Annapurna
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18/02 - 20/02 - Derniers jours au Népal - Expériences plus ou moins locales
- Par cpt-tibo
- Le 07/03/2018
- Dans Annapurna
- 2 commentaires
POKHARA, NEPAL
18/02 - 19/02Accaparé que j'étais à flâner dans les cafés le long du lac de Pokhara, je n'ai pas grand chose à raconter de mes trois dernier jours dans ce pays si accueillant. Mais vous me connaissez (ou pas), je vais quand même m'étendre. True fact : en fait, je voulais six posts de mon séjour au Népal, pour atteindre mon quota d'au moins trois articles par semaine, ou environ un article tous les deux jours. N'en déplaise aux rageux et aux jaloux, je commence à avoir une audience à tenir. Incroyable de constater à quel point les gens vous suivent plus sur un blog que sur des "récits format pdf postés sur Google Drive".
De retour dans la "Peace Guest House" de Pokhara, où les gérants m'appellaient mon frère et me donnaient du "peace", j'ai réalisé que leur béatitude n'était pas sans intérêt financier. La paix coûte (relativement) cher. Leur précieux conseil de ne pas booker la nuit du retour de mon trek s'est averée deux fois plus chère qu'il y a quatre jours, pour la même chambre. Environ six euros au lieu de trois. Bien joué les gars. J'étais relativement content de moi, en revanche, de ne pas avoir cédé à leur proposition de changer mon argent contre une taxe de presque dix euros. A les croire, je n'aurais pas pu trouver de meilleur deal. Bien essayé les gars. De toute façon, c'était dimanche, donc j'ai dû retirer. Sur cinq ATM, un seul a accepté de me distribuer mes dernières roupies, à mon grand soulagement. J'étais large pour me faire culinairement plaisir ces trois derniers jours.
Pokhara est la ville hippiste népalaise (rien à voir avec les chevaux), par excellence. Les occidentaux aux longues chevelure, en tenues amples et décontractées ne manquent pas. Les maisons sont beaucoup plus colorées que celles de la capitale. Le centre, commercial et à l'ambiance festive, s'organise le long du lac, où abondent les restaurants et les chambres d'hôtes. Depuis la mienne, je pouvais profiter d'une vue sur ce lac entouré par les collines et brillant en fin de journée.
Il faisait moche ce jour là
Dans ma flânerie, j'ai découvert une multitude de petits cafés et restaurants. L'après-midi, (à Pokhara comme partout au Népal et même en Inde), j'adorais me poser dans un café calme et confortable, pour lire et écrire, parfois de longues heures, en commandant régulièrement boissons et gâteaux. "You And I", mon favori à Pokhara, proposait un des ces poridges aux fruits et au miel. Leur "Hello to the Queen", sorte de crumble aux fruits, glace et chocolat, était tout aussi marquant. Mais ma plus fabuleuse découverte est une spécialité locale : les momos au chocolat. Souvenez-vous, ces petits raviolis en tout genre, ici curieusement proposés en dessert. Je pourrais retourner au Népal rien que pour goûter de nouveau à ce miracle culinaire, et accessoirement faire le trek du Camp de Base de l'Everest ensuite.Je l'avoue, je ne suis pas particulièrement fan de la cuisine traditionnelle népalaise, très proche de la cuisine indienne (en moins bone selon moi). A part les momos et les "Dal Bat", ensemble de légumes à la sauce locale, je restais assez frileux de m'aventurer en terrain inconnu. Mes repas, copieux, étaient très occidentaux : pizzas, spahettis, burgers et même galettes, une fois, dans la "French Crêperie" de Pokhara, avec son cuistot formé chez nous. La parisienne était délicieuse.
KATMANDU, NEPAL
19/01 - 20/01Le 19, il me fallait retourner sur Katmandu, où m'attendait mon vol pour la Chine le lendemain matin.
Départ, donc, de la guesthouse à six heures, accompagné de Mich, qui avait acheté le même billet que moi, pour un décollage du bus à sept heures. Sense 8 je vous dis !
Le trajet fut particulièrement pénible. L'état de la route, sa non linéarité et son trafic ont produit un trajet de presque dix heures pour 200 kilomètres, soit, en comptant les pauses, une moyenne de 30 km/h. Dix heures à subir soit une série de musiques criardes qui m'explosaient le crâne (impossible d'écouter sa propre musique), soit deux films Bollywoodiens de trois heures chacun, le son à fond aussi. Avant qu'un guide ne m'explique que le premier film était indien, je croyais qu'il parlait des Gurung, car il commence par une scène épique et suicidaire de récupération de miel sur une falaise, et ces tribus étaient auparavant réputées pour cela. Les tâches de saleté en guise de filtre rendaient l'image intéressante. Quant aux techniques de filmage et aux effets spéciaux, rien à nous envier. On pourrait critiquer le jeu, qui semble exagéré, mais ne l'est pas vraiment quand on voit qu'il s'inscrit parfaitement dans la culture. C'est d'un naturel très poussé, non calculé (contrairement aux nôtres), mais représentatif des réactions spontanées de ses habitants. J'aurais bien aimé aller au cinéma à Delhi, mais ils ne passaient qu'un seul film sans sous-titres anglais. Je me dis quand même que ces aspects des transports indiens et népalais ne vont certainement pas me manquer.A Katmandu, je devais reprendre un bus local jusqu'à l'aéroport où se trouvait mon hôtel. Dernière longue attente dans les transports népalais : une heure pour parcourir quelques kilomètres. Un hôtel splendide et pas si cher m'attendait à deux minutes à pieds de l'aéroport. Au programme de la soirée : une longue et vraie douche, suivie d'une beuverie dans le restaurant de l'hôtel. Des locaux m'avaient invité à les rejoindre pour célébrer ma dernière nuit au Népal. Heureusement que le décollage était à onze heures le lendemain.
Je garderais un excellent souvenir du Népal, de ses habitants si accueillants, de mon séjour chez à Patiswara - ses Gurung, ses volontaires et ses paysages - de l'ambiance festive et détendue de Pokhara, mais surtout de l'Himalaya et de mon mini treking qui m'a épuisé, parfois effrayé, mais toujours fait rêver.
"NEEEEEPAAAAL" -
14/02 - 18/02 - Mon périple Himalayen : Solo trek du Mardi Himal
- Par cpt-tibo
- Le 07/03/2018
- Dans Annapurna
- 3 commentaires
ANNAPURNA CONSERVATION AREA, NEPAL
14/02 - 18/02L'avant Trek
L'Himalaya. Ce mot résonne en moi comme un rêve grandiose inaccessible. Entre nous, qui ne s'est jamais imaginé atteindre le sommet de l'Everest dans un ultime effort, pour contempler un paysage infini depuis le toit du monde ? Ces dernières semaines, "1996, Tragédie à l'Everest" de John Krakauer, venait renforcer ma volonté de me confronter à l'Himalaya (Malgré son titre, ce livre est passionant et magnifique), dans la limite de mon temps et de mes capacités. Après tout, c'est pour ça que je suis venu au Népal à l'origine.
Fin du trekMaki n'avait que le Langtang en bouche. Il a convaincu tout ceux qui avaient le temps et la foi de le faire. Pour ma part, il n'était pas question que je retourne sur Katmandu avant de voir Pokhara et la chaîne des Annapurnas (Sommet de l'Annapurna : 8091m). L'avantage de son trek était sa gratuité, contrairement à celui que je m'apprête à faire. L'idée du Mardi Himal (Sommet : 5587m) venait de Max, qui baroudait au Népal depuis un certain temps.
La particularité de ce trek est la montée rapide en altitude et le changement de décor régulier. Des villages, on passe aux forêt et aux étendues de montagnes rocheuses, puis le meilleur pour la fin : les sommets enneigés avant le Base Camp à 4500m, avant de retourner aux hameaux. Le Mardi Himal se fait normalement entre quatre et huit jours, avec plusieurs déclinaisons possibles. Il s'agit d'un de ces "tea house trekking" où l'on peut trouver un hammeau/camp à chaque étape. Toutes les critiques en vantait l'excellent rapport beauté/temps. Je confirme. Il vaut le coup.
Vision de rêve entre le Low Camp et le High CampJ'ai passé quelque temps à étudier une gigantesque carte (achetée pour pas moins de quatre euros) et dessiner mon parcours optimal. En raison des très nombreuses routes, la principale difficulté était d'établir le point de départ. A partir du Low Camp, ma seconde étape, le chemin ne se décide plus jusqu'au Camp de Base. Le gérant de ma guesthouse m'a aidé à étblir un itinéréraire à partir de cette carte. Celui-ci prévoyait environ huit heures de marche sur quatre jours, à une allure lente. En vrai, mes étapes dépendront de mon état de fatigue, des conditions climatiques et de l'heure (ordre respecté pour chaque jour). Il ne me restait plus qu'à payer les autorisations et diverses asurances de responsabilité pour une quarantaine d'euros, et j'étais prêt à partir.
Jour 1 : Kande - Forest Camp / 8h - 15€
A bord d'un bumpy bus, j'ai quitté Pokhara, à 900m d'altitude, pour Kande, quelques centaines de mètres plus haut, à une dizaine de kilomètres au nord sur la voie rapide. Normalement, le trek commence à l'Australian Camp, en prenant une jeep, mais je ne voyais pas l'intérêt de payer pour gagner à peine une heure de marche. Je commence donc par un des points les plus bas et éloigné du Camp de Base, avec un sac d'environ six kilos.
Kande
J'ai croisé très peu de touristes. La plupart sont des familles chinoises descendant tranquillement avec leurs armées de porteurs.
On ne m'avait pas menti en disant que février est la saison idéale. "Il ne fait ni trop chaud ni trop froid, et les treks moyennement populaires sont vides de monde", m'avait dit ue holandaise à Katmandu. Effectivement, le soleil brille, la température est moyenne, mais il fait vite chaud en mouvement. En plus, la visibilité est excellente. Pour l'instant.
Entre Kande et Tolga
Les chemins sont multiples. Les habitants des hammeaux confirmaient régulièrement ma direction, ce qui ne m'a pas empêché de me perdre plus d'une fois. Parfois, le chemin à emprunter est un petit sentier déviant. On croit être sur la bonne route, avant de se rendre compte après un quart d'heure qu'on a emprunté l'un des nombreux chemins alternatif. Avant d'arriver au checkpoint de Tolga, j'avais dû par trois fois rebrousser chemin, perdu dans la forêt, et réaliste/pessimiste quant aux chances de revenir sur le trek par un ces chemins involontairement empruntés.
Autour du Camp Australien
Arrivée à l'Australian Camp et premier aperçu des hauts sommets. Le camp est grand et propre, presque luxueux. Ensuite, le chemin monte en pente douce et traverse des hammeaux das la vallée. Le temps est agréable. Quelques kilomètres plus loin, une école appelant aux dons, des fermes et des plantations en terrasses. Régulièrement, des petits troupeaux de vaches et de buffles, dont l'un, effrayé par ma présence, galopait en groupe mais en restant la route principale quelques mètres devant moi.
Nature, hameaux, animaux
A partir des checkpoints, les établissements commerciaux sont régulés par le Mardi Trek Tourism Management and Merchant Committee. Les prix sont fixés en fonction de l'altitude et de la difficulté d'accès. Partout, les menus proposent les mêmes plats, dont le prix augmente à chaque étape. "Ecrire les prix à la main est punissable. Si c'est le cas, il ne faut pas rester dans un hôtel de la sorte" disent les cartes. C'est amusant de voir que certains s'assument.
Seule la bouffe est chère. Même tout en haut, les chambres coûtent une misère. A Tolga, j'ai dépensé environ quatre euros pour un pauvre sandwich au poulet gras dans un pain triangle sec. La détente sur cette petite terrasse ensoleillée et sa vue sur la vallée était beaucoup plus savoureuse, bien que fraîche. Un chilly lunch comme on les aime.
La vallée en HDR
Vers 15h, black tea à Landruk, chez des gérantes qui essayaient de me convaincre de rester pour la nuit. "Forest Camp ? Impossible today !" - "Why that ?" Elle m'a sourit puis est partie. Je suis reparti une heure plus tard, pas tout à fait serein quant à l'avancement de la journée.
Le chemin allant au Forest Camp est particulièrement physique. Il monte sec. Les marches de fortune font s'élever de plus de 800m sur seulement deux kilomètres. Les choses sérieuses commencent. Quelques petites déviations proposent des panoramas intéressants sur la vallée, au soleil couchant. Le Forest Camp, 2550m, ne comprend que deux maisons de thé.
Avant le Forest Camp
Je n'avais pas réalisé que le prix des chambres était indiqué sur le menu. Etant l'un des seul clients du site, j'avais prévu de prendre une chambre chez l'un et de manger chez l'autre. J'ai failli en payer le prix fort. Pour cause, prendre une chambre oblige à manger dans le restaurant du même établissement, sous peine de payer 600 roupies de plus. Manger chez le concurrent ? 600 roupies ! Rammener son casse dalle ? 600 roupies ! Prendre un thé en face ? Ouf ça passe. Faut dire qu'à 2€ la nuit... je comprends l'assurance financière.
Une maison de thé du Forest Camp
Le petit "dining hall" était bien chauffé. Un grand poèle à bois et trois anglaises qui sont parties se coucher à 19h, me laissant commencer un nouveau bouquin policier sans saveur. Vers 20h, direction ma petite case toute sale (˜ prison) où un énorme mille-pattes/phasme squattait le mur au dessus de mon lit. Fais de beaux rêves !