Articles de cpt-tibo

  • Une semaine à Dumila [2] : Fourmilière d'enfants astucieux

    "La vie s'écoule différemment ici" (Said)

     

              Le soir de mon arrivée, nous avons joué au jeu des âges. Un garçon à qui je donnais dix ans en avait en réalité quinze. Car, selon Said, "On grandit plus vite que vous". Difficile de le contredire. Il faut grandir vite, car la vie est rudimentaire. Certains s'en sortent mieux que d'autres, et cela se voit à leur tenue.
    Dans le voisinage, certains enfants sans chaussures portaient tous les jours le même tee-shirt sale et troué. Ils fouillaient fréquemment la décharge sauvage située près de la maison, à la recherche de restes. Un soir, j'ai jeté des os de poulet, qui ont disparu le lendemain.
    Un autre jour, j'ai acheté des bananes pour mon équipe de foot perdante. Je pense que c'était une erreur. D'autres enfants sont arrivées. Ils étaient tous agglutinés autour de moi, tendaient les bras en répétant "Me, me, me !". Ils me faisaient un peu penser à des oisillons. Un bambin était en pleurs car quelqu'un lui avait arraché sa banane. Je suis donc parti en racheter une nouvelle poignée.

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  • Une semaine à Dumila [1] : Un village ordinaire mais inattendu

    Dumila, Province de Morogoro, Tanzanie

     

              Dans le bus allant à Morogoro, un commercial ventait les bienfaits du dentifrice sensitive, à base d'aloe vera. Les passagers semblaient totalement indifférents à son discours, mais ils furent pourtant une dizaine à lui en acheter. Mon voisin m'expliqua que c'est parce qu’il parlait bien, donc on voyait que c'était un homme diplômé. Après le dentifrice, place aux balles rebondissantes (qui lui ont permit de rebondir...), sur fond de visionnage de la version swahilie de Banlieue 13.

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  • Jambo Tanzania - Dar Es Salaam

    De ce que j'en ai vu...

     

              En raison de son climat, la principale vile Tanzanienne est suffocante. Pourtant, elle n'est ni trop sale ni trop congestionnée. Sans être bien agencé ou bien entretenue pour autant, on n'y côtoie pas la misère en permanence.
    Les gens en costume des banques et bureaux cohabitent avec "ceux qui se débrouillent". On y croise autant femmes en mini jupes ou qu'en robes traditionnelles de couleur vives, d'hommes en maillot de foot et tongs qu'en chemises et pantalon de marques. Beaucoup de jeunes, énormément de jeunes. En fait, les moins de 14 ans représentent la moitié de la population, pour une moyenne de presque six enfants par femme !

    Ville bâtie par des musulmans d'où elle tire son nom arabe d'"Havre de Paix", ce sont aujourd'hui des chrétiens qui la peuplent en majorité. Une importante communauté musulmane et hindouiste y habite également. On peut parfois entendre la prière résonner dans la ville et il n'est pas rare de tomber sur un temple hindou.

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  • Afrique 2019 - Faux départ

    "C'est en tombant que l'on progresse le plus rapidement"

     

              Ce sont mes mots le matin de l'accident de ski qui me coûta la clavicule droite, il y a maintenant un mois et demi. Je racontais alors à mes tantes l'histoire de deux amis qui faisaient du ski pour la première fois. Que, défiant la méthode d'apprentissage académique, ils avaient fait plus de progrès en une semaine que moi en cinq ans. 
    Attaché au traîneau qui me descendait jusqu'à la clinique de Tignes, je réalisais bien les conséquences de ma chute (Ça se voyait à ma tête), à J-5 de mon départ prévu en Zambie... J'avais encore à ce moment l'infime espoir de m'être seulement déboîté quelque chose. Le médecin de la clinique de Tignes a rapidement mis fin à cet espoir : fracture de la clavicule : trois à cinq semaines d'immobilisation. J'avais bien déboîté quelque chose : mon voyage.

    Morale : tomber, se relever, c'est bien, mais uniquement au moment opportun. A trop faire le malin, on doit attendre et se ronger le frein.

    Immédiatement et sans trop de galère, je réussis à réorganiser mon trip, décaler presque tous mes billets d'avion et trouver deux nouveaux Workaway (site d'échange de volontariat). Mon visa pour la Zambie ayant expiré, je décidais de commencer par la Tanzanie, en me basant sur les dates du trekking du Kilimanjaro, immuables, avant de remonter vers le Kenya puis l'Ethiopie.

     

    "Le plus dur est fait"

     

              Six semaines plus tard, à mon grand soulagement, ma clavicule supportait le choc de mon sac à dos chargé à bloc. En plus de ses 13 kilos et de mon sac de couchage, je me traînais une second valise de 23 kilos pleine de matériel scolaire, vêtements, chaussures et deux balles de foot. Heureusement, je n'aurais pas à la traîner très longtemps.

    Paris, 22h. Mon avion décolle. Après une escale à Addis Abeba, j’atterris à Dar Es Salaam le 11 juin à 13h. Jambo Tanzanie !

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  • 13/05 - 15/05 - Une dernière fois... Fin d'un trip

    TOKYO, JAPON
    13/05


    Après un réveil pas trop tardif, nous sommes allés à Shinjuku pour tester un nouveau burger, le meilleur selon les filles. Il y a tellement de monde par rapport à la taille du restaurant qu'il faut s'inscrire sur une liste d'attente. Nous avons savouré le burger dans un parc. Malgré son prix et sa teneur en poivre, il valait le coup.

     

    Shinjuku tokyo burger
    Chatty Chatty

    Il s'agissait ensuite de rejoindre un festival au Parc Yoyogi. Le festival n'existait pas... Finalement, le programme était pour moi le même que ma journée d'avant-hier, avec de la pluie en prime. Le parapluie d'assaut de Khalid a enfin été utile, il faut le lui reconnaître... 

     

    Yoyogi park Tokyo
    Ensuite il y a ceux, comme Mégane et moi, qui n'en ont rien à foutre de la pluie, et c'est très pratique

     

    Yoyogi park Tokyo   Yoyogi park Tokyo
    Retour à la grand arche, aux tonneaux de vins de Bougogne et au mur de décorations, sous la pluie.

     

    Tokyo
    Goodbye friends

    A la guesthouse, les filles ont préparé leur pancarte de stop pour un autre Wwoof à Shizuoka. Si elles auraient probablement trouvé une voiture sans soucis, pas évident de faire du stop depuis Tokyo, sous la pluie et à une heure tardive... on comprend qu'elles n'aient jamais utilisé leur pancarte. Sayonara ! Leur départ nous a fait un petit vide.


    14/05


    Demain soir, nous rentrons en France. On ne pouvait pas enlever cette fatalité de nos têtes. C'était notre dernière occasion de d'acheter un maximum de souvenirs. Nous avions acheté une troisième valise spécialement pour cela. C'est une journée où on va dépenser nos sous sans compter, et où le dernier retrait n'est en fait que l'avant dernier.

     

    Akihabara Tokyo
    Akihabara

    Je ne trouve pas que cette session shopping otaku ait été une corvée, bien au contraire. C'est toujours cool d'acheter des trucs à la con qu'on kiffe, surtout ici. J'ai acheté des figurines de Zorro, Mikasa, Luffy, un puzzle géant de One Piece, un samouraï en métal, une tapisserie, un masque wtf et une peluche Toad. Khalid a acheté figurines de Kakashi, Sasuke, Tortue Géniale, Minato et d'autres... Tout cela à Akihabara, à une dizaine de minutes à pieds de notre guesthouse, pour rappel. Au départ, ce quartier n'était que le début du plan de base, mais il a largement suffit. Nakano Broadway, Ikebukuro ou Ueno donnaient envie, mais n'étaient pas nécessaires, car la valise était surchargée, et le compte en banque, déchargé... J'aurais pu survivre tout juste sans un virement de mes parents.

    De retour à la guesthouse, on pack les bags une dernière fois, puis on déprime, donc on boit. Nous avons rencontré d'autres français. C'était un peu l'heure du bilan où l'on se racontait nos meilleurs moments.

     

    Japanese Guesthouse Tokyo
    On se regarde dans le miroir et on réalise tout ce qu'on a parcouru...

    Après quelques bières, nous sommes retournées à Akihabara. La salle de jeux était malheureusement fermée, comme Shuju nous l'avait dit.


    15/05


    Le vol était tardif, mais on n'a pas entreprit pas grand-chose. Dernier réveil, dernier café sans sucre, dernier Coco Curry, dernier "ftg avec tes derniers de tes morts"... C'est vrai que j'abusais un peu sur l'expression, mais c'était plus fort que moi. Je deviens toujours nostalgique dans des moments pareils. Sous un soleil de plomb, nous avons dit adieu au Japon (avant notre retour) avant de nous diriger vers la gare, chargés comme des mulets avec nos trois valises, deux sacs à dos, sac de couchage... 

     

    JR Tokyo

    JT Tokyo
    JR de Tokyo

    C'est véritablement dans le compartiment vide du JR que nous avons réalisé que le voyage était fini. Un grand moment d'émotion. Le trajet de plus d'une heure en train offrait des vues magnifiques de la campagne de la périphérie de Tokyo, avant l'aéroport de Narita. Arrivés à Tokyo la semaine dernière sous un temps maussade, la capitale a finalement changé d'avis, son temps radieux semblait vouloir nous dire : "restez les gars".

    T'inquiètes... Un jour on reviendra !

     

    Fin
    Fin du trip

     

    Shanghai
    Escale à Shangai avant 12h de vol jusqu'à Paris

     

    C'est la fin d'une aventure, mais sûrement pas la dernière. Quel chemin parcouru !

    Je n'oublierais jamais ces milles rencontres, paysages et saveurs. Merci à tous mes hôtes : Harsh, Maki, Yang, Mama, Minako san, Terumi san à l'hospitalité sans pareille, qui m'ont permis de découvrir des cultures différentes. Merci à Khalid, qui m'a accompagné dans la deuxième partie du voyage. Merci à toutes mes rencontres plus ou moins éphémères qui ont rendu ce périple plus palpitant.

    Merci à tous mes lecteurs qui ont partagé avec moi ce voyage inoubliable.

     

     

    Fin