22/02 - 23/02 - Leshan et Chongqing - Le Boudha Géant
- Par cpt-tibo
- Le 11/03/2018
- Dans Sichuan & Chongqing
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LESHAN, SICHUAN, CHINE
22/02 - 23/02
Mon changement de volontariat m'ayant contraint à m'organiser un nouvel itinéraire, il me restait deux jours pour me rendre à Chongqing, grande ville à partir de laquelle mon hôte m'avait détaillé un parcours du combattant, composé de quatre bus différents jusqu'à son village (on y reviendra). A mi-chemin, j'avais le choix entre Leshan et Emeisan (connue pour le Mont Emei, montagne mystique ayant inspirée un grand nombre d'artistes). Le deuxième, à mon grand regret, me demandait au minimum ces deux jours de battement, d'où le choix de Leshan. Au pire, je me disais que c'était juste une étape sur le chemin. C'est assez rare, mais de plus en plus fréquent, que je décide de ma destination la veille pour le lendemain.
Grand pont à Leshan un matin
Pour mon premier bus en Chine, RAS, si ce n'est l'imperméabilité dont font preuve les guichetiers à l'égard de tout anglais. Ce n'était pas compliqué d'atteindre la gare routière en métro. En revanche, s'y repérer, acheter son ticket puis trouver son bus, quand tout est indiqué dans la langue de Mao, était une autre histoire. Au guichet, "Leshan, Leshan, bus, Leshan" ne semblait pas suffire à m'assurer une arrivée à bon port, en témoignait la panique totale d'une vendeuse désemparée. La traduction écrite de "prochain bus pour Leshan" nous a tous les deux sauvé la mise. J'affirme, je confirme, que connaître quelques mots de chinois est plus qu'utile.
Porte Sud du Grand Bouddha
En chemin, j'étais un peu déprimé, car depuis la veille, mon pc ne s'allumait plus. A peine arrivé dans mon hôtel, je me suis donc mis en quête d'un réparateur. Les rues en étaient pleines : des commerces d'informatique et de téléphonie en tout genre, ce qui me facilitait grandement la tâche. Entre Apple et China Mobile, mon choix s'est porté sur une petite boutique de réparation, qui indiquait en anglais qu'ils faisaient des miracles en moins d'une heure. Une démonstration efficace m'a suffit à faire comprendre au réparateur ce qui clochait sur l'appareil.
A peine quinze minutes plus tard, je suis soulagé de voir l'écran qui s'allume. Yes ! Quelle rapidité. Utilisant fièrement l'un des deux seuls mots chinois que je connais pour remercier le réparateur, (trois maintenant que je sais dire que je suis français), j'assiste ensuite à une lutte acharnée de sa part pour remettre la coque en place, dernière étape avant la restitution. Ce scélérat a forcé jusqu'à ce que l'écran se fissure...
Ainsi a commencé une longue communication traduite. "Je suis désolé, la coque est trop petite. Mais la fissure n'affecte pas l'utilisation". Euh... Si, mec, complètement ! Au moins une heure s'est écoulée, au cours de laquelle il m'expliquait que les pièces détachées mettraient des années lumières à arriver ici, mais qu'il pouvait me les envoyer gratuitement à la maison, puis qu'il fallait carrément que je rentre chez moi. "Combien d'années tu restes en Chine ?" ai-je même eu la surprise de lire.
Il a finit par enlever le composant tactile au dos de l'ordinateur, à ma demande. Résultat : une réparation gratuite en échange de mon écran tactile. Du moment que le clavier amovible continue de fonctionner, c'est pas la mort. Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait sans le traducteur.
Séance d'aérobic
Malgré cette réparation fortuite, mon humeur est passée du noir au blanc (typique de ma personnalité après une crise). Ce n'est peut-être qu'une impression, mais les gens me paraissaient plus cool qu'à Chengdu. Beaucoup de sourires, quelques "hello", et un sentiment de fraîcheur sous un soleil agréable (étrange à seulement cent kilomètres de Chengdu, où le temps était lourd au début, puis gris et froid). Leshan a beau être une grande ville, avec ses tours au nord et ses quartier touristiques au sud, on se sent moins "oppressé". La nuit, il faisait assez frais. J'ai marché jusqu'au sud du sud, le long de la rive droite, d'où on peut voir l'île qui abrite le Bouddha Géant, trésor chinois classé à l'UNESCO et faisant la fierté et l'attractivité de la ville. Elle était illuminée de feux multicolores. Des groupes de vieilles faisaient de l'aérobic le long du cours d'eau. J'ai fait un premier repas dans un hot pot bas de gamme, où l'on choisit soi-même ses brochettes dans des frigos, puis un second dans une gargote pour une pleine assiette de raviolis à une vingtaine de yuans.
Le lendemain matin, ma tête me lançait affreusement. C'était mon unique ouverture pour l'Attraction du coin, la seule raison ma venue. J'ai donc rassemblé mon courage, pris ma dernière pilule dolipranesque et me suis dirigé vers le site du Bouddha Géant, à environ deux kilomètres à pieds. Petit déjeuner tofuesque en chemin, dans un domaine luxueux de cours et bâtisses traditionnelles à deux pas du Bouddha.
Grand Bouddha tête ouest
Grand Bouddha tête est
L'entrée est chère et bloquée par des hordes d'étourdistes. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le Bouddha est géant. Ceux qui comme moi, il faut bien se l'avouer, venaient en grande partie pour la photo, sont repartis soit fourbus, soit déçus.
Kilomètre de file d'attente descendant en colimaçon jusqu'aux pieds du bouddha
Pour le voir en entier, il fallait faire la queue à partir d'une pancarte qui indiquait... 2H D'ATTENTE ! D'en haut, on ne voit que la tête, (après un arrachage de place dans les règles autour des barrières). J'aurais dû faire le tour en bateau autour du site, beaucoup moins cher et beaucoup mieux placé.
Pagode à l'est du site
Enfin bon, il n'y a pas que le Bouddha Géant, mais aussi plusieurs jardins, temples et une forêt. L'ensemble est aussi admirable qu'apaisant. Je reste toujours impressionné par la taille et la richesse des temples.
Retirer le cache soleil peut rendre l'image intéressante
Avant de prendre le bus pour Chongqing, je me suis acheté un sac de couchage "K2 Summit". Puis je me suis risqué dans un bus local pour rejoindre la gare routière, sans succès. Épuisé après environ un kilomètre de marche sous un soleil de midi (et affublé d'un sac en plus), je n'étais toujours pas parvenu à la bonne station. Taxi ! Je ne voulais pas croire le chauffeur quand il m'a dit "seven yuans" pour la course. J'ai d'abord cru qu'il m'en demandait soixante-dix, puis dix-sept... Tout s'est illuminé quand il a prit de sa propre initiative sept yuans de ma liasse de billets. Honnête homme, car c'est en fait le prix de la prise en charge des trois premier kilomètres.
CHONGQING, CHINE
24/02
Arrivée tardive dans la sœur jumelle de Chengdu, Chongqing (prononcer Chunching), la "ville-montagne". Ancienne capitale de guerre et rattachée au Sichuan, elle est aujourd'hui une municipalité indépendante, avec une population de pas moins de 30 millions d'habitants, pour une région de la superficie comparable à celle de l'Autriche. Pas vraiment digne d'intérêt. Pour les voyageurs qui s'y arrêtent, il s'agit surtout d'une étape entre l'ouest et le centre.
La route était longue, mais (OUIII) calme. Si le bus diffusait de la musique en continu, c'était surtout des chansons romantiques chinoises, beaucoup moins fortes et criardes que les musiques traditionnelles indiennes et népalaises. On entendait même des versions chinoises de Ed Sheran, La Reine des Neiges ou la Lambada.
En face d'une station de métro (très semblable à celui de Chengdu), mon auberge était spacieuse, confortable, et (OUIII) calme. En plus, un café et des conseils de route gentiment offerts. Ca faisait un moment que je n'avais pas fait d'auberge (Holly's Hostel ne compte pas puisqu'ils m'avaient donné une chambre). J'ai rencontré mon premier occidental : un marseillais que j'ai guidé dans le métro le lendemain.
En quête de dîner, je suis resté dans la grande rue parallèle à la ligne de métro. Je me sentais un peu mieux que le matin, et c'était agréable de retrouver l'ambiance mystérieuse et festive, rouge et jaune, du nouvel an chinois (que je n'avais jamais vraiment quitté). Mon erreur ce soir là fut de me gaver de friture la veille d'un périple avant mon troisième volontariat. Mais est-ce vraiment de ma faute si le KFC proposait un menu avec deux burgers, trois tenders, un gros pilon, des petites ailes, frites et deux flans, pour seulement six euros ? Mon ventre m'a fait comprendre que j'avais un peu forcé. Mais après tout, n'est-ce pas là un classique incontournable de mes premiers jours dans un nouveau pays (le mal de bide pas le KFC) ?
chine leshan bus chongqing giant buddha sichuan
Commentaires
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- 1. Pap Le 12/03/2018
De très beaux temples mais les jardins sont aussi beaux que les jardins japonais ?
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