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20/02 - 21/02 - Nouvel an à Chengdu - Un aperçu de la perfection chinoise
- Par cpt-tibo
- Le 09/03/2018
- Dans Sichuan & Chongqing
- 3 commentaires
CHENGDU, SICHUAN, CHINE
20/02 - 21/02Quel privilège que de pouvoir contempler une dernière fois l'Himalaya depuis le ciel. Mon avion à destination de Chengdu, dans le Sichuan, au centre ouest de la Chine, survolait la chaîne de montagne jusqu'à sa bifurcation au sud, vers le Bouthan. Après un mois passé à proximité, parfois au coeur d'elles, c'est l'heure de se dire au revoir. Mais peut-être les reverais-je bientôt... A deux places de la mienne, une chinoise à l'appareil photo greffé au poignet (et au moins trois fois plus grand que ce dernier), a monopolisé le hublot pendant toute la durée du vol. Ajoutez sept heures à vos montres.
Les temples côtoient les buildings
Par où commencer ? Chengdu bien sûr. Le contrôle du visa à l'aéroport fut très rapide. J'ai seulement été ralenti par l'absence de distributeur, m'obligeant à changer quelques uns de mes précieux euros, d'une manière très formelle et rigoureuse.
Trois jours passent vite dans cette ville aux 9 millions d'habitants (rien que l'agglomération). Moderne et dynamique, (mais pas autant que notre cher président), elle est très, trop bien organisée. Les grandes avenues sont propres et sûres, les poubelles et les agents de maintenance et de sécurité postés à chaque coin de rue s'en assurent.
Chunxi Road
Par où commencer ? Chengdu bien sûr. Le contrôle du visa à l'aéroport fut très rapide. J'ai seulement été ralenti par l'absence de distributeur, m'obligeant à changer quelques uns de mes précieux euros, d'une manière très formelle et rigoureuse.
Trois jours passent vite dans cette ville aux 9 millions d'habitants (rien que l'agglomération). Moderne et dynamique (mais pas autant que notre cher président), elle est très, trop bien organisée. Les grandes avenues sont propres et sûres, les poubelles et les agents de maintenance et de sécurité postés à chaque coin de rue s'en assurent.
Ils sont partout !
Les nombreux axes routiers en excellent état assurent une parfaite circulation quelle que soit l'heure. Scooters électriques et vélos, circulant partout et sans un bruit, sont les seuls deux-roues autorisés en Chine. Excepté les segway de quelques policiers. En fin de journée, je suis arrivé à bord d'un taxi vert jusqu'à mon hôtel situé au cœur du quartier de Wuhou, un coin archi touristique, sans avoir été ralenti par un quelconque trafic.
Wuhouci Street
La fièvre du nouvel an a envahi la ville. D'abord, les lanternes rouges, en plastique, papier ou verre, accrochées partout, massivement, sur chaque arbre, maison, poteau. Leurs deux couleurs primaires favorites dominent, et, la nuit tombée, rendent les rues féeriques. Mais ce ne sont pas des fées qui les peuplent. Dans les coins touristiques, il faut vraiment aimer la foule pour s'y plaire. Si je devais donner un qualificatif à ces hordes de chinois, de dirais sans hésiter "distraits". Mais le plus frappant est aussi le moins pratique : l'absence d'anglais. L'effort de tradition est (extrêmement) limité, car l'extrême majorité des visiteurs sont chinois. Généralement, je pointais du doigt ce que je voulais acheter ou commander (quand il y avait des images). Parler chinois, ne serait-ce que les bases, est définitivement utile et très recommandé.
Rue de l'Opéra et "boutique du nouvel an chinois"
L'ambiance est sans pareille. L'architecture des maisons est fine et éclatante. Typiquement, des rangées de fenêtres carrées en bois ou en briques noires s'alignent parallèlement sous un ou plusieurs toits aux quatre coins arrondis. Les temples adoptent le même modèle, en plus plus grand et mieux décoré. Toutefois, j'avais parfois du mal à les différencier. La rue principale de Wuhou semblait entièrement consacrée aux restaurants de "hot pot", sorte de fondue perso de viande, poisson et légumes dans des marmites de bouillon incrustées au centre des tables. Une spécialité sichuanaise très répandue. Entre autres, des "boutiques du nouvel an chinois" avaient des étalages impressionnants de friandises : nougats, viande séchée et différents packs de gâteaux et de sucreries à la sauce locale.
Holly's Hostel
Mon auberge, perdue dans une petite rue aux commerces tibétains, avait cette fameuse devanture traditionnelle si attirante. Alors que je l'avais réservée depuis des mois, pour le visa, mais également en prévision du nouvel an chinois, elle était complète. Je ne sais pas comment ils se sont arrangés pour surbooker les dortoirs, mais ça a joué en ma faveur. Pendant mes trois nuits passées ici, on m'a gracieusement laissé occuper une chambre, pour le prix d'un lit. Moins gracieuse, en revanche, la cuisinière de l'auberge qui parlait fort, toute seule, en me regardant...Le premier soir, je me sentais un peu perdu dans cette ville ultra moderne aux larges périphériques.
Parc de Wuhou de nuit
Une gigantesque structure lumineuse à l'entrée du parc de Wuhou a rapidement attiré mon attention. La foule s'était agglutinée devant les guichets, pour des tickets qu'ils achetaient comme on prend les paris. Des montagne de tickets déchirés marquaient l'entrée. A l'intérieur, c'était la folie. Tant de couleurs et de saveurs. On ne sait plus où donner du porte monnaie. Les chinois, fidèles à leur réputation, le dégainent plus vite que leur ombre. Moi, je commençais par m'habituer à une nouvelle monnaie et aux multiples de neuf (1€ = 9 yuans), en essayant tant bien que mal de me serrer la ceinture. Aucune chance ! Les chinoiseries de tous ces stands de snacks m'appelaient de tous mes sens. Sautés, bouillis ou à la vapeur : les brochettes, raviolis, boulettes, tofu, nouilles... Mes mots, comme mes papilles gustatives, seraient incapables de définir les sensations ressenties, mais elles affirment que ça vaut largement le déplacement. Après coup, on remarque l'effet pervers que les petits prix peuvent avoir sur l'épaisseur du porte monnaie.
Métro de Chengdu
Le métro est représentatif de la "parfaite" organisation chinoise. Chaque ligne, en plus d'être impeccablement propre, est intégralement couverte de portes en verre. Aller d'un bout à l'autre de la ville ne coûte même pas cinquante centimes. Enfin, s'y repérer est largement plus facile qu'à Paris, et on peut même trouver des places aux heures de pointe. Parfait pour des excursions dans les temples, musées et autres sites touristiques, et c'est ce qui va m'occuper ces deux prochains jours. Les gens du métro, s'ils ne me regardaient pas comme un alien, me dévisageaient parfois, mais tournaient la tête dès que le remarquais.Dès la sortie du métro à Chunxi Road, on a le choix entre un ensemble de temples (Dacisi), l'immense artère commercial piétonne de Chunxi Road, ou le métro en lui-même, sorte de centre commercial souterrain de luxe.
Dacisi
A l'entrée, des moines donnent trois bâtons d'encens, qu'il faut brûler et utiliser pour prier en face des idoles. Les temples s'enchaînent avec les tours du quartier d'affaire en arrière plan. Des statues d'idoles d'une grandeur et d'une finesse remarquable. Beaucoup de monde, mais par rapport à ce que j'avais vu jusque là, le coin n'était vraiment pas trop bondé. J'ai assisté à une cérémonie de récits bouddhiques. Des moines, en rang dans un temple, récitaient en cœur différentes syllabes.
Chunxi Road
Le (petit mais pas trop) Times Square de Chengdu, avec ses écrans géants, centres commerciaux, cinémas, boutiques de mode, et surtout, ses stands de nourriture en tout genre. Comment peut-on avoir faim au milieu d'un tel festival gustatif ? On ne peut pas, car on bouffe toutes les deux minutes. En quittant la place, je me suis dis qu'il fallait bientôt que je m'organise un resto dans les règles de l'art.
Musée des Sciences et de la Technologie du Sichuan et Statue de Mao
Après une autre place, quelques parcs et une statue de Mao (même pas de la taille de son ego), je suis arrivé devant le Musée des Sciences et de la Technologie du Sichuan. Sa devanture impériale avait aiguisé ma curiosité. De ce que j'ai compris, il est complet pour la semaine... Je n'ai découvert que la technologie de ces avions en mousse que des enfants et des pères essayaient de faire voler le plus haut possible devant le musée.
Monastère de Wenshu
Un nouvel ensemble magnifique de temples et un couvent, de l'école bouddhiste "zen". On peut passer d'une cour à l'autre en traversant les temples qui abritent des autels et des statues immenses. Il faut chaque fois lever assez haut les jambes, les entrées étant surélevées pour ne pas laisser passer les mauvais esprits. Le coin à offrandes était impressionnant. Les moines et moinillons, tuniqueSs oranges ou grises, s'occupaient avec des tâches diverses : copiage, tenue des stands d'offrandes, balayage, jeux avec les enfants. Un couple montrait à leur petite fille comment prier correctement.Puis j'ai fini ma journée sur la terrasse d'un café, terminant ma tragédie himalayenne sur un machiatto caramel.
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18/02 - 20/02 - Derniers jours au Népal - Expériences plus ou moins locales
- Par cpt-tibo
- Le 07/03/2018
- Dans Annapurna
- 2 commentaires
POKHARA, NEPAL
18/02 - 19/02Accaparé que j'étais à flâner dans les cafés le long du lac de Pokhara, je n'ai pas grand chose à raconter de mes trois dernier jours dans ce pays si accueillant. Mais vous me connaissez (ou pas), je vais quand même m'étendre. True fact : en fait, je voulais six posts de mon séjour au Népal, pour atteindre mon quota d'au moins trois articles par semaine, ou environ un article tous les deux jours. N'en déplaise aux rageux et aux jaloux, je commence à avoir une audience à tenir. Incroyable de constater à quel point les gens vous suivent plus sur un blog que sur des "récits format pdf postés sur Google Drive".
De retour dans la "Peace Guest House" de Pokhara, où les gérants m'appellaient mon frère et me donnaient du "peace", j'ai réalisé que leur béatitude n'était pas sans intérêt financier. La paix coûte (relativement) cher. Leur précieux conseil de ne pas booker la nuit du retour de mon trek s'est averée deux fois plus chère qu'il y a quatre jours, pour la même chambre. Environ six euros au lieu de trois. Bien joué les gars. J'étais relativement content de moi, en revanche, de ne pas avoir cédé à leur proposition de changer mon argent contre une taxe de presque dix euros. A les croire, je n'aurais pas pu trouver de meilleur deal. Bien essayé les gars. De toute façon, c'était dimanche, donc j'ai dû retirer. Sur cinq ATM, un seul a accepté de me distribuer mes dernières roupies, à mon grand soulagement. J'étais large pour me faire culinairement plaisir ces trois derniers jours.
Pokhara est la ville hippiste népalaise (rien à voir avec les chevaux), par excellence. Les occidentaux aux longues chevelure, en tenues amples et décontractées ne manquent pas. Les maisons sont beaucoup plus colorées que celles de la capitale. Le centre, commercial et à l'ambiance festive, s'organise le long du lac, où abondent les restaurants et les chambres d'hôtes. Depuis la mienne, je pouvais profiter d'une vue sur ce lac entouré par les collines et brillant en fin de journée.
Il faisait moche ce jour là
Dans ma flânerie, j'ai découvert une multitude de petits cafés et restaurants. L'après-midi, (à Pokhara comme partout au Népal et même en Inde), j'adorais me poser dans un café calme et confortable, pour lire et écrire, parfois de longues heures, en commandant régulièrement boissons et gâteaux. "You And I", mon favori à Pokhara, proposait un des ces poridges aux fruits et au miel. Leur "Hello to the Queen", sorte de crumble aux fruits, glace et chocolat, était tout aussi marquant. Mais ma plus fabuleuse découverte est une spécialité locale : les momos au chocolat. Souvenez-vous, ces petits raviolis en tout genre, ici curieusement proposés en dessert. Je pourrais retourner au Népal rien que pour goûter de nouveau à ce miracle culinaire, et accessoirement faire le trek du Camp de Base de l'Everest ensuite.Je l'avoue, je ne suis pas particulièrement fan de la cuisine traditionnelle népalaise, très proche de la cuisine indienne (en moins bone selon moi). A part les momos et les "Dal Bat", ensemble de légumes à la sauce locale, je restais assez frileux de m'aventurer en terrain inconnu. Mes repas, copieux, étaient très occidentaux : pizzas, spahettis, burgers et même galettes, une fois, dans la "French Crêperie" de Pokhara, avec son cuistot formé chez nous. La parisienne était délicieuse.
KATMANDU, NEPAL
19/01 - 20/01Le 19, il me fallait retourner sur Katmandu, où m'attendait mon vol pour la Chine le lendemain matin.
Départ, donc, de la guesthouse à six heures, accompagné de Mich, qui avait acheté le même billet que moi, pour un décollage du bus à sept heures. Sense 8 je vous dis !
Le trajet fut particulièrement pénible. L'état de la route, sa non linéarité et son trafic ont produit un trajet de presque dix heures pour 200 kilomètres, soit, en comptant les pauses, une moyenne de 30 km/h. Dix heures à subir soit une série de musiques criardes qui m'explosaient le crâne (impossible d'écouter sa propre musique), soit deux films Bollywoodiens de trois heures chacun, le son à fond aussi. Avant qu'un guide ne m'explique que le premier film était indien, je croyais qu'il parlait des Gurung, car il commence par une scène épique et suicidaire de récupération de miel sur une falaise, et ces tribus étaient auparavant réputées pour cela. Les tâches de saleté en guise de filtre rendaient l'image intéressante. Quant aux techniques de filmage et aux effets spéciaux, rien à nous envier. On pourrait critiquer le jeu, qui semble exagéré, mais ne l'est pas vraiment quand on voit qu'il s'inscrit parfaitement dans la culture. C'est d'un naturel très poussé, non calculé (contrairement aux nôtres), mais représentatif des réactions spontanées de ses habitants. J'aurais bien aimé aller au cinéma à Delhi, mais ils ne passaient qu'un seul film sans sous-titres anglais. Je me dis quand même que ces aspects des transports indiens et népalais ne vont certainement pas me manquer.A Katmandu, je devais reprendre un bus local jusqu'à l'aéroport où se trouvait mon hôtel. Dernière longue attente dans les transports népalais : une heure pour parcourir quelques kilomètres. Un hôtel splendide et pas si cher m'attendait à deux minutes à pieds de l'aéroport. Au programme de la soirée : une longue et vraie douche, suivie d'une beuverie dans le restaurant de l'hôtel. Des locaux m'avaient invité à les rejoindre pour célébrer ma dernière nuit au Népal. Heureusement que le décollage était à onze heures le lendemain.
Je garderais un excellent souvenir du Népal, de ses habitants si accueillants, de mon séjour chez à Patiswara - ses Gurung, ses volontaires et ses paysages - de l'ambiance festive et détendue de Pokhara, mais surtout de l'Himalaya et de mon mini treking qui m'a épuisé, parfois effrayé, mais toujours fait rêver.
"NEEEEEPAAAAL" -
14/02 - 18/02 - Mon périple Himalayen : Solo trek du Mardi Himal
- Par cpt-tibo
- Le 07/03/2018
- Dans Annapurna
- 3 commentaires
ANNAPURNA CONSERVATION AREA, NEPAL
14/02 - 18/02L'avant Trek
L'Himalaya. Ce mot résonne en moi comme un rêve grandiose inaccessible. Entre nous, qui ne s'est jamais imaginé atteindre le sommet de l'Everest dans un ultime effort, pour contempler un paysage infini depuis le toit du monde ? Ces dernières semaines, "1996, Tragédie à l'Everest" de John Krakauer, venait renforcer ma volonté de me confronter à l'Himalaya (Malgré son titre, ce livre est passionant et magnifique), dans la limite de mon temps et de mes capacités. Après tout, c'est pour ça que je suis venu au Népal à l'origine.
Fin du trekMaki n'avait que le Langtang en bouche. Il a convaincu tout ceux qui avaient le temps et la foi de le faire. Pour ma part, il n'était pas question que je retourne sur Katmandu avant de voir Pokhara et la chaîne des Annapurnas (Sommet de l'Annapurna : 8091m). L'avantage de son trek était sa gratuité, contrairement à celui que je m'apprête à faire. L'idée du Mardi Himal (Sommet : 5587m) venait de Max, qui baroudait au Népal depuis un certain temps.
La particularité de ce trek est la montée rapide en altitude et le changement de décor régulier. Des villages, on passe aux forêt et aux étendues de montagnes rocheuses, puis le meilleur pour la fin : les sommets enneigés avant le Base Camp à 4500m, avant de retourner aux hameaux. Le Mardi Himal se fait normalement entre quatre et huit jours, avec plusieurs déclinaisons possibles. Il s'agit d'un de ces "tea house trekking" où l'on peut trouver un hammeau/camp à chaque étape. Toutes les critiques en vantait l'excellent rapport beauté/temps. Je confirme. Il vaut le coup.
Vision de rêve entre le Low Camp et le High CampJ'ai passé quelque temps à étudier une gigantesque carte (achetée pour pas moins de quatre euros) et dessiner mon parcours optimal. En raison des très nombreuses routes, la principale difficulté était d'établir le point de départ. A partir du Low Camp, ma seconde étape, le chemin ne se décide plus jusqu'au Camp de Base. Le gérant de ma guesthouse m'a aidé à étblir un itinéréraire à partir de cette carte. Celui-ci prévoyait environ huit heures de marche sur quatre jours, à une allure lente. En vrai, mes étapes dépendront de mon état de fatigue, des conditions climatiques et de l'heure (ordre respecté pour chaque jour). Il ne me restait plus qu'à payer les autorisations et diverses asurances de responsabilité pour une quarantaine d'euros, et j'étais prêt à partir.
Jour 1 : Kande - Forest Camp / 8h - 15€
A bord d'un bumpy bus, j'ai quitté Pokhara, à 900m d'altitude, pour Kande, quelques centaines de mètres plus haut, à une dizaine de kilomètres au nord sur la voie rapide. Normalement, le trek commence à l'Australian Camp, en prenant une jeep, mais je ne voyais pas l'intérêt de payer pour gagner à peine une heure de marche. Je commence donc par un des points les plus bas et éloigné du Camp de Base, avec un sac d'environ six kilos.
Kande
J'ai croisé très peu de touristes. La plupart sont des familles chinoises descendant tranquillement avec leurs armées de porteurs.
On ne m'avait pas menti en disant que février est la saison idéale. "Il ne fait ni trop chaud ni trop froid, et les treks moyennement populaires sont vides de monde", m'avait dit ue holandaise à Katmandu. Effectivement, le soleil brille, la température est moyenne, mais il fait vite chaud en mouvement. En plus, la visibilité est excellente. Pour l'instant.
Entre Kande et Tolga
Les chemins sont multiples. Les habitants des hammeaux confirmaient régulièrement ma direction, ce qui ne m'a pas empêché de me perdre plus d'une fois. Parfois, le chemin à emprunter est un petit sentier déviant. On croit être sur la bonne route, avant de se rendre compte après un quart d'heure qu'on a emprunté l'un des nombreux chemins alternatif. Avant d'arriver au checkpoint de Tolga, j'avais dû par trois fois rebrousser chemin, perdu dans la forêt, et réaliste/pessimiste quant aux chances de revenir sur le trek par un ces chemins involontairement empruntés.
Autour du Camp Australien
Arrivée à l'Australian Camp et premier aperçu des hauts sommets. Le camp est grand et propre, presque luxueux. Ensuite, le chemin monte en pente douce et traverse des hammeaux das la vallée. Le temps est agréable. Quelques kilomètres plus loin, une école appelant aux dons, des fermes et des plantations en terrasses. Régulièrement, des petits troupeaux de vaches et de buffles, dont l'un, effrayé par ma présence, galopait en groupe mais en restant la route principale quelques mètres devant moi.
Nature, hameaux, animaux
A partir des checkpoints, les établissements commerciaux sont régulés par le Mardi Trek Tourism Management and Merchant Committee. Les prix sont fixés en fonction de l'altitude et de la difficulté d'accès. Partout, les menus proposent les mêmes plats, dont le prix augmente à chaque étape. "Ecrire les prix à la main est punissable. Si c'est le cas, il ne faut pas rester dans un hôtel de la sorte" disent les cartes. C'est amusant de voir que certains s'assument.
Seule la bouffe est chère. Même tout en haut, les chambres coûtent une misère. A Tolga, j'ai dépensé environ quatre euros pour un pauvre sandwich au poulet gras dans un pain triangle sec. La détente sur cette petite terrasse ensoleillée et sa vue sur la vallée était beaucoup plus savoureuse, bien que fraîche. Un chilly lunch comme on les aime.
La vallée en HDR
Vers 15h, black tea à Landruk, chez des gérantes qui essayaient de me convaincre de rester pour la nuit. "Forest Camp ? Impossible today !" - "Why that ?" Elle m'a sourit puis est partie. Je suis reparti une heure plus tard, pas tout à fait serein quant à l'avancement de la journée.
Le chemin allant au Forest Camp est particulièrement physique. Il monte sec. Les marches de fortune font s'élever de plus de 800m sur seulement deux kilomètres. Les choses sérieuses commencent. Quelques petites déviations proposent des panoramas intéressants sur la vallée, au soleil couchant. Le Forest Camp, 2550m, ne comprend que deux maisons de thé.
Avant le Forest Camp
Je n'avais pas réalisé que le prix des chambres était indiqué sur le menu. Etant l'un des seul clients du site, j'avais prévu de prendre une chambre chez l'un et de manger chez l'autre. J'ai failli en payer le prix fort. Pour cause, prendre une chambre oblige à manger dans le restaurant du même établissement, sous peine de payer 600 roupies de plus. Manger chez le concurrent ? 600 roupies ! Rammener son casse dalle ? 600 roupies ! Prendre un thé en face ? Ouf ça passe. Faut dire qu'à 2€ la nuit... je comprends l'assurance financière.
Une maison de thé du Forest Camp
Le petit "dining hall" était bien chauffé. Un grand poèle à bois et trois anglaises qui sont parties se coucher à 19h, me laissant commencer un nouveau bouquin policier sans saveur. Vers 20h, direction ma petite case toute sale (˜ prison) où un énorme mille-pattes/phasme squattait le mur au dessus de mon lit. Fais de beaux rêves ! -
07/02 - 13/02 - Communauté durable chez les Gurung [3] - Volontaires de la galère
- Par cpt-tibo
- Le 23/02/2018
- Dans Patiswara Village
- 3 commentaires
PATISWARA, DISTRICT DE GORKHA, NEPAL
07/02 - 13/02
Depuis le camp
Etant lâchés dans la nature la plupart du temps, le contact se fait plus avec les volontaires que les locaux. J'en ai appris davantage sur les différences culturelles allemandes et américaines que népalaises. Entre politique, religion et cinéma, le thème le plus récurrent était nos expériences de voyage, de l'Inde en particulier. De temps en temps, un jeu de cartes ou de dés, du jonglage ou les chansons gitanes de Max. Les allemands Philippe et Maike connaissent Zaz ! Anecdote assez exaltante pour la souligner.
Feu de camp
Ces "longues" soirées autour du feu me manquent. Après deux bières, on croit qu'il est plus de minuit, avant de réaliser qu'il est à peine 21h. Quand il n'y a pas grand chose à faire, le temps flotte considérablement. Dès que le soleil entreprend de se coucher, un feu de camp s'impose. Comme hypnotisé par les flammes, je me brulais les jambes tous les quarts d'heure. Pardon j'oubliais. Le feu ne brûle pas, comme dirait Max, "il n'est ni chaud ni froid, il faut l'accepter sans jugement". Chapatis (galettes de farine pour rappel) et bières rythmaient ces soirées, qui duraient parfois jusqu'à 23h ! Je sais c'est fou. A mon avis, il manquait simplement une table ou un dossier de chaise pour que les soirées puissent se prolonger.
Cabanes à volontaires
De notre côté, aucune raison de se plaindre du confort des maisonnettes installées le long des terrasses. Il est amplement supérieur à tout ce à quoi on pouvait s'attendre.
Confort ouaté
Trois grosses cabanes sont fournies en électricité et en couvertures molletonnées, et peuvent accueillir une douzaine de personnes. Je dormais paisiblement, sauf le jour des fourmis rouges ont envahi mon lit à cause de gâteaux maladroitement oubliés dessus. Des milles pattes archi venimeux pouvant causer la paralysie rôdent dans le village. Ils font de l'effet quand on tombe dessus.
Evidemment, les toilettes à la turque sont moins "accessibles". Ni papier ni jet d'eau et odeur parfois insoutenable. Quant à la douche, je dirais qu'elle est encore en étude.
Foot à la sortie de l'école
Tous les jours après le travail, on venait prendre un thé et des cookies au "chaï shop", situé juste en face de l'école. En passant, on peut voir l'intérieur d'une classe mixte où les enfants en uniformes sont assis bien sagement. Mais dès que vient la fin des cours, certains sortent par la fenêtre, jouent au foot et achètent des sucreries.
Le "chockpot", délicieux apéro mélangeant riz soufflé, nouilles crues et divers condiments
C'est surement une des choses qui me manque le plus. NO SPICY PLEEEEASE ! Les assiettes des repas de la communauté avaient beau être bien servies, on avait toujours faim. L'assiette de riz avec ses pommes de terre, chou-fleur, moutarde brune, épinards, etc, (toujours les mêmes ingrédients mais jamais la même préparation) finissait par ne plus remplir son homme. Le petit-déjeuner, qui consistait parfois en une bouillie de pommes de terre, était d'autant plus compliqué. J'ai dévoré un miraculeux porridge apparu l'avant-dernier jour.
Feu du matin
"I say hey ! What's going on ?!"
Vous connaissez Sense 8 ? Quand je regarde en arrière, je ne peux pas m'empêcher de penser à cette série où les destins de huit personnes venant des quatre coins de la planète sont liés. Pas aussi dingue, mais on peut y voir quelque chose. 8 volontaires et 4 non blondes en plus, c'est exactement la composition du groupe. Coincidence ?
Pour commencer, les allemands, que j'ai rencontrés dans le bus, et avec qui on est rentrés ensemble une semaine plus tard. Rassurez-vous, ce n’est que l'introduction. Maintenant, place à "Mich", l'américaine. Une semaine après son départ, je l'ai recroisée par hasard dans la même guesthouse, à mon retour à Pokhara. Le lendemain, on est partis tous les deux notre côté pour un trek différent, pour finir par se rerecroiser dans la station de bus partant à Katmandu. Ke bhayo. Le monde a beau être petit, cette ville ne l'est pas tant que ça. Bon ok, ça arrive parfois. Mais le plus insensé vient de nos deux françaises Megan et Agathe, et de leur parcours Workaway, que je vais reproduire à l'identique. Mes deux prochains volontariat en Chine et au Mongolie, eh bien ces françaises y sont passées. Il paraît que l'expérience de la famille mongolienne est particulièrement inoubliable. Je vous laisse vous spoiler par vous même ==> https://meganagathe.wixsite.com/travelling-tummies. J'ai reçu de précieux conseils, mais je n'en dis pas plus. Je suis prêt.
Découverte de la technologie
Maîtrise de la technologieSuperbe expérience, mais une semaine suffit. A la longue, ne rien faire est fatiguant. Beaucoup d'entre vous savent de quoi je parle. En plus, comme (presque tous) mes partenaires de galère, je n'avais pas pris de douche depuis une semaine. Good bye Patiswara. Place au trekking !
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07/02 - 13/02 - Communauté durable chez les Gurung [2] - Coopération en tout genre
- Par cpt-tibo
- Le 22/02/2018
- Dans Patiswara Village
- 1 commentaire
PATISWARA, DISTRICT DE GORKHA, NEPAL
07/02 - 13/02Six familles possèdent chacune leur carré de terre, qu'elles exploitent selon différentes méthodes.
Celle ci se sert de la méthode dite "française intensive". Pendant environ une heure, on a labouré le sol, puis recouvert de paille et de cendres (fertilisant). Ils vont en faire une plantation d'"Hammer on", et il paraît qu'il ne s'agit pas des notes du musique.
Plantation de moutarde brune et de patates
Les sessions de travail sont courtes, mais intenses. Il n'y a pas d'horaires définis. Généralement, on prend le petit déjeuner vers 8h, puis il faut attendre que Maki annonce le programme. Ce n'est pas vraiment un pédagogue spontanné. Il répond volontiers aux questions qu'on lui pose, expliquant d'une manière très claire et calme, mais son niveau d'agacement est parfois difficile à déterminer.
Serre à champignons
Tous les jours, il faut arroser la moutarde brune (green mustard), les pommes de terre et les champignons, dans la serre à champignons. Sans doute la seule tâche régulière de cette communauté qui vit au jour le jour. Pendant la mousson, ils fabriquent de l'huile essentielle et du savon, qu'ils vendent au prix fort dans leur unique magasin de Katmandu ouvert quelques heures un jour sur sept. Et tout s'écoule en moins de deux. En attendant, c'est la période de plantage.
Maki et ses petits amis
Maki est impressionnant quand il s'agit de travailler. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne fait pas semblant. Pour mon premier jour de travail, le but était de désherber à la machette l'espace autour des orangers, récupérer les mauvaises herbes et s'en servir pour entourer et protéger les arbustres. Je pense qu'il nous a tous fait un peu culpabiliser dès la seconde où l'a vu s'y mettre. Il était peut-être aussi productif que nous huit indolents réunis. Alors que l'on se détruisait les mains, lui semblait immunisé contre les ronces et les ampoules. Ses cris de guerre étaient sans doute très efficaces. En tout cas, mes mains en témoignent, il m'a parfaitement montré l'exemple.
Four en argile
Le travail devenait chaque jour plus intéressant. Après les repas, j'attendais vraiment avec impatience le programme du jour, désespérant parfois qu'il arrive. Il n'y a pas eu de vraie "journée de repos", pour mon plus grand plaisir. Du moins, pas imposée. Je suis tombé salement malade le deuxième soir, et resté couché toute la journée suivante, ratant sûrement le job le plus intéressant : la construction d'un four en argile. Au moins, j'aurais épargné mes pieds...La communauté est basée sur l'entraide. Toutes les semaines (doute sur la temporalité), un membre de chaque famille est chargé de travailler au service de la communauté.
L'exemple parfait de ce système : le montage express d'une serre, en une heure top chrono.
Les habitants avaient au préalable préparé des poteaux courbés pour la structure verticale, des longs bâtons de bois pour l'horizontale et des bâches pour couvrir le tout.
Il faut dire qu'on était au moins dix, chacun ayant une fonction plus ou moins précise. Trois étapes très simple : ramassage des rochers destinés à soutenir les bâches, fixation des poteaux de bois sur les côtés puis installation des bâches à l'aide des rochers.
Ensuite, il ne restait plus que les finitions au scotch. Ma taille était très demandée pour ce type de travail. Les bras levés, Maki et sa team touchaient à peine le plafond, alors que moi je devais presque me baisser pour y entrer.
Cette serre temporaire ne tiendra que quelques mois. Elle sert de couvent pour les plants d'ocra, (ou gombo), de concombres et de tomates que l'on a planté le jour suivant. Une tâche délicate. Les plants étant fragiles, il fallait enlever absolument toutes les pierres dans les lits de terre que l'on a fabriqués. Puis avec les mains, découper des mini tranchées pour planter les graines.
Pour la construction d'un arrosoir, les fermiers ont fait preuve d'une éloquente improvisation, utilisant un bidon et des boites de conserves trouées à la vis. A ce jour, le moyen de rendre le couvercle troué amovible n'avait pas encore été trouvé.
Vue sur le camp depuis la route