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29/04 - 04/05 - Satisfying life - L'essentiel : Cuisine française et Onsen - Ogurayama farm [3]
- Par cpt-tibo
- Le 15/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nos hôtes espéraient de l'aide pour le dîner, mais nos temps libres étaient trop courts, tout comme nos nuits. En plus du travail dans les champs, les serres ou sur les arbres, nous faisions la vaisselle après les repas et chacun avait une tâche de nettoyage de la maison après le petit déjeuner. En raison d'un réveil à 6h45 et de journées de parfois plus de 6h de travail, nous préférions sortir au onsen, au 7 Eleven, sortir le chien, ou tout simplement se reposer, sans culpabiliser.
Leur chien, Rio, nous faisait de la peine avec son air abattuIls le laissaient attaché toute la journée autour de sa niche, à la disposition de qui voulait bien le promener. Nous avions à peine une demi-heure de repos après le déjeuner, ce qui était un peu frustrant.
Nous avons quand même cuisiné un plat, comme le souhaitaient nos hôtes. Au menu : aubergines farcies, purée de pommes de terre et de carottes, patates sautées et crumble. Les tomates trop chères en cette saison nous ont rabattu sur cet ingrédient jusque là quasiment inconnu pour nous. Le temps que tout le monde se lave, nous avons commencé à cuisiner un peu tard.
Purée et cuisson des légumesLa préparation des deux farces au porc et au poulet et le temps de cuisson des aubergines nous ont fait dépasser les délais imposés. Pendant ce temps, la volontaire japonaise s'en allait rendre visite à ses parents à Fukushima. Elle était triste de ne pas pouvoir goûter notre sublime cuisine. A un Akio san à l'appétit et l'impatience grandissante, nous lui avons subtilement répondu que le repas serait prêt dans quinze minutes, en sachant pertinemment qu'il nous faudrait le double.
On n’a pas fait semblantNous étions sceptiques quant au résultat. Les aubergines étaient cramées à l'extérieur, à peine cuites à l'intérieur et imbibées d'huile, mais étrangement très bonnes. La farce de poulet et le crumble était excellents.
CrumbleTowa, le garçon de huit ans, qui avait l'une des plus grosses portions, a fini son assiette. Ils n'ont pas apprécié la purée, peut-être un peu fade pour des palais japonais. De toute façon, quel que soit le résultat, nous étions certains d'être complimentés.
Hello onsenCe furent quatre jours de travail sans congé, ce qui était sans importance grâce au onsen (==> bain public dont l'eau vient d'une source thermale) à deux pas de la ferme. Pas de congé donc, mais un repos de guerrier. A mon sens l'expérience japonaise la plus authentique, dans un lieu essentiel pour comprendre la culture et les relations sociales particulières du pays. Le Japon dans toute sa splendeur.
Ojiisan (grand-père) indique le chemin de l’onsen MuroyamaNous y sommes allés deux fois, la première sans Khalid. L’onsen, Muroyama, domine une colline à quelques centaines de mètres de la ferme. C'est aussi un hôtel. Il est extrêmement bien entretenu, presque luxueux.
On commence par se laver sur des tabourets dans des espaces séparés par des cloisons (Il n'est pas d'usage de frotter le dos de ses voisins) - Onsen Yunomori à SingapourLa nudité est de rigueur. On peut porter sa serviette entre les bassins mais pas dans ceux-ci. Les japonais ont une petite serviette qui leur sert parfois de cache-sexe en sortant du bassin. Mais, on s'en rend vite compte, ils n'ont aucun problème avec la nudité. Au contraire, ils considèrent qu'elle permet la "socialisation nue" : mieux se connaître notamment grâce à l'ambiance détendue. Si nous pouvions difficilement rester plus de quelques minutes dans un bassin, elles suffisaient à se décontracter. Il y a deux bassins intérieurs et extérieurs, un jacuzzi et un sauna à côté d'un bassin d'eau froide.
Le bassin à l'extérieur offre une vue magnifique de la ville de Matsumoto - Fine View Muroyama, KayakOn le préfère aussi pour la fraîcheur qu'il offre au haut du corps. Le reste est dans une eau à 42°C, ce qui n'est rien par rapport au sauna. Après seulement cinq minutes dedans, je ne pensais pas que l'eau froide serait si satisfaisante.
Pour les occidentaux que nous sommes, l'expérience était un peu stressante au départ. J'étais seul la première fois. L’onsen était presque vide à 21h, donc silencieux. La deuxième fois vers 17h, il y avait peut-être cinquante personnes. Pour un lieu destiné à la détente, sensé s'écarter de l'agitation de la vie quotidienne, il y avait un certain bruit (auquel nous participions). Dans le sauna, nous nous sommes rendu compte que parler gênait les gens. Malgré tout ça, nous avons trouvé ce passage à nu totalement immersif et relaxant. Et pour ceux qui se posent la question : non, l’onsen n'était pas mixte.
Vue sur Matsumoto en fin de journée
Clou du spectacle après la vue, on descend la colline en toboggan !A l'arrivée, on n'est plus qu'à cinq minutes de ma ferme à pieds. Il y avait un parc de jeux que nous aurions rêvé avoir près de chez nous quinze ans plus tôt.
Azumino au coucher du soleil -
29/04 - 04/05 - Satisfying work : Tranchées, poiriers, palettes - Ogurayama farm [2]
- Par cpt-tibo
- Le 14/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nous étions à Ogurayama pendant la Golden Week, une série de jours fériés (jour de la constitution, de la nature puis des enfants) constituant une semaine de vacances nationales. Autrement dit, du 28 avril au 6 mai, pas la meilleure période pour voyager au Japon. Pour ceux qui vivent chez l'habitant, cela peut présenter des avantages.
Au lieu d'aller à l'école, les enfants ont donné un coup de main pour désherber avec nous le champ d'un ami indonésien (ou rentrant d'un voyage en Indonésie)
Trois heures durant, nous l'avons ratissé de long en large
"Tea time" habituel vers 10h pour se détendre un peuEn échange de notre aide, leurs amis leur ont donné des plants d'oignons.
Retour à la fermeL'après-midi, après une pause déjeuner beaucoup trop courte, nous avons creusé des tranchées pour les planter. Akio san labourait des allées au tracteur qu'il fallait creuser avant de planter les oignons. Nos tranchées n'étaient pas très droites. Nous le savions tous, mais Akio san a mis du temps avant de nous dire de recommencer : "C'est bien mais... non en fait"... Il nous a regardés en souriant et a pris son meilleur élan avant d'éclater d'un rire de façade. C'est un homme dynamique qui dégage une certaine chaleur, mais pas à toute épreuve. Nous l'avons parfois trouvé impatient dans la communication. D'un autre côté, c'est un bosseur qui ne ménage pas son temps de travail et ses efforts.
Pas trop mal je trouveDe mon côté, j'ai inventé une nouvelle technique agricole en voulant tracer une ligne avec mon pied, justement afin de rester droit. La terre était si meuble que je pouvais creuser la tranchée avec, pas sans forcer sur ma jambe. Ce creusage au pied était épuisant mais trois fois plus rapide qu'à la bêche. Akio san m'a regardé pendant longtemps sans rien dire... avant d'approuver la technique. Youhou ! En y repensant, j'étais comme le héros d'un shonen (manga pour les jeunes) apprenant de ses erreurs. Grâce à mon sens du détail, j'ai inventé une technique novatrice qui m'a permis de mener à bien ma mission. Gambate !
Auprès de mon arbre...Le travail avait beau être répétitif, il restait satisfying. Je me sentais utile, même pendant les deux jours passés dans le champ de poiriers. Akio san nous a expliqué qu'une branche de poirier ne peut supporter qu'une seule poire. En période de fin de fleuraison, le travail consistait donc, par équipe de deux, un arbre et une branche après l'autre, équipé d'une échelle, plein de bonne volonté mais au bout de trois heures c'est vite relou, à éliminer les bourgeons pour n'en laisser qu'un par branche. Une heure et demie par arbre peut-être. Nous étions avec deux travailleuses qui étaient un peu plus productives que nous. La tâche, psychologique, était de plus en plus rude. Elle demandait beaucoup de patience pour ne pas arracher toute la branche. Mon échelle n'était pas toujours stable. Nos ongles sont restés noirs pendant des jours. La musique aidait beaucoup à la fin.
Le soir, c'est ce que je voyais quand je fermais les yeux
Intérim volontaireLe dernier jour, nous étions soulagés de pouvoir travailler autour de la ferme. Le matin, il s'agissait de désherber puis d'aplatir un terrain avant de déposer des palettes puis des cageots de bois de chauffage. Khalid s'est fait piquer par une guêpe dont la piqure s'est transformée quelques jours plus tard en une plaque rouge sur son bras.
Les filles travaillaient dans la serre à côté
Ensuite, Akio san m'a embarqué dans son petit camion (le même que Festivland) pour transporter des cageots vides puis ramener des sacs de fertilisant, pendant que Khalid nettoyait les cageots sales au Karcher.
Sur un terrain à dix minutes, vaste champs d'engrais à base de riz, nous avons chargé des sacs de riz.La terre grouillait de Kabuto : les gros vers blancs de Koh Lanta. Les poules en raffolent et ce sont de bons fertilsants pour la terre.
On comprend mieux d'où vient le Pokémon -
29/04 - 04/05 - Satisfying arrival : Les Matsumura, les volontaires, la ferme - Ogurayama Farm [1]
- Par cpt-tibo
- Le 14/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Située au cœur des montagnes japonaises, Matsumoto, proche de Nagano, est connue pour héberger le "château noir du corbeau", trésor national du pays et de l'UNESCO, le château japonais le plus représenté. Attirant n'est-ce pas ?... On ne s'y arrêtera pas.
Matsumoto StationNous y sommes arrivés à 6h du matin. Il faisait froid et nous étions épuisés. Nous nous sommes écroulés sur les bancs du premier Macdo de la gare centrale. Une serveuse s'est excusée pour me dire de ne pas dormir ici... à deux reprises. "Sumimasen", mais ça n'a pas suffit. Vers midi, nous nous sommes tranquillement mis en route vers Azumino. Nous avions rendez-vous à 17h à la gare de Hitoichiba, en périphérie de Matsumoto. J'ai appelé Akio san depuis l'unique cabine téléphonique de cette petite gare. Il m'a dit qu'il arrivait tout de suite avant de rectifier qu'on ne changerait rien au plan de base.
Nous avons donc pris une bière dans l'échoppe du village...
Puis fais une sieste dans le parc près des stades de tennisLe village était calme, ses montagnes des Alpes du Nord, au loin, imposantes. A notre retour à la gare, deux françaises, Mégane et Angélina, attendaient. Parisiennes et aides-soignantes, elles avaient travaillé trois mois dans une usine de légumes à Osaka grâce à un visa vacances travail leur permettant de rester un an au Japon. Pour nous, c'était une rencontre providentielle : deux compatriotes sympathiques, drôles, charmantes et parlant un peu japonais. Dans ce village complètement à l'écart du tourisme, nous avons tous immédiatement compris ce que nous faisions là.
Khalid, moi, Angélina, Mégane et une volontaire japonaiseQuelques minutes plus tard, Akio Matsumura, un petit bonhomme à lunettes, est arrivé à bord de sa grande voiture familiale. Nous l'avons trouvé dynamique et aimable au premier abord, bien qu'un peu distant. Il faut dire que son anglais n'est pas excellent. A la ferme d'Ogurayama, il nous a fait visiter les lieux : la maison familiale et la maison d'invités, toutes deux sur le bord d'une petite route privée, entre serres et exploitations agricoles. Nous dormions dans des chambres spacieuses, au-dessus des cageots de pomme. Les Matsumura se couchant assez tôt, c'était agréable d'avoir sa maison personnelle.
Maison d'invités - Champ d'oignons, onsen sur la collineUne autre volontaire est revenue tard de l’onsen ce soir-là. C'est une japonaise d'une quarantaine d'années qui parle français grâce à un séjour de huit ans en Normandie. Déjà là depuis trois mois, on avait le sentiment qu'elle faisait partie de leur famille. Elle se couchait plus tard que nous et se levait avant.
Dans la maison d'invitésNous avons donné les contrats Wwoof à Akio san, qui nous a présenté le programme puis demandé de répondre à trois questions : Pourquoi faire du volontariat ? Pourquoi spécialement ici ? Pourquoi au Japon ?
L'exercice, très formel, n’était pas sans tension. Il nous a transportés dans une salle de classe, où nous attendions avec impatience la fin de l'interrogation d'Akio sensei. Khalid a gagné des points grâce à un subtil exercice de style, en comparant tout simplement le Japon au paradis (j'exagère à peine). Angélina et Mégane ont gagné plus de points encore. Leur certaine maîtrise du japonais était très appréciée par l'examinateur. Il y a tellement d'hôtes sur Wwoof Japan que nous sommes tous restés honnêtes quant à notre venue à Ogurayama. Autant l'avouer, nous cherchions un hôte dans les montagnes entre Kyoto et Tokyo, et ce fut un des premiers remplissant ces critères. Premier test passé avec succès. Akio san nous a lâchés comme des gamins dans la cour de récré.
Les Matsumura et leurs volontaires après dînerLa famille Matsumura est d'une spontanéité et d'une hospitalité sans pareille. Nous sommes tombés sous le charme de la bienveillance de Terumi san, au sourire apaisant ; de la légèreté de Wara, collégienne de 14 ans, au naturel rayonnant ; de l'énergie de Towa, sans conditions, un garçon de huit ans prit de passion pour les origamis, le langage des signes et les compilations Youtube ; et du calme de l'aîné, 16 ans, future star du foot.
Ils possèdent huit exploitations, toutes accessibles à moins de quinze minutes en voiture
Champ d'oignons
Verger de poiriersCe sont principalement des arbres fruitiers : pommiers, poiriers et pêchers. Il y a aussi des carottes, des tomates et des oignons en serre et à l'extérieur, et tout le matériel qu'on peut trouver dans une ferme moderne. Leur business n'est pas entièrement biologique et ils emploient des saisonniers notamment pour le tri des pommes et le "déflorage" des poires. Ce n'est pas ma première ferme, mais la première où mes hôtes y travaillent à plein temps et dont les produits représentent leur unique activité.
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15/04 - 22/04 - Nourriture suprême, travail formel, échappées belles - [3] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Salle à mangerLes repas étaient tout simplement magiques. Chaque jour, Minako san cuisinait un plat différent à base d'aliments sains et frais : poulet frit, tempuras, haricots, okonomiyaki (sorte d'omelette galette à base d'ingrédients divers), poisson, rouleau de printemps, pain maison, curry, sushis, nouilles, pizza. Le tout accompagné de riz brun, de saké fait maison le soir et parfois de fruits et de smoothies. Les quantités étaient dévastatrices. Nos hôtes nous incitaient à nous resservir autant que nous le pouvions. Nous ne manquions pas l'occasion de gratifier les talents de cuisinière de Minako san.
Minako san préparant un pique-nique pour notre départTous les plats sont sur la table. Il y a un bol pour le riz et des petites assiettes pour les légumes et la viande. Comme "c'est la famille", nous avions le droit de piocher dans les plats avec nos propres baguettes. On ne commence pas un repas avant d'avoir dit "Itadakimas" (avec les mains jointes de préférence). Ils se déroulaient sur fond calme de musique classique, d'information ou de chanson française. Google nous a permis de retrouver le nom manquant d'un disque de Jean Ferrat.
Chez des amis des ShigematsuNous sommes allés dîner un soir chez des amis de nos hôtes, qui n'ont pas mangé avec nous. Comme le veut l'étiquette en présence d'étrangers, ils avaient installé une table à l'extérieur dans la cour, afin d'éviter les "désagréments" d’utilisation des équipements de la maison. Ils ont passé le plus clair de leur temps dans la cuisine, et à faire des allers-retours pour servir tous les plats un par un. J'ai découvert le délicieux "soba" sous toutes ses formes. Nos hôtes nous ont rejoints à la table à la fin du repas. Minako san nous avait prévenus qu'on ne resterait pas longtemps, car elle n'aime pas trop leur esprit conservateur, contrairement à Hiroaki san qui s'entendait un peu mieux avec eux.
Petite bière avant de rentrer à pieds.
Buffet à volontéLe dernier jour, sortie dans un restaurant à quarante minutes de la ferme. Les plats étaient presque du niveau de Minako san, avec des desserts en plus.
Nos hôtes nous ont ensuite conduits à un point de vue intéressant avec une balançoirePuis dans un centre commercial pour acheter des maillots de bain à environ 25€. Puis à la piscine de Kamiyamada, petite et pas trop chère. J'ai eu beaucoup de mal à contrôler un fou rire à cause d'un japonais qui entre chaque mouvement de brasse nous faisait coucou d'un air réjoui.
Ballade avec Minako sanLe deuxième soir, nous sommes sortis pour faire un ravitaillement de boissons et de cigarettes. Minako san nous avait dessiné une carte. Il y a des distributeurs de cigarettes et de bières pas loin, mais tous exigent le scan de la carte d'identité japonaise. Après le magasin de liqueur, un japonais nous a déposés en voiture jusqu'au 7 Eleven, à quelques kilomètres. Sa gentillesse ne s'arrêtant pas là, il nous a également attendus, puis reconduis jusqu'à la ferme. Quel formidable pays.
Session coupage de bois
La Mongolie, ça formeNous avons noté une différence significative entre Wwoofing et Workaway. Pas seulement le fait que dans ce dernier, les hôtes en demandent souvent moins. Wwoof, c'est "World-Wide Opportunities on Organic Farms", un réseau mondial de fermes biologiques présent dans quelques 100 pays. Il faut payer, contrairement à Workaway, quarante euros pour avoir accès aux hôtes présents dans un pays. On paye donc plus cher, mais on débloque l'accès à un nombre d'hôtes considérable. Il y a un permis à imprimer, remplir et signer. A chaque connexion, il faut accepter une nouvelle fois la charte du site et recevoir un e-mail avec les conditions... C'est nettement plus officiel, un peu comme un contrat de travail. Minako san avait laissé des instructions en français pour l'organisation et la tenue de la maison. Typique de Wwoofing ou de l'organisation japonaise ? Quoi qu'il en soit, certaines traductions étaient très drôles :
- En parlant de la baignoire : "Notre japonais entre dans le bain et réchauffe notre corps. [...] Mon mari entre dans le virage au début"... (???)
- "S'il y a du linge, placez le dans la petite machine à laver, je vais bien nettoyer"
- "Vous êtes notre famille aujourd'hui, aidez-nous s'il vous plaît 6h par jour pour se rendre heureux"
- "En ce qui concerne les toilettes, bien que la nuit soit bonne, pour les hommes pendant la journée, seuls les hommes doivent utiliser les toilettes pour les celles""Déweedage"
Ils attendaient, évidemment, de nous que l'on remplisse notre part du contrat, à savoir six heures de travail par jour. Il n'y a pas eu de très bonne surprise (ni de très mauvaise) concernant les tâches ou leur durée. Nous avons surtout désherbé à la main, autour de notre maison et de la lower house.
Thé vert
EngrainageLe premier jour, nous avons cueilli des feuilles de thé une petite heure avant de désherber devant notre hutte. Le deuxième jour, Minako san nous a chargés de remplir autant de sacs d'engrais que possible, dans un ancien poulailler à la terre riche en minéraux et fientes de poules. Il fallait ensuite ramener les sacs à la brouette jusqu'à un espace que nous avions désherbé.
Dans la carrière de bambousCouper des bambous était sans doute le travail le plus intéressant de la semaine. A 200m de la ferme, nous avons défriché environ 120 bambous d'une petite forêt bordant la route. Ils n'étaient pas bien larges, parfait pour les tuteurs des futurs plants d'haricots. Les dents de la petite scie n'ont pas apprécié notre rythme soutenu.
Un vieux dingue d'Aisha qui la nourrit tous les jours que Minako san la promèneL'avant dernier-jour, nous avons accompagné Minako san pour promener Aisha. Elle n'était pas rassurée à cause de deux gros chiens croisés la veille. Nous avons fait un petit tour de ce village à l'ambiance très calme et agréable. Nous avons eu le droit à un festival d'animaux cette semaine : poney, serpent, biches, chèvres, chien, chats, frelons...
Décharge sauvageAvant de partir, Minako san voulait nous montrer un endroit aussi malsain qu'imposant : une gigantesque décharge publique, à pas moins de 300m de leur ferme, située dans un immense réservoir. Un jour, tout a cramé à cause des rayons du soleil. Le grand incendie a été évité de justesse grâce à des avions, mais ça ne leur a pas servi de leçon.
Photo de familleMinako san nous a invités à revenir, pas en tant que volontaires mais invités. Ce couple si attentionné nous a raccompagnés à la gare. Ils ont attendu notre train avec nous et nous ont dit au revoir jusqu'à ce que le train soit hors de vue. Nous avons presque cru qu'ils allaient nous serrer dans leurs bras.
Goodbye Shigematsu's !
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15/04 - 22/04 - L'art de vivre - [2] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Par cpt-tibo
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Shigematsu farmConcernant le travail et la vie quotidienne, le programme était (est, sera) réglé comme du papier à musique. Nous n'avions pas vraiment de temps libre jusqu'au soir. Minako san avait toujours quelque chose à nous demander ou à partager et ne manquait pas une occasion de le faire. Il faut reconnaître qu'elle était néanmoins flexible et restait bienveillante quant au travail (pas toujours parfaitement) accompli.
Dans la voiture, à la fermeLe programme était le suivant : 8:00 : petit déjeuner / 9:00 - 12:00 : travail / 12:00 : déjeuner / 13:30 - 16:30 : travail / 16:30 : douche / 17:30 : dîner. Chaque chose en son temps et à sa place.
Lavage du pantalon... fait !Après le petit-déjeuner, Minako san lavait nos habits sales de la veille que nous récupérions avant le bain. Un jour, elle m'a demandé "d'apprendre" à Khalid à lui donner ses habits sales le matin. Le jour où elle m'a convaincu de (enfin) laver mon pantalon, j'ai enfilé cette magnifique salopette.
Hey JBJe dansais quand approchait le bain. Quelle baignoire ! J'en veux une comme celle-là !
Goemonburo
Changing room avec le chat qui venait se frotter, attiré par la propretéIl y a une salle spéciale dans leur maison pour se changer avant de rejoindre la baignoire à poil. Dans une petite cabane en face de la "changing room", la baignoire est une grande marmite, profonde et étroite, qu'ils chauffent au feu de bois. C'est un goemonburo, modèle de baignoire traditionnel très rare selon Minako san. Il faut se laver sous la douche avant de s'y baigner.
Le meilleur moment de la journéeAprès 6h de travail et avant un repas de roi à venir, un havre de paix, un moment de détente ultime. Du pur bonheur. Rentrer directement dans l'eau bouillante "à la japonaise" n'était cependant pas de notre niveau. Le premier jour, Khalid voulait zapper le bain, mais Minako san n'était pas de cet avis. Il paraissait clair que tout le monde devait être propre avant le dîner. Exceptionnellement, Khalid a pu se laver après, car il était déjà 17h30. J'avais pour tâche de lui "recommander" de se laver.
Après une matinée de désherbageNous avons découvert le "Tadaima" et le "Okaeri". Lorsque l'on rentre à la maison, il est d'usage de dire "je suis de retour". Ceux qui sont à la maison doivent répondre l'équivalent d'un "Bienvenue".
La fermeA table, Les conversations étaient souvent difficiles. Minako san avait le monopole des conversations mais exprimait rarement sa pensée d'une manière claire. Du japonais se mélangeait constamment à l'anglais. Les "hanoooo" (équivalent de "euh"), étaient réguliers. Ayant du mal à trouver ses mots, elle s'embrouillait souvent, peut-être à cause de son ancienne maîtrise de six langues. Au moindre doute, son dictionnaire de traduction était toujours à portée de main. Hiroaki san préférait manger en silence. Toutefois, son esprit pédagogue et sa patience incroyable, probablement héritée de ses habitudes de professeur, transformait parfois des conversations laborieuses en histoires passionnantes.
Les poulesLeur attachement à un mode de vie traditionnel ne les empêchait pas d'être critiques à l'égard du gouvernement. Ainsi Minako san et Hiroaki san lui reprochaient de ne pas prendre de mesure pour diminuer la dépendance nucléaire après la catastrophe de Fukushima (déjà vieille de 7 ans). Selon elle, les Etats-Unis dictent les règles que le gouvernement et la diète (parlement) se contentent d'appliquer. Le pays ne serait qu'à 30% autosuffisant en ressources agricoles et animales, ce qui est une honte pour ces fermiers fiers de leurs ressources agricoles.
La villeOn les sentait à la fois ancrés dans leur culture et leurs traditions, mais ouverts sur le monde, conscients et consentants à son changement. Un trait qui n'est pas propre à tous les japonais, dont très peu ont déjà voyagé comme eux ou accueilli tant d'étrangers pendant si longtemps. Pour dire, en seulement un jour à Fukuoka, nous avons croisé deux personnes qui nous ont demandé si nous étions "Americano ?" Certains japonais ont tendance à placer les étrangers sur une échelle de préférence, où les blonds aux yeux bleus arrivent généralement premiers. Beaucoup sont fous des américains... Heureusement pas tous. Minako san a attendu le dernier jour avant de demander les origines de Khalid... lorsqu'il n'était pas là...
Chapeau de paille