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15/04 - 22/04 - Nourriture suprême, travail formel, échappées belles - [3] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Salle à mangerLes repas étaient tout simplement magiques. Chaque jour, Minako san cuisinait un plat différent à base d'aliments sains et frais : poulet frit, tempuras, haricots, okonomiyaki (sorte d'omelette galette à base d'ingrédients divers), poisson, rouleau de printemps, pain maison, curry, sushis, nouilles, pizza. Le tout accompagné de riz brun, de saké fait maison le soir et parfois de fruits et de smoothies. Les quantités étaient dévastatrices. Nos hôtes nous incitaient à nous resservir autant que nous le pouvions. Nous ne manquions pas l'occasion de gratifier les talents de cuisinière de Minako san.
Minako san préparant un pique-nique pour notre départTous les plats sont sur la table. Il y a un bol pour le riz et des petites assiettes pour les légumes et la viande. Comme "c'est la famille", nous avions le droit de piocher dans les plats avec nos propres baguettes. On ne commence pas un repas avant d'avoir dit "Itadakimas" (avec les mains jointes de préférence). Ils se déroulaient sur fond calme de musique classique, d'information ou de chanson française. Google nous a permis de retrouver le nom manquant d'un disque de Jean Ferrat.
Chez des amis des ShigematsuNous sommes allés dîner un soir chez des amis de nos hôtes, qui n'ont pas mangé avec nous. Comme le veut l'étiquette en présence d'étrangers, ils avaient installé une table à l'extérieur dans la cour, afin d'éviter les "désagréments" d’utilisation des équipements de la maison. Ils ont passé le plus clair de leur temps dans la cuisine, et à faire des allers-retours pour servir tous les plats un par un. J'ai découvert le délicieux "soba" sous toutes ses formes. Nos hôtes nous ont rejoints à la table à la fin du repas. Minako san nous avait prévenus qu'on ne resterait pas longtemps, car elle n'aime pas trop leur esprit conservateur, contrairement à Hiroaki san qui s'entendait un peu mieux avec eux.
Petite bière avant de rentrer à pieds.
Buffet à volontéLe dernier jour, sortie dans un restaurant à quarante minutes de la ferme. Les plats étaient presque du niveau de Minako san, avec des desserts en plus.
Nos hôtes nous ont ensuite conduits à un point de vue intéressant avec une balançoirePuis dans un centre commercial pour acheter des maillots de bain à environ 25€. Puis à la piscine de Kamiyamada, petite et pas trop chère. J'ai eu beaucoup de mal à contrôler un fou rire à cause d'un japonais qui entre chaque mouvement de brasse nous faisait coucou d'un air réjoui.
Ballade avec Minako sanLe deuxième soir, nous sommes sortis pour faire un ravitaillement de boissons et de cigarettes. Minako san nous avait dessiné une carte. Il y a des distributeurs de cigarettes et de bières pas loin, mais tous exigent le scan de la carte d'identité japonaise. Après le magasin de liqueur, un japonais nous a déposés en voiture jusqu'au 7 Eleven, à quelques kilomètres. Sa gentillesse ne s'arrêtant pas là, il nous a également attendus, puis reconduis jusqu'à la ferme. Quel formidable pays.
Session coupage de bois
La Mongolie, ça formeNous avons noté une différence significative entre Wwoofing et Workaway. Pas seulement le fait que dans ce dernier, les hôtes en demandent souvent moins. Wwoof, c'est "World-Wide Opportunities on Organic Farms", un réseau mondial de fermes biologiques présent dans quelques 100 pays. Il faut payer, contrairement à Workaway, quarante euros pour avoir accès aux hôtes présents dans un pays. On paye donc plus cher, mais on débloque l'accès à un nombre d'hôtes considérable. Il y a un permis à imprimer, remplir et signer. A chaque connexion, il faut accepter une nouvelle fois la charte du site et recevoir un e-mail avec les conditions... C'est nettement plus officiel, un peu comme un contrat de travail. Minako san avait laissé des instructions en français pour l'organisation et la tenue de la maison. Typique de Wwoofing ou de l'organisation japonaise ? Quoi qu'il en soit, certaines traductions étaient très drôles :
- En parlant de la baignoire : "Notre japonais entre dans le bain et réchauffe notre corps. [...] Mon mari entre dans le virage au début"... (???)
- "S'il y a du linge, placez le dans la petite machine à laver, je vais bien nettoyer"
- "Vous êtes notre famille aujourd'hui, aidez-nous s'il vous plaît 6h par jour pour se rendre heureux"
- "En ce qui concerne les toilettes, bien que la nuit soit bonne, pour les hommes pendant la journée, seuls les hommes doivent utiliser les toilettes pour les celles""Déweedage"
Ils attendaient, évidemment, de nous que l'on remplisse notre part du contrat, à savoir six heures de travail par jour. Il n'y a pas eu de très bonne surprise (ni de très mauvaise) concernant les tâches ou leur durée. Nous avons surtout désherbé à la main, autour de notre maison et de la lower house.
Thé vert
EngrainageLe premier jour, nous avons cueilli des feuilles de thé une petite heure avant de désherber devant notre hutte. Le deuxième jour, Minako san nous a chargés de remplir autant de sacs d'engrais que possible, dans un ancien poulailler à la terre riche en minéraux et fientes de poules. Il fallait ensuite ramener les sacs à la brouette jusqu'à un espace que nous avions désherbé.
Dans la carrière de bambousCouper des bambous était sans doute le travail le plus intéressant de la semaine. A 200m de la ferme, nous avons défriché environ 120 bambous d'une petite forêt bordant la route. Ils n'étaient pas bien larges, parfait pour les tuteurs des futurs plants d'haricots. Les dents de la petite scie n'ont pas apprécié notre rythme soutenu.
Un vieux dingue d'Aisha qui la nourrit tous les jours que Minako san la promèneL'avant dernier-jour, nous avons accompagné Minako san pour promener Aisha. Elle n'était pas rassurée à cause de deux gros chiens croisés la veille. Nous avons fait un petit tour de ce village à l'ambiance très calme et agréable. Nous avons eu le droit à un festival d'animaux cette semaine : poney, serpent, biches, chèvres, chien, chats, frelons...
Décharge sauvageAvant de partir, Minako san voulait nous montrer un endroit aussi malsain qu'imposant : une gigantesque décharge publique, à pas moins de 300m de leur ferme, située dans un immense réservoir. Un jour, tout a cramé à cause des rayons du soleil. Le grand incendie a été évité de justesse grâce à des avions, mais ça ne leur a pas servi de leçon.
Photo de familleMinako san nous a invités à revenir, pas en tant que volontaires mais invités. Ce couple si attentionné nous a raccompagnés à la gare. Ils ont attendu notre train avec nous et nous ont dit au revoir jusqu'à ce que le train soit hors de vue. Nous avons presque cru qu'ils allaient nous serrer dans leurs bras.
Goodbye Shigematsu's !
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15/04 - 22/04 - L'art de vivre - [2] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Shigematsu farmConcernant le travail et la vie quotidienne, le programme était (est, sera) réglé comme du papier à musique. Nous n'avions pas vraiment de temps libre jusqu'au soir. Minako san avait toujours quelque chose à nous demander ou à partager et ne manquait pas une occasion de le faire. Il faut reconnaître qu'elle était néanmoins flexible et restait bienveillante quant au travail (pas toujours parfaitement) accompli.
Dans la voiture, à la fermeLe programme était le suivant : 8:00 : petit déjeuner / 9:00 - 12:00 : travail / 12:00 : déjeuner / 13:30 - 16:30 : travail / 16:30 : douche / 17:30 : dîner. Chaque chose en son temps et à sa place.
Lavage du pantalon... fait !Après le petit-déjeuner, Minako san lavait nos habits sales de la veille que nous récupérions avant le bain. Un jour, elle m'a demandé "d'apprendre" à Khalid à lui donner ses habits sales le matin. Le jour où elle m'a convaincu de (enfin) laver mon pantalon, j'ai enfilé cette magnifique salopette.
Hey JBJe dansais quand approchait le bain. Quelle baignoire ! J'en veux une comme celle-là !
Goemonburo
Changing room avec le chat qui venait se frotter, attiré par la propretéIl y a une salle spéciale dans leur maison pour se changer avant de rejoindre la baignoire à poil. Dans une petite cabane en face de la "changing room", la baignoire est une grande marmite, profonde et étroite, qu'ils chauffent au feu de bois. C'est un goemonburo, modèle de baignoire traditionnel très rare selon Minako san. Il faut se laver sous la douche avant de s'y baigner.
Le meilleur moment de la journéeAprès 6h de travail et avant un repas de roi à venir, un havre de paix, un moment de détente ultime. Du pur bonheur. Rentrer directement dans l'eau bouillante "à la japonaise" n'était cependant pas de notre niveau. Le premier jour, Khalid voulait zapper le bain, mais Minako san n'était pas de cet avis. Il paraissait clair que tout le monde devait être propre avant le dîner. Exceptionnellement, Khalid a pu se laver après, car il était déjà 17h30. J'avais pour tâche de lui "recommander" de se laver.
Après une matinée de désherbageNous avons découvert le "Tadaima" et le "Okaeri". Lorsque l'on rentre à la maison, il est d'usage de dire "je suis de retour". Ceux qui sont à la maison doivent répondre l'équivalent d'un "Bienvenue".
La fermeA table, Les conversations étaient souvent difficiles. Minako san avait le monopole des conversations mais exprimait rarement sa pensée d'une manière claire. Du japonais se mélangeait constamment à l'anglais. Les "hanoooo" (équivalent de "euh"), étaient réguliers. Ayant du mal à trouver ses mots, elle s'embrouillait souvent, peut-être à cause de son ancienne maîtrise de six langues. Au moindre doute, son dictionnaire de traduction était toujours à portée de main. Hiroaki san préférait manger en silence. Toutefois, son esprit pédagogue et sa patience incroyable, probablement héritée de ses habitudes de professeur, transformait parfois des conversations laborieuses en histoires passionnantes.
Les poulesLeur attachement à un mode de vie traditionnel ne les empêchait pas d'être critiques à l'égard du gouvernement. Ainsi Minako san et Hiroaki san lui reprochaient de ne pas prendre de mesure pour diminuer la dépendance nucléaire après la catastrophe de Fukushima (déjà vieille de 7 ans). Selon elle, les Etats-Unis dictent les règles que le gouvernement et la diète (parlement) se contentent d'appliquer. Le pays ne serait qu'à 30% autosuffisant en ressources agricoles et animales, ce qui est une honte pour ces fermiers fiers de leurs ressources agricoles.
La villeOn les sentait à la fois ancrés dans leur culture et leurs traditions, mais ouverts sur le monde, conscients et consentants à son changement. Un trait qui n'est pas propre à tous les japonais, dont très peu ont déjà voyagé comme eux ou accueilli tant d'étrangers pendant si longtemps. Pour dire, en seulement un jour à Fukuoka, nous avons croisé deux personnes qui nous ont demandé si nous étions "Americano ?" Certains japonais ont tendance à placer les étrangers sur une échelle de préférence, où les blonds aux yeux bleus arrivent généralement premiers. Beaucoup sont fous des américains... Heureusement pas tous. Minako san a attendu le dernier jour avant de demander les origines de Khalid... lorsqu'il n'était pas là...
Chapeau de paille -
15/04 - 22/04 - Un couple remarquable dans la campagne japonaise - [1] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 04/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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FUKUOKA, JAPON
Minako Shigematsu à Kama CityLe Japon ! Nous y sommes ! La dernière étape d'un mois avant le retour. Nous commençons par une arrivée sans histoire à Fukuoka où nous attendent nos premiers hôtes japonais, avant de partir pour une semaine à la conquête d'Hiroshima et de Kyoto. Nous goûterons ensuite à l'hospitalité d'une adorable famille de fermiers au pied des Alpes, passerons trois jours autour du Mont Fuji pour finir par un séjour d'une semaine dans la capitale.
Le pays du soleil levant, tant attendu, nous a reçu au soleil couchantFukuoka, au sud-ouest, est l'une des villes les plus dynamiques et attractives du Japon. Fumer dans la rue est interdit dans tout le pays. A la sortie de l'aéroport, un panneau nous disait donc d'avoir "une attitude de cigarette respectueuse". Nous avons marché jusqu'à notre auberge à environ un kilomètre, à mi-chemin entre l'aéroport et la gare.
RamensIci plus que n'importe où en Asie, le respect est d'une importance capitale. L'image des japonais qui s'inclinent pour un oui ou pour un non est loin d'être un cliché. Nous l'avons constaté dès notre premier repas dans un restaurant de ramens. Les serveuses ont pris le temps de nous expliquer le fonctionnement de la borne de paiement. Elles ont changé le menu pour enlever le porc de la portion de Khalid. Nous étions quelque peu éreintés par la galère de l'aéroport séoulien et notre arrivée tardive, mais nous avons trouvé l'atmosphère de ce petit restaurant très chaleureuse. A 22h, les japonais rentrant du travail semblaient de bonne humeur. Tout le monde nous souriait et discutait de bon cœur. Arigato gosaimas.
La nuit fut courte mais le lit était d'un confort stratosphériqueA 10h, en route pour Kamiyamada (Kama City). La gare de Fukuoka n'était qu'à une dizaine de minutes à pieds, fort heureusement pour nos dos (surtout le mien) portant des sacs de plus en plus lourds. Le JR, train régional, coutait à peine 2€ pour quarante kilomètres.
Je trouve personnellement les gares et voies de chemin de fer japonais d'une esthétique remarquable.
Le train quittait progressivement la ville pour la campagne beaucoup plus verte.
Minako & Hiroaki ShigematsuMinako san et Hiroaki san, couple du troisième âge, nous attendaient à la gare de Chikuzen Daibu depuis au moins trente minutes. Dans leur petite voiture, nous avons un peu fait connaissance avait Minako san. Introduction basique, bonne première impression. Elle nous a montré le "yellow sand", le nuage de pollution chinois venant de l'ouest.
KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
KamiyamadaOu Kama City, est une petite ville de campagne (ou un grand village) à une quarantaine de kilomètres de Fukuoka. Jusqu'à la fermeture de la dernière mine de charbon, elle concentrait beaucoup d'emplois dans l'exploitation minière. Avant, nous disait Minako san, il y avait 5 cinémas. Aujourd'hui, la démographie est en chute libre (comme dans toute la région sauf à Fukuoka). Au centre-ville, il y a un 7 Eleven, quelques restaurants, une piscine, une banque...
Shigematsu FarmLa ferme de nos hôtes est au pied d'une petite colline, au bord d'une route un peu à l'écart. Ils ont trois maisons, 4 poulaillers pour environ 200 poules, des exploitations d'arbres fruitiers et de légumes, quelques panneaux solaires pour l'électricité et pour l'eau chaude, et une chienne : Aisha.
Notre "hutte" tout confortNotre petite maison est archi confortable et bien équipée. Il y a un kotatsu : table basse chauffante pour les pieds et une terrasse à la vue sympa. On y capte un peu la Wi-Fi (quand Minako san l'allumait), pratique pour regarder South Park après les pompes du soir.
Leur maison est la moins récente, mais je la trouve plus mystérieuse et chaleureuse
La "lower house" (maison du bas) ou maison d'hiver, à l'entrée, venait d'un autre temps avant sa récente rénovation
Minako san dans la lower house
Marcheuse endurcieNée d'une mère autiste, Minako san est une ancienne prof de japonais titulaire d'un master de littérature d'environ 67 ans. Ses parents ont divorcé quand elle était enfant, puis son père a fait banqueroute. Elle m'a confié avoir hérité de la faible constitution de sa mère (actuellement mourante), mais nous avons vu vu une femme à l'énergie et au courage étourdissant. Son rythme de marche est impressionnant, non seulement pour son âge mais aussi pour sa condition physique. Son esprit pédagogue se ressent dans son attitude calme et sa volonté de transmettre.
Mini serre "couvent"
Notre hutte vue d'en hautElle est très curieuse et passionnée de géographie. En plus du dictionnaire, elle garde toujours près d'elle un atlas des pays du monde. Elle s'est montrée très intéressée par mon voyage que je lui détaillais sur ses cartes. Avec leur fille de quarante ans (qui les a convaincu de s'inscrire sur Wwoof Japan il y a dix ans), ils ont entreprit l'année dernière un voyage de plusieurs mois de la Finlande à l'ouest de l'Europe pour revoir leurs anciens volontaires. Une femme agréable, patiente, ouverte à tous les sujets, toujours de bonne humeur mais très, (parfois trop) bavarde.
Cueillette des feuilles de théHiroaki san ne parle pas anglais, ou très peu. Dans les années 70, il obtient un diplôme d'ingénieur électrique. En période de libération des mœurs et de prise de conscience écologique, il lui était inconcevable de travailler pour des gros bonnets industriels. C'est donc pour mener une vie simple plus proche de la nature qu'il a investi dans ce terrain il y a une quarantaine d'années. Il est écrivain après 18h. Trois de ses livres sont publiés et traduits en chinois. Aujourd'hui, il écrit sur les volontaires.
Quelque part à KamiyamadaLa lecture de son essai, bien que (très) approximativement traduite en français, nous a captivés : Essai d'Hiroaki san
On le sentait conscient de lui-même et de son temps. Il raconte qu'après Fukushima plus rien ne sera jamais comme avant, et que tout ce qui compte désormais est de profiter de la vie. Hiroaki san y parle, entre autre, de son incompréhension et de son impuissance face aux défis d'autosuffisance alimentaire, de conservation de l'environnement et du déficit de la population. L'essai, très nostalgique, voire morbide, est écrit d'une plume sincère de poète, d'une manière presque viscérale : "J'ai l'impression d'être préparé pour la noblesse de vivre seule et de mourir" [...] "À la fin de ma vie, je veux vivre comme je veux. Pour quelque chose, plutôt que quelque chose, juste vivre et vouloir mourir." Les sujets évoqués sont une synthèse de nos conversations avec Minako san qui nous parlait également du choix de son mari d'arrêter l'abattage de leurs poulets (tâche qu'elle a oublié d'enlever de son profil Wwoof), "J'ai pris la décision de ne pas avoir de poussin cette année".
Hiroaki senseiSon calme et sa gentillesse étaient un modèle. Minako san faisait parfois la traductrice à table lorsqu'un sujet l'intéressait.
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13/04 - 15/04 - Derniers jours à Séoul
- Par cpt-tibo
- Le 02/05/2018
- Dans Séoul
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SEOUL, COREE DU SUD
13/04Le Palais Gyeongbokgung, fermé mardi dernier, nous a ouvert ses portes. Le domaine est énorme mais l'entrée ne donne pas accès à tout le site.
L'un des cinq grands palais construits sous la dynastie Joseon. Le nom du palais, Gyeongbokgung, signifie « palais du Bonheur resplendissant ».
Des étudiants qui n'avaient même pas l'air de comprendre leurs questions nous ont demandé si nous étions familier avec la nourriture coréenne.
Petit concert de musique classique en quittant le Palais, direction une rue marchande pas loin.
De boutiques de souvenir et de snacks partoutLes sud-coréens sont des spécialistes des petites boîtes gravées. On trouve beaucoup de fresques et de tableaux japonais, ainsi qu'une quantité affolante de restaurants japonais. Quelques contrefaçons de grandes marques s'installent autour de boutiques de souvenirs et de snacks.
Lançage de cerceaux à Hanok Village
Nous avons quitté cet espace en traversant la colline de la Seoul Tower. La promenade était sublimée par les arbres en fleurs.
MarchéNous avons fait un dernier marché que nous avions repéré près de la Seoul Tower. Mes deux paires de pompes étant mortes coup sur coup, j'ai acheté à mes dépends une paire de New Balance à un prix raisonnable. C'était la seule à ma taille. Khalid lui s'est offert un sweet Suprême
Comme à notre habitude, nous avons fini par acheter une bière au 7eleven du coin de la rue. Ce soir là, c'était "Au revoir Sam !" : un anglais prof d'anglais en Chine, qui après quelques jours passés à Seoul s'y voyait bien y vivre.
14/04
Le dernier jour, je devais m'attaquer au Parc national de Bukhansan, accessible en métro, mais la pluie (ainsi qu'un réveil difficile) m'ont calmé dans ce périple. C'est pu ske ct.Un mal pour un bien. A la place, j'ai convaincu Khalid de m'accompagner au "Retro Bar Gaming" dans le quartier de Hongik pour assister à la finale de la LCK (League of Legends Championship Korea). En gros, une partie du jeu vidéo le plus joué au monde, dans LE pays qui domine ce sport électronique. C'est le sanctuaire ultime de League of Legends.
Avant la compétition, retour au Lotte Mall devant lequel se déroulait une sorte de meeting politique. Les gens levaient le poing en rythme et avec ferveur.
Il faut savoir que certains joueurs professionnels en Corée du Sud sont vénérés comme des stars du foot en Occident. Leurs joueurs s'exportent partout dans le monde, du Brésil à la Russie, et les meilleurs d'entre eux gagnent quelques millions de dollars par an avec les primes de championnats. Pour cause : les joueurs s'entraînent près de douze heures par jour et les diffusions qui attirent de nombreux sponsors sont visionnées simultanément par des centaines de milliers de joueurs dans le monde. Riot Games, les créateurs du jeu, ne plaisantent pas avec leur evenementiel. Depuis quelques années, les finales ont parfois lieu dans des stades nationaux. De quoi se donner une petite idée pour ceux qui ne réalisent pas la place que commence à prendre le sport électronique. Les puristes savent à quel point il est (comme beaucoup) aussi additif que nocif.
Finale de la LCK au Retro Bar GamingMalheureusement, cette finale avait lieu à Busan, au sud de la Corée du Sud. A l'inverse des occidentaux, les coréens préfèrent généralement regarder l'E-Sport seuls chez eux, au travail puis dans le train avant d'arriver à la maison. Le bar était donc assez peu rempli, et vide de séouliens. Africa Freecs a déjoué les pronostics en arrachant la première partie aux Kingzone Dragon, avant que ces derniers ne remportent haut la main les trois suivantes. En vrai, nous sommes partis à la fin du premier match.
Sushis à volontéUn restaurant (et une serveuse) à volonté de sushis sur des tapis roulants et un buffet à volonté nous ont tapé dans l'oeil. La volonté peut durer une heure mais quelques dizaines de minutes suffisent.
15/04
Une dernière partie de foot avant le surprenant dégonflement forcé dans l'aéroportRéveil tardif pour check-out à 11h, mais nous pouvions laisser nos affaires car notre vol pour Fukuoka était à 18h. Atteindre l'avion ne s'est pas fait sans peur. Tout d'abord, le train jusqu'à l'aéroport nous a imposé un changement. Nous n'avions plus de tickets valides en raison d'une erreur de sortie à la Seoul Station. Heureusement, les responsables se sont montrés compréhensifs. Il a fallu marcher dix minutes jusqu'à l'enregistrement, suite à quoi un briquet malencontreusement oublié dans mon bagage en soute nous a encore ralentis. L'aéroport est si grand qu'un train relie les différentes portes d'embarquement. Enfin, la notre était la plus éloignée à bien, si bien que nous avons couru pour arriver quelques minutes avant l'embarquement.
Rue piétonne près de la Seoul Tower
Au milieu des buildingsUn séjour bien plaisant, que nous n'avions une fois de plus pas du tout planifié. La chambre d'hôtes n'était pas au top, mais sa localisation impeccable. Nous avons adoré les habitants, qui étaient comme on nous les avait vendus : souriants, respectueux, attachants et BIEN plus ouvert et compétents en anglais que dans le reste de l'Asie. J'achète ! Le côté "occidental" se ressent bien à Séoul. Il peut parfois manquer d'authenticité, mais est plaisant lorsque l'on ne cherche pas le dépaysement. Les attractions étaient à la hauteur de nos attentes, en particulier les point de vue.
J'aurait bien voulu voir un concert de K-Pop, rien que pour l'ambiance, et aller dans le quartier "branché" de Gangnam.
Direction le Japon !
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10/04 - 12/04 - Visite de Séoul : Prises de vue étourdissantes
- Par cpt-tibo
- Le 28/04/2018
- Dans Séoul
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SEOUL, COREE DU SUD
10/04Rue de la Honey House
Le petit dèj ne sera pas pour ce matin. Une équipe de sourds-muets russes cohabitaient dans d'autres chambres. Ils se couchaient après nous et ne faisaient pas grand chose la journée. Ils étaient prompts au salut et très serviables.
Chaque matin les premiers jours, Ben nous donnait le programme. En chemin vers le palais qu'il nous avait recommandé, nous nous sommes arrêtés dans un autre palais plus petit.
Changdeokung Palace
Un palais et quelques temples à l'intérieur très sobre. Il n'y a pas d'idoles mais parfois des peintures zen.
En plein milieu de la ville, les jardins autour du lac sont calmes et magnifiques.
Beaucoup de visiteurs locaux, parfois étranger, louent des tenues coréennes traditionnelles à la journée pour poser devant les temples et jardins.Difficile de manger en dessous de sept euros. Pour Khalid, difficile de manger tout court, car dans ce pays le porc est une institution. Leur cuisine cultive l'amour de la bonne grosse viande, toujours parfaitement cuite. Ils arrivent à sublimer le gras même sans sauce, grâce à une sélection rigoureuse des meilleures parties de la bête. Mais bon... ce sera Mcdo ce midi.
Nous avons quand même bien profité (moi plus que Khalid) des merveilles carnivores de la ville
"Geongang"
"Poissons coeurs"Nous sommes arrêtés quelques minutes dans le bar d'une rue aux poissons, avec des aquariums contenant des "poissons-coeurs" (sortes d'anémones chelous). Le prix de la bière nous a fait réaliser le coût important de la vie dans la capitale sud-coréenne. Mais pas le temps de s'apitoyer sur notre budget toujours plus réduit. Nous avions reperé à quelques kilomètres une colline parfaite pour admirer un premier panorama de la ville.
Entourée de montagnes et traversée par l'immense rivière Han en son centre, Séoul jouit d'une position géographique de premier plan.
Malgré un temps maussade, la vue était majestueuse
Les nuages devenaient de plus en plus noir et gris, et le vent résonnait de toute ses forces sur la colline. Nous étions tout seuls au sommet, qui nous avait prit une demi-heure à gravir.
11/04
Lotte Mall
Terrain de foot près de la Seoul StationLa Corée du Sud adore le football, et les nombreuses diffusions de ce sport à la télé nous avaient donné envie d'acheter une balle. Nous en avons trouvé une au Lotte Mall, ainsi qu'une casquette pour moi et des chaussures pour Khalid. Près de la Séoul Station, le terrain de foot était réservé par un cour d'enfants et son entraîneur qui semblait préférer la théorie à la pratique. On s'est donc rabattus sur un minuscule parc, puis un terrain de basket où des enfants jouaient au base ball.
Hongik UniversityLe soir, nous sommes sortis autour de Hongik University. Selon Ben, le meilleur endroit pour sortir et faire des rencontres, selon la méthode "French oulala !". Des bars, des boîtes et de très nombreux couples. Une jeunesse "moins fermée" (car plus bourrée) que dans le reste de la capitale. Après un bar à shisha, il fallait rentrer à pieds jusqu'à la guesthouse à une dizaine de kilomètres. Heureusement, les premiers bus de la journée sont arrivés après 7km de marche.
Street dance à Hongik le dernier soir
12/04
Réveil à 14h, et petit déjeuner encore loupé. Ce jour là, Ben nous avait dit d'aller à la Seoul Tower.
N Seoul TowerSur une colline au centre de la ville, cette tour de télécommunication fait 236m de hauteur. Dans le métro, un séoulien d'une quarantaine d'années nous tous les deux surpris, puis bien fait rire, en nous disant : "Je comprends votre parole".
Pour arriver à la Seoul Tower, il faut prendre un ascenseur sur des rails puis un téléphérique.
Depuis la colline, nous avons assisté à un coucher de soleil éclatant entre les arbres.
Il y a des cadenas accrochés sur une grande partie des barrières.
Le ciel a prit des couleurs douces avant de passer au bleu.
L'accès à la tour d'observation était chère, mais valait le coup. L'ascenseur qui s'illuminait de planètes et d'étoiles nous a emmené dans l'espace. Nous avons atteint notre étage au moment où disparaissait les derniers rayons de soleil.
Je ne me lasserais jamais de la vue du haut d'une grande ville. Ici surtout, les montagnes et collines forment des remparts d'une élégante beauté.
Sur le trône