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15/04 - 22/04 - Nourriture suprême, travail formel, échappées belles - [3] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Salle à mangerLes repas étaient tout simplement magiques. Chaque jour, Minako san cuisinait un plat différent à base d'aliments sains et frais : poulet frit, tempuras, haricots, okonomiyaki (sorte d'omelette galette à base d'ingrédients divers), poisson, rouleau de printemps, pain maison, curry, sushis, nouilles, pizza. Le tout accompagné de riz brun, de saké fait maison le soir et parfois de fruits et de smoothies. Les quantités étaient dévastatrices. Nos hôtes nous incitaient à nous resservir autant que nous le pouvions. Nous ne manquions pas l'occasion de gratifier les talents de cuisinière de Minako san.
Minako san préparant un pique-nique pour notre départTous les plats sont sur la table. Il y a un bol pour le riz et des petites assiettes pour les légumes et la viande. Comme "c'est la famille", nous avions le droit de piocher dans les plats avec nos propres baguettes. On ne commence pas un repas avant d'avoir dit "Itadakimas" (avec les mains jointes de préférence). Ils se déroulaient sur fond calme de musique classique, d'information ou de chanson française. Google nous a permis de retrouver le nom manquant d'un disque de Jean Ferrat.
Chez des amis des ShigematsuNous sommes allés dîner un soir chez des amis de nos hôtes, qui n'ont pas mangé avec nous. Comme le veut l'étiquette en présence d'étrangers, ils avaient installé une table à l'extérieur dans la cour, afin d'éviter les "désagréments" d’utilisation des équipements de la maison. Ils ont passé le plus clair de leur temps dans la cuisine, et à faire des allers-retours pour servir tous les plats un par un. J'ai découvert le délicieux "soba" sous toutes ses formes. Nos hôtes nous ont rejoints à la table à la fin du repas. Minako san nous avait prévenus qu'on ne resterait pas longtemps, car elle n'aime pas trop leur esprit conservateur, contrairement à Hiroaki san qui s'entendait un peu mieux avec eux.
Petite bière avant de rentrer à pieds.
Buffet à volontéLe dernier jour, sortie dans un restaurant à quarante minutes de la ferme. Les plats étaient presque du niveau de Minako san, avec des desserts en plus.
Nos hôtes nous ont ensuite conduits à un point de vue intéressant avec une balançoirePuis dans un centre commercial pour acheter des maillots de bain à environ 25€. Puis à la piscine de Kamiyamada, petite et pas trop chère. J'ai eu beaucoup de mal à contrôler un fou rire à cause d'un japonais qui entre chaque mouvement de brasse nous faisait coucou d'un air réjoui.
Ballade avec Minako sanLe deuxième soir, nous sommes sortis pour faire un ravitaillement de boissons et de cigarettes. Minako san nous avait dessiné une carte. Il y a des distributeurs de cigarettes et de bières pas loin, mais tous exigent le scan de la carte d'identité japonaise. Après le magasin de liqueur, un japonais nous a déposés en voiture jusqu'au 7 Eleven, à quelques kilomètres. Sa gentillesse ne s'arrêtant pas là, il nous a également attendus, puis reconduis jusqu'à la ferme. Quel formidable pays.
Session coupage de bois
La Mongolie, ça formeNous avons noté une différence significative entre Wwoofing et Workaway. Pas seulement le fait que dans ce dernier, les hôtes en demandent souvent moins. Wwoof, c'est "World-Wide Opportunities on Organic Farms", un réseau mondial de fermes biologiques présent dans quelques 100 pays. Il faut payer, contrairement à Workaway, quarante euros pour avoir accès aux hôtes présents dans un pays. On paye donc plus cher, mais on débloque l'accès à un nombre d'hôtes considérable. Il y a un permis à imprimer, remplir et signer. A chaque connexion, il faut accepter une nouvelle fois la charte du site et recevoir un e-mail avec les conditions... C'est nettement plus officiel, un peu comme un contrat de travail. Minako san avait laissé des instructions en français pour l'organisation et la tenue de la maison. Typique de Wwoofing ou de l'organisation japonaise ? Quoi qu'il en soit, certaines traductions étaient très drôles :
- En parlant de la baignoire : "Notre japonais entre dans le bain et réchauffe notre corps. [...] Mon mari entre dans le virage au début"... (???)
- "S'il y a du linge, placez le dans la petite machine à laver, je vais bien nettoyer"
- "Vous êtes notre famille aujourd'hui, aidez-nous s'il vous plaît 6h par jour pour se rendre heureux"
- "En ce qui concerne les toilettes, bien que la nuit soit bonne, pour les hommes pendant la journée, seuls les hommes doivent utiliser les toilettes pour les celles""Déweedage"
Ils attendaient, évidemment, de nous que l'on remplisse notre part du contrat, à savoir six heures de travail par jour. Il n'y a pas eu de très bonne surprise (ni de très mauvaise) concernant les tâches ou leur durée. Nous avons surtout désherbé à la main, autour de notre maison et de la lower house.
Thé vert
EngrainageLe premier jour, nous avons cueilli des feuilles de thé une petite heure avant de désherber devant notre hutte. Le deuxième jour, Minako san nous a chargés de remplir autant de sacs d'engrais que possible, dans un ancien poulailler à la terre riche en minéraux et fientes de poules. Il fallait ensuite ramener les sacs à la brouette jusqu'à un espace que nous avions désherbé.
Dans la carrière de bambousCouper des bambous était sans doute le travail le plus intéressant de la semaine. A 200m de la ferme, nous avons défriché environ 120 bambous d'une petite forêt bordant la route. Ils n'étaient pas bien larges, parfait pour les tuteurs des futurs plants d'haricots. Les dents de la petite scie n'ont pas apprécié notre rythme soutenu.
Un vieux dingue d'Aisha qui la nourrit tous les jours que Minako san la promèneL'avant dernier-jour, nous avons accompagné Minako san pour promener Aisha. Elle n'était pas rassurée à cause de deux gros chiens croisés la veille. Nous avons fait un petit tour de ce village à l'ambiance très calme et agréable. Nous avons eu le droit à un festival d'animaux cette semaine : poney, serpent, biches, chèvres, chien, chats, frelons...
Décharge sauvageAvant de partir, Minako san voulait nous montrer un endroit aussi malsain qu'imposant : une gigantesque décharge publique, à pas moins de 300m de leur ferme, située dans un immense réservoir. Un jour, tout a cramé à cause des rayons du soleil. Le grand incendie a été évité de justesse grâce à des avions, mais ça ne leur a pas servi de leçon.
Photo de familleMinako san nous a invités à revenir, pas en tant que volontaires mais invités. Ce couple si attentionné nous a raccompagnés à la gare. Ils ont attendu notre train avec nous et nous ont dit au revoir jusqu'à ce que le train soit hors de vue. Nous avons presque cru qu'ils allaient nous serrer dans leurs bras.
Goodbye Shigematsu's !
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15/04 - 22/04 - L'art de vivre - [2] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Shigematsu farmConcernant le travail et la vie quotidienne, le programme était (est, sera) réglé comme du papier à musique. Nous n'avions pas vraiment de temps libre jusqu'au soir. Minako san avait toujours quelque chose à nous demander ou à partager et ne manquait pas une occasion de le faire. Il faut reconnaître qu'elle était néanmoins flexible et restait bienveillante quant au travail (pas toujours parfaitement) accompli.
Dans la voiture, à la fermeLe programme était le suivant : 8:00 : petit déjeuner / 9:00 - 12:00 : travail / 12:00 : déjeuner / 13:30 - 16:30 : travail / 16:30 : douche / 17:30 : dîner. Chaque chose en son temps et à sa place.
Lavage du pantalon... fait !Après le petit-déjeuner, Minako san lavait nos habits sales de la veille que nous récupérions avant le bain. Un jour, elle m'a demandé "d'apprendre" à Khalid à lui donner ses habits sales le matin. Le jour où elle m'a convaincu de (enfin) laver mon pantalon, j'ai enfilé cette magnifique salopette.
Hey JBJe dansais quand approchait le bain. Quelle baignoire ! J'en veux une comme celle-là !
Goemonburo
Changing room avec le chat qui venait se frotter, attiré par la propretéIl y a une salle spéciale dans leur maison pour se changer avant de rejoindre la baignoire à poil. Dans une petite cabane en face de la "changing room", la baignoire est une grande marmite, profonde et étroite, qu'ils chauffent au feu de bois. C'est un goemonburo, modèle de baignoire traditionnel très rare selon Minako san. Il faut se laver sous la douche avant de s'y baigner.
Le meilleur moment de la journéeAprès 6h de travail et avant un repas de roi à venir, un havre de paix, un moment de détente ultime. Du pur bonheur. Rentrer directement dans l'eau bouillante "à la japonaise" n'était cependant pas de notre niveau. Le premier jour, Khalid voulait zapper le bain, mais Minako san n'était pas de cet avis. Il paraissait clair que tout le monde devait être propre avant le dîner. Exceptionnellement, Khalid a pu se laver après, car il était déjà 17h30. J'avais pour tâche de lui "recommander" de se laver.
Après une matinée de désherbageNous avons découvert le "Tadaima" et le "Okaeri". Lorsque l'on rentre à la maison, il est d'usage de dire "je suis de retour". Ceux qui sont à la maison doivent répondre l'équivalent d'un "Bienvenue".
La fermeA table, Les conversations étaient souvent difficiles. Minako san avait le monopole des conversations mais exprimait rarement sa pensée d'une manière claire. Du japonais se mélangeait constamment à l'anglais. Les "hanoooo" (équivalent de "euh"), étaient réguliers. Ayant du mal à trouver ses mots, elle s'embrouillait souvent, peut-être à cause de son ancienne maîtrise de six langues. Au moindre doute, son dictionnaire de traduction était toujours à portée de main. Hiroaki san préférait manger en silence. Toutefois, son esprit pédagogue et sa patience incroyable, probablement héritée de ses habitudes de professeur, transformait parfois des conversations laborieuses en histoires passionnantes.
Les poulesLeur attachement à un mode de vie traditionnel ne les empêchait pas d'être critiques à l'égard du gouvernement. Ainsi Minako san et Hiroaki san lui reprochaient de ne pas prendre de mesure pour diminuer la dépendance nucléaire après la catastrophe de Fukushima (déjà vieille de 7 ans). Selon elle, les Etats-Unis dictent les règles que le gouvernement et la diète (parlement) se contentent d'appliquer. Le pays ne serait qu'à 30% autosuffisant en ressources agricoles et animales, ce qui est une honte pour ces fermiers fiers de leurs ressources agricoles.
La villeOn les sentait à la fois ancrés dans leur culture et leurs traditions, mais ouverts sur le monde, conscients et consentants à son changement. Un trait qui n'est pas propre à tous les japonais, dont très peu ont déjà voyagé comme eux ou accueilli tant d'étrangers pendant si longtemps. Pour dire, en seulement un jour à Fukuoka, nous avons croisé deux personnes qui nous ont demandé si nous étions "Americano ?" Certains japonais ont tendance à placer les étrangers sur une échelle de préférence, où les blonds aux yeux bleus arrivent généralement premiers. Beaucoup sont fous des américains... Heureusement pas tous. Minako san a attendu le dernier jour avant de demander les origines de Khalid... lorsqu'il n'était pas là...
Chapeau de paille -
15/04 - 22/04 - Un couple remarquable dans la campagne japonaise - [1] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 04/06/2018
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FUKUOKA, JAPON
Minako Shigematsu à Kama CityLe Japon ! Nous y sommes ! La dernière étape d'un mois avant le retour. Nous commençons par une arrivée sans histoire à Fukuoka où nous attendent nos premiers hôtes japonais, avant de partir pour une semaine à la conquête d'Hiroshima et de Kyoto. Nous goûterons ensuite à l'hospitalité d'une adorable famille de fermiers au pied des Alpes, passerons trois jours autour du Mont Fuji pour finir par un séjour d'une semaine dans la capitale.
Le pays du soleil levant, tant attendu, nous a reçu au soleil couchantFukuoka, au sud-ouest, est l'une des villes les plus dynamiques et attractives du Japon. Fumer dans la rue est interdit dans tout le pays. A la sortie de l'aéroport, un panneau nous disait donc d'avoir "une attitude de cigarette respectueuse". Nous avons marché jusqu'à notre auberge à environ un kilomètre, à mi-chemin entre l'aéroport et la gare.
RamensIci plus que n'importe où en Asie, le respect est d'une importance capitale. L'image des japonais qui s'inclinent pour un oui ou pour un non est loin d'être un cliché. Nous l'avons constaté dès notre premier repas dans un restaurant de ramens. Les serveuses ont pris le temps de nous expliquer le fonctionnement de la borne de paiement. Elles ont changé le menu pour enlever le porc de la portion de Khalid. Nous étions quelque peu éreintés par la galère de l'aéroport séoulien et notre arrivée tardive, mais nous avons trouvé l'atmosphère de ce petit restaurant très chaleureuse. A 22h, les japonais rentrant du travail semblaient de bonne humeur. Tout le monde nous souriait et discutait de bon cœur. Arigato gosaimas.
La nuit fut courte mais le lit était d'un confort stratosphériqueA 10h, en route pour Kamiyamada (Kama City). La gare de Fukuoka n'était qu'à une dizaine de minutes à pieds, fort heureusement pour nos dos (surtout le mien) portant des sacs de plus en plus lourds. Le JR, train régional, coutait à peine 2€ pour quarante kilomètres.
Je trouve personnellement les gares et voies de chemin de fer japonais d'une esthétique remarquable.
Le train quittait progressivement la ville pour la campagne beaucoup plus verte.
Minako & Hiroaki ShigematsuMinako san et Hiroaki san, couple du troisième âge, nous attendaient à la gare de Chikuzen Daibu depuis au moins trente minutes. Dans leur petite voiture, nous avons un peu fait connaissance avait Minako san. Introduction basique, bonne première impression. Elle nous a montré le "yellow sand", le nuage de pollution chinois venant de l'ouest.
KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
KamiyamadaOu Kama City, est une petite ville de campagne (ou un grand village) à une quarantaine de kilomètres de Fukuoka. Jusqu'à la fermeture de la dernière mine de charbon, elle concentrait beaucoup d'emplois dans l'exploitation minière. Avant, nous disait Minako san, il y avait 5 cinémas. Aujourd'hui, la démographie est en chute libre (comme dans toute la région sauf à Fukuoka). Au centre-ville, il y a un 7 Eleven, quelques restaurants, une piscine, une banque...
Shigematsu FarmLa ferme de nos hôtes est au pied d'une petite colline, au bord d'une route un peu à l'écart. Ils ont trois maisons, 4 poulaillers pour environ 200 poules, des exploitations d'arbres fruitiers et de légumes, quelques panneaux solaires pour l'électricité et pour l'eau chaude, et une chienne : Aisha.
Notre "hutte" tout confortNotre petite maison est archi confortable et bien équipée. Il y a un kotatsu : table basse chauffante pour les pieds et une terrasse à la vue sympa. On y capte un peu la Wi-Fi (quand Minako san l'allumait), pratique pour regarder South Park après les pompes du soir.
Leur maison est la moins récente, mais je la trouve plus mystérieuse et chaleureuse
La "lower house" (maison du bas) ou maison d'hiver, à l'entrée, venait d'un autre temps avant sa récente rénovation
Minako san dans la lower house
Marcheuse endurcieNée d'une mère autiste, Minako san est une ancienne prof de japonais titulaire d'un master de littérature d'environ 67 ans. Ses parents ont divorcé quand elle était enfant, puis son père a fait banqueroute. Elle m'a confié avoir hérité de la faible constitution de sa mère (actuellement mourante), mais nous avons vu vu une femme à l'énergie et au courage étourdissant. Son rythme de marche est impressionnant, non seulement pour son âge mais aussi pour sa condition physique. Son esprit pédagogue se ressent dans son attitude calme et sa volonté de transmettre.
Mini serre "couvent"
Notre hutte vue d'en hautElle est très curieuse et passionnée de géographie. En plus du dictionnaire, elle garde toujours près d'elle un atlas des pays du monde. Elle s'est montrée très intéressée par mon voyage que je lui détaillais sur ses cartes. Avec leur fille de quarante ans (qui les a convaincu de s'inscrire sur Wwoof Japan il y a dix ans), ils ont entreprit l'année dernière un voyage de plusieurs mois de la Finlande à l'ouest de l'Europe pour revoir leurs anciens volontaires. Une femme agréable, patiente, ouverte à tous les sujets, toujours de bonne humeur mais très, (parfois trop) bavarde.
Cueillette des feuilles de théHiroaki san ne parle pas anglais, ou très peu. Dans les années 70, il obtient un diplôme d'ingénieur électrique. En période de libération des mœurs et de prise de conscience écologique, il lui était inconcevable de travailler pour des gros bonnets industriels. C'est donc pour mener une vie simple plus proche de la nature qu'il a investi dans ce terrain il y a une quarantaine d'années. Il est écrivain après 18h. Trois de ses livres sont publiés et traduits en chinois. Aujourd'hui, il écrit sur les volontaires.
Quelque part à KamiyamadaLa lecture de son essai, bien que (très) approximativement traduite en français, nous a captivés : Essai d'Hiroaki san
On le sentait conscient de lui-même et de son temps. Il raconte qu'après Fukushima plus rien ne sera jamais comme avant, et que tout ce qui compte désormais est de profiter de la vie. Hiroaki san y parle, entre autre, de son incompréhension et de son impuissance face aux défis d'autosuffisance alimentaire, de conservation de l'environnement et du déficit de la population. L'essai, très nostalgique, voire morbide, est écrit d'une plume sincère de poète, d'une manière presque viscérale : "J'ai l'impression d'être préparé pour la noblesse de vivre seule et de mourir" [...] "À la fin de ma vie, je veux vivre comme je veux. Pour quelque chose, plutôt que quelque chose, juste vivre et vouloir mourir." Les sujets évoqués sont une synthèse de nos conversations avec Minako san qui nous parlait également du choix de son mari d'arrêter l'abattage de leurs poulets (tâche qu'elle a oublié d'enlever de son profil Wwoof), "J'ai pris la décision de ne pas avoir de poussin cette année".
Hiroaki senseiSon calme et sa gentillesse étaient un modèle. Minako san faisait parfois la traductrice à table lorsqu'un sujet l'intéressait.
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19/03 - 20/03 - Filouterie autour de la Place Tian'anmen
- Par cpt-tibo
- Le 09/04/2018
- Dans Pékin
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19/03
Jinbao StreetDe nombreux choix de palais, temples et parcs (l'un va toujours avec l'autre) s'offraient encore à moi, comme le Palais d'Eté ou le Temple des Lamas (rien à voir avec l'animal). J'aurais bien fait le palais d'Eté, mais... eh, c'est l'hiver. J'improvisais chaque jour en me basant sur les points d'intérêt et leurs descriptions affichées dans l'auberge. Les conseils du staff étaient utiles, mais je n'avais vraiment pas préparé grand chose. Ce jour là, je considérais avoir eu ma dose de temples et de palais au moins pour la vie.
Pavillon de Jingshan ParkUn parc au nord de la Cité Interdite, à deux stations de métro, offrait un point de vue digne d'intérêt. Il ne coûte que 2 yuans et permet d'accéder à un pavillon sur une petite colline.
La Cité est beaucoup plus impressionnante vue d'en haut
Forbidden picture
Brouillard ou pollution, la couche n'est pas si importante dans tous les cas. On y respire beaucoup mieux qu'il y a quelques annéesEn quittant le parc, je me suis fait avoir par un... je ne sais même pas comment appeler ça... un chariot éléctrique ?? J'étais de bonne humeur, les entourloupages que j'avais pu subir auparavant me semblaient loin. Je ne disais pas non à une réconciliation avec ce genre de transporteur. Par sécurité, j'avais fait répété trois fois au chauffeur "3 yuans" comme prix de la course jusqu'à la Place Tiananmen. Tout devait bien se passer.
Charette de l'enferIl m'a lâché après cinq minutes de conduite dangereuse dans des petites rues. Je lui ai donné les trois yuans comme convenu, mais son air condescendant m'a fait immédiatement comprendre mon erreur. J'ai fait celui qui n'a pas compris, lui rappellant qu'on s'était mis d'accord. C'est alors qu'il a commencé à taper sa crise. Avec sa voix qui déviait, on aurait dit un gamin qui faisait un caprice. Excédé mais résigné, je lui ai accordé (J'ai bien dû l'insulter au passage) ses 30 yuans. Comme je n'avais pas le change, je lui ai donné un billet de 100 yuans, et ce carambouilleur m'a donné des billets russes en échange... La simple évoquation de "police" l'a fait réaliser qu'il s'était évidemment trompé de devise... Mais tout cela n'était qu'une partie d'une plus grande diversion. Je pensais qu'il prenait un raccourci en serpentant dans ces petites ruelles, mais il m'a déposé à deux rues de l'endroit où il m'avait prit. On a fait le tour du pâté de maisons. Lui était à l'écart des nombreux policiers des avenues. Et moi, j'étais toujours à 15 minutes de la Place Tianamen. Ainsi me suis fais-je escamoter comme un amateur.
Place Tiananmen, Monument aux HérosLa Place Tiananmen semble être bloquée de manière permanente. On peut accéder à ses avenues parallèles, voir de loin de Monument aux Héros, mais pas se tenir dessus. La concentration des forces de l'ordre, d'agents de sécurité en tout genre, de motos, voitures et fourgons militaires est impressionnante.
Véhicule coiffé du toit de la Cité InterditeOn dirait presque qu'ils ont installé un camp militaire sur la place. Pour circuler autour, il fallait repasser par les contrôles de sécurité de la Cité Interdite, beaucoup plus rapides qu'en fin de matinée, peut-être car cette dernière est fermée le lundi.
Descente du drapeauJe suis arrivé autour de la place au coucher du soleil, pendant que tout le monde était rassemblé devant la Cité Interdite et filmait la descente du drapeau du Monument aux Héros.
Marée de smartphonesPuis, on ne change pas les bonnes habitudes, direction la Rue Qianmen pour un dîner et un café presque aussi cher que le repas.
Qianmen Street
20/03Le périple du jour - il en faut pour toutes les sensibilités - consistait à récupérer mon billet du Transibérien pour la Mongolie. L'adresse n'était pas évidente à trouver car il s'agissait du contact à Pékin de l'agence des trains russes, dans un bureau d'une agence mongolienne au 10e étage d'un immeuble. A l'est de la capitale, cette quête m'a conduit dans un quartier de hautes tours, centres commerciaux, grands magasins et hôtels prestigieux.
Ritan AvenuePour mon dernier jour en Chine, j'ai traîné autour de Ritan avenue et du quartier russe. Je n'ai pas réussi à conserver les 150 yuans que je mettais de côté pour le "roasted duck" du dîner. Manger, boire, debout, assis, tel fut le programme de l'après-midi, autour d'un parc, de cafés et de restaurants russes. J'ai fini par un bol de rice noodles au boeuf gargantuesque dans un petit resto devant l'auberge.
Jinbao StreetLa veille du train, j'avais croisé Sarkozy dans la rue, puis l'avais suivi discrètement pour le prendre en photo. J'étais sûr, en voyant son air suspect, qu'il s'était échappé de sa garde à vue. Peut-être était-ce un rêve prémonitoire. C'est un canadien qui m'a apprit la nouvelle. Le mec a 25 ans et enseigne à Pékin depuis déjà trois ans. Selon lui, prof d'anglais ici est le job le plus facile du monde. On les embauche à la pelle pour être assistants, mais la plupart d'entre eux ne foutent rien, si ce n'est faire le ménage de temps en temps. Les élèves sont sur leur téléphone à longueur de journée. Trois profs d'anglais se sont succédés dans ma chambre. Beaucoup d'anglais, d'américains, d'allemands, des français à ne plus savoir quoi en faire, des russes, italiens, espagnols...
Qianmen StreetC'est la fin de mon séjour en Chine. Un mois bien chargé de l'ouest au nord est, des vieilles villes à la gigantesque capitale, en passant par un séjour au calme à la campagne, d'autres moins reposants dans des métropoles colossales, un trekking, une ballade en scooter, un spectacle grandiose... Je considère le pays bien en avance par rapport à nous sur certains points : transports, infrastructurs, organisation, bien que je n'ai vu qu'un seul visage de Pékin et des villes du Sichuan et du Yunnan. Je ne suis pas mécontent de quitter d'autres aspects moins attrayants relatifs aux habitants. Un mois m'a suffit. Maintenant, il me tarde de retrouver le calme et la sincérité des endroits plus reculés.
Place à la Mongolie. Khalid et moi nous rejoignons le 22 mars chez notre hôte à Oulan Bator, la capitale. Mais avant, je prends le transibérien pour un voyage de 28h à travers les espaces infinis mongols.
Ce qui va le plus me manquer en Chine -
15/03 - 16/03 - La Cité Interdite porte bien son nom
- Par cpt-tibo
- Le 06/04/2018
- Dans Pékin
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PEKIN, HUNAN, CHINE
15/03Plus besoin de présenter Pékin : 21 millions d'habitants, la principale métropole de l'Empire du Milieu, son coeur politique, économique et culturel. Dans l'avion, je me disais que cette semaine ne pourrait jamais être perdue quoi qu'il advienne. Mon séjour en plein centre de Pékin sera très touristique, tranquille et apréciable.
Kunming - Pékin, Air ChinaPeu avant mon arrivée, la capitale était en proie à un coup de théâtre politique sans précédant : sans limite de mandats dans le temps, le président Xi Jinping peut désormais rester chef d'état à vie. Dans le même temps, les négociations reprennent entre la Corée du Nord et le reste du monde, ce qui accroît l'inquiétude de Pékin concernant ses relations commerciales, tandis que la rafle des Ouïgours, une minorité musulmane, se poursuit dans les confins de l'ouest jusque dans les camps et les prisons. Un air bien plus respirable qu'il y a quelques années grâce aux engagements tenus de la COP 21, mais un hiver qui s'annonce plus froid que jamais. Et c'est gelé de la tête aux pieds que j'ai posé les pieds à Pékin. Je me suis perdu une bonne demi-heure dans l'immense aéroport international excentré au nord est, avant de prendre un bus pour le centre ville où était mon auberge. Suite à quoi ma nuit blanche m'a fait dormir de tout mon saoul.
16/03 : la Cité Interdite porte bien son nom
"Rue de l'auberge"Six jours à Happy Dragon Saga Youth Hostel, entre la Cité Interdite et la gare principale, à dix minutes d'une station de métro. Je n'ai pas vu le dragon joyeux, mais le staff de femmes rattrapait amplement cette légère déception. En bonnes oratrices, elles répondaient droit au but et sans formalité à mes questions avant même que je les pose. L'ambiance était particulièrement détendue grâce à elles et ses visiteurs éphémères. En six jours, j'étais déjà un client de longue date. Et comme un petit vieux, j'ai rapidement pris mes habitudes. Je finissais mes soirées dans le bar de l'hôtel jusqu'à pas d'heures, accompagné de nationalités variées et chaque jour différentes, et de barmans locaux qui se la mettent autant que leurs clients. Résultat : je me réveillais autour de 11h pour un porridge aux fruits ou du pain perdu (French toast yeaaah) avant de tourister dans la capitale. En fin de journée, je traînait ensuite sur Qianmen Street, dans le même restaurant puis le même café. Puis retour à l'auberge et au bar.
Happy Dragon SagaLa veille, alors qu'un anglais, enseignant à Pékin, expliquait que des réunions importantes ont lieu au parlement en ce moment même, d'où le renforcement de la sécurité, dans les rues mais aussi sur internet, une brésilienne débarquait en découvrant les restrictions et n'était pas sur d'avoir son visa américain pour son vol à Miami le lendemain (elle semble l'avoir eu).
Je confirme la présence massive des forces de l'ordre : militaires, policiers, agents de sécurité, en poste partout dans la rue, le métro et les lieux publics. Cité Interdite au programme, au plus près du pouvoir.
Metro de PékinLa Cité n'est qu'à trois stations de métro de mon auberge. C'est mon quatrième métro en Chine, et définitivement le plus sûr, le plus propre, le plus beau et le mieux organisé. Il est si propre que je glisse sur un carrelage brillant nettoyé en permanence par les agents d'entretien. Les vitres de sécurité aux bords du quai sont brillantes. Il est si bien organisé que je m'y repère bien mieux que dans le métro parisien. Les correspondances et les directions sont toujours évidentes (Ca me change des treks). Les tickets des bornes donnent le droit à toutes les stations qui coûtent le même prix. Ce sont des cartes en plastique que les machines avalent et récupèrent à la sortie. Il est si sûr que les agents ne savent plus quoi faire. Chaque bouche de métro a ses deux militaires sur un piédestal, qui passent stoïquement leurs journées dans la même position. Ceux du contrôle à l'entrée s'ennuient et passent le temps comme ils peuvent. Ils font semblant de contrôler en levant les bras de temps à autre. Ceux de la station de mon auberge était amusés à tous les coups. Contrôleurs de la galère, ils ne se sont jamais faits à moi. Difficile de faire plus pragmatique que le métro pékinois
Entrée de la Cité interditeL'entrée autour du site est gratuite, mais les contrôles s'étendent sur des centaines de mètre, au point qu'on préférerait payer pour rentrer. Il faut dire qu'arriver en fin de matinée n'est peut-être pas la meilleure idée. J'ai été un peu déçu par le "manque de grandeur". Après les contrôles, je m'attendais à une place immense et sobre depuis laquelle des portes de la Cité Interdite et le portrait de Mao me frapperaient de leur intensité, sous un ciel pollué mais typique de la capitale.
Depuis la Place Tian'anmen quelques jours plus tardElle n'est pas si grande que cela, et le temps était clair. En revanche, la sécurité renforcée : agents, barrières et fourgons, est un spectacle en soi. Certes, ils gênent beaucoup la vue, mais il faut se dire que c'est dans l'ordre des choses. De tous temps, la Cité Interdite et la Place Tiananmen ont sans doute été l'endroit le plus protégé du pays. Etant au milieu de la Place et de la Cité, je choisis cette dernière et me garde la place pour un autre jour.
Agent devant la Porte du MidiIl y a des agents tous les deux mètres le long de la Porte du Midi Ils sont là - je me suis fait reprendre - pour empêcher les gens de s'arrêter prendre des photos.
Porte de l'Harmonie SuprêmeLe passeport fait office de ticket, mais il faut tout de même payer 40 yuans pour accéder au Musée du Palais, l'ensemble des temples et musées de la Cité Interdite, par le Porte de l'Harmonie Suprême. Les contrôleurs rentrent le numéro de passeport pour vérifier que la taxe a bien été payée.
Pavillon de l'Harmonie Suprême
Le site est TRES grand. Il faut bien une journée entière pour tout voir. 14 millions de visiteurs annuels en font l'attraction touristique a plus populaire de Chine.
La Cité Interdite fut la demeure de 24 empereurs chinois. Kubilai Khan, empereur mongol plaça sa cité impériale à l'emplacement actuel de la Cité interdite avant même sa construction au XVe siècle.
Les pavillons ont tous des noms poétiques : harmonie, tranquillité, fertilité... À l'époque impériale, des eunuques et des concubines habitaient la Cité. On dit que c'était un lieu où il valait mieux ne pas se promener seul la nuit.
Avec sa superficie de 1 km de long par 750 m de large, elle est deux fois plus grande que le Vatican. Elle est entourée d'une douve et de murs de 7 à 10 m de haut.
9999 pièces remplies de constructions en bois qui en font la plus grande collection au mondeVoilà, je peux rayer la Cité Interdite de la liste... s'il y en a une... J'ai pris le métro à Tienanmen à l'heure de pointe... Je vous laisse imaginer le monde.
Qianmen Street
Encore trois stations plus loin, Qianmen Street : les Champs Elysées de Pékin. Derrière la Tour d'Archer circule un vieux tram carré fashion qui fait tinter ses cloches. Des grands magasins de mode et des restaurants de luxe bordent la rue principale. On y trouve un musée de cire Madame Tussaud avec très peu de personnalités outre chinoises.
Tour d'Archer depuis Qianmen StreetMalgré le côté réchauffé des commerces, les couleurs et l'ambiance sont très divertissantes la nuit. Un café, au début de la rue, est devenu mon point de chute. Il était un peu cher, mais si confortable avec ses poufs. J'y ait découvert le café tiramisu.
Langfang AlleyLes rues piétonnes perpendiculaires sont plus authentiques et animées. Les nombreux restaurants proposent tous du "roasted duck", une sorte de poulet braisé, LA spécialité de la capitale. Le prix, également très spécial, m'a dissuadé d'essayer cette attraction, que tous disent être une des deux choses à faire avec la Grande Muraille. La street food habituelle - qu'à moitié dans la rue cela dit - fait fondre le porte monnaie plus vite que la neige au soleil. Une galerie marchande recouverte de souvenirs, avec notamment des sculpteurs de figurines personalisables à l'effigie de leurs clients était particulièrement intéressante.