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  • L'avant Kili : Moshi

    Petite, plate et étendue, Moshi est une ville aussi authentique que réchauffée.

     

         Elle prospère surtout grâce aux bénéfices des Mzungu (blancs) venus s'aventurer au Kilimanjaro. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle nous nous y rendons. 

    Le centre-ville est joliment décoré de boutiques de souvenir tape à l’œil qui mettent en avant des peintures au couteau représentant Maasaï et animaux de la savane. On y circule pas trop mal pour une ville de taille moyenne. Un marché typiquement coloré et encombré s'étend sur plusieurs rues. Quelques bars à l'ambiance cool passent des musiques reggae, entre des restaurants, des hôtels et des auberges de jeunesse (une quasi exception en Tanzanie).
    Par temps clair, on peut apercevoir le Kilimanjaro, au niveau de la station de bus.

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  • Morogoro - En route vers le Kili

    Parce que j'aime commencer mes récits par des histoires de débâcle...

     

         Je vais vous raconter celle de mon hôtel à Morogoro. Muni de ma réservation Booking, je me suis jeté dans un taxi dès mon retour à la station de bus. Ma destination était "Oddy's Executive Lodge", un hôtel récemment ouvert au centre-ville. Le chauffeur ne connaissait pas. Comme tous ses collègues dans ces moments là, il a préféré s'arrêter plusieurs fois pour demander son chemin plutôt que de suivre les indications claires de mon GPS... Mais passons. Nous sommes arrivés dans ce qui ressemblait à un hôtel d'au moins 2 étoiles supérieures au standing annoncé : large propriété pour un bâtiment blanc, sobre et classe, grillages et même portier (dans une rue en terre bordée d'habitations précaires).
         L'hôtel était complet, la Wi-Fi, inexistante (ou bien le réceptionniste ne voulait pas me la donner). Je ne vous parle même pas du prix : plus de cinq fois supérieur à celui de ma réservation. Dégoûté, j'ai fui vers une petite guesthouse spacieuse et peu chère.

         Arnaque ? Quand j'y pense, ça ne tient pas la route...

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  • 03/03 - 06-03 - L'épreuve des trains chinois : A travers le Yunnan

    REGION DE CHONGQING, CHINE
    03/03
     


    Après un dernier déjeuner à Caijiagou et des adieux chaleureux, l'ex de la soeur de Yang m'a déposé sur le bord de la route. Pour rejoindre Nanchuan, j'avais le choix entre faire du stop ou arrêter un bus. A ma grande surprise - Yang m'avait prévenu que les gens s'arrêtent facilement, mais je restais sur deux mauvaises expériences, notamment en Thaïlande - la troisième voiture s'est arrêtée et me confirmait qu'elle allait bien à Nanchuan. Finalement, je me dis, c'est vachement pratique l'auto-stop. J'ai rechangé d'avis en même pas une heure, lorsque le chauffeur m'a demandé 20 yuans pour la course. Cette voiture familiale rouge était en réalité un taxi/uber déguisé, qui m'a coûté presque deux fois plus cher que le bus. Il faut vraiment que j'arrête de me faire avoir.
    Puis, serré et secoué dans tous les sens, je devais comparer les caractères chinois de mon téléphone à ceux du bus de Nanchuan afin de descendre à la bonne station.

    Nanchuan bus station
    Station de bus longue distance de Nanchuan


    La grande majorité des tickets sont pour Chongqing. On ne paye pas pour un bus partant à une heure précise, mais pour le premier disponible. Ce système vient du fait qu'il y a beaucoup plus de monde que de sièges disponibles. Dès qu'un bus arrivait, les gens se pressaient, allant jusqu'à se bousculer, voire doubler ceux qui tenaient mal la file. Il m'aura fallu une petite heure pour monter dans un de ces bus, qui arrivent toutes les dix minutes environ. Ils passaient un film de Mr Bean (heureusement pas doublé en chinois). Chongqing est fidèle à sa réputation de ville constamment embouteillée. Le retour a duré deux fois plus de temps que l'aller. J'ai retrouvé mon auberge de la semaine dernière, un récital de ronfleurs en plus.


    CHONGQING à KUNMING, YUNNAN
    04/03


    A 9h, la salle de réception était vide de réceptionnistes. Mon train pour Kunming partait à 11h. Il fallait que je rende les clef et récupère ma caution. J'avais beau sonner, personne ne répondait. Au bout d'un moment, j'ai crié "HELOOOOOO" (aux grands maux les grands hello). La veille, mon aubergiste m'avait briefé sur la manière de me rendre à la gare, mais ni lui ni moi n'étions sûrs qu'il s'agissait de la bonne. Yang avait réservé mes deux billets, pour une quinzaine d'euros en tout. Cependant, la réservation écrite en chinoise indiquait seulement "gare de Chongqing". Sachant qu'on est dans une des plus grandes villes de Chine, avec quatre gares... ils sont mignons. J'ai donc pris un taxi au cas-où. Arrivé à 10h à Chongqing West, vous n'imaginez pas à quel point j'étais soulagé que la guichetière accepte mes numéros de réservation et m'indique la porte de mon train.

    Chongqing West
    Gare de Chongqing Ouest


    Quelle gigantesque gare ! Pour info, c'est la deuxième plus grande de Chine, après Xi'an Nord. Elle est toute neuve, car ouverte il y a seulement plus d'un mois, le 25 janvier 2018. Avec ses nombreux halls, elle accueille environ 15 000 personnes à la fois, et dessert (presque) tout le pays.
    Moi, je n'ai pas cette ambition. Ma destination, Lijiang, n'a pas de correspondance directe, m'obligeant à prendre deux trains différents. Le premier a duré 12 heures pour 850 km dans un "train normal" (pas direct ni à grande vitesse), mais - c'est là que ça devient intéressant - sans siège ! Il ne restait plus de places au départ de Chongqing. Sur les quatre catégories de billets : "soft sleep", "hard sleep", "hard seet" et "standing", les deux dernières sont au même prix, car le train n'est pas rempli du début jusqu'à la fin.

    Selon Yang, pas grave, car je trouverais toujours un siège ou un endroit pour m'asseoir, et en plus, la période post nouvel an est l'une des plus creuses de l'année. Il a eu tort pendant les trois premières heures. Certes, je n'étais pas debout, mais grossièrement entassé entre les toilettes, la poubelle et les robinets, avec les autres malchanceux qui, comme moi, avaient réservé leur billet trop tard. Je me suis immédiatement installé dans le seul coin du compartiment, utilisant mon sac de couchage comme dossier de fortune. Malgré les interdictions, fumer à côté des toilettes est toléré. Certains ne se privent même pas de fumer sur leur siège, à côté de familles avec des enfants. Progressivement, le coin de fortune s'est transformé en un dépôt d'ordures.

    Les places disponibles dépendaient de la popularité des arrêts. Le compartiment s'est assez bien vidé en milieu de trajet, pour se remplir de nouveau à la fin. Occuper une place vacante, c'est comme jouer au loto. On ne sait jamais si on a misé sur un numéro gagnant. Disons que, sur une quinzaine d'arrêts, je suis resté assis durant presque dix d'entre eux. Pas si mal, je pense. Lorsque j'étais sur un siège, j'appréhendais chaque arrêt, et quand je me faisais gentiment expulser, le retour à cette "consigne" pestilentielle était brutal. Je préférais rester debout ou m'asseoir dans l'allée, malgré le passage des gens.
    12h, c'est long. Mes snacks, livres et films m'ont bien assisté dans cette épreuve.


    KUNMING à LIJIANG, YUNNAN
    05/05 - 06/05


    Mon auberge à Kunming était introuvable, car située au 18e étage d'un bloc d'immeubles. J'avais seulement sa position GPS sur Maps.Me, assez incorrecte, et aucune indication. Arriver vers minuit n'aidait pas. Je me suis fait accompagner par deux agents de sécurité. L'un d'eux, complètement beurré, s'est déclaré porteur de mon sac de couchage, pour me demander 10 yuans à l'arrivée. Moi aussi, dans un sens, j'étais beurré. Je ne savais plus où j'étais et marchait comme un robot derrière les agents, qui utilisaient leur badge pour entrer où ils voulaient. C'est à peine si je savais qui j'étais.

    Kunming bloc
    Bloc d'immeubles à Kunming


    L'auberge est un appartement à deux pas de la gare que la propriétaire a aménagé en dortoir. A mon réveil, il était désert. Mon deuxième train pour Lijiang était à 21h, donc j'ai pris mon temps pour partir. Je suis retourné à la gare pour faire garder mon sac de voyage, mais ne savais pas exactement quoi faire ensuite.
    Contrairement à l'Inde, je ne m'étais pas vraiment renseigné sur la Chine, sauf les principaux lieux a voir. Quant au reste, je trouve passionnant de découvrir par moi même les spécificités culturelles et psycho-sociologiques de ses habitants. Je note par exemple, à cet instant (13 janvier, 17h, Kunming (le retour)), que parler anglais ne sert définitivement à rien. Pourtant, c'est juste automatique quand on voyage depuis un moment. Je pourrais aussi bien parler moldave. Vraiment. Je viens de parler français à un serveur après avoir essayé l'anglais. je suis certain qu'il n'a pas remarqué la différence.

    Ce jour là, je n'avais pas envie de faire de "tourist spot", sachant que j'y reviendrais de toute façon, par bus, en m'arrêtant à Dali au passage. Je suis resté dans un café situé dans une grande avenue commerciale. Un français apparemment en étude à l'année expliquait les rudiments de la vie à Kunming à sa mère venue lui rendre visite. Pour moi, ce n'est qu'une très grande ville très ensoleillée pleine de cerisiers en fleurs.
    Retour à la gare. S'y repérer était assez compliqué, car même le nom des villes n'est pas traduit. En réalité, j'appréhendais particulièrement le train. Tout d'abord pour la difficulté et le doute persistant de descendre au mauvais arrêt ou pire, de monter dans le mauvais train. Si c'était sûrement possible en Inde, ici trois contrôles de billets sont effectués. Aussi, voyager seul implique de devoir garder un œil sur ses bagages. Encore une fois, les casiers de rangement sont suffisamment hauts et larges pour dormir sur ses deux oreilles.

    Le train de nuit était moins fatiguant que le premier. Tout le monde avait son siège pour ces 9 heures de route et quelques 500 km de distance jusqu'à Lijiang, à l'ouest du Yunnan.

    Train to Lijiang
    Train Kunming - Lijiang


    Les gens prennent leur aises. Ils déballent leurs provisions et s'allongent de manière insolente sur chaque surface carré de siège disponible. J'étais avec des bons vivants qui ont essayé de me saouler avec de la liqueur. J'avais bien besoin d'un remontant. Si je les écoutait, c'était toute la bouteille. L'eau bouillante à volonté des robinets est très pratique pour les nouilles instantanées. Mes compagnons de voyage semblaient un peu déçus que je ne puisse pas communiquer, ce qui ne les empêchaient pas de continuer à me parler. Entre eux, je ne savais jamais s'ils riaient ou se disputaient, mais ils mettaient l'ambiance. On m'a offert moulte viande séchée et de la précieuse batterie. J'ai donné du confort en offrant mon sac de couchage en échange. Ronfleurs invétérés qu'ils étaient, je savais bien que je ne dormirais pas.

    Bilan : deux bouquins et deux films pour deux trains. C'était une expérience éprouvante, mais qui passait beaucoup mieux que je l'imaginais.

  • 22/02 - 23/02 - Leshan et Chongqing - Le Boudha Géant

    LESHAN, SICHUAN, CHINE
    22/02 - 23/02


          Mon changement de volontariat m'ayant contraint à m'organiser un nouvel itinéraire, il me restait deux jours pour me rendre à Chongqing, grande ville à partir de laquelle mon hôte m'avait détaillé un parcours du combattant, composé de quatre bus différents jusqu'à son village (on y reviendra). A mi-chemin, j'avais le choix entre Leshan et Emeisan (connue pour le Mont Emei, montagne mystique ayant inspirée un grand nombre d'artistes). Le deuxième, à mon grand regret, me demandait au minimum ces deux jours de battement, d'où le choix de Leshan. Au pire, je me disais que c'était juste une étape sur le chemin. C'est assez rare, mais de plus en plus fréquent, que je décide de ma destination la veille pour le lendemain.

     

    Leshan bridge
    Grand pont à Leshan un matin

    Pour mon premier bus en Chine, RAS, si ce n'est l'imperméabilité dont font preuve les guichetiers à l'égard de tout anglais. Ce n'était pas compliqué d'atteindre la gare routière en métro. En revanche, s'y repérer, acheter son ticket puis trouver son bus, quand tout est indiqué dans la langue de Mao, était une autre histoire. Au guichet, "Leshan, Leshan, bus, Leshan" ne semblait pas suffire à m'assurer une arrivée à bon port, en témoignait la panique totale d'une vendeuse désemparée. La traduction écrite de "prochain bus pour Leshan" nous a tous les deux sauvé la mise. J'affirme, je confirme, que connaître quelques mots de chinois est plus qu'utile.

     

    Leshan south gate
    Porte Sud du Grand Bouddha

    En chemin, j'étais un peu déprimé, car depuis la veille, mon pc ne s'allumait plus. A peine arrivé dans mon hôtel, je me suis donc mis en quête d'un réparateur. Les rues en étaient pleines : des commerces d'informatique et de téléphonie en tout genre, ce qui me facilitait grandement la tâche. Entre Apple et China Mobile, mon choix s'est porté sur une petite boutique de réparation, qui indiquait en anglais qu'ils faisaient des miracles en moins d'une heure. Une démonstration efficace m'a suffit à faire comprendre au réparateur ce qui clochait sur l'appareil.
    A peine quinze minutes plus tard, je suis soulagé de voir l'écran qui s'allume. Yes ! Quelle rapidité. Utilisant fièrement l'un des deux seuls mots chinois que je connais pour remercier le réparateur, (trois maintenant que je sais dire que je suis français), j'assiste ensuite à une lutte acharnée de sa part pour remettre la coque en place, dernière étape avant la restitution. Ce scélérat a forcé jusqu'à ce que l'écran se fissure...
    Ainsi a commencé une longue communication traduite. "Je suis désolé, la coque est trop petite. Mais la fissure n'affecte pas l'utilisation". Euh... Si, mec, complètement ! Au moins une heure s'est écoulée, au cours de laquelle il m'expliquait que les pièces détachées mettraient des années lumières à arriver ici, mais qu'il pouvait me les envoyer gratuitement à la maison, puis qu'il fallait carrément que je rentre chez moi. "Combien d'années tu restes en Chine ?" ai-je même eu la surprise de lire.
    Il a finit par enlever le composant tactile au dos de l'ordinateur, à ma demande. Résultat : une réparation gratuite en échange de mon écran tactile. Du moment que le clavier amovible continue de fonctionner, c'est pas la mort. Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait sans le traducteur.

     

    Leshan
    Séance d'aérobic

    Malgré cette réparation fortuite, mon humeur est passée du noir au blanc (typique de ma personnalité après une crise). Ce n'est peut-être qu'une impression, mais les gens me paraissaient plus cool qu'à Chengdu. Beaucoup de sourires, quelques "hello", et un sentiment de fraîcheur sous un soleil agréable (étrange à seulement cent kilomètres de Chengdu, où le temps était lourd au début, puis gris et froid). Leshan a beau être une grande ville, avec ses tours au nord et ses quartier touristiques au sud, on se sent moins "oppressé". La nuit, il faisait assez frais. J'ai marché jusqu'au sud du sud, le long de la rive droite, d'où on peut voir l'île qui abrite le Bouddha Géant, trésor chinois classé à l'UNESCO et faisant la fierté et l'attractivité de la ville. Elle était illuminée de feux multicolores. Des groupes de vieilles faisaient de l'aérobic le long du cours d'eau. J'ai fait un premier repas dans un hot pot bas de gamme, où l'on choisit soi-même ses brochettes dans des frigos, puis un second dans une gargote pour une pleine assiette de raviolis à une vingtaine de yuans.

    Le lendemain matin, ma tête me lançait affreusement. C'était mon unique ouverture pour l'Attraction du coin, la seule raison ma venue. J'ai donc rassemblé mon courage, pris ma dernière pilule dolipranesque et me suis dirigé vers le site du Bouddha Géant, à environ deux kilomètres à pieds. Petit déjeuner tofuesque en chemin, dans un domaine luxueux de cours et bâtisses traditionnelles à deux pas du Bouddha.

     

    Leshan Giant Buddha
    Grand Bouddha tête ouest

    Leshan
    Grand Bouddha tête est

    L'entrée est chère et bloquée par des hordes d'étourdistes. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le Bouddha est géant. Ceux qui comme moi, il faut bien se l'avouer, venaient en grande partie pour la photo, sont repartis soit fourbus, soit déçus.

     

    Leshan Giant Buddha
    Kilomètre de file d'attente descendant en colimaçon jusqu'aux pieds du bouddha

    Pour le voir en entier, il fallait faire la queue à partir d'une pancarte qui indiquait... 2H D'ATTENTE ! D'en haut, on ne voit que la tête, (après un arrachage de place dans les règles autour des barrières). J'aurais dû faire le tour en bateau autour du site, beaucoup moins cher et beaucoup mieux placé.

     

    Leshan Giant Buddha
    Pagode à l'est du site

    Enfin bon, il n'y a pas que le Bouddha Géant, mais aussi plusieurs jardins, temples et une forêt. L'ensemble est aussi admirable qu'apaisant. Je reste toujours impressionné par la taille et la richesse des temples.

     

    Leshan Giant Buddha
    Retirer le cache soleil peut rendre l'image intéressante

    Avant de prendre le bus pour Chongqing, je me suis acheté un sac de couchage "K2 Summit". Puis je me suis risqué dans un bus local pour rejoindre la gare routière, sans succès. Épuisé après environ un kilomètre de marche sous un soleil de midi (et affublé d'un sac en plus), je n'étais toujours pas parvenu à la bonne station. Taxi ! Je ne voulais pas croire le chauffeur quand il m'a dit "seven yuans" pour la course. J'ai d'abord cru qu'il m'en demandait soixante-dix, puis dix-sept... Tout s'est illuminé quand il a prit de sa propre initiative sept yuans de ma liasse de billets. Honnête homme, car c'est en fait le prix de la prise en charge des trois premier kilomètres.


    CHONGQING, CHINE
    24/02

    Arrivée tardive dans la sœur jumelle de Chengdu, Chongqing (prononcer Chunching), la "ville-montagne". Ancienne capitale de guerre et rattachée au Sichuan, elle est aujourd'hui une municipalité indépendante, avec une population de pas moins de 30 millions d'habitants, pour une région de la superficie comparable à celle de l'Autriche. Pas vraiment digne d'intérêt. Pour les voyageurs qui s'y arrêtent, il s'agit surtout d'une étape entre l'ouest et le centre.
    La route était longue, mais (OUIII) calme. Si le bus diffusait de la musique en continu, c'était surtout des chansons romantiques chinoises, beaucoup moins fortes et criardes que les musiques traditionnelles indiennes et népalaises. On entendait même des versions chinoises de Ed Sheran, La Reine des Neiges ou la Lambada.

    En face d'une station de métro (très semblable à celui de Chengdu), mon auberge était spacieuse, confortable, et (OUIII) calme. En plus, un café et des conseils de route gentiment offerts. Ca faisait un moment que je n'avais pas fait d'auberge (Holly's Hostel ne compte pas puisqu'ils m'avaient donné une chambre). J'ai rencontré mon premier occidental : un marseillais que j'ai guidé dans le métro le lendemain. 
    En quête de dîner, je suis resté dans la grande rue parallèle à la ligne de métro. Je me sentais un peu mieux que le matin, et c'était agréable de retrouver l'ambiance mystérieuse et festive, rouge et jaune, du nouvel an chinois (que je n'avais jamais vraiment quitté). Mon erreur ce soir là fut de me gaver de friture la veille d'un périple avant mon troisième volontariat. Mais est-ce vraiment de ma faute si le KFC proposait un menu avec deux burgers, trois tenders, un gros pilon, des petites ailes, frites et deux flans, pour seulement six euros ? Mon ventre m'a fait comprendre que j'avais un peu forcé. Mais après tout, n'est-ce pas là un classique incontournable de mes premiers jours dans un nouveau pays (le mal de bide pas le KFC) ?

  • 18/02 - 20/02 - Derniers jours au Népal - Expériences plus ou moins locales

    POKHARA, NEPAL
    18/02 - 19/02

    Accaparé que j'étais à flâner dans les cafés le long du lac de Pokhara, je n'ai pas grand chose à raconter de mes trois dernier jours dans ce pays si accueillant. Mais vous me connaissez (ou pas), je vais quand même m'étendre. True fact : en fait, je voulais six posts de mon séjour au Népal, pour atteindre mon quota d'au moins trois articles par semaine, ou environ un article tous les deux jours. N'en déplaise aux rageux et aux jaloux, je commence à avoir une audience à tenir. Incroyable de constater à quel point les gens vous suivent plus sur un blog que sur des "récits format pdf postés sur Google Drive".

    De retour dans la "Peace Guest House" de Pokhara, où les gérants m'appellaient mon frère et me donnaient du "peace", j'ai réalisé que leur béatitude n'était pas sans intérêt financier. La paix coûte (relativement) cher. Leur précieux conseil de ne pas booker la nuit du retour de mon trek s'est averée deux fois plus chère qu'il y a quatre jours, pour la même chambre. Environ six euros au lieu de trois. Bien joué les gars. J'étais relativement content de moi, en revanche, de ne pas avoir cédé à leur proposition de changer mon argent contre une taxe de presque dix euros. A les croire, je n'aurais pas pu trouver de meilleur deal. Bien essayé les gars. De toute façon, c'était dimanche, donc j'ai dû retirer. Sur cinq ATM, un seul a accepté de me distribuer mes dernières roupies, à mon grand soulagement. J'étais large pour me faire culinairement plaisir ces trois derniers jours.

    Pokhara est la ville hippiste népalaise (rien à voir avec les chevaux), par excellence. Les occidentaux aux longues chevelure, en tenues amples et décontractées ne manquent pas. Les maisons sont beaucoup plus colorées que celles de la capitale. Le centre, commercial et à l'ambiance festive, s'organise le long du lac, où abondent les restaurants et les chambres d'hôtes. Depuis la mienne, je pouvais profiter d'une vue sur ce lac entouré par les collines et brillant en fin de journée.


    Pokhara
    Il faisait moche ce jour là
    Dans ma flânerie, j'ai découvert une multitude de petits cafés et restaurants. L'après-midi, (à Pokhara comme partout au Népal et même en Inde), j'adorais me poser dans un café calme et confortable, pour lire et écrire, parfois de longues heures, en commandant régulièrement boissons et gâteaux. "You And I", mon favori à Pokhara, proposait un des ces poridges aux fruits et au miel. Leur "Hello to the Queen", sorte de crumble aux fruits, glace et chocolat, était tout aussi marquant. Mais ma plus fabuleuse découverte est une spécialité locale : les momos au chocolat. Souvenez-vous, ces petits raviolis en tout genre, ici curieusement proposés en dessert. Je pourrais retourner au Népal rien que pour goûter de nouveau à ce miracle culinaire, et accessoirement faire le trek du Camp de Base de l'Everest ensuite.

    Je l'avoue, je ne suis pas particulièrement fan de la cuisine traditionnelle népalaise, très proche de la cuisine indienne (en moins bone selon moi). A part les momos et les "Dal Bat", ensemble de légumes à la sauce locale, je restais assez frileux de m'aventurer en terrain inconnu. Mes repas, copieux, étaient très occidentaux : pizzas, spahettis, burgers et même galettes, une fois, dans la "French Crêperie" de Pokhara, avec son cuistot formé chez nous. La parisienne était délicieuse.

    KATMANDU, NEPAL 
    19/01 - 20/01

    Le 19, il me fallait retourner sur Katmandu, où m'attendait mon vol pour la Chine le lendemain matin.
    Départ, donc, de la guesthouse à six heures, accompagné de Mich, qui avait acheté le même billet que moi, pour un décollage du bus à sept heures. Sense 8 je vous dis !
    Le trajet fut particulièrement pénible. L'état de la route, sa non linéarité et son trafic ont produit un trajet de presque dix heures pour 200 kilomètres, soit, en comptant les pauses, une moyenne de 30 km/h. Dix heures à subir soit une série de musiques criardes qui m'explosaient le crâne (impossible d'écouter sa propre musique), soit deux films Bollywoodiens de trois heures chacun, le son à fond aussi. Avant qu'un guide ne m'explique que le premier film était indien, je croyais qu'il parlait des Gurung, car il commence par une scène épique et suicidaire de récupération de miel sur une falaise, et ces tribus étaient auparavant réputées pour cela. Les tâches de saleté en guise de filtre rendaient l'image intéressante. Quant aux techniques de filmage et aux effets spéciaux, rien à nous envier. On pourrait critiquer le jeu, qui semble exagéré, mais ne l'est pas vraiment quand on voit qu'il s'inscrit parfaitement dans la culture. C'est d'un naturel très poussé, non calculé (contrairement aux nôtres), mais représentatif des réactions spontanées de ses habitants. J'aurais bien aimé aller au cinéma à Delhi, mais ils ne passaient qu'un seul film sans sous-titres anglais. Je me dis quand même que ces aspects des transports indiens et népalais ne vont certainement pas me manquer.

    A Katmandu, je devais reprendre un bus local jusqu'à l'aéroport où se trouvait mon hôtel. Dernière longue attente dans les transports népalais : une heure pour parcourir quelques kilomètres. Un hôtel splendide et pas si cher m'attendait à deux minutes à pieds de l'aéroport. Au programme de la soirée : une longue et vraie douche, suivie d'une beuverie dans le restaurant de l'hôtel. Des locaux m'avaient invité à les rejoindre pour célébrer ma dernière nuit au Népal. Heureusement que le décollage était à onze heures le lendemain.

    Je garderais un excellent souvenir du Népal, de ses habitants si accueillants, de mon séjour chez à Patiswara - ses Gurung, ses volontaires et ses paysages - de l'ambiance festive et détendue de Pokhara, mais surtout de l'Himalaya et de mon mini treking qui m'a épuisé, parfois effrayé, mais toujours fait rêver. 

    Goat Nepal
    "NEEEEEPAAAAL"

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