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  • 08/03 - 09/03 - "Gorgeous Gorges" - Les Gorges du Saut du Tigre (et plus loin encore)

    Tiger Leaping Gorges
    Gorges du Saut du Tigre

    A 60km au nord de Lijiang, les Gorges du Saut du Tigre sont considérées comme les plus belles et les plus anciennes de Chine. Certains disent que ce sont les gorges les plus profondes du monde. Quel bonheur d'y être à l'intérieur (et quelle introduction de poète). Le majestueux Yangtsé, plus long fleuve asiatique, prend sa source au Tibet et franchit les gorges jusqu'au nord de Shanghai dans la mer de Chine Orientale. A des centaines de mètre au dessus, on pouvait quand même entendre le vacarme de son débit fracassant. Entre montagnes, glissements de terrains réguliers, chemins à flanc de falaise, mal voire pas du tout indiqués, villages naxis, troupeaux de chèvres, etc, cette randonnée est parfois difficile mais toujours magnifique.

     

    TIGER LEAPING GORGES, YUNNAN, CHINE
    08/03 - 09/03

     

    Avare de temps et d'argent comme à mon habitude, je prévoyais de finir le parcours en une journée. Généralement, il se fait en deux jours, de Qiaotou à la Tina's Guesthouse, d'où partent les seuls bus pour Lijiang ou Shangri La à 15h30. A moins de courir pour choper le bus à temps : deux jours obligent, car il faut compter entre six et neuf heures pour rejoindre Tina's. L'entrée coûte 60 yuans, et donne accès à tout le site, qui ne se limite pas qu'aux gorges. 21km de longueur pour 800m de hauteur, pour la première partie... pour moi...

     

    Tiger Leaping Gorges Qiaotou   Tiger Leaping Gorges Qiaotou

    Tiger Leaping Gorges Qiaotou  250  Tiger Leaping Gorges Qiaotou
    Qiaotou : début du trek

    Après 2h de trajet, le bus nous a lâché vers 9h30 à la Jane's Guesthouse : un américain, deux couples d'allemands et moi. Nous étions les seuls passagers de ce bus, le seul et l'unique en partance de Lijiang, et presque les seuls sur tout le site ! La randonnée ne commence réellement qu'après un kilomètre sur une route goudronnée, mais les paysages sont déjà au rendez-vous. Le chemin monte alors de manière assez violente. Dépasser était difficile. Deux chevaux qui bloquaient le passage m'ont obligé à effectuer un dépassement délicat. Un troupeau de coréens avançait étonnement bien, mais pas assez pour que je garde la distance avec les gens du bus. Au départ, le soleil me brutalisait sous mes trois couches de vêtements. 

     

    Tiger Leaping Gorges First Part  Tiger Leaping Gorges First Part  Tiger Leaping Gorges First Part
    Avant la Naxi Guesthouse

    Eric, un New-Yorkais, est devenu (après deux tentatives ratées de sa part) mon pote de trek. Un peu malgré moi au départ pour ne pas vous mentir. Je l'ai rapidement devancé, avant qu'il ne me rattrape pendant une pause. Quand on est reparti, je lui remit dix bonnes minutes, pendant une longue descente à travers une forêt d'arbres géants, dont les paysages et l'odeur rappelaient à des californiens leur chère région. Des pancartes poétisaient la prévention incendie : "La forêt, comme l'amour, brûle en chacun de nous". Fumer est interdit sur l'ensemble du site, vous êtes prévenus... 

     

    Tiger Leaping Gorges Naxi Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Naxi Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Naxi Guesthouse
    Après une ou deux heures de marche (plutôt une que deux)

    Le panorama devient intéressant à partir d'un promontoire avant la Naxi Guesthouse. Bien qu'il faisait faim, il était trop tôt pour s'y arrêter déjeuner. Je redoutais que le prochain restaurant soit un peu loin. Il l'était, pour le grand bonheur de notre estomac au déjeuner. Une autre longue partie forestière alternant montée et descente. Les "28 bends", la partie la plus montante du trail, est assez rude, mais offre un premier aperçu des gorges. Progressivement, on se sent rétrécir entre des montagnes de plus en plus imposantes.

     

    Tiger Leaping Gorges Tea Horse Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Tea Horse Guesthouse
    Tea Horse Guesthouse

    Déjeuner au Tea Horse Guesthouse vers 14h. Pour moi, fried rice et nouilles au bœuf. Pour Eric, une assiette minimaliste de tofu avec quelques légumes verts. Dix minutes après ce lourd déjeuner, je m’aperçois que je suis arrivé malgré moi sur la route principale. J'ai fait demi-tour pour retrouver le "upper trail", bien mieux pour la vue et les sensations. Je retrouvais Eric qui s'était également fourvoyé, et l'emmenait avec moi, lui épargnant deux heures de marche sur la route.

     

    Tiger Leaping Gorges 28 bends  Tiger Leaping Gorges 28 bends  Tiger Leaping Gorges 28 bends

    Tiger Leaping Gorges 28 bends  Tiger Leaping Gorges 28 bends  Tiger Leaping Gorges 28 bends
    Sapins, hautes herbes, bambous, montagnes et chemins de falaise

    Il était bien content que je puisse "cheat" grâce à mon GPS. Personnellement, j'étais le premier surpris de l'avoir attendu. Bonne nouvelle : lui aussi comptait aller le plus loin possible, donc s'activait pour que nous puissions au moins atteindre le "Walnut Garden" avant qu'il fasse tout noir. En plus, étant sur la fin de son année d'étude à Pékin, il parle chinois ! C'était bien pratique. Quelques mots suffisent (pas comme Julley) pour s'ouvrir des portes inattendues (à condition de comprendre en retour). Les gens à qui il parlait étaient tellement ravis de cet effort qu'il avait souvent dû mal à arrêter la conservation.

     

    Tiger Leaping Gorges
    Passage délicat

    Funny fact : les quatre américains que j'ai rencontré pendant le périple des gorges parlaient tous chinois, cassant un peu mon préjugé selon lequel les anglophones sont des flemmards linguistiques (peut-être que les anglais sont les seuls). En tout cas, c'est à cause de ces américains qui s'investissent courageusement dans cette langue antagonique à la notre, que les chinois nous parlent chinois. Autre funny fact : trois d'entre eux m'ont répété que Trump allait rencontrer Kim Jong. L'un était (relativement) inquiet de ce qui pourrait aboutir d'une rencontre entre ces "deux enfants".

     

    Tiger Leaping Gorges  Tiger Leaping Gorges

    Tiger Leaping Gorges  Tiger Leaping Gorges  Tiger Leaping Gorges
    Temps : idéal, sensations : garanties

    La deuxième partie du trail est la plus sensationnelle. Le dénivelé est d'environ 1000m. En plus des vues à couper le souffle sur les écrasantes montagnes et l'énorme rivière serpentante, on ne monte plus. Toute la hauteur nécessaire a été prise auparavant. Cela rend le trek d'autant plus appréciable.

     

    Tiger Leaping Gorges Thibaut
    Coucou

    Je me rappelle qu'à ce spot, Eric m'a fait le coup des "Gorgeous Gorges" (je précise que je l'avais déjà trouvé tout seul). Lui le gardait en réserve pour cette occasion. J'aurais dû le lâcher une troisième fois rien que pour ça.

     

    Tiger Leaping Gorges Halfway  Tiger Leaping Gorges Halfway  Tiger Leaping Gorges Halfway
    HalfWay

    Half Yeah ! Ce village, comme son nom l'indique, est à mi-chemin du parcours. C'est ici que la plupart des villégiateurs s'arrêtent pour la nuit. Les randonneurs, en revanche, continuent au moins jusqu'à Tina's. Je comprend pourquoi, le style et ses paysages sont magnifiques.

     

    Tiger Leaping Gorges best part  Tiger Leaping Gorges best part

    Tiger Leaping Gorges best part  Tiger Leaping Gorges best part
    Chèvre, Gorge, Naxi

    Le chemin devient plus rocailleux, longe parfois la falaise ou passe entre d'immenses rochers. Des troupeaux de chèvre jouaient aux alpinistes. Certaines se nichaient dans de minuscules marches sur des pentes presque verticales. On pouvait profiter d'une brise agréable. Le soleil descendait de plus en plus, jusqu'à passer derrière les montagnes. Il se couche vers 20h à cette période de l'année. On ne cesse de descendre jusqu'à enfin arriver à Tina's.

     

    Tiger Leaping Gorges Thibaut
    Recoucou

    Tiger Leaping Gorges Tina's Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Tina's Guesthouse
    Tina's Guesthouse

    J'en ai profité pour réserver le bus du lendemain. Un petit Yunnan Coffee pour se motiver, et c'est reparti. Plus qu'une heure de marche. On s'était mit d'accord pour prendre la route, plus directe que le chemin. Ce n'était pas un mauvais choix, car elle nous rapprochait du fleuve, offrant une perspective différente des gorges. Tranquillement, on arrive vers 19h00 à la Sean Guesthouse, à 2300m. Au total : environ 8h sans compter les pauses. Not bad.

     

    Tiger Leaping Gorges Sean Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Sean Guesthouse
    Sean Guesthouse, notre refuge pour la nuit

    Rencontre de Sean, l'un des pionniers des Gorges. Activiste environnemental, c'est l'homme à l'origine d'un chemin jusqu'à un pic que je ferais le lendemain. Il m'a donné une carte, qui, à ma grande surprise, m'a fait découvrir ce chemin d'une durée de trois heures montant à 3000m. Plus loin, un camp de base, celui de la montagne Haba, atteignable en un jour supplémentaire. D'autres chemins passant à travers forêts et villages, et plus encore descendant au fleuve. Je voulais tout faire, mais ayant déjà réservé mon bus, le choix s'imposait de lui-même. Leurs nems étaient scandaleusement bons. J'ai pioncé comme un marmot, dans une petite chambre qui nous a coûté 3€ chacun.

     

    Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba
    Départ du "Sean trek" (sans Sean)

    Départ tout seul à 8h après un bol de muesli au yaourth et aux fruits. Le départ est un large espace d'herbe sèche et de rochers où il faut choisir son chemin. J'ai vu des cochons sauvages et des chèvres. Le chemin était éprouvant dans tous les sens du terme.

     

    Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba
    Il est physique :
    On prend 500m de hauteur sur six kilomètres. Le chemin, qui alterne sentiers de forêt, forêts de rochers, déserts de cailloux et montées de sable, est souvent très étroit et passe entre les arbres et à travers des branches.

     

    Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba
    Il est psychologique :
    La plupart du temps, on est pas sûr d'être sur la bonne voie. Les marquages sont très rares et les déviations pas du tout évidentes.

     

    Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba  Tiger Leaping Gorges to Haba
    Il est dangereux :
    On est constamment à flanc de montagne. La plus grosse partie est en forêt, mais les sentiers sont vraiment minuscules, et même entre les arbres, le dénivelé de la montagne est effrayant.

     

    Tiger Leaping Gorges Best View Point
    Ce qui en fait un trek totalement WORTH IT !

    La difficulté est à la hauteur de la vue. Dès que l'on contourne la montagne du Walnut Garden, on dépasse les gorges. Un tout autre panorama s'offre alors sur un barrage et le village de Daju, dans un immense espace entouré de montagnes.

     

    Tiger Leaping Gorges Best View Point  Tiger Leaping Gorges Best View Point
    Troisième point de vue (selon Maps.Me)

    Je m'étais fixé 11 heures comme limite pour avoir le temps de redescendre, prendre un déjeuner et aller jusqu'au fleuve derrière Tina's. A l'image de Rob Hall en 1996, je n'ai pas eu le temps de tout faire (mais ça ne m'a pas coûté la vie), même si j'ignore réellement jusqu'où j'ai été.

     

    Tiger Leaping Gorges Best View Point
    Time to redescendre

    J'ai atteint cette aire dans un rythme objectivement rapide, à 11h précises, mais je ne pense pas avoir atteint le pic. J'avais refusé les services d'un guide local, car 200 yuans (25€) pour seulement trois heures, c'était un peu exorbitant. Le chemin était, comme ils le disaient, "poorly marked". Donc gros big-up à la technologie par satellite, surtout avec mon don pour prendre les chemins les moins évidents. 

     

    Tiger Leaping Gorges Best View Point  Tiger Leaping Gorges Best View Point
    Le retour était super satisfaisant

    Je courrais à moitié en écoutant du Red Hot. Les étendues de sable qui m'avaient tant frustré à l'aller, je pouvais maintenant les skier. Si je n'ai croisé personne pendant tout l'aller, j'ai trouvé un autre américain sur le retour un peu avant le Walnut Garden. Celui là travaille à Shanghai et parle encore mieux chinois. Le déjeuner s'est éternisé, car la serveuse n'avait pas compris que j'avais commandé mon plat.

     

    Tiger Leaping Gorges Tina's Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Tina's Guesthouse  Tiger Leaping Gorges Tina's Guesthouse
    Route entre Tina's et Daju

    Je suis juste un peu déçu de ne pas avoir eu le temps de descendre jusqu'au fleuve pour admirer de plus près son incroyable débit. Mais comme l'a dit un homme sage un jour : "Jamais deux périples dans la même journée".

    Retour à Lijiang pour une dernière nuit dans mon auberge préférée. Demain, direction Dali, à une centaine de kilomètres à l'est. Les deux jours de train depuis Chongqing étaient normalement prévus pour Shangri-La, cette petite ville à la frontière du Tibet. Etant au nord, dans la direction opposée à celle de Kunming, j'envisageais mal de perdre deux autres jours rien que pour retourner sur Lijiang. Deux ou trois jours passent si vite en Chine...

     

    Tiger Leaping Gorges Thibaut
    A demain !

  • 14/02 - 18/02 - Mon périple Himalayen : Solo trek du Mardi Himal

    ANNAPURNA CONSERVATION AREA, NEPAL
    14/02 - 18/02

    L'avant Trek

           L'Himalaya. Ce mot résonne en moi comme un rêve grandiose inaccessible. Entre nous, qui ne s'est jamais imaginé atteindre le sommet de l'Everest dans un ultime effort, pour contempler un paysage infini depuis le toit du monde ? Ces dernières semaines, "1996, Tragédie à l'Everest" de John Krakauer, venait renforcer ma volonté de me confronter à l'Himalaya (Malgré son titre, ce livre est passionant et magnifique), dans la limite de mon temps et de mes capacités. Après tout, c'est pour ça que je suis venu au Népal à l'origine.

           Mardi Himal Base Camp
           Fin du trek

    Maki n'avait que le Langtang en bouche. Il a convaincu tout ceux qui avaient le temps et la foi de le faire. Pour ma part, il n'était pas question que je retourne sur Katmandu avant de voir Pokhara et la chaîne des Annapurnas (Sommet de l'Annapurna : 8091m). L'avantage de son trek était sa gratuité, contrairement à celui que je m'apprête à faire. L'idée du Mardi Himal (Sommet : 5587m) venait de Max, qui baroudait au Népal depuis un certain temps.
    La particularité de ce trek est la montée rapide en altitude et le changement de décor régulier. Des villages, on passe aux forêt et aux étendues de montagnes rocheuses, puis le meilleur pour la fin : les sommets enneigés avant le Base Camp à 4500m, avant de retourner aux hameaux. Le Mardi Himal se fait normalement entre quatre et huit jours, avec plusieurs déclinaisons possibles. Il s'agit d'un de ces "tea house trekking" où l'on peut trouver un hammeau/camp à chaque étape. Toutes les critiques en vantait l'excellent rapport beauté/temps. Je confirme. Il vaut le coup.

           Mardi Himal
           Vision de rêve entre le Low Camp et le High Camp

    J'ai passé quelque temps à étudier une gigantesque carte (achetée pour pas moins de quatre euros) et dessiner mon parcours optimal. En raison des très nombreuses routes, la principale difficulté était d'établir le point de départ. A partir du Low Camp, ma seconde étape, le chemin ne se décide plus jusqu'au Camp de Base. Le gérant de ma guesthouse m'a aidé à étblir un itinéréraire à partir de cette carte. Celui-ci prévoyait environ huit heures de marche sur quatre jours, à une allure lente. En vrai, mes étapes dépendront de mon état de fatigue, des conditions climatiques et de l'heure (ordre respecté pour chaque jour). Il ne me restait plus qu'à payer les autorisations et diverses asurances de responsabilité pour une quarantaine d'euros, et j'étais prêt à partir. 

    Jour 1 : Kande - Forest Camp / 8h - 15€

    A bord d'un bumpy bus, j'ai quitté Pokhara, à 900m d'altitude, pour Kande, quelques centaines de mètres plus haut, à une dizaine de kilomètres au nord sur la voie rapide. Normalement, le trek commence à l'Australian Camp, en prenant une jeep, mais je ne voyais pas l'intérêt de payer pour gagner à peine une heure de marche. Je commence donc par un des points les plus bas et éloigné du Camp de Base, avec un sac d'environ six kilos.

          Kande Mardi Himal
          Kande
    J'ai croisé très peu de touristes. La plupart sont des familles chinoises descendant tranquillement avec leurs armées de porteurs.
    On ne m'avait pas menti en disant que février est la saison idéale. "Il ne fait ni trop chaud ni trop froid, et les treks moyennement populaires sont vides de monde", m'avait dit ue holandaise à Katmandu. Effectivement, le soleil brille, la température est moyenne, mais il fait vite chaud en mouvement. En plus, la visibilité est excellente. Pour l'instant.

    Mardi Himal 45    Mardi Himal 45

    Mardi Himal 45    Mardi Himal 45
    Entre Kande et Tolga
    Les chemins sont multiples. Les habitants des hammeaux confirmaient régulièrement ma direction, ce qui ne m'a pas empêché de me perdre plus d'une fois. Parfois, le chemin à emprunter est un petit sentier déviant. On croit être sur la bonne route, avant de se rendre compte après un quart d'heure qu'on a emprunté l'un des nombreux chemins alternatif. Avant d'arriver au checkpoint de Tolga, j'avais dû par trois fois rebrousser chemin, perdu dans la forêt, et réaliste/pessimiste quant aux chances de revenir sur le trek par un ces chemins involontairement empruntés.

    46 3   Mardi Himal 46   Mardi Himal 46
    Autour du Camp Australien
    Arrivée à l'Australian Camp et premier aperçu des hauts sommets. Le camp est grand et propre, presque luxueux. Ensuite, le chemin monte en pente douce et traverse des hammeaux das la vallée. Le temps est agréable. Quelques kilomètres plus loin, une école appelant aux dons, des fermes et des plantations en terrasses. Régulièrement, des petits troupeaux de vaches et de buffles, dont l'un, effrayé par ma présence, galopait en groupe mais en restant la route principale quelques mètres devant moi. 

    Mardi Himal 47   Mardi Himal 47   Mardi Himal 47
    Nature, hameaux, animaux
    A partir des checkpoints, les établissements commerciaux sont régulés par le Mardi Trek Tourism Management and Merchant Committee. Les prix sont fixés en fonction de l'altitude et de la difficulté d'accès. Partout, les menus proposent les mêmes plats, dont le prix augmente à chaque étape. "Ecrire les prix à la main est punissable. Si c'est le cas, il ne faut pas rester dans un hôtel de la sorte" disent les cartes. C'est amusant de voir que certains s'assument.
    Seule la bouffe est chère. Même tout en haut, les chambres coûtent une misère. A Tolga, j'ai dépensé environ quatre euros pour un pauvre sandwich au poulet gras dans un pain triangle sec. La détente sur cette petite terrasse ensoleillée et sa vue sur la vallée était beaucoup plus savoureuse, bien que fraîche. Un chilly lunch comme on les aime.

           Mardi Himal 48
           La vallée en HDR
    Vers 15h, black tea à Landruk, chez des gérantes qui essayaient de me convaincre de rester pour la nuit. "Forest Camp ? Impossible today !" - "Why that ?" Elle m'a sourit puis est partie. Je suis reparti une heure plus tard, pas tout à fait serein quant à l'avancement de la journée.  
    Le chemin allant au Forest Camp est particulièrement physique. Il monte sec. Les marches de fortune font s'élever de plus de 800m sur seulement deux kilomètres. Les choses sérieuses commencent. Quelques petites déviations proposent des panoramas intéressants sur la vallée, au soleil couchant. Le Forest Camp, 2550m, ne comprend que deux maisons de thé. 

    Mardi Himal Forest Camp    Mardi Himal Forest Camp

    Mardi Himal Forest Camp    Mardi Himal Forest Camp
    Avant le Forest Camp
    Je n'avais pas réalisé que le prix des chambres était indiqué sur le menu. Etant l'un des seul clients du site, j'avais prévu de prendre une chambre chez l'un et de manger chez l'autre. J'ai failli en payer le prix fort. Pour cause, prendre une chambre oblige à manger dans le restaurant du même établissement, sous peine de payer 600 roupies de plus. Manger chez le concurrent ? 600 roupies ! Rammener son casse dalle ? 600 roupies ! Prendre un thé en face ? Ouf ça passe. Faut dire qu'à 2€ la nuit... je comprends l'assurance financière. 

    Forest Camp    Forest Camp
    Une maison de thé du Forest Camp
    Le petit "dining hall" était bien chauffé. Un grand poèle à bois et trois anglaises qui sont parties se coucher à 19h, me laissant commencer un nouveau bouquin policier sans saveur. Vers 20h, direction ma petite case toute sale (˜ prison) où un énorme mille-pattes/phasme squattait le mur au dessus de mon lit. Fais de beaux rêves !

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  • 27/01 - 03/02 - Thib au Tibet [2] - Leh et la vallée de l'Indus, Ladakh

    Leh 4
    Leh est
    De tradition bouddhiste lamaïste, Le Laddakh et Leh en particulier ont accueilli un nombre impressionnant de réfugiés politiques tibétains. Les natifs tibétains peuplent majoritairement la région. Avant son appartenance à l'Inde, c'était le Tibet, d'où la dominance de son peuple, sa religion et son architecture. Les habitants ont conservé leurs traditions et leur mode de vie ancestraux. La polyandrie, par exemple, bien qu'interdite, continue d'exister dans certains foyers. Les touristes indiens qui arrivent à Leh se croient dans un autre pays tant l'environnement, le climat, la langue et le physique de ses habitants est différent. Je sais qu'il ne faut pas se fier aux apparences, mais avec leurs pommettes toutes rouges et leur air si serein, on sent qu'on peut directement leur faire confiance. Il y a toujours les éternels rabatteurs des rares magasins de textile ouverts, en particulier les vendeurs de cachemire (ici "pashmina"). Ici cependant, on met moins la pression que dans le reste du pays.

    Leh toilets
    Toilettes sauvages
    Petite précision au passage, je ne suis pas vraiment dans la région du Cachemire, contrairement à ce que je croyais au début, mais je vais quand même en ramener (enfin j'espère). Oui, je me suis laissé tenter (corrompre), par deux écharpes de cette matière si douce et fine qu'elle peut passer à travers un anneau. Je n'ai pas essayé de la brûler comme on le conseille, pour savoir si elle est croisée.

    Thiksé
    Thiksé
    Concernant les touristes indiens, c'était surprenant de voir ceux de mon auberge parler entre eux en anglais. Venant des quatre coins du pays, ils communiquent plus facilement de cette manière. En plus, ça favorise les rencontres. A noter du coup, la pire partie de président du monde. Les règles, détruites. Avant que je ne leur explique progressivement les vraies règles, c'était : pas de "ta gueule" ni de 2 dominant, des suites et la possibilité de jouer des doubles sur des simples... AAAAAH. Marrant, mais frustrant. L'indien a reconnu qu'il avait appris les règles grâce à un allemand, bourré. A la fin, j'ai récupéré la bouteille de rhum d'une fille qui rentrait d'un trekking. Tellement d'indiens au portillon qu'il m'est arrivé de me présenter plusieurs fois aux mêmes, chose assez malaisante. Ces touristes baroudeurs sont l'espèce indienne la plus patiente et tolérante qu'il m'est été donnée de rencontrer. Ceux qui galèrent le premier jour traînent pas mal dans la salle commune de l'auberge, avec ses chats, son poêle à bois et les enfants de la proprio jouant aux échecs et au hockey sur tapis. Ou bien vont au Stupa à quelques minutes. 

    Leh 5
    Yakaleh
    Comme je le disais donc, tous les jours, de nouveaux groupes d'indiens se relaient dans l'auberge. Ils ne restent qu'une nuit pour s'acclimater avant de partir pour le "Chedar Trek", une expédition d'une semaine, nuits sous tentes, sur le Zanskar, l'immense rivière gelée. Apparemment, c'est LE trek à faire en hiver. Il est archi populaire. Grâce à lui, certains hôtels et agences peuvent rester ouvertes à cette période de l'année. A force d'en entendre parler, je finissais par me dire que ça serait dommage de passer à côté. Le premier jour, j'ai rencontré un français, surexcité de croiser un de ses compatriotes. Comme tout le monde, il s'apprêtait à partir pour le Cheddar Trek, et essayait de me convaincre de le faire moi aussi. En précisant que la veille, quelqu'un est mort d'une crise cardiaque en le faisant (ce qui aurait pu arriver n'importe où). Tout compte fait, le prix (environ 25000 roupies) et les autorisations nécessaires faisaient que je n'avais ni le temps ni l'envie de dépenser une telle somme. Pour un trek que j'appendrais plus tard être un troupeau de personnes avançant sur la glace à la chaîne. Je ne désespère pas pour autant d'en trouver un qui correspond un peu mieux à mon agenda et à mon portefeuille.

    Leh 6
    Leh ouest
    Thing is... c'est pas du tout la saison. Entre mai et octobre, tout est fermé, à l'exception de quelques boutiques et restaurants de la rue principale. On ne peut même plus "redescendre en Inde" par l'unique route à flanc de montagne, une des plus hautes et meurtrières du monde, ouverte quelques mois dans l'année. Bien sur, les plus suicidaires peuvent toujours aller en Chine ou pire, au Pakistan.

    Leh 7
    Fais comme l'oiseau man !
    Il faut savoir que les régions du Jammu et Cachemire, ainsi que le Laddakh, dans une moindre mesure, sont un point de tension extrême entre l'armée indienne et pakistanaise. Régulièrement, des heurts violents ont lieu entre les deux armées. L'Inde accusant le Pakistan de soutenir ses terroristes, elle s'est permise d'envahir la région. Sous coup de propagande massive accusant son ennemi de toujours et vantant le mérite et les valeurs de son armée, elle réussit assez bien à imposer la légitimité de cette invasion. Sur place, ça se remarque rapidement. A Leh, des affiches "Nation first" et de recrutement sont collées un peu partout. Le musée de la guerre, aux abords d'un camp militaire, est une attraction touristique populaire. En plus des affiches, il y a une présence permanente de 150 000 au Ladakh... Plus de dix fois plus que la population de Leh. Rien que ça. En encore, il fut un temps où plus d'un million de soldats étaient déployés dans la grande région Jammu-Cachemire-Ladakh, à l'époque où le conflit a frôlé l'incident nucléaire. Des camps militaires s'étendent à perte de vue autour de la capitale régionale. En ville, ils ont beau être discrets, impossible de les louper. Les habitants quand à eux ont l'air aussi placides que leur "protecteurs". Le Tibet chinois, je pense que ça leur a suffi... Si vous regardez sur une carte, vous constaterez que les frontières ne sont pas clairement définies.

    Leh 8
    "I walk this empty street, on the boulevard of broken dreams"
    J'ai mis trois jours à trouver une agence ouverte. Le premier jour, grosse surprise de constater que tout était fermé sur les deux kilomètres séparant mon auberge du centre-ville. Les gars... Il n'y a presque pas de neige. Il ne fait pas si froid en journée... Restez ouvert ! Qu'est-ce que vous avez de mieux à faire ? Je devais absolument trouver de quoi faire une lessive. Sur le chemin de retour à mon hôtel, j'étais en totale euphorie, bien qu'affaibli, voire sur le point de m'évanouir.

    Shanti Guesthouse
    C'est là que j'ai rencontré Nikky et sa team à la Shanti Guesthouse
    Mon plan était de mendier leur eau. J'ai eu le droit en prime à un ptit dej à volonté, offert, et des précieux conseils. C'est devenu mon QG, où j'ai pris la plupart de mes repas.
    Deuxième jour, c'est dimanche. Je fais des recherches sur internet au préalable, qui me dit qu'au moins cinq ou six agences sont ouvertes. Que nenni ! Les locaux me le confirmaient presque tous, je ne trouverais rien à cette période. Bon. Je commençais à me dire pourquoi pas faire le périple seul. J'avais trouvé quelques itinéraires, mais rien de sûr pour les hébergements. Troisième jour, A Leh Louya, je tombe par hasard sur la petite agence Ibex Adventure. Julley ! C'est fou comme ce mot va avec tout (voir précédent périple). 

    En fin de semaine, je me lance dans la visite de deux monastères à une dizaine de kilomètres de la ville. Pour 1500 roupies (environ 20€), je peux louer un taxi à a demi-journée. 

    Thiksé Monastery
    Thiksé Monastery
    De loin, surement le plus impressionnant.

    Thiksé Monastery 2
    Au pied du monastère
    Construit au XVè siècle au sommet d'une colline rocheuse, il surplombe majestueusement la vallée. Malheureusement la plupart des temples à l'intérieur étaient fermés. Mais c'est toujours un plaisir de les visiter hors saison.  

    Thiksé Monastery 3
    Bouddha de 12m de hauteur en argile

    Shey Palace 2
    Shey Palace

    Shey Palace 3
    Vue sur le lac gelé et ses patineurs
    Ancienne capitale royale, il n'y a plus que le palais d'été sur un site à moitié en ruines.
     
    Shey Palace  4
    Shey Palace depuis le toit
    Celui-ci, il fallait jouer les acrobates pour atteindre son petit temple un peu plus haut. Je me suis arrêté à son temple et stupa principal, de 12 m de haut plaqué or.

    Shey Palace 5
    Ambiance assurée par l'humidité et la chaleur extrême des bougies et de l'encens

    Que ce soient les locaux ou les touristes indiens, j'ai rarement rencontré des gens aussi ouverts, curieux et sympathiques qu'ici. En plus, ils sont offerts avec l'Himalaya. So quoi ? Ecrasante, merveilleuse, grandiose, spectaculaire, étourdissante, éblouissante... les mots ne manquent pas pour décrire cette région qui en hiver peut sembler austère aux premiers abords. Elle l'est, mais quelle sublime austérité ! Difficile de trouver un meilleur endroit pour en finir avec l'Inde. A ce propos, le Ladakh et moi avons du mal à comprendre le lien. N'a d'indien que l'appartenance politique de cette pauvre et digne région, que trois géants s'amusent à prendre en otage.
    Little Tibet, sans conteste un de mes endroits préférés (pour le moment) sur cette planète. Rendez-vous en été la prochaine fois.

    Shey Palace 6

    Julley India

  • 30/01 - 01/02 - Paysages lunaires et dénivelés abyssaux - Le trek de la Vallée de Sham, Ladakh

    Sham Valley
    Trek de la Vallée de Sham
    Ah les paysages lunaires du Ladakh. Ces somptueuses montagnes désertiques dans lesquelles ont peut marcher plusieurs jours sans croiser personne. Pour un prix moyennement convenable car timidement négocié, je me suis offert un "baby-trek", comme disent les ladakhis. Le forfait incluait le taxi (qui prend plus de la moitié du prix à lui tout seul), les panier-repas et le guide. Au programme donc, trois jours, dont deux de marche, de Likir à Tingmosgang, pour un total d'environ 25km, avec deux nuits chez l'habitant. Je vous offre un épisode contemplatif d'une trentaine de photos. Pourtant, je les ai vraiment triées au maximum...

    Temple Ladakh
    Mon temple préféré à la fin du trek
    Mon taxi klaxonne vers 8h. Un petit bonhomme robuste et bien tassé au visage amical s'avance vers moi et me serre chaleureusement la main. C'est Karma, mon guide pour ces trois prochains jours. Son anglais était hélas assez limité. A chaque question de ma part, les trois quarts du temps sa réponse était "Ye ye ye". Le trajet était du genre : "Waouh ! Tellement de camps militaires !" - "Ye ye ye beaucoup de militaires" - "Colline magnétique ? Ca veut dire quoi ?" - "Ye ye ye colline magnétique" - "Vous pensez que les monastères sont ouverts ?" - "Ye ye ye beaucoup de monastères". Il se faisait un malin et maladroit plaisir de répéter, sans vraiment comprendre le sens de mes questions. Au bout d'un moment ça saute aux yeux, et on arrête de poser des questions. Le trajet était très silencieux, pas reposant pour autant, et le chauffeur me guidait plus que mon Karma.
    On s'est arrêté pas loin après Leh pour un chaï et un petit déjeuner dans une boulangerie locale servant de très bons gâteaux au sucre. Puis une heure et demie sur la radieuse route nationale n°1. Après moultes camps et fourgons militaires avançant au ralenti, on serpente comme jamais entre les montagnes nues et ses fracassants dénivelés. Il faut sans arrêt esquiver les rochers fraîchement éboulés sur la route. 

    Likir Monastery
    Likir depuis le monastère
    La première étape est le monastère de Likir, à partir duquel est censé commencer ce trek qui dure normalement quatre jours. Nous, on va commencer un peu plus loin. L'arrêt fut bref. Karma est parti cherché le "lama", sorte de leader spirituel du monastère, pour lui demander d'ouvrir le temple. Lama pas là. J'ai cru qu'il allait dire que je n'avais pas de karma.

    Likir Monastery 2
    Cour du monastère
    La cour, le toit et les alentours sont tout de même digne d'intérêt. Je m'attendais au moins à ce que mon guide essaye de m'expliquer les bases architecturales ou religieuses du site. Je l'ai vu prier devant l'imposante statue de Bouddha, puis retourner m'attendre dans la voiture. Pas grave. Finalement, c'était peut-être mieux d'aller à l'essentiel. Je préfère être libre que d'avoir à subir une visite lourde et mal guidée. 

    Sham Valley Trek
    Début du trek à quelques km de Likir
    Quelques trois heures de marche en plein soleil jusqu'à Yangtang. Je transpirais à grosses gouttes sous ma parka et sa capuche en fourrure. Mon dos trempé se gelait instantanément dès que je l'enlevais plus de cinq minutes. J'ai rapidement enlevé ma polaire.

    Sham Valley Trek 2
    Mini glacier
    J'avais d'emblée déclaré à Karma qu'il pouvait se permettre d'avancer vite. Lui, comme beaucoup d'autres guides, sont relativement saturés par toutes ces années de trek. Apparemment, on ne se lasse jamais de la région, de son atmosphère ou de ses habitants. A la longue, c'est le côté visite touristique qui désabuse. On est tous deux partis d'un bon pied, même si le sien était meilleur. Bah oui, j'étais le touriste idéal, pas dramatisé par la possibilité d'un trekking silencieux. En vrai, mes pieds, OK. Le rythme, plus que convenable. 

    Sham Valley Trek 3
    On se sent tout petit au milieu de ces abracadabrantesques montagnes
    Dans ce grand pays peuplé de petits hommes, c'est un sentiment nouveau pour moi. Le sentier est plus ou moins plat et tracé. Il alterne entre pentes douces et certaines plus escarpées, avant de monter beaucoup plus sèchement en zigzag. Parfois, quelques déviations pas évidentes me confortaient dans mon choix de partir accompagné. On passe sous pas mal de dômes rocheux.  

    Yangtang
    Yangtang
    Petit village pour camper avant de partir pour Hemis Shukpachan, à deux heures de marche. On l'a survolé pour emprunter, un peu dommage, un long tronçon de route pendant quelques kilomètres. Puis une étendue caillouteuse descendant tranquillement jusqu'à notre paisible destination pour la nuit.

    Hemis Shukpachan
    Hemis Shukpachan
    Trouver un "homestay" disponible a été beaucoup plus difficile que prévu. On a essuyé trois gentils refus embarrassés. Les habitants m'ont fait le coup des chambres trop sales ou pas assez bien chauffées, et du "problème" des toilettes sont locales. Sérieusement, je ressemble tant que ça à un petit bourge incapable de s'adapter à la réalité locale ? C'est surtout de la faute de Karma, qui me demandais ce que je voulais dîner, à quelle heure je voulais partir... Je veux pas qu'on me demande mon avis ! Le but de séjourner chez l'habitant, c'est de sortir de sa zone de confort. "Local", je répondais à chaque fois.

    Hemis Shukpachan 2
    "CHAH" et coups de bâtons 
    Deux gamines entreprenantes nous ont guidé chez leur grands-parents qui ont finit par nous accueillir. Un couple charmant, très serviable et respectueux. Leur petite salle à manger est au sous sol et je devais presque me coucher sur le dos pour y accéder. L'ambiance de cette petite pièce réchauffée par son poêle à bois était délectable. Par contre, ma chambre était glaciale. Il faisait aussi froid à l'intérieur qu'à l'extérieur. Après le chaï et les cookies, je suis parti seul en direction du monastère et de son couvent au sommet du village. 

    Hemis Shukpachan temple
    Temple de Hemis Sukpachan
    Comme je m'y attendais, le couvent aussi était fermé. C'était un highlight du trek. Plus tard, j'apprendrais le décès récent d'un des quelques cinquante membres du village. Comme les funérailles se déroulent à Leh, le lama est parti y assister, emportant avec lui avec les clefs du monastère. Je veux bien croire en la bonne foi de l'agence qui m'avait vendu ce couvent comme une expérience inoubliable. Même si le "L'hiver c'est top y a pas un seul touriste" s'est transformé en chemin en "L'hiver c'est vraiment pas la meilleure saison". Pour moi, cette saison a définitivement ses avantages.

    Hemis Shukpachan 3
    Rencontre surprenante d'un handicapé mental attachant, dans tous les sens du terme
    Il piquait sans arrêt des fous rires stridents. Les locaux étaient amusés que je m'intéresse à lui en retour. Je n'ai pas réussi à en tirer un mot. C'est mon "nouvel ami" selon Karma. Arrivé au homestay, il a demandé à la petite fille de l'homestay de s'en occuper. Je pensais alors que c'était l'idiot du village dont tout le monde "prenait soin". Un peu plus tard, alors que que je tentais de survivre sous trois couvertures, dans ma chambre se réchauffant progressivement, j'entends son rire à travers la fenêtre. Le courant était coupé. Seule la lumière d'une petite bougie éclairait faiblement la pièce. J'étais sûr qu'il m'observait (et qu'il était complètement inoffensif). Tout d'un coup, il entre carrément dans la chambre et se tient devant moi, me fixant en rigolant... Je le fais partir, pas méchamment mais pas gentiment non plus. Karma m'appelle pour manger deux minutes plus tard. "I see retarded people" lui dis-je comme à Bruce Willis (réa indien au passage). Il a beau ne pas faire de mal à une mouche, on ne sait jamais ce qui peut l'intéresser dans mes affaires. Et puis qu'est-ce qu'il fout ici ?

    Hemis Shukpachan 4
    Dîner
    On a mangé tous ensemble. En fait, c'est le petit-fils de mes hôtes. Le repas était vraiment captivant. J'ai été bien servi. Des mok-mok, raviolis locaux, à volonté. J'ai adoré l'ambiance feu de poêle de ce petit nid douillet. Parfois, la gêne de mes hôtes occasionnée par certains passages à vide de leur petit-fils était évidente. Quand le grand papa m'a montré sa carte affichant fièrement "guesthouse", puis demandé mon avis sur l'appellation de son hébergement, je lui ai répondu que la maison d'hôte, ça sonnait un peu plus "pro" et "business" que le séjour chez l'habitant. Il a semblé un peu déçu.

    Hemis Shukpachan 5
    J'ai des frissons quand je regarde cette photo
    Je n'ai pas eu le courage de me lever plusieurs fois pour alimenter le feu du poêle, préférant à la place étouffer sous toutes ces couvertures. J'ai dû attendre que mon guide se réveille quelques temps après l'heure qu'il avait fixée pour le départ. A partir de là, j'ai définitivement arrêté d'attendre quelque chose de lui.

    Sham Valley Trek 5
    Journée sans soleil

    Quelle magnifique randonnée jusqu'à Tingmosgang. Il faut à environ quatre heures pour parcourir 11km, et c'est déjà la dernière étape. Elle monte beaucoup plus que la précédente.

    Sham Valley Trek 4
    Très végétatif en comparaison du reste
    Un moment, Karma a imposé une pause. Réaliste et honorable pour un guide. Je me dis que la plupart auraient forcé le trek jusqu'à dépasser leurs limites, ou trépasser.

    Sham Valley Trek 6
    Au final, on s'élève seulement quelques centaines de mètres, dont chacun d'entre eux n'est qu'un grain de poussière au milieu de cette vallée abyssale

    Ang
    A la moitié du parcours, on arrive à Ang

    Sham Valley Trek 7
    Suivez le guide
    Un minuscule village après lequel le chemin tracé s'arrête brusquement. Il laisse place à un dénivelé rocheux qui met les pieds à l'épreuve. Sans doute la meilleur partie de la vallée.

    Sham Valley Trek 8
    Hmmm, ces roches multicolores

    Tingmosgang
    L'habitante de la Yak Guesthouse
    Tingmosgang. Le homestay n'était pas non plus évident à trouver. Il s'agit plus d'une chambre d'hôte cette fois-ci, mais toujours avec cette petite salle à manger. Même accueil chaï-leureux, même chambre glaciale, mêmes toilettes à l'indienne. Je laisse mes affaires et fonce au monastère en espérant qu'il soit ouvert.

    Tingmosgang 2
    Cour du Monastère de Tingmosgang
    Des salles de prières et quelques temples étaient ouverts. Prend ça Karma ! Des moines et quelques moinillons présents dans la cour. Un de ces moines que je soupçonne être le lama s'exprimait dans un anglais excellent. Deux-trois touristes indiens. 

    Tingmosgang 3
    Route du monastère
    Des fortifications autour de ce monastère bancalement accroché à la falaise.
    En descendant, j'ai raté le chemin et improvisé sur une descente caillouteuse archi abrupte. Je suis arrivé dans un jardin. Julley !

    Tingmosgang 4
    Brassage du thé
    J'ai passé toute la fin d'après-midi à lire dans la chaleur de la salle à manger, pendant que la maîtresse de maison roulait de la farine pour préparer les "chapatis". Notre hôte lui brassait le "thé salé", une spécialité que les locaux raffolent.

    Tingmosgang 5
    Moulinets de prière et casse dalle d'après-midi
    Au dîner, potage de légume triple portion. Goûteux. Je me réconcilie un peu avec Karma, qui semble mieux comprendre mon anglais ce soir-là. Je me souviens d'une conversation sur la mobilité sociale. Il me disait "Rend tes parents fiers en faisant comme eux". Je lui faisait comprendre qu'en France, c'est pas aussi simple (marre de toujours tout nuancer). Notre mentalité veut qu'on ait plus d'honneur à trouver notre propre voie plutôt que de subir son destin, chose pas toujours évidente. Ses parents sont, comme beaucoup ici, des réfugiés tibétains (Même si la plupart le sont depuis des générations).

    Sham Valley Trek 9
    Je suis tellement mystérieux


    A 9h le lendemain, le taxi revient pour une dernière journée dans les temples et monastères avoisinants. 

    Sham Valley Temple
    A quelques kilomètres de Tingmosgang, ce temple était d'une finesse

    Sham Valley Temple 2
    Une salle de prière était ouverte
    Il est tout neuf. Un minuscule temple plus ancien le surplombe, accessible après de nombreuses marches. Karma m'explique enfin que "Tout est fermé car tout le monde est à Leh". Sauf qu'à Leh aussi tout est fermé... Il a encore essayé de me prendre en photo, mais ça n'a pas donné grand chose.

    Sham Valley Temple 3
    Stupas du temple

    Alchi Monastery
    Entrée du Monastère d'Alchi
    Arrive le "11th Century Temple". Comme son nom l'indique, un temple du 11e siècle en l'état.
    Le lama était là. Pas fâché, il a ouvert la serrure pour la découverte d'un temple d'un autre temps. L'odeur des vieilles peintures murales prend immédiatement aux narines. Une multitude de petits bouddhas décorent les murs autour de fresques sacrément épiques. Au centre, des idoles dont le grain se détachait à moitié. Evidemment, les photos sont proscrites. Un tout petit temple. Le site regorge de mystères.

    Sham Valley Temple 4
    Il ira loin

    Indus Ladakh
    Des passages étroits débouchent jusqu'à l'Indus, le roi des fleuves, que je vois enfin, par hasard

    En me relisant, je réalise que j'ai pas mal critiqué. C'est vrai, certaines conditions n'étaient pas idéales. Même si ce post est rédigé deux semaines après le trek, j'essaye de retranscrire au mieux mon état d'esprit sur le moment. Croyez-moi, dans l'ensemble, j'ai adoré le faire. La beauté himalayenne surpasse toutes les désagréments que j'ai pu rencontrer. Le Ladakh vaut à lui seul mille villes indiennes (ce qui ne veut rien dire). Les superlataxatifs sont impuissants, voire inutiles, face à cette grandiose expérience. A prendre comme vous voulez.

  • 27/01 - 03/02 - Thib au Tibet [1] - Leh, Ladakh

    Julley ! Ce simple mot, qui veut dire à la fois bonjour, au revoir et merci, suffit à s'attirer les faveurs du peuple. Même pas besoin de parler ladakhi. A utiliser sans modération !  

    Leh
    Leh
    Au Kerala, je croyais avoir définitivement stoppé la course du temps. Le Ladakh est à un tout autre niveau. Je n'ai jamais rien vu d'aussi majestueux que cette région aux sommets immenses et aux petits villages perdus dans les vallées sèches et désertiques. Au calme écrasant de l'Himalaya se mêle la splendeur du style architectural tibétain, grandiose et apaisant. Sans exagérer, chaque monastère, stupa, ou maison, blanche et fenêtres dorées, est une merveille que je n'imaginais voir que dans les films et les livres. Les arbres, à mon image (grands, fins et secs), bordent ces rues quasi désertes où les chiens et les vaches semblent enfin vivre décemment. Sous un soleil de plomb, quelques timides étendues de neige et des arbres nus rappellent la saison. Quand je vois ce qui tombe en France, je me dis que la neige continue de m'éviter. Les locaux disent que la région est encore plus sublime en été, lorsque les abricotiers retrouvent leurs couleurs et leurs fruits. Attendez-moi...

    140
    Aperçu de l'Himalaya
    Leh, à 3500m d'altitude, est la porte d'entrée du Ladakh, et mon camp de base pour cette semaine. Quitté Delhi à 6h du matin, je n'avais pas dormi depuis presque 24h. La veille, je voulais absolument avoir une place côté fenêtre droit dans l'avion, pour voir se dessiner l'Himalaya au lever du soleil, quitte à payer pour ça. Sauf qu'en ligne plus rien n'était disponible. Après coup, tant mieux, car il suffisait de demander à l'enregistrement pour l'avoir gratuitement. J'étais du côté gauche, mais c'est déjà ça.

    Vallée de l'Indus
    La Vallée de l'Indus
    L'atterrissage à Leh, dans l'immense Vallée de L'Indus, est impressionnant. Il secoue un peu car la piste n'est pas en bitume, en plus d'être courte. Les taxis sont des minibus archi confortables qui roulent pépères. Aucun tuk-tuk. Aucun deux-roues. Aucun klaxon. Mon cerveau en manque de sommeil et d'oxygène était en ébullition. Passer de villes comme Agra et Delhi à ce "Petit Tibet" était une bénédiction. Je n'arrivais plus à m'arrêter. Résultat, j'ai dormi presque 20h d'affilé.
    La température moyenne en journée est de -2°C. Froid, certes, mais pas tant que ça. Le soleil ne quitte jamais la région. Leh n'enregistre que quelques jours sans soleil par an. La nuit, l'absence d'éclairage est largement compensé par une lune et des étoiles cinglantes. Il fait alors beaucoup plus froid. Genre -20°C. Le dernier jour, après une bouffe au centre ville, je suis rentré en pleine nuit sur une route magnifiquement éclairée par la pleine lune, dans un calme infini. Seuls quelques chiens, surpris et apeurés par un grand gaillard à l'allure vive.

    Leh Ecology Hostel
    Vue télescopique de l'Ecology Hostel depuis le Shanti Stupa
    Ma grande auberge, complètement excentrée du centre-ville, possède une multitude de petits dortoirs de deux lits. Je me suis retrouvé avec le seul européen du coin : un vieux hongrois barbu, taciturne, à Leh depuis 6 semaines pour des recherches historiques. Malgré son omniprésence dans la chambre, avec son don pour le roi du silence, c'était comme si j'étais seul. Son réchaud, ses provisions et ses affaires de baroudeur décoraient les meubles de la chambre. Il aurait pu survivre des semaines sans la quitter, facile. Il est parti deux jours à Mumbai en milieu de semaine pour revenir ensuite. Pile quand je suis revenu moi aussi de mon trek. Il y avait peut-être cinq chambres de libre, mais il fallait qu'on soit ensemble. 
    Sur Booking, l'auberge s'annonce à 600m du centre ville. C'est peut-être le cas en été, mais en attendant ce fameux centre-ville n'a qu'une seule et unique rue animée. Il faut donc marcher un peu plus de deux kilomètres pour atteindre cette gigantesque rue et le "Marché des réfugiés tibétains".

    Leh Main Bazar Street
    Main Bazar Street
    Quelle rue ! Seules quelques banques, petits restaurants, boutiques de souvenir, de textile et magasins de fruits secs sont ouvert. Se perdre dans les petites rues autour de la "Main Bazar Street" est presque impératif. L'hiver a cette atmosphère de tranquillité et de proximité avec les habitants. Les ladakhis savent prendre leur temps, car il n'y a pas grand chose d'autre à faire. Comme les ours, l'été, ils font leur réserves de gains et de provisions, puis hibernent "quand viennent les premières neiges". Qu’est-ce que ça change du reste de l'Inde, où il faut se battre pour garder sa place dans les files d'attente. A Delhi en particulier, les gens n'hésitent pas à te doubler au moindre relâchement. Ici, tout ce qu'il y a, c'est de la place et du temps. On croise très peu de touristes, ce qui est un peu problématique pour les habitants qui vivent pour la plupart grâce à cette activité.

    Leh Main Bazar Street 2
    Des vieilles dames, assises par terre, vendent les légumes de leur jardin tout en tricotant des vêtements en laine, toujours le sourire au visage
    Je voulais acheter trois gros navets à l'une d'entre elles pour nourrir les vaches. A la place, j'en ai eu trois kilos selon la balance de Roberval. Julley ! Pour 50 roupies, ça ne se discute même pas. 

    Leh Shanti Stupa
    Finesse
    Mon restaurant préféré à Leh : Red Sauce. Excellent et diversifié, on peut manger jusqu'à mexicain dans ce grand bouis bouis perdu dans les petites rues adjacentes à la rue principale. Bonne découverte ou plutôt bon jeu de piste, avec leurs nombreuses affiches collées partout dans la ville, insistant sur le fait qu'il sont ouvert toute l'année. J'ai appris qu'il y a une Alliance française (la plus haute du monde) avec une bibliothèque. Je ne l'ai malheureusement pas trouvée. Ca aurait une bonne occasion d'échanger mon seul livre ("Persévérer", Jean-Louis-Etienne, super bouquin que j'ai dévoré). D'ailleurs, j'ai trouvé un "café lecture" qui sert d'excellents cookies.

    Leh Palace
    Le Palais de Leh domine le côté est de la ville

    Leh Palace 2
    Il est en restauration depuis des années, plein de trous et de cul-de-sac obscurs

    Leh ChokhankVihara
    Chokhang Vihara Temple
    En plein centre du centre, ce temple est toujours archi plein, aussi bien le matin que le soir. Des hauts parleurs diffusent en continu des chants perchés.

    Leh Ecology Hostel 2
    Ecology Hostel vu depuis la route
    Il se sont pas foulés pour le nom. Comme vous l'aurez compris, mon auberge est écolo. La douche se fait au sceau. Les canalisations étant gelées en hiver, c'est le cas de la plupart des établissement à Leh. Sauf qu'ici, l'eau chaude est illimitée et instantanée. Grâce à un astucieux système, l'eau qu'on verse dans la bouteille de gauche sort instantanément brûlante de l'autre côté. On est à deux minutes de la rivière, donc on se douche avec autant de sceaux qu'on veut sans culpabiliser. Mon niveau de courage était d'une tous les trois jours. Sans regrets, car l'effet sauna de cette douche à l'ancienne la rend tellement satisfaisante. La "salle de bain" étant à moitié à l'extérieur, il faut se sécher en deux secondes sous peine de geler sur place.

    Leh Ecology Hostel 3
    Le faiseur de douches

    On comprend mieux l'orientation écolo quand on sait que l'établissement appartient à une association pour le maintien du développement durable. Leh est un exemple en la matière. Peut-être une des seules villes d'Inde avec une poubelle à chaque coin de rue.
    La journée, l'électricité et la Wi-Fi ne fonctionnent pas. Vu qu'ils tournent aux panneaux solaires, je les accuse de couper volontairement le courant pour faire des économies. C'est assez évident quand on voit qu'il y a en permanence du jus dans la salle commune.

    Leh Ecology Hostel 4
    La salle commune
    Ecology hostel, honnêtement, c'est loin d'être un choix. Je me serais volontiers épargné le manque de confort dû aux ressources limitées de l'auberge. Mais grâce à ma fâcheuse tendance à réserver mes hébergements au dernier moment, il n'y avait plus que cette auberge de disponible. Et puis, à 300 roupies la nuit (environ 4 euros), ça me laisse de la marge pour d'autres activités. Petit dej et repas inclus ==> 3000 roupies la semaine (un peu plus de 30€). Je ne me simplifie pas la vie, mais ça vaut le coup. En plus, on dort bien. Le chauffage fonctionne la nuit, et c'est le calme absolu. Après quelques semaines dans les grandes villes indiennes, un calme si plat est légèrement perturbant au début. Presque bruyant. Beaucoup d'indiens qui ont vécu toute leur vie dans le vacarme ambiant de la ville disent que le bruit finit par leur manquer quand ils la quittent. Moi, ça ne me manque pas du tout.
    Les toilettes, je ne préfère pas en parler.

    Leh Ecology Hostel 5
    Regardez par vous même
    Heureusement qu'il y avait une chaise trouée, quand on est obligé d'y aller plusieurs fois de suite, pendant longtemps... OK, cette fois-ci, promis j'arrête. Fallait me dire aussi de pas manger comme un gros juste avant d'aller en altitude ! D'ailleurs il est où le rapport entre la digestion et le manque d'oxygène ? Aussi, question de bon sens, mettez une poubelle dans les toilettes si vous voulez qu'elles restent écolos. Sinon, il n'est pas étonnant d'être K.O les deux premiers jours à l'arrivée, lorsqu'on est pas habitué à l'altitude. Moi, j'étais nauséeux, je sentais ma gorge et ma tête me brûler, mais mon état psychologique était tel que ça n'avait aucune importance. J'étais au paradis.

    Ladakh
    Drapeaux à prière
    Rien de plus cool que de traîner autour de la ville. On ne marche pas deux minutes sans tomber sur un témoignage bouddhiste. Les plus fréquents sont les drapeaux à prière, disséminés partout dans la région. Chaque couleur représente un élément. Les ladakhis écrivent des prières dessus avant de les accrocher en guirlandes. Grâce au vent, ils débitent des prières continuelles.

    Leh 2
    Grand moulin à prière à Leh
    Même chose pour les moulins à prière. On peut les faire tourner (dans le sens des aiguilles d'une montre). Chaque tour, une aiguille vient taper une cloche.

    Ladakh 2
    Petits moulins à prière 

    Des moulins plus petits sont présents en masse tout autour des monastères. Les locaux les font tourner presque mécaniquement à chaque passage. Ceux-là ne produisent pas de son, mais autant de prières qu'ils font de tours. Le pragmatisme religieux des bouddhistes est vraiment stupéfiant. 

    Shey Palace
    Stupas du Palais de Shey
    Il y aussi les "chortens", ou "stupas". De base ronde ou carré, leur extrémités sont généralement dorées. A contourner dans le sens des aiguilles d'une montre, si on veut réduire le temps d'accès au nirvana après toutes nos réincarnations.
    Et bien sûr, chaque village est dominé par son monastère (gompa) s'accrochant à la montagne, depuis lequel on a une vue d'ensemble sur la vallée. Parfois de pair avec le palais.

    Leh Shanti Stupa 2
    Shanti Stupa
    Le Shanti Stupa, à une centaine de mètres de l'auberge, surplombe la partie ouest de Leh. On peut l'atteindre soit en gravissant des marches abruptes sur la montagne, soit en continuant sur la route de l'auberge.

    Leh Shanti Stupa 3
    Inauguré par le Dalai Lama en 1985, il symbolise la paix dans le monde et l'alliance entre le Ladakh et le Japon

    Leh 3
    C'est loin d'être fini...