trip
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13/05 - 15/05 - Une dernière fois... Fin d'un trip
- Par cpt-tibo
- Le 26/07/2018
- Dans Tokyo
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TOKYO, JAPON
13/05
Après un réveil pas trop tardif, nous sommes allés à Shinjuku pour tester un nouveau burger, le meilleur selon les filles. Il y a tellement de monde par rapport à la taille du restaurant qu'il faut s'inscrire sur une liste d'attente. Nous avons savouré le burger dans un parc. Malgré son prix et sa teneur en poivre, il valait le coup.
Chatty ChattyIl s'agissait ensuite de rejoindre un festival au Parc Yoyogi. Le festival n'existait pas... Finalement, le programme était pour moi le même que ma journée d'avant-hier, avec de la pluie en prime. Le parapluie d'assaut de Khalid a enfin été utile, il faut le lui reconnaître...
Ensuite il y a ceux, comme Mégane et moi, qui n'en ont rien à foutre de la pluie, et c'est très pratique
Retour à la grand arche, aux tonneaux de vins de Bougogne et au mur de décorations, sous la pluie.
Goodbye friendsA la guesthouse, les filles ont préparé leur pancarte de stop pour un autre Wwoof à Shizuoka. Si elles auraient probablement trouvé une voiture sans soucis, pas évident de faire du stop depuis Tokyo, sous la pluie et à une heure tardive... on comprend qu'elles n'aient jamais utilisé leur pancarte. Sayonara ! Leur départ nous a fait un petit vide.
14/05
Demain soir, nous rentrons en France. On ne pouvait pas enlever cette fatalité de nos têtes. C'était notre dernière occasion de d'acheter un maximum de souvenirs. Nous avions acheté une troisième valise spécialement pour cela. C'est une journée où on va dépenser nos sous sans compter, et où le dernier retrait n'est en fait que l'avant dernier.
AkihabaraJe ne trouve pas que cette session shopping otaku ait été une corvée, bien au contraire. C'est toujours cool d'acheter des trucs à la con qu'on kiffe, surtout ici. J'ai acheté des figurines de Zorro, Mikasa, Luffy, un puzzle géant de One Piece, un samouraï en métal, une tapisserie, un masque wtf et une peluche Toad. Khalid a acheté figurines de Kakashi, Sasuke, Tortue Géniale, Minato et d'autres... Tout cela à Akihabara, à une dizaine de minutes à pieds de notre guesthouse, pour rappel. Au départ, ce quartier n'était que le début du plan de base, mais il a largement suffit. Nakano Broadway, Ikebukuro ou Ueno donnaient envie, mais n'étaient pas nécessaires, car la valise était surchargée, et le compte en banque, déchargé... J'aurais pu survivre tout juste sans un virement de mes parents.
De retour à la guesthouse, on pack les bags une dernière fois, puis on déprime, donc on boit. Nous avons rencontré d'autres français. C'était un peu l'heure du bilan où l'on se racontait nos meilleurs moments.
On se regarde dans le miroir et on réalise tout ce qu'on a parcouru...Après quelques bières, nous sommes retournées à Akihabara. La salle de jeux était malheureusement fermée, comme Shuju nous l'avait dit.
15/05
Le vol était tardif, mais on n'a pas entreprit pas grand-chose. Dernier réveil, dernier café sans sucre, dernier Coco Curry, dernier "ftg avec tes derniers de tes morts"... C'est vrai que j'abusais un peu sur l'expression, mais c'était plus fort que moi. Je deviens toujours nostalgique dans des moments pareils. Sous un soleil de plomb, nous avons dit adieu au Japon (avant notre retour) avant de nous diriger vers la gare, chargés comme des mulets avec nos trois valises, deux sacs à dos, sac de couchage...
JR de TokyoC'est véritablement dans le compartiment vide du JR que nous avons réalisé que le voyage était fini. Un grand moment d'émotion. Le trajet de plus d'une heure en train offrait des vues magnifiques de la campagne de la périphérie de Tokyo, avant l'aéroport de Narita. Arrivés à Tokyo la semaine dernière sous un temps maussade, la capitale a finalement changé d'avis, son temps radieux semblait vouloir nous dire : "restez les gars".
T'inquiètes... Un jour on reviendra !
Fin du trip
Escale à Shangai avant 12h de vol jusqu'à ParisC'est la fin d'une aventure, mais sûrement pas la dernière. Quel chemin parcouru !
Je n'oublierais jamais ces milles rencontres, paysages et saveurs. Merci à tous mes hôtes : Harsh, Maki, Yang, Mama, Minako san, Terumi san à l'hospitalité sans pareille, qui m'ont permis de découvrir des cultures différentes. Merci à Khalid, qui m'a accompagné dans la deuxième partie du voyage. Merci à toutes mes rencontres plus ou moins éphémères qui ont rendu ce périple plus palpitant.
Merci à tous mes lecteurs qui ont partagé avec moi ce voyage inoubliable.
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03/04 - Coup de froid sur la route d'Ulaanbaatar : notre Road Trip éclair
- Par cpt-tibo
- Le 25/04/2018
- Dans Oulan-Bator
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ULAANBAATAR, MONGOLIA
03/04
L'unique preuve de notre essaiC'est le grand jour. Nous avons d'abord pris un bus jusqu'à l'aéroport, puis un taxi.
Quel lamentable taxi ! Ici comme presque partout en Asie, le prix se fixe avant la course. On s'était mit d'accord sur 4000 tugriks (un peu plus d'un euro), le prix local pour un trajet d'une distance de quatre kilomètres. Le chauffeur a fait très fort en sortant du mauvais côté de l'aéroport, dans la direction opposée de Cheke Tours, l'agence de location des motos. Il nous avait dit qu'il connaissait, nous étions sur son terrain, j'y croyais encore... Après 10km dans la mauvaise direction et une tentative de dépôt au milieu de nulle part, je lui ai passé mon GPS. Le résultat fut, en plus d'être dangereux, complètement désastreux. Ce piètre chauffeur a essayé de couper sur des routes en terre cabossées sans quitter les yeux de mon téléphone, toujours (un peu moins cela dit), dans la mauvaise direction. J'ai dû le guider vers la route principale pour les dix derniers kilomètres. Et comme attendu, il a osé nous demandé 40 000 tugriks, soit dix fois plus. Alors qu'il s'excitait avec une voix tremblante, Khalid le regardait interloqué, pendant que je lui disait ses quatre vérités et le menaçait d'appeler la police. Il a finalement gagné cinq fois moins qu'il espérait, mais cinq fois plus que le prix de base. Avant de claquer la portière direction le road trip, ses "Nooo, nooo, noooo !!" résonnaient dans nos têtes.
La petite agence Cheke Tours est gérée par deux français : un ancien légionnaire et un jeune expatrié depuis cinq ans. Ils organisent des tours en haute saison notamment avec "Vintage Ride", un site qui m'avait servi pour l'organisation de l'itinéraire. Notre manque d'expérience ne les gênaient pas plus que cela. Sans nous demander notre permis de conduire, ils nous ont briefé en détails, que ce soit pour la conduite, les règles, la mécanique ou l'itinéraire. Après le contrat, les papiers, le paiement, nous nous sommes entraînés devant l'agence. Khalid apprenait vite. Il avait déjà conduit des scooters en France mais jamais de semi-automatique. Je me suis rapidement fait aux petites différences de la Mustang chinoise par rapport à la Pulsar indienne. La station service à 200m était notre premier objectif.
Les premiers kilomètres se sont déroulés sans contretemps, bien qu'il était déjà midi et Karakorum, notre première étape, se situait à plus de 300km... Nous n'avons même pas fait 25km ! Un vent glacial nous frappait de toute ses forces. Sans visière, le visage n'était pas le pire. C'était les mains ! J'avais des gants en cuir achetés la ville. Khalid : une paire de sous gants et des North Face légers. Complètement inutiles ! Ce n'était pas tant le froid que le vent qui nous a immédiatement calmés.
Après une vingtaine de minutes de souffrance, j'ai donc signalé une pause dans une épicerie, à un Khalid qui était aussi soulagé que moi de s'arrêter. La douleur, elle, ne s'arrêtait pas. Le froid s'était inséré dans nos doigts et ne voulait pas relâcher son emprise. Il déchirait nos os jusqu'à un stade de douleur que nous avons découvert. Sous mes cinq couches de vêtements archi serrés, je commençais à me sentir mal. Nous sommes restés un bon quart d'heure près du radiateur de l'épicerie, jurant, comme les Québécois, que l'on se moquerait bien des "vagues de froid" en France. La décision fut directe et unanime qu'il fallait rendre les motos aujourd'hui, sous peine de perdre quelques doigts.
J'ai donné mes gants en cuir à Khalid pour sortir mes gants de ski. Ce n'était pas beaucoup plus efficace. Malgré la bonne visibilité des routes, le comportement des voitures, des bus et des camions était très dur à anticiper. J'ai fait face à trois situations dangereuses, dont l'une sur un rond-point était de ma faute. Quelques kilomètres en Mongolie m'ont semblé plus difficiles qu'un millier en Inde. Il faut dire aussi que nous n'étions pas dans les meilleurs conditions physiques. Nous nous sommes arrêtés dans un restaurant à cinq kilomètres de l'agence pour tomber sur les gérants de Cheke Tour. Nous les avions appelé à l'épicerie et ils se sont montrés très compréhensifs (je pense que l'un des deux a du gagner son pari). A l'agence, ils nous ont rendu quatre jours de paiement, en se moquant gentiment de nous. "Putain déjà ? Vous êtes trop rapides les gars !". On s'en foutait, le froid nous avait traumatisés. Tout ce qu'on voulait, c'était trouver un lit chaud et ne pas penser à ce road trip avorté en moins d'une heure. Je leur ai dit rendez vous en été.
L'un des gérants, un mongol taxi à mi-temps nous a déposés gratuitement jusqu'à notre guesthouse en nous conseillant sur les choses à faire à UB. Erik nous avait prêté les clefs pour notre retour prévu dans cinq jours. J'ai annulé la réservation du homestay de Karakorum juste à temps, puis j'ai prévenu Erik sur WhatsApp, qui m'a répondu : "Pas de problème, restez aussi longtemps que vous voulez". A cinq euros la nuit, on va pas se gêner.
Morale de l'histoire : les coups de bol viennent après les sales coups.
Dans le post précédant : après le vol du téléphone, le flic sympa qui nous a déposé dans notre guesthouse à 1h du matin, vraiment pas évidente à trouver, avant de donner un coup de fil à Erik, pour apprendre qu'il fallait qu'on attende 1h, sans quoi nous serions partis je ne sais où. Suite au manque d'offres de motos en cette saison (pour des raisons que l'on comprend mieux maintenant) et à la difficulté de trouver des hébergements sûrs en chemin, Erik nous a donné un bon coup de main. Enfin, la satisfaction de se faire rembourser puis conduire tranquillement à notre point de départ après le coup de froid de l'hiver et l'échec du road trip.
Une semaine plus tard, on avait perdu le vent et gagné 10°C. Le road trip aurait largement été réalisable, et sûrement très appréciable. Place au coup de blues.