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09/05 - 10/05 - Asakusa et Shinjuku : Milieu de semaine tranquille
- Le 22/07/2018
- Dans Tokyo
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TOKYO, JAPON
09/05
En ce jour béni, nous avons découvert le Coco Curry "Ichibanya". Dans cette chaîne de restaurant basée sur le curry, on peut choisir la base (jusqu'à crevettes et nato = haricots fermentés), la quantité de riz et le niveau d'épices allant jusqu'à 10. Regular pour moi, niveau 2 ou 3 pour Khalid. Si pour les japonais la présentation de l'assiette compte presque autant que le goût, je n'avais pas honte de mélanger la sauce curry et le wasabi avec le riz et les délicieuses escalopes de porc.
Groupe de karting en villeAprès avoir croisé un groupe de kart avec les cosplays du jeu en pleine avenue de Tokyo, nous avons retrouvé Angélina et Mégane, direction Asakusa.
SkyTree Tower et Flamme d'OrPendant deux kilomètres de marche le long de la rivière Sumida, nous avons aperçu la SkyTree Tower et ses 634m de hauteur. De cette distance, elle ne les fait vraiment pas. Nous sommes passés près de la Flamme d'Or, construite par le français Philippe Starck pour le siège du groupe Asahi Beer. Ou plutôt, comme aiment l'appeler les japonais, la "Crotte d'Or" ou "Crotte de Godzilla".
Asakusa Main StreetAsakusa est un quartier archi populaire, particulièrement pour le temple Senso-ji et ses rues piétonnes commerçantes. A la recherche des délices culinaires du dernier voyage au Japon de Mégane et Angélina, nous avons goûté à des décevants Magicarpe fourrés au chocolat. Pour le reste, j'ai oublié le nom des trois quarts des plats et des snacks locaux que nous avons mangé au Japon.
Rire dévastateurLe parapluie d'assaut de Khalid a malencontreusement déclenché la cinquième vitesse du rire délirant de Mégane. Nous sommes devenus le point d'attraction d'une partie de la rue, pour environ deux minutes de popularité interloquante. Ce n'est pas la dernière fois que ça arrivera à Tokyo.
Senso-ji, le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo
Salle de jeu de la veilleNous sommes revenus à pieds à Akihabara pour prendre des photos Kawaii (= mignonnes) dans les fameux purikura de la salle de jeu Sega où nous étions la veille. Après une défaite à Mario Kart et une légère progression au jeu de zombies, Khalid a fini par un simulateur du train régional JR.
Nous sommes ensuite revenus du côté de Bakurocho pour un nouveau curry coco. La soirée sur le toit de la guesthouse était sympa et alcoolisée à base de bières au kiwi et au citron.
10/05
Une journée qui s'annonce beaucoup plus tranquille que la veille puisqu'elle est partie sur une vraie grasse matinée. Je me suis lancé à l'assaut de l'ouest tokyoïte, avec Shinjuku pour commencer.
A la sortie de la gare de ShinjukuAvec 3,64 millions de passagers par jour, il s'agit de la gare la plus fréquentée au monde, et de la deuxième plus grande en termes de superficie après Nagoya. Une fois arrivé à la gare en métro, un choix de près de 200 sorties s'offrait à moi.
HarajukuJe suis descendu vers Harajuku "fashion street". Sa rue piétonne commerçante est un temple de la mode pour la jeunesse. On ne trouve que des boutiques de vêtements.
Par YoyogiElle se tient en face du gigantesque Parc Yoyogi. Je suis retourné vers une autre partie de Shinjuku à travers ces arches.
Rues principales de ShinjukuQuartier du gouvernement et poumon économique, Shinjuku concentre beaucoup de gratte-ciels et de grands commerces. Godzilla géant, grands magasins internationaux de mode et de luxe, grands restaurants et carrefours archi pleins, voici Shinjuku.
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08/05 - Le quartier des Otaku : Akihabara
- Le 21/07/2018
- Dans Tokyo
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TOKYO, JAPON
08/05
Shuju nous avait conseillés d'aller à Akihabara, le "quartier des geeks et otakus" (Un otaku = un super fan de la culture populaire japonaise : films, animés, manga, jeux...)
Akihabara Main StreetSeulement, les produits dérivés de mangas, que ce soient figurines, peluches, puzzles, art-book, posters, étaient limités à ce qui se vend le mieux au Japon. On pouvait observer une présence massive de nos chers compatriotes. On trouvait essentiellement du One Piece et un peu de Naruto, Dragon Ball et l'Attaque des Titans. En tant qu'otakus amateurs, le reste nous était inconnu. Au pays du manga, la plupart de mes œuvres favorites avaient dépassé leur date de consommation, ou plutôt fini leur âge d'or. Concernant Nintendo, même histoire : on trouve quelques Pokémons et des personnages phares de l'univers de Mario, mais rien de bien conséquent ou de très original.
Figurines du magasin HobbyPas de stress, nous n'étions qu'en repérage, avec encore beaucoup de temps devant nous. Et pour les figurines, Akihabara offrait exactement ce que nous demandions.
Un sex shop parmi tant d'autresLes sex-shops ont sorti le grand jeu à Akihabara. Ils sont long, étroits et profonds... Comme beaucoup d'édifices à Tokyo, ils sont organisés sur la hauteur par souci d'espace. Certains étages sont carrément interdits aux femmes. Un seul sex-shop nous a suffi, les salles étant vraiment étroites et exposant parfois des goûts locaux un peu particuliers, vite écœurants... D'une manière générale, faire du shopping dans les quartiers animés de Tokyo est très sportif car on peut être amenés à monter plus de huit étages.
Salle de jeu Sega d'AkihabaraLes salles de jeux, comme à Séoul, proposent des jeux de hasard aux premiers étages, puis des purikura (photomatons créatifs), pour finir par les classiques jeux d'arcade, musicaux, de tir et de simulation.
VR SegaAu dernier étage du grand immeuble Sega, nous sommes tombés sur Mortal Blitz, un jeu de VR (Réalité virtuelle). Khalid a enfilé les capteurs de mouvement, le plastron puis le casque et a armé son fusil mitrailleur. Dix minutes durant, dans un petit espace, je pouvais l'admirer tirer dans le vide, pendant que lui se voyait descendre des aliens à bord d'un vaisseau spatial. Personnellement, en plus du temps et du prix, j'avais des doutes en voyant les images de ce jeu développé par Sega. Pour Khalid, VR approuvée. Il paraît que le meilleur moment consiste à traverser un pont sans tomber. Dans le casque, la sensation de vide et de vertige fonctionne admirablement bien.
Le soir au bar de la guesthouse, nous avons fait des rencontres (pour le moins) intéressantes. Tout d'abord, Nam, français d'origine vietnamienne de notre âge. On s'est rendu compte qu'on connaissait tous les trois Mégane et Angélina. Il les avait rencontrées pendant une soirée d'échange linguistique à Osaka. Preuve de plus que le monde est définitivement minuscule. Nam était en compagnie de deux autres françaises de Saint Etienne qu'il avait rencontré dans la salle de jeu Sega où nous nous trouvions à la même heure. Elles dormaient dans la guesthouse, contrairement à Nam qui a pris son lit à la dernière minute, car la flemme de rentrer chez lui après. Les stéphanoises, environ 25 ans, faisaient elles aussi du volontariat au Japon avec Wwoof, et comme nous Tokyo signifiait la fin du voyage.
Nam, les stéphanoises et moiUn pauvre petit texan, visiblement plus habitué aux substances psychotropes hallucinogènes psychédéliques qu'au whisky (c'était sa bouteille) a lâché une galette devant la porte du dortoir, alors que je finissais de l'accompagner aux toilettes. Pendant ce temps, comme tous les soirs, Shuju essayait tant bien que mal de vider le bar de ses derniers parasites, direction la salle commune. Mais comme tous les soirs, le bar fermait à une heure du matin au lieu de minuit. Dans tous les cas, même après la fermeture, le staff continuait de faire la fête jusqu'à pas d'heures.
Près d'HarajukuD'autres français nous ont rejoints. Nous avons fait, comme diraient certains, "nos français", avec néanmoins quelques efforts d'intégration. Il faut reconnaître que le niveau d'anglais de l'assemblée était très limité. A ce propos, il ne faut pas croire que les français ont une si mauvaise réputation à l'étranger. Certes, on parle mal anglais, mais on n'est pas plus irrespectueux, impatient ou impoli qu'un polonais, un indien ou un chinois (ne cherchez pas de sous-entendu). On a surtout tendance à le croire chez nous, et on pense que c'est valable partout. Personnellement, tous les gens à qui j'ai demandé ce qu'ils pensaient des français se sont montrés ultra positifs : "Bonne expérience", "pas de problèmes". Je pense que d'une manière générale, nous avons une image de nous bien plus médiocre que les étrangers en ont. "It's bullshit", dirait le texan...
Le lendemain, on sait pourquoi, Nam s'était fait la malle. On ne l'a plus jamais revu, tout comme le texan, masseur de profession.
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07/05 - Japanize Guesthouse : un repaire de français à Tokyo
- Le 19/07/2018
- Dans Tokyo
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TOKYO, JAPON
07/05
Tokyo depuis la Tokyo TowerAprès plus de quatre mois de voyage depuis Bangalore, presque deux pour Khalid depuis Ulanbaataar, notre arrivée dans la capitale japonaise représentait l'ultime étape d'un peu plus d'une semaine. Dans le bus allant à Tokyo, l'ambiance était spéciale. Je me sentais particulièrement nostalgique quant à ce "dernier voyage". Ici plus que n'importe où ailleurs, je réalisais malgré moi l'imminence du retour. Des souvenirs faisaient surface d'eux même. Je n'étais pas déprimé pour autant, pas encore... La satisfaction des rencontres inoubliables, des paysages magnifiques et des repas excellents (l'essentiel : lien ???) l'emportait largement sur la perspective du retour imminent.
Dans le bus quittant YamanakakoSous une trombe d'eau en fin de journée, nous avons eu un aperçu de la Tokyo Tower illuminée en violet. L'Inde me paraissait si lointaine à ce moment. Le bus nous a déposés à Shinjuku, le quartier des gratte-ciels le plus dynamique de la capitale. Nous voici arrivés dans la "capitale de l'est", aussi bien politique, économique, que culturelle. Avec plus de 42 millions d'habitants dans l'agglomération en 2016, Tokyo possède l'aire urbaine la plus peuplée au monde. Il fera moche une bonne partie de la semaine.
Gare de ShinjukuDifficile de s'organiser un planning tant les choses à faire sont nombreuses. De toute façon, ce n'était pas maintenant que nous allions changer notre organisation : prévoir au mieux la veille pour le lendemain, et encore... Il s'agira de visiter tranquillement Tokyo - ses quartiers principaux, une de ses deux tours d'observation, une rue (un peu plus) traditionnelle, un musée peut-être - et de faire du shopping, c'était le meilleur moment et le meilleur endroit pour ça. Nous passerons une bonne partie de la semaine en compagnie de Mégane et Angélina, les deux françaises rencontrées à Ogurayama. Elles étaient déjà allées à Tokyo, donc connaissaient quelques bons plans.
Japanize GuesthouseNous étions heureux d'apprendre l'existence d'une correspondance directe entre Shinjuku et notre hôtel : "Japanize Guesthouse", dans le centre à Bakurocho, à mi-chemin entre Akihabara, Asakusa et Ryogoku, le temple du Sumo. Il est situé dans une avenue assez animée avec des guesthouses, des restaurants et des "conveniance store" ouverts 24h/24 .
Une guest factoryC'était l'un des établissements les moins chers qu'il est possible de réserver une semaine avant. Il nous évoquait une "guest factory" (usine dortoir). L'espace est organisé de manière à pouvoir installer un maximum de lits. Dans l'un des quatre dortoirs de vingt lits chacun, je dormais sous un énorme tuyau de canalisation dans un lit assez large et confortable. L'avantage d'être entassé, c'est que les clients ne vont dans le dortoir que pour dormir ou se poser sur leur lit. Du coup, seul un opulent ronfleur est venu déranger le calme de nos premières nuits. Mais en réalité, je pense qu'on a plus dérangé que l'inverse. L'immeuble, relativement étroit, est opérationnel sur sept étages. On pouvait monter sur le toit dont la vue se limitait à l'avenue. Il y a un bar au rez-de-chaussée qu'on a pas mal fréquenté.
Ils auraient dû l'appeler "Frencheze Guesthouse" tant il regorge de compatriotes.
Nous l'avons découvert à nos dépends dès notre arrivée. Pendant le check-in, un vieux relou beurré nous a "pris le chou" justement car nous étions français. Il ne laissait même pas Shuju, le manager, en placer une. "Zai are frainech, its ok" disait-il, "zai are compatriotes" - "Yes I know..." répondait inlassablement Shuju. Bref, après avoir posé les affaires dans le dortoir, nous sommes descendus pour prendre notre verre de bienvenue. Rejeté par tous les clients du bar, il est revenu à la charge et ne voulait plus partir. Il accusait Khalid de l'avoir mal regardé pendant le check-in. En plus, à cause de ses origines, c'était inacceptable qu’ils ne soient pas comme des frères.
Bar de la guesthouseIl nous a fait croire cinq bonnes fois qu'il allait nous laisser tranquille. En vrai, il n'était pas méchant du tout. Au contraire, il se montrait débordant de bienveillance et de "bons conseils", mais extrêmement accablant et stupide, plus instigateur qu'inspirateur. Un épisode que je tenais à détailler, car ses énormités sont devenues pour nous des références. "Te prends pas le chou", "Je m'abaisse si tu veux, tu veux que je m'abaisse ?". "Ma femme m'a quitté, (le chien est parti avec la niche, le poisson rouge a essayé de se suicider), tu vas pas me rajouter ça", en parlant du regard de Khalid... Heureusement, il partait le lendemain.
ShinjukuLa guesthouse a un staff très nombreux parmi lesquels deux français d'une vingtaine d'années qui travaillaient dans le cadre de leur visa vacances travail. Les innombrables paires de crocs à disposition des clients étaient appréciées en raison de la surface métallique des marches semblables à des lames de rasoir. Les gérants : Shuju et le cuisinier en train d'apprendre l'anglais étaient sympas et ouverts.
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06/05 - 07/05 - Le Japon hara-kiri : la "forêt des suicidés"
- Le 01/07/2018
- Dans Mont Fuji
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FUJIKAWAGUCHIKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
06/05
Trente-septième vue du Mont Fuji ?Au programme : Aokigahara, plus connue sous le nom de "forêt des suicidés". A 25km de notre guesthouse, elle s'étend sur 35km2 à la base du Mont Fuji. En 1993 dans "Mode d'emploi complet du suicide", l'écrivain Wataru Tsurumi l'a décrit comme "l'endroit parfait pour se suicider". On y recense environ un mort par jour, généralement par pendaison, depuis le début des années 2000. La culture japonaise était autrefois favorable au suicide, qui était considérée comme un moyen de retrouver son honneur perdu. En plus, dans la religion, elle ne souffre d'aucun tabou.
AokigaharaAokigahara a beaucoup fait parler d'elle depuis que le Youtuber Logan Paul s'est affiché devant un cadavre. Ne pensant qu'à sa notoriété, il s'est fait lyncher pour avoir montré sa découverte avec enthousiasme. Nous n'avions pas ce plan en tête. Au pays du "hara-kiri" qui enregistre le taux de suicide le plus important au monde, ce lieu nous intriguait davantage pour son ambiance particulière.
« Dépression céleste » à la station de bus de KawaguchikoKeisuke nous avait conseillé de prendre deux bus. A Kawaguchiko, un autre des cinq grands lacs, il fallait attendre le prochain bus près de deux heures. Nous avons donc loué des vélos pour environ 13 km de montée jusqu'à la grotte de glace, où commence le chemin balisé de la forêt. Mon vélo était un nul, nous étions un peu éreintés à l'entrée de la forêt.
A l'orée de la forêt
Elle n'est absolument pas touristiqueEn fait, nous n'avons croisé personne. Les gens semblent s'arrêter à la grotte de glace.
Aokigahara est également connue sous le nom de Jukai : "mer d'arbres"
Les gens y viennent pour mourir car elle est dense et irrégulière, et le dénivelé est parfois importantEn dehors des sentiers battus, il y est donc très facile de s'y cacher. Si des gardes forestiers la sillonnent régulièrement pour empêcher certains passages à l'acte, encore faut-il les trouver.
Fausse corde à 50mJ'étais un peu sceptique à la base, mais y aller à deux en faisant du bruit, ce n'est sûrement pas le meilleur moyen de ressentir l'atmosphère du lieu. Comme nous l'avons expliqué le soir à une française qui nous demandait notre avis, je le trouve digne d'intérêt pour les amateurs de belles forêts, mais un peu moins pour le côté spirituel.
Que fait cet homme ?Pour s'immerger un peu plus, nous avons quitté le chemin en direction d'un autre. Arrivés devant une montée abrupte, nous l'avons longé jusqu'à la fin pour finalement s'apercevoir que nous étions revenus tous seuls sur le chemin. Sa réputation de "Triangle des Bermudes" dans laquelle les GPS ne fonctionnent pas est tout simplement surfaite.
Cimetière au nord d'Aokihagara
Couleurs vives, nuage yin yang et Mont FujiLe temps était devenu menaçant donc nous sommes rentrés en vitesse. Nous n'avons presque pas eu besoin de pédaler sur les 13km.
A Yamanakako, le temps était plus menaçant encore
YAMANAKAKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
07/05
Fiers et confiants de notre premier succès d'auto-stoppeurs, nous avons remis ça à notre départ de Yamanakako, direction Tokyo. Cette fois-ci, on se disait que ce serait plus simple encore, car tout le monde va à Tokyo... Nous avions une grande pancarte en carton faite par Keisuke, avec kanji et dessin. La route en face de la guesthouse est une route nationale qui va vers Tokyo.
"Sumimasen"Suivant les conseils de Kei, nous nous sommes postés avant l'échangeur de la E68. Nous sommes devenus fous beaucoup plus rapidement que la première fois. Une heure et demie plus tard, il pleuvait. Nous avons fini par laisser les affaires sous un pont entre le 7 Eleven et le lac. Dix mètres plus loin, nous démarchions les voitures arrêtées au feu rouge. A la fin, je disais « Sumimasen » en m'inclinant pour chaque voiture.
La voiture dessinée par Keisuke était pourtant magnifiqueCette fois n'était pas la bonne. Les gens, cela se voyait à leurs têtes et à leurs voitures, étaient plus vieux et plus aisés qu'à Matsumoto, ce qui n'aidait pas.
Mario 64 à Murabito avec KeisukeNous sommes donc rentrés bredouilles et trempés à Murabito trois heures après la fin du check out. Il nous a de nouveau chaleureusement accueillis, et, compatissant, a réservé nos billets de bus pour Toky, puis nous a invités à une partie de Mario Kart sur Nintendo 64 sur rétroprojecteur. C'était cool de rejouer à cette console antique, qui plus est dans le pays de Nintendo. Les traductions des personnages, notamment Bowser, qui s'appelle Koopa en version japonaise, l’amusaient.
Quarante minutes plus tard, nous avons dit adieu à Keisuke et à Fujisan avant de monter dans le bus en route pour la dernière étape du périple : Tokyo.
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04/05 - 05/05 - Autour du Lac Yamanaka : l'éblouissant Mont Fuji
- Le 25/06/2018
- Dans Mont Fuji
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MATSUMOTO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
04/05
Le long du Lac YamanakaFujisan, "lieu sacré et source d'inspiration artistique" (UNESCO), est probablement la plus belle chose que nous ayons vue au Japon. Il faut le voir pour comprendre l'importance de sa symbolique artistique et religieuse. Son profil symétrique exceptionnel a inspiré grand nombre d'artiste, le plus connu étant La Grande Vague de Kanagawa, planche n°1 des "Trente-six vues du mont Fuji". Point culminant du Japon à 3776 mètres d'altitude, le Mt Fuji est un volcan considéré comme actif qu'il est possible de gravir quelques mois dans l'année. A environ trente kilomètres de ce dernier, nous nous rendons à Yamanakako. On ne va pas le gravir mais profiter tranquillement des vues et des activités du scénique Lac Yamanaka.
This is FujisanMais avant, retour au Mcdo de Matsumoto où nous avions dormi la semaine dernière. Mégane a écrit notre destination en katakana (un caractère correspond à une syllabe), l’un des trois alphabets japonais, sur une feuille double. J'ai complété en recopiant les kanji (autre alphabet) de la ville. Nous avons marché 2km jusqu'à la Nagano Expressway. Les filles se sont arrêtées devant un conveniance store tandis que Khalid et moi avons continué jusqu'à un péage. Il leur a fallu un quart d'heure pour se faire transporter. Petit coucou et rendez-vous à Tokyo au passage. Pleins d'espoir, on se disait qu'il nous faudrait, comme elles, peu de temps...
Grand sourire pour compenser l'inquiétude provoquée par le masque anti-pollutionNous avons plus de chances qu'une voiture s'arrête, nous disait Terumi san, en attirant l'attention sur nous. Après une heure à lever le pouce et à brandir une pancarte à tour de rôle, nous n'hésitions plus à danser ou à taper des poses "Kawai" (mignonnes en japonais). Khalid a même fait des pompes. Sans succès, mais voir les sourires amusés de certains était déjà une satisfaction. Beaucoup de japonais s'excusaient en passant, on pouvait le lire sur leurs lèvres ou ils faisaient un signe de la main.
On garde le moralAu bout de deux heures, deux voitures s'étaient arrêtées : un vieux qui n'avait pas trop l'air de savoir où il allait et une voiture pleine avec deux voyageuses qui faisaient aussi du stop. On se demande toujours pourquoi ils se sont arrêtés ceux là... Alors que nous avions choisi de franchir le péage, un agent nous a recommandés un endroit où il disait avoir vu des gens faire du stop. C'était celui où Mégane et Angélina avaient été prises en quinze minutes. Retour à la case départ. Nous avons mis des chansons françaises et perdu le peu d'inhibition qu'il nous restait.
On l'a fait !Quand soudain, après trois heures de stop, une voiture s'arrête et son chauffeur nous invite à monter. Kensho et son pote, tous les deux 23 ans, allaient à Yamanakako et nous ont déposés en face de notre guesthouse. Le trajet a duré trois heures de plus. C'était notre première sur les routes japonaises (prends ça le Shinkansen !). Le Mont Fuji, grandiose, est apparu comme un mirage à 5O km de notre destination. Au dernier jour de la Golden Week, prendre un bus aurait sans doute été compliqué. A la fin dans les bouchons, nous nous sommes tous les deux endormis, preuve qu'on se sentait vraiment en confiance.
YAMANAKAKO, PREFECTURE DE YAMANASHI, JAPON
YamanakakoNous voilà à Yamanakako, village de plaisance qui s'étend le long du Lac Yamanaka, le plus grand des "Fujigoko", les cinq lacs bordant le Mont Fuji. C'est aussi l'un des plus grands lacs de Japon à une altitude de presque 1000m. On y vient pour faire des activités autour du lac, (l’onsen est réputé) tout en profitant de la vue Mont Fuji, à une trentaine de kilomètres, et ses paysages environnants.
Guesthouse MurabitoHôtels et "situation géographique de luxe" oblige, le train de vie est plus élevé que dans le reste du pays. Nos lits en dortoirs à la Guesthouse Murabito n'étaient pas donnés. Keisuke, le propriétaire, nous a présenté chaque détail, recoin, aspect de la guesthouse, pour un interminable check-in. L'accueil était exceptionnel mais un peu long. S'il s'agit de l'un des hébergements les plus chers de mon voyage, il se classe aussi parmi les meilleurs. On se sentait comme à la maison dans ce cocon confortable et coloré à l'atmosphère de voyage. Marino, la femme de Keisuke, a fait un tour du monde en 2015 et affiche fièrement ses photos. Les toilettes sont presque un peu trop sophistiquées. C'est sa maison familiale qu'ils ont retapée l'année dernière. Leur anglais est excellent et ils débordaient de conseils pour les "photos spots" et les trucs à faires autour de Fujisan.
Nous avons assisté à une rare scène de reproduction des chaussons au soleil sur la terrasseLe soir, nous privilégions enfin le restaurant au lieu du 7 Eleven. L'austérité était toujours en vigueur, mais il faut savoir vivre de temps en temps. Des ramens pour moi, un fried rice pour Khalid.
05/05
Le grand et scénique lac Yamanaka attendait avec impatience qu'on l'explore. Nous nous sommes renseignés sur les pédalos puis les bateaux à moteur, tous les deux au prix exorbitant. Nous avons opté, comme je le voulais, Khalid était un peu déçu, pour des vélos.
Le Mt Fuji est clairement à la hauteur de sa réputationIrréaliste, il est là : magistral, fier, éternel... ("Dur, ferme, franc, fier, fort, hardcore, Jusqu'à la mort"). Sous un temps magnifique, nous avons pris notre temps pour faire le tour du lac.
La première partie, le long des hôtels et des restaurants, n'est pas la plus intéressante car on est sur une route avec beaucoup de circulation où le Mont est masquéOn n'a pas le droit de rouler côte à côte, ce que nous ne savions pas encore.
Arbres en fleurs, pavillon, lac, Mont Fuji, ciel bleu... tout est là !
A partir de ce point, la ballade était juste renversanteOn attrape la piste cyclable et on avance le regard braqué sur Fujisan, le souffle coupé. Nous avons essayé de louer des jet ski mais il fallait une licence.
Grâce à la réaction cutanée provoquée par ses piqures de guêpes, Khalid a dû porter des bandages qui lui ont permis de développer son chakra et de franchir des cours d'eau tel un ninja
Flyboard sur le lac
Trop de "photos spot"Avant la fin, nous avons laissé les vélos au pied d'un escalier pour une colline qui aurait pu nous donner un autre point de vue. Malheureusement nous étions en plein milieu d'un bois, donc pas de panorama.
Petit temple shinto près de la guesthouse
Fujisan au coucher du soleilAu coucher du soleil, je suis revenu au "sunset point". Photographiquement parlant, ce n'est pas l'endroit optimal pour se coucher, mais les couleurs sont sympas.
Good night FujisanJ'ai demandé des conseils de réglage à un japonais qui avait le même Pentax que moi. Il paraît que le lever de soleil est encore plus majestueux, mais il fallait être debout à 5h du matin pour le vérifier.
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29/04 - 04/05 - Satisfying people : Repas chaleureux et pas trop épicés - Ogurayama farm [4]
- Le 15/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Des français et des MatsumuraLes repas étaient loin d'être formels. Nous n'avons pas souvent mangé tous ensemble, à cause des activités extra scolaires des enfants, du shopping de Terumi san ou du travail laborieux d'Akio san. Un soir, on chantait à tue-tête "I Will Always Love You" à cause de la vidéo "vine" du mec faisant du play-bac sur Youtube. Même Terumi san, cinquante ans, s'amusait comme une gamine. J'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi chaleureux. Certains moments où nous parlions entre nous, Terumi san était là pour faire la transition. Elle s'intéressait beaucoup à nos vies et, contrairement à son mari, répondait avec plaisir à nos questions. Telle mère telle fille, Wara était curieuse mais ne parlait pas anglais ou presque. L'aîné que nous croyions réservé était, vidéo à l'appui, celui qui a chanté Joyeux anniversaire en français avec le plus d'entrain, pour une ami d'Angélina. Ils rentraient tard, mangeaient puis faisaient leurs devoirs pendant plus d'une heure sans se plaindre. Towa nous a appris quelques mots en langage des signes. Certains dîners étaient vraiment délectables.
Vidéo du séjour d'un ancien volontaire à Ogurayama
Un soir, nous discutions de notre passion pour la culture japonaise, des mangas et de l’animation japonaise en particulier : les Studio Ghibli, One Piece, Naruto, Dragon Ball, l'Attaque des Titans, Pokémon, Conan, Olive & Tom... Oui, nous leur avons parlé d'Olive et Tom, traduction française de Captain Tsubasa, en version originale. Honte à nous. Toute le monde était mort de rire, surtout lorsqu'Akio san a pris sa tête dans ses mains en répétant "OLIVE ! WHYYYYY ???".
Towa, Angélina et MéganeDeux jours plus tard, Terumi san voulait garder de nous un souvenir vidéo. Nous avons choisi de rebondir sur cet épisode hilarant en chantant le générique d'Olive & Tom en version française (que je ne connaissais pas du tout pour ma part). Le fils aîné a sorti un montage vidéo instantané. Aujourd'hui, nous prions pour que la vidéo n'atterrisse pas sur la chaîne de Towa et ses 200 abonnés, étoile montante de Youtube.
Dans le salonExcepté les okonomiyakis, ce ne sont pas les meilleurs repas que nous ayons magné au Japon. Cependant, les quantités étaient une fois de plus au rendez-vous. C'est ainsi que j'ai rapidement été fiché comme le dalleux de service, surtout après mes sept okonomiyakis. Mon palais, paraît-il, n'inspirait pas la confiance de Mégane après une information soi-disant fausse sur la teneur en épices d'un plat. Le piquant, parait-il bis, donne du goût.
Cette explication scientifique de Food Wars, un manga à la pointe de la gastronomie, prouve bien que le piment n'apporte pas un goût, mais une sensation de brûlure. Comme le dit Soma : "Ca fait mal, c'est ça ?". Ceux qui veulent aller plus loin apprendront que bien maîtrisée, le piment est une arme redoutable car elle sécrète de l'adrénaline et de la bêta endorphine, ce qui rend accro. Voici simplement ma petite vengeance personnelle d'un débat pimenté. Les japonais ne mangent pas trop épicé, car je pense qu'ils mangent bien...
Matsumoto depuis l’onsen
Temps pas topAprès manger, nous discutions dehors assis sur des cageots de pomme, avec des bières, avant de faire une partie de Kem's ou de regarder l'Attaque des Titans les derniers soirs, grâce au disque dur des filles. Les bières, nous sommes allés les chercher au 7 Eleven avec Khalid, à deux kilomètres en vélo. Ce simple aller-retour descente montée a suffi à nous courbaturer.
Fin du désherbage le premier jour
Quelque part à AzuminoMalheureusement, on ne pouvait pas rester plus de cinq jours à la ferme. Nous sommes un peu restés sur notre faim. Ce fut un séjour court mais cool, surtout grâce à nos potes françaises et à cette belle famille unie. Si je devais le résumer en un mot, je dirais satisfying. Terumi san nous a fait un câlin d'adieu, tandis qu'Akio san nous a balancé vite fait un Goodbye après nous avoir déposés à la gare.
Angélina et Mégane sont parties à Fujinomiya. Autour du Mont Fuji, nous avions réservé deux nuits à Yamanakako, en face l'un des cinq grands lacs. Par équipe de deux, nous ferons du stop pour s'y rendre.
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29/04 - 04/05 - Satisfying life - L'essentiel : Cuisine française et Onsen - Ogurayama farm [3]
- Le 15/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nos hôtes espéraient de l'aide pour le dîner, mais nos temps libres étaient trop courts, tout comme nos nuits. En plus du travail dans les champs, les serres ou sur les arbres, nous faisions la vaisselle après les repas et chacun avait une tâche de nettoyage de la maison après le petit déjeuner. En raison d'un réveil à 6h45 et de journées de parfois plus de 6h de travail, nous préférions sortir au onsen, au 7 Eleven, sortir le chien, ou tout simplement se reposer, sans culpabiliser.
Leur chien, Rio, nous faisait de la peine avec son air abattuIls le laissaient attaché toute la journée autour de sa niche, à la disposition de qui voulait bien le promener. Nous avions à peine une demi-heure de repos après le déjeuner, ce qui était un peu frustrant.
Nous avons quand même cuisiné un plat, comme le souhaitaient nos hôtes. Au menu : aubergines farcies, purée de pommes de terre et de carottes, patates sautées et crumble. Les tomates trop chères en cette saison nous ont rabattu sur cet ingrédient jusque là quasiment inconnu pour nous. Le temps que tout le monde se lave, nous avons commencé à cuisiner un peu tard.
Purée et cuisson des légumesLa préparation des deux farces au porc et au poulet et le temps de cuisson des aubergines nous ont fait dépasser les délais imposés. Pendant ce temps, la volontaire japonaise s'en allait rendre visite à ses parents à Fukushima. Elle était triste de ne pas pouvoir goûter notre sublime cuisine. A un Akio san à l'appétit et l'impatience grandissante, nous lui avons subtilement répondu que le repas serait prêt dans quinze minutes, en sachant pertinemment qu'il nous faudrait le double.
On n’a pas fait semblantNous étions sceptiques quant au résultat. Les aubergines étaient cramées à l'extérieur, à peine cuites à l'intérieur et imbibées d'huile, mais étrangement très bonnes. La farce de poulet et le crumble était excellents.
CrumbleTowa, le garçon de huit ans, qui avait l'une des plus grosses portions, a fini son assiette. Ils n'ont pas apprécié la purée, peut-être un peu fade pour des palais japonais. De toute façon, quel que soit le résultat, nous étions certains d'être complimentés.
Hello onsenCe furent quatre jours de travail sans congé, ce qui était sans importance grâce au onsen (==> bain public dont l'eau vient d'une source thermale) à deux pas de la ferme. Pas de congé donc, mais un repos de guerrier. A mon sens l'expérience japonaise la plus authentique, dans un lieu essentiel pour comprendre la culture et les relations sociales particulières du pays. Le Japon dans toute sa splendeur.
Ojiisan (grand-père) indique le chemin de l’onsen MuroyamaNous y sommes allés deux fois, la première sans Khalid. L’onsen, Muroyama, domine une colline à quelques centaines de mètres de la ferme. C'est aussi un hôtel. Il est extrêmement bien entretenu, presque luxueux.
On commence par se laver sur des tabourets dans des espaces séparés par des cloisons (Il n'est pas d'usage de frotter le dos de ses voisins) - Onsen Yunomori à SingapourLa nudité est de rigueur. On peut porter sa serviette entre les bassins mais pas dans ceux-ci. Les japonais ont une petite serviette qui leur sert parfois de cache-sexe en sortant du bassin. Mais, on s'en rend vite compte, ils n'ont aucun problème avec la nudité. Au contraire, ils considèrent qu'elle permet la "socialisation nue" : mieux se connaître notamment grâce à l'ambiance détendue. Si nous pouvions difficilement rester plus de quelques minutes dans un bassin, elles suffisaient à se décontracter. Il y a deux bassins intérieurs et extérieurs, un jacuzzi et un sauna à côté d'un bassin d'eau froide.
Le bassin à l'extérieur offre une vue magnifique de la ville de Matsumoto - Fine View Muroyama, KayakOn le préfère aussi pour la fraîcheur qu'il offre au haut du corps. Le reste est dans une eau à 42°C, ce qui n'est rien par rapport au sauna. Après seulement cinq minutes dedans, je ne pensais pas que l'eau froide serait si satisfaisante.
Pour les occidentaux que nous sommes, l'expérience était un peu stressante au départ. J'étais seul la première fois. L’onsen était presque vide à 21h, donc silencieux. La deuxième fois vers 17h, il y avait peut-être cinquante personnes. Pour un lieu destiné à la détente, sensé s'écarter de l'agitation de la vie quotidienne, il y avait un certain bruit (auquel nous participions). Dans le sauna, nous nous sommes rendu compte que parler gênait les gens. Malgré tout ça, nous avons trouvé ce passage à nu totalement immersif et relaxant. Et pour ceux qui se posent la question : non, l’onsen n'était pas mixte.
Vue sur Matsumoto en fin de journée
Clou du spectacle après la vue, on descend la colline en toboggan !A l'arrivée, on n'est plus qu'à cinq minutes de ma ferme à pieds. Il y avait un parc de jeux que nous aurions rêvé avoir près de chez nous quinze ans plus tôt.
Azumino au coucher du soleil -
29/04 - 04/05 - Satisfying work : Tranchées, poiriers, palettes - Ogurayama farm [2]
- Le 14/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Nous étions à Ogurayama pendant la Golden Week, une série de jours fériés (jour de la constitution, de la nature puis des enfants) constituant une semaine de vacances nationales. Autrement dit, du 28 avril au 6 mai, pas la meilleure période pour voyager au Japon. Pour ceux qui vivent chez l'habitant, cela peut présenter des avantages.
Au lieu d'aller à l'école, les enfants ont donné un coup de main pour désherber avec nous le champ d'un ami indonésien (ou rentrant d'un voyage en Indonésie)
Trois heures durant, nous l'avons ratissé de long en large
"Tea time" habituel vers 10h pour se détendre un peuEn échange de notre aide, leurs amis leur ont donné des plants d'oignons.
Retour à la fermeL'après-midi, après une pause déjeuner beaucoup trop courte, nous avons creusé des tranchées pour les planter. Akio san labourait des allées au tracteur qu'il fallait creuser avant de planter les oignons. Nos tranchées n'étaient pas très droites. Nous le savions tous, mais Akio san a mis du temps avant de nous dire de recommencer : "C'est bien mais... non en fait"... Il nous a regardés en souriant et a pris son meilleur élan avant d'éclater d'un rire de façade. C'est un homme dynamique qui dégage une certaine chaleur, mais pas à toute épreuve. Nous l'avons parfois trouvé impatient dans la communication. D'un autre côté, c'est un bosseur qui ne ménage pas son temps de travail et ses efforts.
Pas trop mal je trouveDe mon côté, j'ai inventé une nouvelle technique agricole en voulant tracer une ligne avec mon pied, justement afin de rester droit. La terre était si meuble que je pouvais creuser la tranchée avec, pas sans forcer sur ma jambe. Ce creusage au pied était épuisant mais trois fois plus rapide qu'à la bêche. Akio san m'a regardé pendant longtemps sans rien dire... avant d'approuver la technique. Youhou ! En y repensant, j'étais comme le héros d'un shonen (manga pour les jeunes) apprenant de ses erreurs. Grâce à mon sens du détail, j'ai inventé une technique novatrice qui m'a permis de mener à bien ma mission. Gambate !
Auprès de mon arbre...Le travail avait beau être répétitif, il restait satisfying. Je me sentais utile, même pendant les deux jours passés dans le champ de poiriers. Akio san nous a expliqué qu'une branche de poirier ne peut supporter qu'une seule poire. En période de fin de fleuraison, le travail consistait donc, par équipe de deux, un arbre et une branche après l'autre, équipé d'une échelle, plein de bonne volonté mais au bout de trois heures c'est vite relou, à éliminer les bourgeons pour n'en laisser qu'un par branche. Une heure et demie par arbre peut-être. Nous étions avec deux travailleuses qui étaient un peu plus productives que nous. La tâche, psychologique, était de plus en plus rude. Elle demandait beaucoup de patience pour ne pas arracher toute la branche. Mon échelle n'était pas toujours stable. Nos ongles sont restés noirs pendant des jours. La musique aidait beaucoup à la fin.
Le soir, c'est ce que je voyais quand je fermais les yeux
Intérim volontaireLe dernier jour, nous étions soulagés de pouvoir travailler autour de la ferme. Le matin, il s'agissait de désherber puis d'aplatir un terrain avant de déposer des palettes puis des cageots de bois de chauffage. Khalid s'est fait piquer par une guêpe dont la piqure s'est transformée quelques jours plus tard en une plaque rouge sur son bras.
Les filles travaillaient dans la serre à côté
Ensuite, Akio san m'a embarqué dans son petit camion (le même que Festivland) pour transporter des cageots vides puis ramener des sacs de fertilisant, pendant que Khalid nettoyait les cageots sales au Karcher.
Sur un terrain à dix minutes, vaste champs d'engrais à base de riz, nous avons chargé des sacs de riz.La terre grouillait de Kabuto : les gros vers blancs de Koh Lanta. Les poules en raffolent et ce sont de bons fertilsants pour la terre.
On comprend mieux d'où vient le Pokémon