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29/04 - 04/05 - Satisfying arrival : Les Matsumura, les volontaires, la ferme - Ogurayama Farm [1]
- Le 14/06/2018
- Dans Azumino
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AZUMINO, PREFECTURE DE NAGANO, JAPON
Située au cœur des montagnes japonaises, Matsumoto, proche de Nagano, est connue pour héberger le "château noir du corbeau", trésor national du pays et de l'UNESCO, le château japonais le plus représenté. Attirant n'est-ce pas ?... On ne s'y arrêtera pas.
Matsumoto StationNous y sommes arrivés à 6h du matin. Il faisait froid et nous étions épuisés. Nous nous sommes écroulés sur les bancs du premier Macdo de la gare centrale. Une serveuse s'est excusée pour me dire de ne pas dormir ici... à deux reprises. "Sumimasen", mais ça n'a pas suffit. Vers midi, nous nous sommes tranquillement mis en route vers Azumino. Nous avions rendez-vous à 17h à la gare de Hitoichiba, en périphérie de Matsumoto. J'ai appelé Akio san depuis l'unique cabine téléphonique de cette petite gare. Il m'a dit qu'il arrivait tout de suite avant de rectifier qu'on ne changerait rien au plan de base.
Nous avons donc pris une bière dans l'échoppe du village...
Puis fais une sieste dans le parc près des stades de tennisLe village était calme, ses montagnes des Alpes du Nord, au loin, imposantes. A notre retour à la gare, deux françaises, Mégane et Angélina, attendaient. Parisiennes et aides-soignantes, elles avaient travaillé trois mois dans une usine de légumes à Osaka grâce à un visa vacances travail leur permettant de rester un an au Japon. Pour nous, c'était une rencontre providentielle : deux compatriotes sympathiques, drôles, charmantes et parlant un peu japonais. Dans ce village complètement à l'écart du tourisme, nous avons tous immédiatement compris ce que nous faisions là.
Khalid, moi, Angélina, Mégane et une volontaire japonaiseQuelques minutes plus tard, Akio Matsumura, un petit bonhomme à lunettes, est arrivé à bord de sa grande voiture familiale. Nous l'avons trouvé dynamique et aimable au premier abord, bien qu'un peu distant. Il faut dire que son anglais n'est pas excellent. A la ferme d'Ogurayama, il nous a fait visiter les lieux : la maison familiale et la maison d'invités, toutes deux sur le bord d'une petite route privée, entre serres et exploitations agricoles. Nous dormions dans des chambres spacieuses, au-dessus des cageots de pomme. Les Matsumura se couchant assez tôt, c'était agréable d'avoir sa maison personnelle.
Maison d'invités - Champ d'oignons, onsen sur la collineUne autre volontaire est revenue tard de l’onsen ce soir-là. C'est une japonaise d'une quarantaine d'années qui parle français grâce à un séjour de huit ans en Normandie. Déjà là depuis trois mois, on avait le sentiment qu'elle faisait partie de leur famille. Elle se couchait plus tard que nous et se levait avant.
Dans la maison d'invitésNous avons donné les contrats Wwoof à Akio san, qui nous a présenté le programme puis demandé de répondre à trois questions : Pourquoi faire du volontariat ? Pourquoi spécialement ici ? Pourquoi au Japon ?
L'exercice, très formel, n’était pas sans tension. Il nous a transportés dans une salle de classe, où nous attendions avec impatience la fin de l'interrogation d'Akio sensei. Khalid a gagné des points grâce à un subtil exercice de style, en comparant tout simplement le Japon au paradis (j'exagère à peine). Angélina et Mégane ont gagné plus de points encore. Leur certaine maîtrise du japonais était très appréciée par l'examinateur. Il y a tellement d'hôtes sur Wwoof Japan que nous sommes tous restés honnêtes quant à notre venue à Ogurayama. Autant l'avouer, nous cherchions un hôte dans les montagnes entre Kyoto et Tokyo, et ce fut un des premiers remplissant ces critères. Premier test passé avec succès. Akio san nous a lâchés comme des gamins dans la cour de récré.
Les Matsumura et leurs volontaires après dînerLa famille Matsumura est d'une spontanéité et d'une hospitalité sans pareille. Nous sommes tombés sous le charme de la bienveillance de Terumi san, au sourire apaisant ; de la légèreté de Wara, collégienne de 14 ans, au naturel rayonnant ; de l'énergie de Towa, sans conditions, un garçon de huit ans prit de passion pour les origamis, le langage des signes et les compilations Youtube ; et du calme de l'aîné, 16 ans, future star du foot.
Ils possèdent huit exploitations, toutes accessibles à moins de quinze minutes en voiture
Champ d'oignons
Verger de poiriersCe sont principalement des arbres fruitiers : pommiers, poiriers et pêchers. Il y a aussi des carottes, des tomates et des oignons en serre et à l'extérieur, et tout le matériel qu'on peut trouver dans une ferme moderne. Leur business n'est pas entièrement biologique et ils emploient des saisonniers notamment pour le tri des pommes et le "déflorage" des poires. Ce n'est pas ma première ferme, mais la première où mes hôtes y travaillent à plein temps et dont les produits représentent leur unique activité.
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27/05 - 28/05 - Deux jours de détente au Musée International du Manga - KYOTO
- Le 12/06/2018
- Dans Hiroshima & Kyoto
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KYOTO, JAPON
27/04
Devant le Musée International du MangaEn réalité, le Musée du Manga est davantage une bibliothèque. Elle est riche d'une collection de plus de 300 000 mangas, dont une poignée, les plus populaires (quelques méconnus) sont en version française.
Le manga à travers les âges800 yens l'entrée. L'endroit est très calme. A l'étage, une salle narre l'histoire du manga de ses origines jusqu'à aujourd'hui, ses auteurs, ses succès, son exportation, sa technique, ses différents styles... Des rayons présentent les principaux ouvrages de chaque année depuis l'après-guerre. Il y a plusieurs salles de lecture avec des poufs, des terrasses, un jardin... Les visiteurs sont surtout des jeunes japonais, des enfants venant avec leurs parents ou des étudiants profitant des réductions. On peut se faire tirer son portrait manga par des étudiants pour une dizaine d'euros. Le résultat avait l'air à la hauteur mais la liste d'attente était bien trop longue.
Sans surprises, One Piece arrive en première position des mangas les plus vendusPendant que Khalid se replongeait dans les Dragon Ball, je me suis attaqué à un seinen (manga pas pour les enfants) dont j'ai oublié le nom. Assez violent, il met en scène un jeune homme qui se retrouve malgré lui à devoir travailler pour les yakuzas.
Entre notre guesthouse et le Château de Nijo, le chemin du retour était sublimé par un coucher de soleil éclatant
28/05
Notre bus pour Nagano décollait à 23h, donc nous sommes retournés au Musée du Manga après le check-out.
Symbole du MuséeNous avons rapidement choppé des poufs pour notre plus grand confort. Khalid a poursuivi sa redécouverte nostalgique des aventures de Son Goku enfant. Je suis tombé sur un autre seinen : L'Ile des Téméraires. Il raconte, à l'époque de l'étape finale de la Seconde Guerre Mondiale, le développement des Kaiten, des mini sous-marins torpilles remplis d'explosifs à l'usage des kamikazes. Si la plupart des kamikazes sont volontaires et acceptent l'idée sans problème, certains essayent de comprendre comment ils en sont arrivés là.
Comme la veille, nous sommes restés jusqu'à la fermeture du musée vers 18h. Alors que des affiches interdisaient explicitement d'utiliser la salle commune de notre guesthouse, nous l'avons investi sans respect, jusqu'à y dormir quelques minutes pour Khalid.
Salle de PachinkoLe Pachinko, sorte de croisement entre un flipper et une machine à sous, est un jeu japonais archi populaire. Il faut acheter un tas de petites billes en métal dont on peut contrôler la vitesse à laquelle elles sortent. Il faut ensuite qu'elles tombent dans des trous spécifiques pour déclencher trois symboles identiques. Les billes gagnées peuvent être échangées en cadeaux. Chaque machine fait un bruit infernal. La somme de toutes les machines rend sourd en quelques minutes. Ce n'est même pas le temps que nous sommes restés dans la salle.
KyotoPendant ces quatre jours à Kyoto, nous nous sommes beaucoup focalisés sur les attractions qu'offre la ville. Pas de doutes qu'un séjour plus long nous aurait conduit dans les montagnes, et plus loin encore.
Finalement, nous avons eu la chance de tomber sur un bus direct pour Matsumoto, au lieu de Nagano comme prévu à la base. Dans le prochain post : l'arrivée à Matsumoto pour cinq jours de volontariat chez une famille unique.
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26/04 - KYOTO - l'Est et le Sud : le Chemin de la Philosophie, Shoren In, Kiyomizu-dera, Fushimi-Inari
- Le 12/06/2018
- Dans Hiroshima & Kyoto
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KYOTO, JAPON
26/04Nous avons loué des vélos pour nous attaquer à la partie est de la ville : des collines de l'est à Higashiyama jusqu'au sud à Inari. Ils ont un antivol intégré à la roue arrière, un panier, pas de vitesse mais avancent bien. Les japonais ont plutôt tendance à rouler sur le trottoir lorsqu'il n'y a pas de piste cyclable. Et il n'y en a pas partout. Nous avons d'abord roulé environ 6km, très agréables, jusqu'au Temple Ginkaku. Il était un peu cher, donc nous ne sommes pas rentrés.
Chemin de la PhilosophieLa ballade zen de Tokyo. Le canal qui forme la balade est bordé de centaines de sakuras (cerisiers). Il était emprunté au XIXe siècle par le célèbre philosophe zen Kitarô Nishida lors de sa méditation quotidienne. Ce sont 2km tranquilou, pas tellement touristique, entouré par une nature verte et fine. Quelques petites boutiques et cafés.
J'avais préparé un circuit passant par les principaux points d'intérêt, du nord au sud. A Higashiyama, nous sommes passés devant beaucoup de temples et jardins. Nous nous sommes arrêtés devant beaucoup, mais n'en avons fait qu'une poignée. Fatigue, temps mais surtout budget nous ont fait passer notre chemin.
Shoren InTemple bouddhiste de l’école Tendai. Dans cet espace à l'écart du tourisme, on peut admirer, depuis les temples, des jardins magnifiques, notamment autour d'un bassin à carpes.
C'était le haut lieu des grands maîtres de la secte TendaiDatant du XXè siècle, il fut construit par l'empereur Toba pour son moine favori, tuteur de son septième fils. . Je l'ai fait sans Khalid, freiné par le prix d'entrée de 500 yens.
Bah alors déjà fatigué ?
Kiyomizu-deraLe temple de l'eau... ou des échafaudages.
Le grand temple étant en reconstruction, nous avons visité un ensemble de temples, pagodes, torii (arches) et même une cascade, derrière celui-ci. Ce gigantesque espace a été bâti en 780.
Pour finir par arriver sur un cimetière d'une élégance surprenanteHuit derniers kilomètres le long d'un chemin de fer jusqu'à Fushimi-Inari, le sanctuaire aux 10 000 torii. On commence par l'éternelle rue piétonne massivement bordée de boutiques de souvenir. Il y a des français partout. On se demande s'ils savent qu'il y a des français partout.
L'attraction, qui attire une foule impressionnante, est gratuite et consiste à faire une randonnée au milieu de milliers d'arches couleur vermillon. C'est le plus grand sanctuaire shinto du Japon. Erigé en 711, il est dédié à la déesse du riz Inari et plus largement à la richesse.
On arrive sur des petits sanctuaires que l'on passe rapidement pour commencer la marche. Heureusement, il y a deux chemins différents, pour l'aller et pour le retour. Régulièrement, des étrangers comme des japonais essayent de prendre des photos vides de monde... Au début du parcours... Je ne sais pas comment ils font. Nous, on aurait perdu patience en quelques secondes.
Ce qui ne nous a pas empêchés de nous prendre en photoD'une durée de deux heures à allure normale, nous l'avons fait en une. La randonnée passe le long d'une vallée, entre les arbres de la foret. Plus on monte, moins on voit de monde, mais plus on se lasse. S'il n'y avait pas toutes les arches, ce serait une randonnée très moyenne. Au bout de deux milles, ça se répète un peu et on voudrait presque voir autre chose.
Anecdote intéressante mais un peu décevante : les torii ont été financés par des hommes d'affaires, des sociétés ou de grands groupes. Leur nom est inscrit dessus. Le prix pour les plus visibles peut aller jusqu'à 10 000€, le temps jusqu'à plusieurs années d'attente.
Il y a des étages pour se reposer, acheter à boire et à manger ou des arches miniatures... Pas le temps, toujours pas l'argent...
Au retour, les pistes cyclables étaient inexistantes. Nous sommes restés dans le sillage d'un japonais sur plusieurs kilomètres car il roulait à bonne allure et dans la bonne direction. Excentrés au sud, le plus dur a été de trouver un pont conduisant au centre-ville sans prendre l'autoroute.
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24/04 - 25/04 - KYOTO - Des singes et des bambous : Arashiyama
- Le 09/06/2018
- Dans Hiroshima & Kyoto
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KYOTO, JAPON
24/04
Shoren InL'ancienne capitale impériale nipponne. Un nom qui attire notre imaginaire sur le Japon traditionnel par excellence : les milles temples, sanctuaires et jardins. Bordée de collines en périphérie, c'est là que se trouvent les principaux points d'intérêts, ainsi que la foule. Sans doute l'endroit où nous avons le plus entendu parler la langue de Ribéry. C'est amusant quand on sait que Kyoto a signé un pacte d'amitié avec Paris en 1958. Nous avons apprécié ses attractions, mais pas forcément son centre-ville. Le temps n'était pas au rendez-vous les premiers jours, tout comme notre budget. Je pense que nous avions trop d'attente quant à l'aspect général de la ville, qui s'est avérée très classique.
Depuis le Shinkansen entre Hiroshima et KyotoA Hiroshima, quelques minutes avant le check-out, nous réalisons qu'il serait intéressant de se renseigner sur les bus avant de se mettre en route pour la gare. Les bus étant tous complets, le Shinkansen a été ravi de nous déposer une fois de plus jusqu'à notre destination. Nous avons entrepris la marche retour de trois kilomètres sous la pluie, jusqu'à la gare. Je n'étais pas rassuré quant aux tableaux dans mon sac, mais la protection a bien fait son travail.
Wasabi Hostel, salle communeLes transports japonais ont troué notre budget. Ce Shinkansen nous a coûté près de 75€. A Kyoto, il pleuvait toujours. Le bus nous a déposés juste en face de notre guesthouse : Wasabi Hostel, une toute petite maison d'hôtes traditionnelle à l'intérieur très typique et joli, mais un peu réchauffée. Il s'agit d'une chaîne d’hôtels, ici à l'unique dortoir très étroit, où tous les équipements, sauf les boissons, sont payants. Un établissement assez représentatif de la ville : tape à l'œil mais peu pratique, "tourist made" en somme. En plus, il y avait un couvre-feu à 1h du matin. A la question "Que se passe-t-il si nous rentrons après une heure du matin", le réceptionniste nous a répondu de rentrer après six heures, s'il-vous-plaît.
Wasabi Hostel, dortoirMalgré tout, le gars était sûr. Traumatisés par le déficit budgétaire du double Shinkansen, nous avons immédiatement préparé notre départ vers Matsumoto. Dans cinq jours, notre prochain et dernier volontariat sera dans une ferme. Les bus directs pour s'y rendre étant complets, il nous a organisé un itinéraire en réservant nos places directement auprès du chauffeur de bus, qui devait nous déposer à Nagano, après quoi un JR (train régional) relie Matsumoto en moins d'une heure. Le bus roulait de nuit ce qui nous évitait en plus de réserver un établissement à 50€.
KyotoEn vrai, nous avons fait une petite dépression financière, qui a peut-être biaisé la perception de notre séjour à Kyoto. Pour survivre, Khalid attendait un virement sur son compte. De mon côté, je me suis rendu compte que je ne tiendrais pas deux semaines de plus en continuant à vivre comme ça. Les restaurants se sont transformés en "Conveniance store", autrement dit en 7 Eleven, Family Mart ou Lawson, ces chaînes d'épicerie à grand succès où l'on trouve repas instantanés, chips, boissons, magazines, distributeur d'argent... Il y en a au moins un dans chaque village et à chaque coin de rue dans les grandes villes. Nous avons priorisé la marche (c'était déjà le cas avant) et les destinations touristiques gratuites.
25/04
En route pour ArashiyamaL'auberge était au milieu de tout, mais proche de rien. Ainsi, nous avons marché des kilomètres jusqu'au quartier d'Arashiyama, autrefois lieu de promenade de la cour impériale.
Pont TogetsukyoAutour du célèbre pont Togetsukyo que semble traverse une rivière amazonienne, on trouve le Japon touristique comme on l'aime : des rues commerçantes et des boutiques de souvenir.
Parc des singes d'IwatayamaAprès une courte randonnée, nous arrivons sur une plateforme au sommet d'une colline où se trouvent une centaine de macaques en liberté. On ne peut ni les toucher, ni s'en approcher, ni les viser avec un appareil photo, ni même les regarder dans les yeux, pour ne pas les provoquer. C'est vrai qu'un macaque a voulu m'agresser.
Nous avons été sortis d'un espace dans lequel des jeunes japonais dessinaient les macaques pour "la recherche".
Comme au zoo, on peut les nourrir en allant dans une cage qu'ils grimpent à l'affut des pommes et des cacahuètes... Attraction très prisée mais très peu pour nous.
La vue sur Kyoto est intéressante
Autour du pont TogetsukyoRetour au pont qui "traverse la lune" pour rejoindre la Bambouseraie d'Arashiyama.
Bambouseraie d'ArashiyamaSur 500m, un chemin, étroit au vu des visiteurs, traverse cette forêt de bambous géants. Elle reste belle et impressionnante, bien plus que sur les photos. A ce propos, ma grande taille était un atout majeur pour prendre des photos à bras levés afin d'éviter la foule. Car foule il y avait.
Bambouseraie d'ArashiyamaSelon une croyance japonaise, le bambou est un symbole de force car il permet de repousser les mauvais esprits. C'est dommage qu'il y ait autant de noms gravés dessus.
Fin d'un festivalNous avons pris un premier bus qui nous a emmenés à l'opposé de notre guesthouse. A environ 8km de celle-ci, nous n'avions plus la motivation de rentrer à pieds. Le deuxième bus nous a bien rapprochés. Ce jour-là, nous avions vu l'affiche d'un festival pas loin. J'ai convaincu Khalid de m'accompagner. Sous un temps pluvieux, nous y sommes passés pour voir les derniers exposants remballer.
"Magasin d'armes et d'équipements traditionnels"Au pays des samouraïs, les katanas sous fascinaient. Ils sont d'une élégance remarquable, en particulier dans ce magasin, en face de notre guesthouse. Ici, les prix grimpaient jusqu'à plusieurs centaines de milliers de yens (milliers d'euros). Khalid a longtemps hésité à en ramener un. Quand on sait ce qui est arrivé à notre troisième valise, pas de regrets.
Puis Khalid a pété ses lunettes. Il a passé les dernières semaines à moitié aveugle, mais pas trop.
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23/04 - Hiroshima - L'île aux biches : Miyajima Island
- Le 07/06/2018
- Dans Hiroshima & Kyoto
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HIROSHIMA, JAPON
23/04
Cafés et équipements gratuits, The Evergreen Hostel, notre petite guesthouse, est à deux pas du Parc. Si l'ambiance de l'auberge était chaleureuse, nous étions entassés dans une chambre où il n'y avait même pas assez de place pour poser nos sacs, relégués au couloir.Deuxième et déjà dernier jour dans cette ville si charmante
Nous avons pris le tram pendant 45 minutes, qui nous a donné un aperçu de la ville. Nous avons vu un incendie, une petite zone industrielle mais surtout des petites maisons traditionnelles toutes plus jolies les unes que les autres. Au terminus, nous avons ensuite pris un des nombreux ferries pour aller sur l'Ile de Miyajima.
"L'île des biches et des touristes" (comme je l'appelle) est classée comme l'un des trois plus beaux sites du Japon.
Dès la sortie du ferry, nous sommes contraints de passer dans une petite rue piétonne bordée de magasins de souvenirs. Des français et des biches à la pelle. Les pauvres bêtes stoïques et maigrelettes traînent dans les rues et vivent des miettes des touristes. Le temps était gris mais agréable.
Raiden ?
Nous avons suivi la jetée jusqu'à l'attraction principale :
Le Sanctuaire Itsukushima et son torii (arche) flotante.
Miyajima est une île sacrée du Shintoïsme où "il est interdit d'y naître, d'y mourir ou d'abattre un de ses arbres".
Bâti dans le sable. Sexy.
Son "torii" flotant est un symbole incontournable du Japon.
Ce fut le début d'une période de pluie et de doutes (surtout de pluie). Malgré l'abondance touristique, la visite était sympathique. L'île se vide dès que l'on dépasse le sanctuaire, qui est à la hauteur de sa réputation.
Après un sprint, nous avons embarqué sur le ferry au largage des amares.
Hiroshimagnifique... Hiroshimagique... Et demain, Kyoto.
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22/04 - Le poids de l'histoire à Hiroshima : Parc du Mémorial de la Paix
- Le 07/06/2018
- Dans Hiroshima & Kyoto
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HIROSHIMA, JAPON
22/04
Quartier d'Honkawacho, HiroshimaTristement célèbre pour avoir été en 1945 la cible d'un bombardement nucléaire avec Nagasaki, la ville d'Hiroshima est aujourd'hui un symbole de la paix. Elle est blanche, verte et traversée par de larges avenues tranquilles. Malgré son million d'habitants, la circulation semblait toujours excellente. Il y fait vraiment bon vivre. On peinait à s'imaginer l'horreur d'il y a un peu plus de 70 ans, mais le musée nous a mis une claque. C'est notre grande ville japonaise préférée, pour sa beauté, sa tranquillité et le poids de son histoire.
Le long du Parc du Mémorial de la Paix, devant le planétariumSi voyager au Japon coûte cher, c'est avant tout à cause du prix démentiel des transports, et particulièrement du train à grande vitesse. A Fukuoka, nous pouvions soit attendre le prochain bus quatre heures, et payer environ 30€, soit prendre le Shinkansen, le "train avion" comme on l'appelle, pour environ 60€. Nous n'avions prévu que deux jours à Hiroshima, donc nous avons opté pour la deuxième solution. Il y a des Shinkansen reliant les grandes villes japonaises toutes les dix minutes environ. Il est cher, mais c'est le prix à payer pour un service de cette qualité. Ici, oubliez les retards. Vous pouvez compter sur sa fiabilité, son confort, sa propreté et sa sécurité. Il y a une smoking room et un employé circulant avec un chariot de snacks comme dans le Poudlard Express. Imaginez un RER tout confort (coutant vingt fois plus cher) reliant Paris à Le Mans en une heure...
A la sortie de la gare centraleNous avons marché trois kilomètres jusqu'à notre auberge. Bordée de pistes cyclables, la route longeait la grande rivière Ota et le Parc du Mémorial de la Paix, sous un temps radieux.
Restaurant d'okonomiyakisLes délicieux sushis de Minako san enroulés dans des feuilles de bananier ne nous ont pas suffis comme déjeuner. Nous sommes donc partis pour un restaurant d'okonomiyaki, les omelettes japonaises, Hiroshima style. Contrairement à celles d'Osaka (ou de Minako san) où tous les ingrédients sont mélangés ensemble, celles d'Hiroshima sont disposées en couches d'ingrédients que le client peut choisir, avec pour base des nouilles udon ou soba. Elles étaient bonnes, mais n'arrivaient pas à a cheville de Minako san. Minako san. Minako san.
Direction le Parc du Mémorial de la Paix, situé à l'épicentre de l'explosion de la bombe atomique.
Hiroshima-joAu nord du parc, nous avons commencé par voir le "château de la carpe". Il est entouré d'un parc et de douves avec des tortues. Entièrement rasé par la bombe atomique, il a été reconstruit en 1958.
Il y a quelques temples et des boutiques de souvenir autour
Dôme de GenbakuLe Dôme de Genbaku est le symbole selon l'UNESCO de "l’espoir d’une paix perpétuelle et l’abolition définitive de toutes les armes nucléaires sur la Terre ». A seulement 160m de l'épicentre, cette ancienne préfecture est le bâtiment ayant le mieux résisté à la bombe. Il s'agit, raconte la plaque, de l'édifice qui a fait échouer la dévastation atomique. La municipalité a donc fait le choix de le laisser en l'état pour "laisser une empreinte éternelle".
Tour Commémorative des Etudiants Mobilisés
Red BirdEn face du Dôme de Genbaku, Red Bird vient du nom de la revue : Akai Tori (l'oiseau rouge) pour enfant de Miekichi Suzuki. Il est connu comme étant le "père de la littérature pour enfants". Bien qu'il n'ait pas de lien direct avec bombe atomique, la plaque indique que le monument, érigé à sa mémoire en 1964, est un symbole de la reconstruction d'Hiroshima et un espoir pour la paix mondiale.
Monument de la Paix des EnfantsIl commémore Sadako Sasaki et les milliers d'enfants victimes du bombardement. Chaque jour, des milliers de grues en papier sont déposées autour. Sadako Sasaki était une fillette âgée de 2 ans lors du bombardement. Elle développa une leucémie qui la tua à l'âge de douze ans. Elle avait entreprit de plier 1000 grues en papier, ce qui, selon une légende, permet de voir son souhait exaucé.
Cloche de la Paix. On peut la faire sonner.
Flamme de la PaixElle symbolise la lutte contre le nucléaire militaire. Elle brûlera "jusqu'à ce que toute forme d'arme nucléaire soit éradiquée".
Cénotaphe du parc de la PaixIl constitue un axe avec la Flamme de la Paix et le dôme de Genbaku.
Nous avons fini par une visite rapide du Musée du Mémorial de la Paix, un peu avant sa fermeture. L'ambiance était pesante. Nous avons ressenti tout le poids de l'horreur de la bombe atomique.
Une reproduction en 3D de l'explosion de la bombe donne une idée des dégâts occasionnés
Les premières salles sont dédiées à l'histoire, celle de la ville, avant et pendant la guerre, le développement de la bombe A par les Etats-Unis et leur décision de l'utiliser sur Hiroshima, la reconstruction et les conditions de vie des personnes ayant survécu à l’explosion : les "hibakusha" ou irradiés. On trouve ensuite beaucoup d'explications techniques sur les radiations, leurs effets sur les hommes et l'environnement. Enfin, le musée parle du développement des arsenaux nucléaires à travers le monde, appelle régulièrement à leur abolition, insistant sur leur menace pour la planète.
Dans la dernière salle dédiée aux enfants victimes, une femme avait les larmes aux yeux et sanglotait. Une autre soupirait, les mains derrière sa tête. Les messages d'adieu des enfants ayant réussi à rentrer chez eux juste après la catastrophe sont affichés près de leurs affaires personnelles : uniformes, vélos, jouets... Des photos de certaines victimes brûlées ou irradiées sont exposées sans filtre.
Montre qui s'est arrêtée à l'heure de l'explosion : 8h15
Ciel "irradieux" pour confirmer l'ambianceLe soir, j'ai bousculé un mec et fait tomber son téléphone, il s'est excusé et incliné au moins cinq fois. J'ai l'impression que j'aurais dû en faire plus.
Faites l'amour pas la guerre -
15/04 - 22/04 - Nourriture suprême, travail formel, échappées belles - [3] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Salle à mangerLes repas étaient tout simplement magiques. Chaque jour, Minako san cuisinait un plat différent à base d'aliments sains et frais : poulet frit, tempuras, haricots, okonomiyaki (sorte d'omelette galette à base d'ingrédients divers), poisson, rouleau de printemps, pain maison, curry, sushis, nouilles, pizza. Le tout accompagné de riz brun, de saké fait maison le soir et parfois de fruits et de smoothies. Les quantités étaient dévastatrices. Nos hôtes nous incitaient à nous resservir autant que nous le pouvions. Nous ne manquions pas l'occasion de gratifier les talents de cuisinière de Minako san.
Minako san préparant un pique-nique pour notre départTous les plats sont sur la table. Il y a un bol pour le riz et des petites assiettes pour les légumes et la viande. Comme "c'est la famille", nous avions le droit de piocher dans les plats avec nos propres baguettes. On ne commence pas un repas avant d'avoir dit "Itadakimas" (avec les mains jointes de préférence). Ils se déroulaient sur fond calme de musique classique, d'information ou de chanson française. Google nous a permis de retrouver le nom manquant d'un disque de Jean Ferrat.
Chez des amis des ShigematsuNous sommes allés dîner un soir chez des amis de nos hôtes, qui n'ont pas mangé avec nous. Comme le veut l'étiquette en présence d'étrangers, ils avaient installé une table à l'extérieur dans la cour, afin d'éviter les "désagréments" d’utilisation des équipements de la maison. Ils ont passé le plus clair de leur temps dans la cuisine, et à faire des allers-retours pour servir tous les plats un par un. J'ai découvert le délicieux "soba" sous toutes ses formes. Nos hôtes nous ont rejoints à la table à la fin du repas. Minako san nous avait prévenus qu'on ne resterait pas longtemps, car elle n'aime pas trop leur esprit conservateur, contrairement à Hiroaki san qui s'entendait un peu mieux avec eux.
Petite bière avant de rentrer à pieds.
Buffet à volontéLe dernier jour, sortie dans un restaurant à quarante minutes de la ferme. Les plats étaient presque du niveau de Minako san, avec des desserts en plus.
Nos hôtes nous ont ensuite conduits à un point de vue intéressant avec une balançoirePuis dans un centre commercial pour acheter des maillots de bain à environ 25€. Puis à la piscine de Kamiyamada, petite et pas trop chère. J'ai eu beaucoup de mal à contrôler un fou rire à cause d'un japonais qui entre chaque mouvement de brasse nous faisait coucou d'un air réjoui.
Ballade avec Minako sanLe deuxième soir, nous sommes sortis pour faire un ravitaillement de boissons et de cigarettes. Minako san nous avait dessiné une carte. Il y a des distributeurs de cigarettes et de bières pas loin, mais tous exigent le scan de la carte d'identité japonaise. Après le magasin de liqueur, un japonais nous a déposés en voiture jusqu'au 7 Eleven, à quelques kilomètres. Sa gentillesse ne s'arrêtant pas là, il nous a également attendus, puis reconduis jusqu'à la ferme. Quel formidable pays.
Session coupage de bois
La Mongolie, ça formeNous avons noté une différence significative entre Wwoofing et Workaway. Pas seulement le fait que dans ce dernier, les hôtes en demandent souvent moins. Wwoof, c'est "World-Wide Opportunities on Organic Farms", un réseau mondial de fermes biologiques présent dans quelques 100 pays. Il faut payer, contrairement à Workaway, quarante euros pour avoir accès aux hôtes présents dans un pays. On paye donc plus cher, mais on débloque l'accès à un nombre d'hôtes considérable. Il y a un permis à imprimer, remplir et signer. A chaque connexion, il faut accepter une nouvelle fois la charte du site et recevoir un e-mail avec les conditions... C'est nettement plus officiel, un peu comme un contrat de travail. Minako san avait laissé des instructions en français pour l'organisation et la tenue de la maison. Typique de Wwoofing ou de l'organisation japonaise ? Quoi qu'il en soit, certaines traductions étaient très drôles :
- En parlant de la baignoire : "Notre japonais entre dans le bain et réchauffe notre corps. [...] Mon mari entre dans le virage au début"... (???)
- "S'il y a du linge, placez le dans la petite machine à laver, je vais bien nettoyer"
- "Vous êtes notre famille aujourd'hui, aidez-nous s'il vous plaît 6h par jour pour se rendre heureux"
- "En ce qui concerne les toilettes, bien que la nuit soit bonne, pour les hommes pendant la journée, seuls les hommes doivent utiliser les toilettes pour les celles""Déweedage"
Ils attendaient, évidemment, de nous que l'on remplisse notre part du contrat, à savoir six heures de travail par jour. Il n'y a pas eu de très bonne surprise (ni de très mauvaise) concernant les tâches ou leur durée. Nous avons surtout désherbé à la main, autour de notre maison et de la lower house.
Thé vert
EngrainageLe premier jour, nous avons cueilli des feuilles de thé une petite heure avant de désherber devant notre hutte. Le deuxième jour, Minako san nous a chargés de remplir autant de sacs d'engrais que possible, dans un ancien poulailler à la terre riche en minéraux et fientes de poules. Il fallait ensuite ramener les sacs à la brouette jusqu'à un espace que nous avions désherbé.
Dans la carrière de bambousCouper des bambous était sans doute le travail le plus intéressant de la semaine. A 200m de la ferme, nous avons défriché environ 120 bambous d'une petite forêt bordant la route. Ils n'étaient pas bien larges, parfait pour les tuteurs des futurs plants d'haricots. Les dents de la petite scie n'ont pas apprécié notre rythme soutenu.
Un vieux dingue d'Aisha qui la nourrit tous les jours que Minako san la promèneL'avant dernier-jour, nous avons accompagné Minako san pour promener Aisha. Elle n'était pas rassurée à cause de deux gros chiens croisés la veille. Nous avons fait un petit tour de ce village à l'ambiance très calme et agréable. Nous avons eu le droit à un festival d'animaux cette semaine : poney, serpent, biches, chèvres, chien, chats, frelons...
Décharge sauvageAvant de partir, Minako san voulait nous montrer un endroit aussi malsain qu'imposant : une gigantesque décharge publique, à pas moins de 300m de leur ferme, située dans un immense réservoir. Un jour, tout a cramé à cause des rayons du soleil. Le grand incendie a été évité de justesse grâce à des avions, mais ça ne leur a pas servi de leçon.
Photo de familleMinako san nous a invités à revenir, pas en tant que volontaires mais invités. Ce couple si attentionné nous a raccompagnés à la gare. Ils ont attendu notre train avec nous et nous ont dit au revoir jusqu'à ce que le train soit hors de vue. Nous avons presque cru qu'ils allaient nous serrer dans leurs bras.
Goodbye Shigematsu's !
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15/04 - 22/04 - L'art de vivre - [2] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Le 05/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
Shigematsu farmConcernant le travail et la vie quotidienne, le programme était (est, sera) réglé comme du papier à musique. Nous n'avions pas vraiment de temps libre jusqu'au soir. Minako san avait toujours quelque chose à nous demander ou à partager et ne manquait pas une occasion de le faire. Il faut reconnaître qu'elle était néanmoins flexible et restait bienveillante quant au travail (pas toujours parfaitement) accompli.
Dans la voiture, à la fermeLe programme était le suivant : 8:00 : petit déjeuner / 9:00 - 12:00 : travail / 12:00 : déjeuner / 13:30 - 16:30 : travail / 16:30 : douche / 17:30 : dîner. Chaque chose en son temps et à sa place.
Lavage du pantalon... fait !Après le petit-déjeuner, Minako san lavait nos habits sales de la veille que nous récupérions avant le bain. Un jour, elle m'a demandé "d'apprendre" à Khalid à lui donner ses habits sales le matin. Le jour où elle m'a convaincu de (enfin) laver mon pantalon, j'ai enfilé cette magnifique salopette.
Hey JBJe dansais quand approchait le bain. Quelle baignoire ! J'en veux une comme celle-là !
Goemonburo
Changing room avec le chat qui venait se frotter, attiré par la propretéIl y a une salle spéciale dans leur maison pour se changer avant de rejoindre la baignoire à poil. Dans une petite cabane en face de la "changing room", la baignoire est une grande marmite, profonde et étroite, qu'ils chauffent au feu de bois. C'est un goemonburo, modèle de baignoire traditionnel très rare selon Minako san. Il faut se laver sous la douche avant de s'y baigner.
Le meilleur moment de la journéeAprès 6h de travail et avant un repas de roi à venir, un havre de paix, un moment de détente ultime. Du pur bonheur. Rentrer directement dans l'eau bouillante "à la japonaise" n'était cependant pas de notre niveau. Le premier jour, Khalid voulait zapper le bain, mais Minako san n'était pas de cet avis. Il paraissait clair que tout le monde devait être propre avant le dîner. Exceptionnellement, Khalid a pu se laver après, car il était déjà 17h30. J'avais pour tâche de lui "recommander" de se laver.
Après une matinée de désherbageNous avons découvert le "Tadaima" et le "Okaeri". Lorsque l'on rentre à la maison, il est d'usage de dire "je suis de retour". Ceux qui sont à la maison doivent répondre l'équivalent d'un "Bienvenue".
La fermeA table, Les conversations étaient souvent difficiles. Minako san avait le monopole des conversations mais exprimait rarement sa pensée d'une manière claire. Du japonais se mélangeait constamment à l'anglais. Les "hanoooo" (équivalent de "euh"), étaient réguliers. Ayant du mal à trouver ses mots, elle s'embrouillait souvent, peut-être à cause de son ancienne maîtrise de six langues. Au moindre doute, son dictionnaire de traduction était toujours à portée de main. Hiroaki san préférait manger en silence. Toutefois, son esprit pédagogue et sa patience incroyable, probablement héritée de ses habitudes de professeur, transformait parfois des conversations laborieuses en histoires passionnantes.
Les poulesLeur attachement à un mode de vie traditionnel ne les empêchait pas d'être critiques à l'égard du gouvernement. Ainsi Minako san et Hiroaki san lui reprochaient de ne pas prendre de mesure pour diminuer la dépendance nucléaire après la catastrophe de Fukushima (déjà vieille de 7 ans). Selon elle, les Etats-Unis dictent les règles que le gouvernement et la diète (parlement) se contentent d'appliquer. Le pays ne serait qu'à 30% autosuffisant en ressources agricoles et animales, ce qui est une honte pour ces fermiers fiers de leurs ressources agricoles.
La villeOn les sentait à la fois ancrés dans leur culture et leurs traditions, mais ouverts sur le monde, conscients et consentants à son changement. Un trait qui n'est pas propre à tous les japonais, dont très peu ont déjà voyagé comme eux ou accueilli tant d'étrangers pendant si longtemps. Pour dire, en seulement un jour à Fukuoka, nous avons croisé deux personnes qui nous ont demandé si nous étions "Americano ?" Certains japonais ont tendance à placer les étrangers sur une échelle de préférence, où les blonds aux yeux bleus arrivent généralement premiers. Beaucoup sont fous des américains... Heureusement pas tous. Minako san a attendu le dernier jour avant de demander les origines de Khalid... lorsqu'il n'était pas là...
Chapeau de paille