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15/04 - 22/04 - Un couple remarquable dans la campagne japonaise - [1] Volontariat chez les Shigematsu, région de Fukuoka
- Le 04/06/2018
- Dans Région de Fukuoka
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FUKUOKA, JAPON
Minako Shigematsu à Kama CityLe Japon ! Nous y sommes ! La dernière étape d'un mois avant le retour. Nous commençons par une arrivée sans histoire à Fukuoka où nous attendent nos premiers hôtes japonais, avant de partir pour une semaine à la conquête d'Hiroshima et de Kyoto. Nous goûterons ensuite à l'hospitalité d'une adorable famille de fermiers au pied des Alpes, passerons trois jours autour du Mont Fuji pour finir par un séjour d'une semaine dans la capitale.
Le pays du soleil levant, tant attendu, nous a reçu au soleil couchantFukuoka, au sud-ouest, est l'une des villes les plus dynamiques et attractives du Japon. Fumer dans la rue est interdit dans tout le pays. A la sortie de l'aéroport, un panneau nous disait donc d'avoir "une attitude de cigarette respectueuse". Nous avons marché jusqu'à notre auberge à environ un kilomètre, à mi-chemin entre l'aéroport et la gare.
RamensIci plus que n'importe où en Asie, le respect est d'une importance capitale. L'image des japonais qui s'inclinent pour un oui ou pour un non est loin d'être un cliché. Nous l'avons constaté dès notre premier repas dans un restaurant de ramens. Les serveuses ont pris le temps de nous expliquer le fonctionnement de la borne de paiement. Elles ont changé le menu pour enlever le porc de la portion de Khalid. Nous étions quelque peu éreintés par la galère de l'aéroport séoulien et notre arrivée tardive, mais nous avons trouvé l'atmosphère de ce petit restaurant très chaleureuse. A 22h, les japonais rentrant du travail semblaient de bonne humeur. Tout le monde nous souriait et discutait de bon cœur. Arigato gosaimas.
La nuit fut courte mais le lit était d'un confort stratosphériqueA 10h, en route pour Kamiyamada (Kama City). La gare de Fukuoka n'était qu'à une dizaine de minutes à pieds, fort heureusement pour nos dos (surtout le mien) portant des sacs de plus en plus lourds. Le JR, train régional, coutait à peine 2€ pour quarante kilomètres.
Je trouve personnellement les gares et voies de chemin de fer japonais d'une esthétique remarquable.
Le train quittait progressivement la ville pour la campagne beaucoup plus verte.
Minako & Hiroaki ShigematsuMinako san et Hiroaki san, couple du troisième âge, nous attendaient à la gare de Chikuzen Daibu depuis au moins trente minutes. Dans leur petite voiture, nous avons un peu fait connaissance avait Minako san. Introduction basique, bonne première impression. Elle nous a montré le "yellow sand", le nuage de pollution chinois venant de l'ouest.
KAMIYAMADA, PREFECTURE DE FUKUOKA, JAPON
KamiyamadaOu Kama City, est une petite ville de campagne (ou un grand village) à une quarantaine de kilomètres de Fukuoka. Jusqu'à la fermeture de la dernière mine de charbon, elle concentrait beaucoup d'emplois dans l'exploitation minière. Avant, nous disait Minako san, il y avait 5 cinémas. Aujourd'hui, la démographie est en chute libre (comme dans toute la région sauf à Fukuoka). Au centre-ville, il y a un 7 Eleven, quelques restaurants, une piscine, une banque...
Shigematsu FarmLa ferme de nos hôtes est au pied d'une petite colline, au bord d'une route un peu à l'écart. Ils ont trois maisons, 4 poulaillers pour environ 200 poules, des exploitations d'arbres fruitiers et de légumes, quelques panneaux solaires pour l'électricité et pour l'eau chaude, et une chienne : Aisha.
Notre "hutte" tout confortNotre petite maison est archi confortable et bien équipée. Il y a un kotatsu : table basse chauffante pour les pieds et une terrasse à la vue sympa. On y capte un peu la Wi-Fi (quand Minako san l'allumait), pratique pour regarder South Park après les pompes du soir.
Leur maison est la moins récente, mais je la trouve plus mystérieuse et chaleureuse
La "lower house" (maison du bas) ou maison d'hiver, à l'entrée, venait d'un autre temps avant sa récente rénovation
Minako san dans la lower house
Marcheuse endurcieNée d'une mère autiste, Minako san est une ancienne prof de japonais titulaire d'un master de littérature d'environ 67 ans. Ses parents ont divorcé quand elle était enfant, puis son père a fait banqueroute. Elle m'a confié avoir hérité de la faible constitution de sa mère (actuellement mourante), mais nous avons vu vu une femme à l'énergie et au courage étourdissant. Son rythme de marche est impressionnant, non seulement pour son âge mais aussi pour sa condition physique. Son esprit pédagogue se ressent dans son attitude calme et sa volonté de transmettre.
Mini serre "couvent"
Notre hutte vue d'en hautElle est très curieuse et passionnée de géographie. En plus du dictionnaire, elle garde toujours près d'elle un atlas des pays du monde. Elle s'est montrée très intéressée par mon voyage que je lui détaillais sur ses cartes. Avec leur fille de quarante ans (qui les a convaincu de s'inscrire sur Wwoof Japan il y a dix ans), ils ont entreprit l'année dernière un voyage de plusieurs mois de la Finlande à l'ouest de l'Europe pour revoir leurs anciens volontaires. Une femme agréable, patiente, ouverte à tous les sujets, toujours de bonne humeur mais très, (parfois trop) bavarde.
Cueillette des feuilles de théHiroaki san ne parle pas anglais, ou très peu. Dans les années 70, il obtient un diplôme d'ingénieur électrique. En période de libération des mœurs et de prise de conscience écologique, il lui était inconcevable de travailler pour des gros bonnets industriels. C'est donc pour mener une vie simple plus proche de la nature qu'il a investi dans ce terrain il y a une quarantaine d'années. Il est écrivain après 18h. Trois de ses livres sont publiés et traduits en chinois. Aujourd'hui, il écrit sur les volontaires.
Quelque part à KamiyamadaLa lecture de son essai, bien que (très) approximativement traduite en français, nous a captivés : Essai d'Hiroaki san
On le sentait conscient de lui-même et de son temps. Il raconte qu'après Fukushima plus rien ne sera jamais comme avant, et que tout ce qui compte désormais est de profiter de la vie. Hiroaki san y parle, entre autre, de son incompréhension et de son impuissance face aux défis d'autosuffisance alimentaire, de conservation de l'environnement et du déficit de la population. L'essai, très nostalgique, voire morbide, est écrit d'une plume sincère de poète, d'une manière presque viscérale : "J'ai l'impression d'être préparé pour la noblesse de vivre seule et de mourir" [...] "À la fin de ma vie, je veux vivre comme je veux. Pour quelque chose, plutôt que quelque chose, juste vivre et vouloir mourir." Les sujets évoqués sont une synthèse de nos conversations avec Minako san qui nous parlait également du choix de son mari d'arrêter l'abattage de leurs poulets (tâche qu'elle a oublié d'enlever de son profil Wwoof), "J'ai pris la décision de ne pas avoir de poussin cette année".
Hiroaki senseiSon calme et sa gentillesse étaient un modèle. Minako san faisait parfois la traductrice à table lorsqu'un sujet l'intéressait.
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13/04 - 15/04 - Derniers jours à Séoul
- Le 02/05/2018
- Dans Séoul
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SEOUL, COREE DU SUD
13/04Le Palais Gyeongbokgung, fermé mardi dernier, nous a ouvert ses portes. Le domaine est énorme mais l'entrée ne donne pas accès à tout le site.
L'un des cinq grands palais construits sous la dynastie Joseon. Le nom du palais, Gyeongbokgung, signifie « palais du Bonheur resplendissant ».
Des étudiants qui n'avaient même pas l'air de comprendre leurs questions nous ont demandé si nous étions familier avec la nourriture coréenne.
Petit concert de musique classique en quittant le Palais, direction une rue marchande pas loin.
De boutiques de souvenir et de snacks partoutLes sud-coréens sont des spécialistes des petites boîtes gravées. On trouve beaucoup de fresques et de tableaux japonais, ainsi qu'une quantité affolante de restaurants japonais. Quelques contrefaçons de grandes marques s'installent autour de boutiques de souvenirs et de snacks.
Lançage de cerceaux à Hanok Village
Nous avons quitté cet espace en traversant la colline de la Seoul Tower. La promenade était sublimée par les arbres en fleurs.
MarchéNous avons fait un dernier marché que nous avions repéré près de la Seoul Tower. Mes deux paires de pompes étant mortes coup sur coup, j'ai acheté à mes dépends une paire de New Balance à un prix raisonnable. C'était la seule à ma taille. Khalid lui s'est offert un sweet Suprême
Comme à notre habitude, nous avons fini par acheter une bière au 7eleven du coin de la rue. Ce soir là, c'était "Au revoir Sam !" : un anglais prof d'anglais en Chine, qui après quelques jours passés à Seoul s'y voyait bien y vivre.
14/04
Le dernier jour, je devais m'attaquer au Parc national de Bukhansan, accessible en métro, mais la pluie (ainsi qu'un réveil difficile) m'ont calmé dans ce périple. C'est pu ske ct.Un mal pour un bien. A la place, j'ai convaincu Khalid de m'accompagner au "Retro Bar Gaming" dans le quartier de Hongik pour assister à la finale de la LCK (League of Legends Championship Korea). En gros, une partie du jeu vidéo le plus joué au monde, dans LE pays qui domine ce sport électronique. C'est le sanctuaire ultime de League of Legends.
Avant la compétition, retour au Lotte Mall devant lequel se déroulait une sorte de meeting politique. Les gens levaient le poing en rythme et avec ferveur.
Il faut savoir que certains joueurs professionnels en Corée du Sud sont vénérés comme des stars du foot en Occident. Leurs joueurs s'exportent partout dans le monde, du Brésil à la Russie, et les meilleurs d'entre eux gagnent quelques millions de dollars par an avec les primes de championnats. Pour cause : les joueurs s'entraînent près de douze heures par jour et les diffusions qui attirent de nombreux sponsors sont visionnées simultanément par des centaines de milliers de joueurs dans le monde. Riot Games, les créateurs du jeu, ne plaisantent pas avec leur evenementiel. Depuis quelques années, les finales ont parfois lieu dans des stades nationaux. De quoi se donner une petite idée pour ceux qui ne réalisent pas la place que commence à prendre le sport électronique. Les puristes savent à quel point il est (comme beaucoup) aussi additif que nocif.
Finale de la LCK au Retro Bar GamingMalheureusement, cette finale avait lieu à Busan, au sud de la Corée du Sud. A l'inverse des occidentaux, les coréens préfèrent généralement regarder l'E-Sport seuls chez eux, au travail puis dans le train avant d'arriver à la maison. Le bar était donc assez peu rempli, et vide de séouliens. Africa Freecs a déjoué les pronostics en arrachant la première partie aux Kingzone Dragon, avant que ces derniers ne remportent haut la main les trois suivantes. En vrai, nous sommes partis à la fin du premier match.
Sushis à volontéUn restaurant (et une serveuse) à volonté de sushis sur des tapis roulants et un buffet à volonté nous ont tapé dans l'oeil. La volonté peut durer une heure mais quelques dizaines de minutes suffisent.
15/04
Une dernière partie de foot avant le surprenant dégonflement forcé dans l'aéroportRéveil tardif pour check-out à 11h, mais nous pouvions laisser nos affaires car notre vol pour Fukuoka était à 18h. Atteindre l'avion ne s'est pas fait sans peur. Tout d'abord, le train jusqu'à l'aéroport nous a imposé un changement. Nous n'avions plus de tickets valides en raison d'une erreur de sortie à la Seoul Station. Heureusement, les responsables se sont montrés compréhensifs. Il a fallu marcher dix minutes jusqu'à l'enregistrement, suite à quoi un briquet malencontreusement oublié dans mon bagage en soute nous a encore ralentis. L'aéroport est si grand qu'un train relie les différentes portes d'embarquement. Enfin, la notre était la plus éloignée à bien, si bien que nous avons couru pour arriver quelques minutes avant l'embarquement.
Rue piétonne près de la Seoul Tower
Au milieu des buildingsUn séjour bien plaisant, que nous n'avions une fois de plus pas du tout planifié. La chambre d'hôtes n'était pas au top, mais sa localisation impeccable. Nous avons adoré les habitants, qui étaient comme on nous les avait vendus : souriants, respectueux, attachants et BIEN plus ouvert et compétents en anglais que dans le reste de l'Asie. J'achète ! Le côté "occidental" se ressent bien à Séoul. Il peut parfois manquer d'authenticité, mais est plaisant lorsque l'on ne cherche pas le dépaysement. Les attractions étaient à la hauteur de nos attentes, en particulier les point de vue.
J'aurait bien voulu voir un concert de K-Pop, rien que pour l'ambiance, et aller dans le quartier "branché" de Gangnam.
Direction le Japon !
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10/04 - 12/04 - Visite de Séoul : Prises de vue étourdissantes
- Le 28/04/2018
- Dans Séoul
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SEOUL, COREE DU SUD
10/04Rue de la Honey House
Le petit dèj ne sera pas pour ce matin. Une équipe de sourds-muets russes cohabitaient dans d'autres chambres. Ils se couchaient après nous et ne faisaient pas grand chose la journée. Ils étaient prompts au salut et très serviables.
Chaque matin les premiers jours, Ben nous donnait le programme. En chemin vers le palais qu'il nous avait recommandé, nous nous sommes arrêtés dans un autre palais plus petit.
Changdeokung Palace
Un palais et quelques temples à l'intérieur très sobre. Il n'y a pas d'idoles mais parfois des peintures zen.
En plein milieu de la ville, les jardins autour du lac sont calmes et magnifiques.
Beaucoup de visiteurs locaux, parfois étranger, louent des tenues coréennes traditionnelles à la journée pour poser devant les temples et jardins.Difficile de manger en dessous de sept euros. Pour Khalid, difficile de manger tout court, car dans ce pays le porc est une institution. Leur cuisine cultive l'amour de la bonne grosse viande, toujours parfaitement cuite. Ils arrivent à sublimer le gras même sans sauce, grâce à une sélection rigoureuse des meilleures parties de la bête. Mais bon... ce sera Mcdo ce midi.
Nous avons quand même bien profité (moi plus que Khalid) des merveilles carnivores de la ville
"Geongang"
"Poissons coeurs"Nous sommes arrêtés quelques minutes dans le bar d'une rue aux poissons, avec des aquariums contenant des "poissons-coeurs" (sortes d'anémones chelous). Le prix de la bière nous a fait réaliser le coût important de la vie dans la capitale sud-coréenne. Mais pas le temps de s'apitoyer sur notre budget toujours plus réduit. Nous avions reperé à quelques kilomètres une colline parfaite pour admirer un premier panorama de la ville.
Entourée de montagnes et traversée par l'immense rivière Han en son centre, Séoul jouit d'une position géographique de premier plan.
Malgré un temps maussade, la vue était majestueuse
Les nuages devenaient de plus en plus noir et gris, et le vent résonnait de toute ses forces sur la colline. Nous étions tout seuls au sommet, qui nous avait prit une demi-heure à gravir.
11/04
Lotte Mall
Terrain de foot près de la Seoul StationLa Corée du Sud adore le football, et les nombreuses diffusions de ce sport à la télé nous avaient donné envie d'acheter une balle. Nous en avons trouvé une au Lotte Mall, ainsi qu'une casquette pour moi et des chaussures pour Khalid. Près de la Séoul Station, le terrain de foot était réservé par un cour d'enfants et son entraîneur qui semblait préférer la théorie à la pratique. On s'est donc rabattus sur un minuscule parc, puis un terrain de basket où des enfants jouaient au base ball.
Hongik UniversityLe soir, nous sommes sortis autour de Hongik University. Selon Ben, le meilleur endroit pour sortir et faire des rencontres, selon la méthode "French oulala !". Des bars, des boîtes et de très nombreux couples. Une jeunesse "moins fermée" (car plus bourrée) que dans le reste de la capitale. Après un bar à shisha, il fallait rentrer à pieds jusqu'à la guesthouse à une dizaine de kilomètres. Heureusement, les premiers bus de la journée sont arrivés après 7km de marche.
Street dance à Hongik le dernier soir
12/04
Réveil à 14h, et petit déjeuner encore loupé. Ce jour là, Ben nous avait dit d'aller à la Seoul Tower.
N Seoul TowerSur une colline au centre de la ville, cette tour de télécommunication fait 236m de hauteur. Dans le métro, un séoulien d'une quarantaine d'années nous tous les deux surpris, puis bien fait rire, en nous disant : "Je comprends votre parole".
Pour arriver à la Seoul Tower, il faut prendre un ascenseur sur des rails puis un téléphérique.
Depuis la colline, nous avons assisté à un coucher de soleil éclatant entre les arbres.
Il y a des cadenas accrochés sur une grande partie des barrières.
Le ciel a prit des couleurs douces avant de passer au bleu.
L'accès à la tour d'observation était chère, mais valait le coup. L'ascenseur qui s'illuminait de planètes et d'étoiles nous a emmené dans l'espace. Nous avons atteint notre étage au moment où disparaissait les derniers rayons de soleil.
Je ne me lasserais jamais de la vue du haut d'une grande ville. Ici surtout, les montagnes et collines forment des remparts d'une élégante beauté.
Sur le trône -
09/04 - En confiance à Séoul
- Le 27/04/2018
- Dans Séoul
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SEOUL, COREE DU SUD
09/04
Depuis la Tour de SéoulSurnommé le "pays du matin frais", la Corée du Sud est la preuve que la taille ne compte pas. Ce tout petit pays constitue la cinquième puissance économique mondiale et possède L'IDH est le plus élevé du contient Sud-Est Asiatique. Au printemps et quelques semaines après la fin des Jeux Olympiques d'Hiver, nous arrivons dans un autre monde : Séoul, moderne, jeune et connectée. Un choc après mes destinations précédentes. Des prix beaucoup plus chers, mais un certain soulagement, car on se sent en sécurité comme nulle part ailleurs. Avec son aire urbaine de 25 millions d'habitants, la troisième mondiale, la capitale Sud Coréenne est une ville mondiale de premier plan économique et culturel.
Avenue du centre-villeNous avons fait une nuit blanche dans l'un des deux cafés du petit aéroport d'Ulanbaataar. Je regardais la finale des LCS Europe de League of Legends pendant que Khalid était au téléphone. Après l'enregistrement à 6h du matin, nous avons confondu mon sac de couchage dans son étui avec une balle de foot. Au lieu de se faire gronder comme des enfants jouant dans les couloirs de l'école, une hôtesse nous a montré un coin pour jouer sans risquer d'endommager les vitrines des boutiques de souvenirs. Nous nous sommes endormis avant le décollage. A 10 000 mètres, l'avion était tellement silencieux que je nous croyais encore dans l'aéroport.
Métro de SéoulL'aéroport est à 60km de la Seoul Station, heureusement déservi par train en une petite heure. Le métro est comparable à celui de Pékin, à la différence du "deposit" de 500 won rendu à l'arrivée dans les bornes prévues à cet effet. Les wagons sont spacieux et viables même aux heures de pointe. Le ratio de séouliens sur leur téléphone était important mais pas autant qu'en Chine.
Rue piétonne pas loin de notre guesthouseMarcher dans des rues si propres et si belles.. nous étions sous le choc à la sortie du métro. Mais le plus frappant est la gentillesse des séouliens, toujours souriants et heureux d'aider.
L'anglais est très bien parlé.
HyewaA Hyewa, un quartier assez animé proche d'une université, nous avions réservé une chambre d'hôtes avec un lit superposé. Arrivé à la Bong House, une espagnole nous a annoncé un changement de plan. Elle nous a conduits quelques rues plus loin jusqu'à la Honey House, une autre maison d'hôtes. On pense avoir perdu au change, car la chambre était étroite, moche et sans mobilier, rien à voir avec les photos de Booking.
Les lits plutôt inconfortables grinçaient pas mal. La faute aux auberges de jeunesse toutes complètes dans le centre-ville, qui nous ont fait choisir cette chambre à 160€ la semaine.
Honey HouseLe manager, Ben, un malaisien expatrié, était très cool. J'ai découvert le dernier jour que son village natal de Bornéo : Kuala Penyu, était celui qui m'avait accueilli chez le couple Québéco-allemand particulièrement désagréable. Il va bientôt se faire un road trip en vélo de six mois d'Ankara en Italie.
Salle de jeux à HyewaLa fatigue de la nuit dans l'avion ne nous a pas empêché de sortir, direction les salles de jeu. Les décors et animations des rues piétonnes avoisinantes nous ont mis un bon coup de boost. Une partie de tir, basket, combat, course, danse, musique, etc.. coûte environ 500 won (environ 50 centimes).
Terminator SalvationLes salles de jeu s'inscrivent dans la culture du pays. Nous les avons trouvé divertissantes, mais souvent bancales. Les fusils mitrailleurs de Terminator captaient mal leur cible et le punching ball semblait donner un nombre aléatoire, ou réagissait peut-être à un endroit précis. Excepté le basket, le reste était trop sophistiqué ou demandait trop d'entraînement pour nous.
Khalid nous a incrustés dans la cabine de karaoké d'une étudiante. Elle voulait qu'on choisisse nos chansons, mais n'était pas partante pour chanter avec nous. C'était notre premier karaoké à tous les deux... et quel massacre ! Je n'avais pas choisi les chansons les plus simples. "What's going on ?" (WTF) était pourtant parfaite dans le contexte. Ce n'est pas sans rire et sans gêne que nous avons quitté la cabine pour la laisser exercer ses talents de future star de K-Pop.
Les jeux du marteau et du punching-ball nous allaient bien mieuxJ'ai battu consécutivement les deux records. Quelques jours plus tard, je battais à nouveau celui du punching-ball dans une autre salle de jeu. Performance incroyable ? J'y croyais aussi... En fait, le record affiché est celui du jour. Les séouliens frappent avec les coudes.
Puis il fallait vraiment dormir. -
04/04 - 08/04 - Errance à Ulaanbaatar
- Le 26/04/2018
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ULAANBAATAR, MONGOLIA
04/04 - 08/04
Lettres rouges du centre villeLa guesthouse d'Erik est un appartement situé dans le renfoncement d'un petit bloc de petits immeubles, derrière la Peace Avenue. Il y a un dortoir mixte de six lits et un salon avec un canapé et une cuisine. Le café et tous les équipements étaient à notre disposition.
Legend Hills GuesthouseErik passait parfois le matin pour préparer le petit déjeuner inclus dans la note, nettoyer et conseiller, voire organiser des tours, avant de retourner chez lui dans le sud de UB pour s'occuper de son fils de 1 an. Il peut surveiller ce qui s'y passe grâce à quatre caméras de surveillance et nous pouvions le joindre sur WhatsApp. Il est à la pointe de l'aide spontanée et sans conditions. La moitié de la semaine, on partageait le dortoir avec une russe qui ne parlait pas. C'est comme si nous avions notre appartement à nous, propre, confortable, bien situé et un guide à notre disposition, pour une durée indéterminée et un prix imbattable
Dortoir de la guesthouseUne mère et sa fille prof d'anglais des Iles Fidji sont arrivées les derniers jours, ainsi que deux français qui partaient faire un Workaway dans la région d'Ulaanbaatar. Quels volontaires ces français !
Ce ne sont pas les moyens mais l'envie qui manquaient. Les billets de 20 000 tugriks sont les plus importants et valent environ 15€.Je passe sous silence le périple avorté du Parc Nationak de Terelj, à quarante kilomètres de la capitale. Il semblait, en raison de la mince offre d'hébergements et de son accès, très hasardeux de toute manière. Nous restions encore sous le coup de froid de ces expéditions incertaines. Il s'agissait de profiter "à l'ocidental" de nos derniers jours en Mongolie. Après des réveils un peu trop tardifs ou lorsqu'Erik ne passait pas préparer le petit-déjeuner, les petits-déjeuners dans les cafés boulangerie était d'une pure délectation (et constituaient parfois le seul programme de la journée).
Peace AvenueAutour de la guesthouse se trouvent beaucoup de cafés et de restaurants, des fast-food, des bars, des centres commerciaux et des boutiques de souvenirs. Nous avons fait le plein de souvenirs, notamment de peintures et de croquis : nature et Gengis Khan. Au dernier étage du Department Store, il y avait des vêtements traditionnels mongols.
Inggit !A notre retour à l'ambassade, l'ambassadrice était très occupée, mais un conseiller ressemblant à Gustavo Fring nous a dirigés vers une avocate spécialiste dans ce domaine et vers l'Alliance Française où nous pourrions peut-être trouver le fameux traducteur capable de remplir une déposition. Khalid a donc fait ses adieux à la plainte et à son assurance. Mon ancien téléphone est le meilleur moyen d'augmenter son niveau de patience.
Gandantegchinlin MonasteryEnsemble de temples bouddhistes à l'ouest. C'est l'un des seuls édifices bouddhistes à avoir survécu à la restriction religieuse de la Mongolie communiste, alors que près de 700 monastères ont été détruits par Staline à cette époque. Aujourd'hui, le monastère est le principal sanctuaire bouddhiste du pays, et un symbole de résistance.
Zaisan MemorialSur une colline au sud de la ville, le mémorial rend honneur aux alliés mongols et russes tués pendant la Seconde Guerre Mondiale. Une peinture circulaire retrace les scènes marquantes de l'histoire mongole et de leurs amis les russes, comme leur soutien pour la déclaration d'indépendance en 1921 ou leur victoire contre les nazis, jusqu'au voyage ayant ammené le premier mongol dans l'espace.
"Tu es belle vu de l'extérieur... Qu'est-ce qui m'a pris grand Dieu d'm'aventurer à l'intérieur"On ne portait pas, Khalid plus que moi, Ulaanbaatar plus que ça dans notre coeur. J'avais plus de mal avec la ville en soi qu'avec les gens. Laissée à l'abandon par les communistes en 1990, on sent que la ville manque d'une direction claire. Faut-il favoriser la conservation du mode de vie et des traditions nomades ancestrales, ou le rattrapage du "développement" et de l'inscription dans la mondialisation ? Le choix a clairement été fait, mais le résultat n'y est pas.
OubéAujourd'hui, c'est une grande ville à l'aspect capitalo-communiste, avec des grands ensembles imposants mais dont les attractions de capitaux et les investissements n'ont favorisé que les classes dominantes... Hybride et sans âme.
Fraîcheur malsaineMais tout le monde s'accorde à dire qu'elle est beaucoup moins disgracieuse vue d'en haut. Depuis le Zaisan Memorial, le coucher de soleil touchant les usines était un spectacle unique.
Tumen-Ekh Folk Song and Dance Ensemble
Petit spectacle rafraîchissant de chants et de danses traditionnels, parfait pour se réconcilier avec UB la cochonne.
Les nuances vocales graves des chanteurs étaient impressionantes. Deux chanteurs pouvaient reproduire des sons d'instruments graves avec leur bouche et une guimbarde. Pour ceux qui connaissent, ça ressemble à l'opening de Marco Polo : "OOOOWaoooooOOOO"...
S'enchaînaient des petits concerts d'instruments traditionnels, des séquences d'opéra et de danse très énergiques, parfois un peu acrobatique.
Une contorsionniste nous tous laissés bouche-bés, avant l'arrivée d'un vieux un peu ridicule et d'un cor d'au moins cinq mètres. Performance très sympathique dans le huit clos de ce petit théâtre.
Seoul ClubRestaurant dans un hôtel de luxe. Nous y avons mangé comme des rois pour une quinzaine d'euros. Ils proposaient un large eventail de menus et quatre cartes de cuisine occidentale, japonnaise, coréenne et chinoise. De loin ce qu'on a mangé de meilleur à UB. Ici la cuisine n'a, à juste titre, pas une très bonne réputation. On préférait manger chinois, coréen, ou américain.
Ainsi s'achèvent nos deux semaines et demie en Mongolie. Le séjour chez Mama était inoubliable. Le reste l'était beaucoup moins, mais nous avons quand même bien profité en ne ménageant pas trop nos dépenses. J'étais content de récupérer 75€ en échange de mes tugriks en trop.
A nous Séoul !
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03/04 - Coup de froid sur la route d'Ulaanbaatar : notre Road Trip éclair
- Le 25/04/2018
- Dans Oulan-Bator
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ULAANBAATAR, MONGOLIA
03/04
L'unique preuve de notre essaiC'est le grand jour. Nous avons d'abord pris un bus jusqu'à l'aéroport, puis un taxi.
Quel lamentable taxi ! Ici comme presque partout en Asie, le prix se fixe avant la course. On s'était mit d'accord sur 4000 tugriks (un peu plus d'un euro), le prix local pour un trajet d'une distance de quatre kilomètres. Le chauffeur a fait très fort en sortant du mauvais côté de l'aéroport, dans la direction opposée de Cheke Tours, l'agence de location des motos. Il nous avait dit qu'il connaissait, nous étions sur son terrain, j'y croyais encore... Après 10km dans la mauvaise direction et une tentative de dépôt au milieu de nulle part, je lui ai passé mon GPS. Le résultat fut, en plus d'être dangereux, complètement désastreux. Ce piètre chauffeur a essayé de couper sur des routes en terre cabossées sans quitter les yeux de mon téléphone, toujours (un peu moins cela dit), dans la mauvaise direction. J'ai dû le guider vers la route principale pour les dix derniers kilomètres. Et comme attendu, il a osé nous demandé 40 000 tugriks, soit dix fois plus. Alors qu'il s'excitait avec une voix tremblante, Khalid le regardait interloqué, pendant que je lui disait ses quatre vérités et le menaçait d'appeler la police. Il a finalement gagné cinq fois moins qu'il espérait, mais cinq fois plus que le prix de base. Avant de claquer la portière direction le road trip, ses "Nooo, nooo, noooo !!" résonnaient dans nos têtes.
La petite agence Cheke Tours est gérée par deux français : un ancien légionnaire et un jeune expatrié depuis cinq ans. Ils organisent des tours en haute saison notamment avec "Vintage Ride", un site qui m'avait servi pour l'organisation de l'itinéraire. Notre manque d'expérience ne les gênaient pas plus que cela. Sans nous demander notre permis de conduire, ils nous ont briefé en détails, que ce soit pour la conduite, les règles, la mécanique ou l'itinéraire. Après le contrat, les papiers, le paiement, nous nous sommes entraînés devant l'agence. Khalid apprenait vite. Il avait déjà conduit des scooters en France mais jamais de semi-automatique. Je me suis rapidement fait aux petites différences de la Mustang chinoise par rapport à la Pulsar indienne. La station service à 200m était notre premier objectif.
Les premiers kilomètres se sont déroulés sans contretemps, bien qu'il était déjà midi et Karakorum, notre première étape, se situait à plus de 300km... Nous n'avons même pas fait 25km ! Un vent glacial nous frappait de toute ses forces. Sans visière, le visage n'était pas le pire. C'était les mains ! J'avais des gants en cuir achetés la ville. Khalid : une paire de sous gants et des North Face légers. Complètement inutiles ! Ce n'était pas tant le froid que le vent qui nous a immédiatement calmés.
Après une vingtaine de minutes de souffrance, j'ai donc signalé une pause dans une épicerie, à un Khalid qui était aussi soulagé que moi de s'arrêter. La douleur, elle, ne s'arrêtait pas. Le froid s'était inséré dans nos doigts et ne voulait pas relâcher son emprise. Il déchirait nos os jusqu'à un stade de douleur que nous avons découvert. Sous mes cinq couches de vêtements archi serrés, je commençais à me sentir mal. Nous sommes restés un bon quart d'heure près du radiateur de l'épicerie, jurant, comme les Québécois, que l'on se moquerait bien des "vagues de froid" en France. La décision fut directe et unanime qu'il fallait rendre les motos aujourd'hui, sous peine de perdre quelques doigts.
J'ai donné mes gants en cuir à Khalid pour sortir mes gants de ski. Ce n'était pas beaucoup plus efficace. Malgré la bonne visibilité des routes, le comportement des voitures, des bus et des camions était très dur à anticiper. J'ai fait face à trois situations dangereuses, dont l'une sur un rond-point était de ma faute. Quelques kilomètres en Mongolie m'ont semblé plus difficiles qu'un millier en Inde. Il faut dire aussi que nous n'étions pas dans les meilleurs conditions physiques. Nous nous sommes arrêtés dans un restaurant à cinq kilomètres de l'agence pour tomber sur les gérants de Cheke Tour. Nous les avions appelé à l'épicerie et ils se sont montrés très compréhensifs (je pense que l'un des deux a du gagner son pari). A l'agence, ils nous ont rendu quatre jours de paiement, en se moquant gentiment de nous. "Putain déjà ? Vous êtes trop rapides les gars !". On s'en foutait, le froid nous avait traumatisés. Tout ce qu'on voulait, c'était trouver un lit chaud et ne pas penser à ce road trip avorté en moins d'une heure. Je leur ai dit rendez vous en été.
L'un des gérants, un mongol taxi à mi-temps nous a déposés gratuitement jusqu'à notre guesthouse en nous conseillant sur les choses à faire à UB. Erik nous avait prêté les clefs pour notre retour prévu dans cinq jours. J'ai annulé la réservation du homestay de Karakorum juste à temps, puis j'ai prévenu Erik sur WhatsApp, qui m'a répondu : "Pas de problème, restez aussi longtemps que vous voulez". A cinq euros la nuit, on va pas se gêner.
Morale de l'histoire : les coups de bol viennent après les sales coups.
Dans le post précédant : après le vol du téléphone, le flic sympa qui nous a déposé dans notre guesthouse à 1h du matin, vraiment pas évidente à trouver, avant de donner un coup de fil à Erik, pour apprendre qu'il fallait qu'on attende 1h, sans quoi nous serions partis je ne sais où. Suite au manque d'offres de motos en cette saison (pour des raisons que l'on comprend mieux maintenant) et à la difficulté de trouver des hébergements sûrs en chemin, Erik nous a donné un bon coup de main. Enfin, la satisfaction de se faire rembourser puis conduire tranquillement à notre point de départ après le coup de froid de l'hiver et l'échec du road trip.
Une semaine plus tard, on avait perdu le vent et gagné 10°C. Le road trip aurait largement été réalisable, et sûrement très appréciable. Place au coup de blues.
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30/03 - 02/04 - Hatgal to Moron to UB : Retour tranquille mais pas sans détour
- Le 24/04/2018
- Dans Oulan-Bator
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HATGAL, MONGOLIA
30/03
"Aéroport" d'HatgalEn route vers Hatgal, un jeune mongol en scooter est venu à notre rencontre pour nous indiquer le chemin de sa guesthouse, comme convenu avec Bayardalai. Tout le monde le connaît, et s'amusait à nous le passer au téléphone.
HatgalAmbiance balnéaire. Temps froid et venteux. Petites maisons triangulaires de toutes les couleurs. Nos cottages étaient beaux à l'extérieur, mais assez inconfortables et mal isolé à l'intérieur. Le routeur Wi-Fi était cassé. Deux chiens inépuisables nous sautaient dessus et nous accompagnaient où que nous allions.
Quartier de notre cottageA notre grande surprise, la mission "restaurant to douche to lessive" fut un désastre, tout étant fermé à cette période de l'année. Nous avons marché plus de deux kilomètres sans trouver un seul restaurant, hôtel ou guesthouse d'ouverts. A ce stade, prendre une douche et faire une lessive devenaient encore plus vital que le ravitaillement, car quelques épiceries étaient ouvertes. Une femme nous a sauvés en nous emmenant d'abord dans un restaurant.
L'effet positif de l'absence de douche sur mes cheveux, notre fatigue après 10km de marche et la longue mais optimiste attente du repas.Nous avons mangé malgré nous les raviolis de yak les plus gras qui soient, à s'en dégoûter. Cette viande ne voulait vraiment pas nous quitter. Puis la mongole nous a conduit dans une "maison de douches". Elle nous avait auparavant conduit dans sa guesthouse, ignorant nos multiples rappels : "No guesthouse !". Finalement, elle a trouvé son compte avec la note de taxi et en lavant nos vêtements qui commençaient à sentir le fromage. Pas avant de nous avoir conduit dans sa petite yourte, servi le thé, des gâteaux et du fromage, et présenté ses sandales fabriquées à la main.
Nos cottages à HatgalLa nuit fut froide, dure, et toujours coupée du monde. En l'absence de Wi-Fi, le plan qui était de louer des motos grâce au contact de Bayardalai a échoué. On ne peut pas faire le tour du Lac Khovsgol en moto, et personne ne pouvait nous renseigner sur les meilleurs intinéraires. Nous sommes donc montés dans un minibus pour Moron le lendemain.
MORON, MONGOLIA
31/03
Moron en fin de journéeC'est dans une tempête de sable que nous avons atteint le Far-West Mongol. Les pubs, les routes en sable, la feraille et les hôtels en brique orange conféraient à la ville une ambiance américano-soviéto-apocalyptique. Le bout du monde mongol, la frontière entre l'ouest sauvage et l'est un peu moins sauvage, Nuketown...
Tenkhleg Hotel
Meilleur que les crousti-batNous nous sommes laissés aller à un hôtel tout confort, cette fois-ci beaucoup plus classe à l'intérieur. Le prix était franchement OK pour ce standing. Nous avons décidé de repousser le road trip jusqu'au retour à la capitale, car c'est de là que commencent les parcours les plus intéressants. La fraîcheur des légumes du restaurant de l'hôtel fut la consécration de ce confort tant attendu, avec en prime une soupe de yak, dont le goût et texture m'ont immédiatement replongé dans la ferme de Mama.
Au lieu du marché noir, le plus grand de Mongolie que nous étions partis chercher, nous avons croisé un taxi arborant fièrement une croix gammée, de nombreux karaokés, des terrains de jeux semblant laissés à l'abandon. De petites mais larges rues en sable s'organisent parallèlement autour des des rues principales qui concentrent les épiceries, hôtels, restaurants et immeubles d'habitations.
Station de bus de MoronCe fut un retour très tranquille en fin de compte, étendu sur trois jours au lieu de deux. Après le sable est venu la neige. Le passage à l'heure d'été nous a fait douter du bon horaire de départ du bus. Après vérification, point de changement. 800km... Que dire à part que le bus n'est pas l'endroit le plus adapté au visionnage de Black Mirror ? Surtout lorsque le trajet dure quinze heures...
ULAANBAATAR, MONGOLIA
01/04
Nous sommes arrivés à la Dragon Station d'Ulanbaataar vers 22h30. Epuisés, nous attendions devant le coffre du bus agglutinés comme les mongols impatients de récupérer leurs affaires. Nos bagages étaient au fond du coffre. Les gens collaient, comme à leur habitude, et ne faisaient pas semblant de bousculer. Il nous a fallu un certain temps pour récupérer nos bagages, et nous sommes partis vers notre guesthouse à pieds, à environ 7km. Après seulement 200m, Khalid ne trouvait plus son téléphone. Il a couru jusqu'au bus pour le chercher partout. Le bus ratissé, il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre qu'un infâme pickpoket avait profité d'une bousculade pour le lui subtiliser.Au commissariat, un seul policier parlait anglais. Au lieu de nous faire une main courante, il nous a dit qu'il fallait se rendre à l'ambassade pour trouver un traducteur qui pourrait nous aider à faire les démarches de la plainte. Puis, on se demande toujours pourquoi, il a appelé Bayardalai, qui lui a répondu qu'il nous avait prévenus. Pas faux. Il a prit nos coordonnées, le Facebook de Khalid et s'est bien marré avec son pote. Puis, moyennant rémunération, il nous a déposés à la guesthouse dans le centre-ville, où nous avons attendu près d'une heure qu'Eric, le propriétaire, revienne de l'aéroport avec deux allemandes. Khalid a récupéré mon deuxième téléphone.
02/03
Erik était d'une aide précieuse pour l'organisation du road trip. De nature généreuse et avec son énergie sans limite, il nous a tracé un parcours de quatre jours passant par Karakorum, l'ancienne capitale, deux parc nationaux, une cascade... Et avant même qu'on lui demande, il a appelé les quelques agences de location de moto encore ouvertes. Succès : 12€ par jour par personne pour des Mustang 150cc (semi-automatique), à récupérer le lendemain près de l'aéroport.
Nous avons fait la rencontre de deux françaises qui s'en allaient pour le Lac Khosvgol. A mon tour de leur recommander la ferme de Mama, de leur donner les coordonnées de Bayardalai, et de divulguer de précieux conseils sur la survie en terre mongole. Elles semblaient emballées, jusqu'à ce que je leur parle de la difficile intimité et des problèmes liés à l'eau. Les allemandes ont choisi un tour dans le désert de Gobi organisé par Erik, qui, comme la plupart des tenanciers, est aussi un tour opérateur.
L'ambassade, à deux pas de la guesthouse, était fermée à cause du lundi de Pâques. Nous sommes retournés à la Dragon Station pour faire le tour du marché noir. Les étalages respiraient le vol à plein nez : téléphones, batteries, cables, cartes mémoires... C'était l'occasion pour Khalid de potentiellement retrouver son Samsung mais aussi de se faire une idée des prix des téléphones, très bon marché chez les vendeurs non officiels. Quelques jours plus tard au Teddy Store, le meilleur endroit pour faire une bonne affaire, les contrefaçons chinoises réalisaient avec succès les tests de vérification d'authenticité. Mais le prix n'était même pas assez intéressant pour prendre le risque. De quoi décourager rapidement. J'y ai acheté une carte micro SD de 32go - que je n'ai pas oublié d'essayer sur mon appareil photo avant - qui contenait les photos volées d'une famille mongole. Les mecs n'avaient même pas prit la peine de vérifier sur un ordinateur les fichiers de la carte volée...
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29/03 - Bergers endurcis : "Inggit" [Jour 6]
- Le 15/04/2018
- Dans Lac Khovsgol
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MAMA'S FARM, HATGAL, MONGOLIA
27/03
French horseman in Mongolia
Le matin, Khalid a laissé un bébé yak s'échapper avec sa mère. Ils se sont empressés d'aller rejoindre le reste du troupeau en chemin pour les derniers pâturages. Pendant que Khalid négociait le cheval avec Mama pour le rattraper, j'ai couru avant de m'étaler en avant cinquante mètres plus loin. Nous avons largement contourné les heureux évadés puis commencé une interminable chasse au veau. Le petit nous glissait sans arrêt entre les doigts. La mère était plus docile. Son petit suivant, nous l'avons reconduite à la la baguette jusqu'à la case départ. "Gooood"
French horseman in MongoliaLe cheval nous était acquis. Débutants que nous sommes, il suivait assez peu nos directives. Pas de problème pour rentrer les bêtes ou aller à la rivière pour boire de l'eau. En revanche, sortir de ses sentiers battus ou poser dix secondes pour une photo ne rentraient pas dans ses mords. Son impassibilité était à toute épreuve. Pas facile d'être un cheval en Mongolie.
Après le café post tétée, je suis parti pour la colline nord, la plus longue et la plus haute des environs.
On pouvait voir tout Hatgal, des steppes et d'autres collines à perte de vue. Un bûcher était installé sur le point le plus haut.
Je suis rentré à la ferme par la crête des collines de l'est
Troupeau de chèvres
Des chèvres assez braves pour sauter ou passer en dessous l'enclos jusqu'à la réserve de foin du cheval, avant de rentrer la queue entre les pattes.A mon retour, au milieu de l'enclos vide, j'ai essayé de bouger le cadavre d'un chèvre que je croyais être une imperturbable bronzeuse. Personne ne sait vraiment comment elle est morte. Beaucoup d'incompréhensions demeurent, notamment l'utilité des chèvres et des moutons. Mama fait occasionnellement du fromage de chèvre, et le régime alimentaire était uniquement constitué de yak. Nous n'avons pas participé ni assisté a un abattage de chèvre ou de yak. Deux sacs remplis de viande de yak dans la réserve me laissaient croire que nous étions tombés sur le mois du yak. Spartacus respirait encore le dernier jour. Bilan de la semaine : deux décès, aucune naissance.
Mama's farmComment fait Mama pour payer le cable et son abonnement téléphonique, acheter du sucre, de la farine ou du chocolat ? Elle a sorti une fois son porte monnaie en rigolant. Il ne restait que quelques billets de 1000 tugriks, autrement dit environ 1€. Peut-être échange-t-elle de la viande ou du lait au marché de Hatgal, ou compte-t-elle sur les amis et la famille... L'autosuffisance n'est certes pas totale, mais largement possible, et pratiquée dans sa majorité : terre, eau, électricité, nourriture, chauffage...
Brebis galeuses domptéesNotre dernier job de berger s'est déroulé sans ennui. Les chèvres étaient un plus hautes sur la colline, les yaks toujours aussi loin dans la vallée, mais plus rien de bien inquiétant pour nous désormais.
Notre famille mongole préféréeNous sommes restés six jours au lieu des dix prévus à la base. Megan et Agathe m'avaient garanti qu'une semaine était plus que suffisante. Moi qui avait prévu de rester seul pendant dix jours, j'étais enchanté d'avoir un poto sûr avec qui partager cette expérience hors du commun. Si la communication était vraiment possible et l'eau plus accessible, nous serions volontiers restés plus longtemps.
Bûcherons aguéris
Dernier soir à la fermeDépart après le petit déjeuner du lendemain matin. Les adieux étaient chaleureux. Mama avait l'air un peu émue. Elle nous a sorti la gamme complète de son lexique anglophone et francophone : "Byye", "Niiice", "Goood", "Yeees", "Meeerci"...
Déjà nostalgiques mais avides de douche, nous avons prit le chemin de Hatgal, pour une dernière marche d'une dizaine de kilomètres à travers les merveilleuses steppes du Lac Khovsgol, en écoutant la bande son du Seigneur des Anneaux.Voilà, ou comme disent les mongols : Inggit !