Dar Es Salaam & Dumila

  • Une semaine à Dumila [3] : Aperçu de la vie locale tanzanienne

    "Hakuna Matata" (Pas de problème)

     

              Le mantra incontournable de la culture bantou swahilie, et une expression très récurrente chez Said en particulier. Il n'est pas très à l'aise avec son anglais, et le charabia des néo-zélandais n'aidait pas. Je l'ai rassuré en lui expliquant qu'en général, moi non plus ne comprenais pas les trois quarts de ce qu'ils bitaient. Lui en revanche est très facile à comprendre. Il a commencé à héberger des volontaires il y a trois ans, quand j'ai moi-même commencé à voyager grâce à Workaway (ce qui fait de Dumila mon 15e volontariat). Pour info, Simba veut dire lion et Pumba phacochère en swahili.

    Le meilleur conseil que je pourrais donner pour s'intégrer dans cet environnement : oubliez que vous êtes un Muzungu (blanc). Arrêtez de calculer les regards étonnés, le fait est que vous serez observé en permanence quand vous marcherez dans une ville de la sorte. Malgré l'abondance récente de volontaires, beaucoup d'enfants d'ici n'ont jamais vu de blanc de leur vie.

  • Une semaine à Dumila [2] : Fourmilière d'enfants astucieux

    "La vie s'écoule différemment ici" (Said)

     

              Le soir de mon arrivée, nous avons joué au jeu des âges. Un garçon à qui je donnais dix ans en avait en réalité quinze. Car, selon Said, "On grandit plus vite que vous". Difficile de le contredire. Il faut grandir vite, car la vie est rudimentaire. Certains s'en sortent mieux que d'autres, et cela se voit à leur tenue.
    Dans le voisinage, certains enfants sans chaussures portaient tous les jours le même tee-shirt sale et troué. Ils fouillaient fréquemment la décharge sauvage située près de la maison, à la recherche de restes. Un soir, j'ai jeté des os de poulet, qui ont disparu le lendemain.
    Un autre jour, j'ai acheté des bananes pour mon équipe de foot perdante. Je pense que c'était une erreur. D'autres enfants sont arrivées. Ils étaient tous agglutinés autour de moi, tendaient les bras en répétant "Me, me, me !". Ils me faisaient un peu penser à des oisillons. Un bambin était en pleurs car quelqu'un lui avait arraché sa banane. Je suis donc parti en racheter une nouvelle poignée.

  • Une semaine à Dumila [1] : Un village ordinaire mais inattendu

    Dumila, Province de Morogoro, Tanzanie

     

              Dans le bus allant à Morogoro, un commercial ventait les bienfaits du dentifrice sensitive, à base d'aloe vera. Les passagers semblaient totalement indifférents à son discours, mais ils furent pourtant une dizaine à lui en acheter. Mon voisin m'expliqua que c'est parce qu’il parlait bien, donc on voyait que c'était un homme diplômé. Après le dentifrice, place aux balles rebondissantes (qui lui ont permit de rebondir...), sur fond de visionnage de la version swahilie de Banlieue 13.

  • Jambo Tanzania - Dar Es Salaam

    De ce que j'en ai vu...

     

              En raison de son climat, la principale vile Tanzanienne est suffocante. Pourtant, elle n'est ni trop sale ni trop congestionnée. Sans être bien agencé ou bien entretenue pour autant, on n'y côtoie pas la misère en permanence.
    Les gens en costume des banques et bureaux cohabitent avec "ceux qui se débrouillent". On y croise autant femmes en mini jupes ou qu'en robes traditionnelles de couleur vives, d'hommes en maillot de foot et tongs qu'en chemises et pantalon de marques. Beaucoup de jeunes, énormément de jeunes. En fait, les moins de 14 ans représentent la moitié de la population, pour une moyenne de presque six enfants par femme !

    Ville bâtie par des musulmans d'où elle tire son nom arabe d'"Havre de Paix", ce sont aujourd'hui des chrétiens qui la peuplent en majorité. Une importante communauté musulmane et hindouiste y habite également. On peut parfois entendre la prière résonner dans la ville et il n'est pas rare de tomber sur un temple hindou.

  • Afrique 2019 - Faux départ

    "C'est en tombant que l'on progresse le plus rapidement"

     

              Ce sont mes mots le matin de l'accident de ski qui me coûta la clavicule droite, il y a maintenant un mois et demi. Je racontais alors à mes tantes l'histoire de deux amis qui faisaient du ski pour la première fois. Que, défiant la méthode d'apprentissage académique, ils avaient fait plus de progrès en une semaine que moi en cinq ans. 
    Attaché au traîneau qui me descendait jusqu'à la clinique de Tignes, je réalisais bien les conséquences de ma chute (Ça se voyait à ma tête), à J-5 de mon départ prévu en Zambie... J'avais encore à ce moment l'infime espoir de m'être seulement déboîté quelque chose. Le médecin de la clinique de Tignes a rapidement mis fin à cet espoir : fracture de la clavicule : trois à cinq semaines d'immobilisation. J'avais bien déboîté quelque chose : mon voyage.

    Morale : tomber, se relever, c'est bien, mais uniquement au moment opportun. A trop faire le malin, on doit attendre et se ronger le frein.

    Immédiatement et sans trop de galère, je réussis à réorganiser mon trip, décaler presque tous mes billets d'avion et trouver deux nouveaux Workaway (site d'échange de volontariat). Mon visa pour la Zambie ayant expiré, je décidais de commencer par la Tanzanie, en me basant sur les dates du trekking du Kilimanjaro, immuables, avant de remonter vers le Kenya puis l'Ethiopie.

     

    "Le plus dur est fait"

     

              Six semaines plus tard, à mon grand soulagement, ma clavicule supportait le choc de mon sac à dos chargé à bloc. En plus de ses 13 kilos et de mon sac de couchage, je me traînais une second valise de 23 kilos pleine de matériel scolaire, vêtements, chaussures et deux balles de foot. Heureusement, je n'aurais pas à la traîner très longtemps.

    Paris, 22h. Mon avion décolle. Après une escale à Addis Abeba, j’atterris à Dar Es Salaam le 11 juin à 13h. Jambo Tanzanie !

×