et le poids de son histoire. 

     

    Peace Memorial Hiroshima

    Peace Memorial Hiroshima
    Le long du Parc du Mémorial de la Paix, devant le planétarium

    Si voyager au Japon coûte cher, c'est avant tout à cause du prix démentiel des transports, et particulièrement du train à grande vitesse. A Fukuoka, nous pouvions soit attendre le prochain bus quatre heures, et payer environ 30€, soit prendre le Shinkansen, le "train avion" comme on l'appelle, pour environ 60€. Nous n'avions prévu que deux jours à Hiroshima, donc nous avons opté pour la deuxième solution. Il y a des Shinkansen reliant les grandes villes japonaises toutes les dix minutes environ. Il est cher, mais c'est le prix à payer pour un service de cette qualité. Ici, oubliez les retards. Vous pouvez compter sur sa fiabilité, son confort, sa propreté et sa sécurité. Il y a une smoking room et un employé circulant avec un chariot de snacks comme dans le Poudlard Express. Imaginez un RER tout confort (coutant vingt fois plus cher) reliant Paris à Le Mans en une heure...

     

    Hiroshima
    A la sortie de la gare centrale

    Nous avons marché trois kilomètres jusqu'à notre auberge. Bordée de pistes cyclables, la route longeait la grande rivière Ota et le Parc du Mémorial de la Paix, sous un temps radieux.

     

    Okonomiyaki hiroshima
    Restaurant d'okonomiyakis

    Les délicieux sushis de Minako san enroulés dans des feuilles de bananier ne nous ont pas suffis comme déjeuner. Nous sommes donc partis pour un restaurant d'okonomiyaki, les omelettes japonaises, Hiroshima style. Contrairement à celles d'Osaka (ou de Minako san) où tous les ingrédients sont mélangés ensemble, celles d'Hiroshima sont disposées en couches d'ingrédients que le client peut choisir, avec pour base des nouilles udon ou soba. Elles étaient bonnes, mais n'arrivaient pas à a cheville de Minako san. Minako san. Minako san.

     

    Football field hiroshima

    Red bird hiroshima

    Direction le Parc du Mémorial de la Paix, situé à l'épicentre de l'explosion de la bombe atomique.

     

    Hiroshima jo castle

    Hiroshima jo castle   Hiroshima jo castle
    Hiroshima-jo

    Au nord du parc, nous avons commencé par voir le "château de la carpe". Il est entouré d'un parc et de douves avec des tortues. Entièrement rasé par la bombe atomique, il a été reconstruit en 1958.

     

    Peace Memorial Hiroshima
    Il y a quelques temples et des boutiques de souvenir autour

     

    Genbaku Dome

    Genbaku Dome
    Dôme de Genbaku

    Le Dôme de Genbaku est le symbole selon l'UNESCO de "l’espoir d’une paix perpétuelle et l’abolition définitive de toutes les armes nucléaires sur la Terre ». A seulement 160m de l'épicentre, cette ancienne préfecture est le bâtiment ayant le mieux résisté à la bombe. Il s'agit, raconte la plaque, de l'édifice qui a fait échouer la dévastation atomique. La municipalité a donc fait le choix de le laisser en l'état pour "laisser une empreinte éternelle".

     

    Mobilized students hiroshima
    Tour Commémorative des Etudiants Mobilisés

     

    Red bird hiroshima
    Red Bird

    En face du Dôme de Genbaku, Red Bird vient du nom de la revue : Akai Tori (l'oiseau rouge) pour enfant de Miekichi Suzuki. Il est connu comme étant le "père de la littérature pour enfants". Bien qu'il n'ait pas de lien direct avec bombe atomique, la plaque indique que le monument, érigé à sa mémoire en 1964, est un symbole de la reconstruction d'Hiroshima et un espoir pour la paix mondiale.


    Peace children hiroshima   children peace hiroshima
    Monument de la Paix des Enfants

    Il commémore Sadako Sasaki et les milliers d'enfants victimes du bombardement. Chaque jour, des milliers de grues en papier sont déposées autour. Sadako Sasaki était une fillette âgée de 2 ans lors du bombardement. Elle développa une leucémie qui la tua à l'âge de douze ans. Elle avait entreprit de plier 1000 grues en papier, ce qui, selon une légende, permet de voir son souhait exaucé.

     

    bell peace hiroshima
    Cloche de la Paix. On peut la faire sonner.

     

    Fire peace hiroshima
    Flamme de la Paix

    Elle symbolise la lutte contre le nucléaire militaire. Elle brûlera "jusqu'à ce que toute forme d'arme nucléaire soit éradiquée".

     

    Cenotaph peace hiroshima

    Cenotaph peace hiroshima   Cenotaph peace hiroshima
    Cénotaphe du parc de la Paix

    Il constitue un axe avec la Flamme de la Paix et le dôme de Genbaku.

     

    Peace museum hiroshim

    Nous avons fini par une visite rapide du Musée du Mémorial de la Paix, un peu avant sa fermeture. L'ambiance était pesante. Nous avons ressenti tout le poids de l'horreur de la bombe atomique.

     

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Une reproduction en 3D de l'explosion de la bombe donne une idée des dégâts occasionnés

     

    Peace museum hiroshima

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Les premières salles sont dédiées à l'histoire, celle de la ville, avant et pendant la guerre, le développement de la bombe A par les Etats-Unis et leur décision de l'utiliser sur Hiroshima, la reconstruction et les conditions de vie des personnes ayant survécu à l’explosion : les "hibakusha" ou irradiés.  On trouve ensuite beaucoup d'explications techniques sur les radiations, leurs effets sur les hommes et l'environnement. Enfin, le musée parle du développement des arsenaux nucléaires à travers le monde, appelle régulièrement à leur abolition, insistant sur leur menace pour la planète.

     

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Peace museum hiroshima   Peace museum hiroshima

    Dans la dernière salle dédiée aux enfants victimes, une femme avait les larmes aux yeux et sanglotait. Une autre soupirait, les mains derrière sa tête. Les messages d'adieu des enfants ayant réussi à rentrer chez eux juste après la catastrophe sont affichés près de leurs affaires personnelles : uniformes, vélos, jouets... Des photos de certaines victimes brûlées ou irradiées sont exposées sans filtre.

     

    Peace museum hiroshima
    Montre qui s'est arrêtée à l'heure de l'explosion : 8h15

     

    Hiroshima
    Ciel "irradieux" pour confirmer l'ambiance

    Le soir, j'ai bousculé un mec et fait tomber son téléphone, il s'est excusé et incliné au moins cinq fois. J'ai l'impression que j'aurais dû en faire plus.

     

    Hiroshima
    Faites l'amour pas la guerre