[Jour 2] Kilimanjaro Route Machame 6D : Au dessus de Shira | Machame Camp (3050m) - Shira Cave Camp (3750m)

     Nous attaquons la plus petite étape, avec un dénivelé toutefois important.
Cet environnement du Kili, ce sont les landes, ou "Moorland" en anglais. Dépassé 3000m, la forêt équatoriale, jusqu'alors épaisse, commence à s'éclaircir. Les arbres sont plus courts et la végétation beaucoup moins dense. Nous progressons "pole pole" sur une rampe rocheuse irrégulière, dénivelée mais large et assez lisse.

     Nous apprenons à connaître Vasili, un gars cool avec qui nous rigolons bien. Il salue environ la moitié des tanzaniens qu'il croise. Son "Bois de l'eau !" (*en français en dans le texte) devient presque un refrain chanté régulièrement. Quentin retiendra rapidement son équivalent swahili Kuni ya maji. Vasili est un passionné d'alpinisme et de course à pieds. Inscrit à une formation en ligne d'alpinisme, il rêve de gravir l'Everest un jour. Il a passé trois mois en vacances chez un ami à La Réunion. Nous discutons dans la bonne humeur de montagne et de différences culturelles. 

     Le brouillard se dégage. Nous arrivons au dessus de la première couche de nuages. Sous un soleil de plomb, nous ne perdons que quelques degrés.
Au loin à l'ouest, le Shira Peak, l'un des trois principaux sommets du Kilimanjaro. Avec ses vallées et son plateau, où se trouve l'essentiel de la faune du Parc National. Vasili nous montre les Gladiola, sortes de petites tulipes raffinées. A partir d'ici, l'Everlasting (Helichysum Hydrosol) nous suivra pendant longtemps. Il s'agit d'une fleur avec trois déclinaisons de couleurs qui ne pousse qu'à partir de 800m, selon Vasili

     Paul choisit cette arrivée presque matinale pour introduire une nouvelle fois l'équipe, mais de manière plus formelle. Tradition oblige, ils entonnent Jambo Bwana, la chanson du touriste, qui restera plus d'une fois coincée dans ma tête.

     Une heure plus tard, je suis à genoux en train de vomir mes spaghettis bolo. Je passe le reste de la journée à faire des allers retours de la tente aux toilettes. En fin de journée, j'ai à peine le temps de me glisser hors de la tente qu'une deuxième vague de spaghettis jaillit à la vue de tous, me raclant brutalement l’œsophage (Peut-être y avait-il aussi les samosas qui en rendu Quentin malade il y a deux jours). Le plus drôle, c'est que ces spaghettis restent pour moi le meilleur plat avalé sur la montagne.

     Pendant ce temps, Quentin fait une petite marche d'acclimatation. Paul, inquiet pour la suite du trekking, me déniche de l'Immodium. J'avale d'une traite ces deux petites pilules magiques, ainsi qu'un thé au citron destiné à calmer ma nausée. Nous sommes quand même à 3750m. Me souvenant d'un épisode similaire survenu à 3500m dans l'Inde Himalayenne, je dis à Paul : "Pole pole please sur le sel, le sucre et le gras". Il faudra le répéter plusieurs fois.

     Comme Quentin la veille, je me rétablis vite, passant avec succès les tests d'oxygène du soir. Dure après-midi et petite frayeur, mais il vaut mieux que ça arrive maintenant. Les troubles digestifs et nauséeux sont désormais derrière nous.